Appel à auteurs « La douceur »

Transcription

Appel à auteurs « La douceur »
Revue trimestrielle de « recherches en travail social ».
Parution en mars, juin, septembre et décembre, plus un horssérie annuel
Appel à auteurs
« La douceur »
N° 60, parution décembre 2017.
Dépôt des manuscrits jusqu’au 1er juin 2017 (par mail : [email protected]) en mentionnant vos coordonnées (téléphonique
et postale).
Il est certain que la douceur ne fait pas partie des thèmes qui traversent le travail social. Celui-ci s’intéresse plus à des
sujets englobant et totalisant. Il s’occupe plus de la solidarité, de la sanction, du secret professionnel. Un tel oubli prête à
réfléchir.
Cet oubli trouve ses origines dans la manière d’interpréter et de lire la douceur. Elle est réduite aux sentiments mous et à
l’affection. La douceur est la « Cosette » de la pensée majeure. Pour nous, l’idée de la douceur a donc, dans la pensée
misérable, une silhouette mineure et orpheline qui l’empêche d’être instituante. Sérieusement, la lecture manque d’un
ancrage fondateur.
Avec force, la douceur recouvre une acception positive, une valeur hautement philosophique : c’est l’idée des humanités
portées par la pensée grecque. Faire usage de la douceur et/ou s’y confronter par opposition au recours à la violence des
rapports nous fera réfléchir sur la considération de soi, des autres et du monde tel qu’il est.
La douceur, dialectise un rapport au monde. Elle contribue à la possibilité d’un monde meilleur ; en retour, ce dernier s’y
rapporte et la renforce, l’alimente, la nourrit, la légitime. La douceur peut être une arme. Par exemple, la douceur peut
lutter contre la violence en redonnant florilège de sens aux mots.
La douceur grecque est très proche de ce que l’on peut toucher ou saisir ou écrire comme la disposition intérieure qui
laisse aux autres le bénéfice du doute. C’est une indulgence, respectueuse en dernier lieu et par-dessus tout de ce qui n’est
pas soi, de ce qui est forcément autre que soi. Cette indulgence affranchit l’autre d’avoir à prouver son altérité. L’altérité
de l’autre vient à moi par la douceur. Elle est, à la lettre, empathie – non pas fusion des altérités, mais laisser être et agir
l’altération même de l’autre.
Ainsi, la douceur ne récolte pas forcément de la douceur en retour. Elle n’oblige à rien, ne détermine ni n’essentialise une
prévisibilité. Au contraire, elle prédispose simplement, sans garantie sécure, fiable. Elle est un geste, une tension.
Au fond, l’appel à une politique de la douceur constitue un cri pour…, elle est un engagement. Qu’est-ce que la douceur ?
Pourquoi habiter la douceur ? Comment faire advenir une manière d’être de la douceur ?
Notre appel (pari) à auteur est d’envisager que la douceur est instituante. Instituante d’un devenir sociétal qui vient
contenir la violence, l’autoritarisme et les formes de normalisation qui agressent notre temps et nos êtres. Elle est une
« poétique du possible » qui offre des conditions pratiques autant qu’imaginaires pour la constitution du lien sociopolitique
heureux.
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