corrige du commentaire de l`extrait d` enfance de nathalie sarraute

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corrige du commentaire de l`extrait d` enfance de nathalie sarraute
Français :
CRPE
Proposition de corrigé
CORRIGE DU COMMENTAIRE DE L'EXTRAIT D' ENFANCE
DE NATHALIE SARRAUTE
Proposition d'introduction rédigée
Enfance n'est pas une oeuvre de vieillesse mais une des créations majeures de
Nathalie Sarraute; c'est un opéra intimiste dans lequel l'auteur de Tropismes, L'Ere du
soupçon ou encore Le Planétarium raconte non pas l'histoire de son enfance – parce que cela
ne peut être qu'une reconstruction inauthentique – mais écrit un roman d'enfance.
Le livre que le lecteur a entre les mains se présente sous la forme de soixante dix
brefs chapitres sans numéro ni titre. Chacun d'eux correspond à une unité mémorielle; en
effet, Enfance s'offre comme un recueil de souvenirs autonomes ou un album d'images
qu'aucun fil narratif ne relie ni n'organise selon un axe logique, chronologique ou
psychologique. Le refus de reconstituer l'enfance « après coup » et le double parti pris de la
spontanéité du souvenir et de l'intériorité du point de vue sont les composantes majeures de
cette oeuvre.
Le 67ème fragment se situe vers la fin de l'autobiographie donc vers la fin de l'enfance
de Natacha qui a alors onze ans; elle découvre à cet instant un roman de l'auteur prolifique
Ponson du Terrail, Rocambole; la lecture de cette oeuvre volumineuse s'inscrit dans la
relation déjà ancienne de l'enfant aux livres; ce passage permet de réaffirmer l'impact de la
lecture sur celle-ci tout en soulignant sa récente émancipation par rapport aux goûts
paternels. Ici, la narratrice ne cherche pas à mettre en évidence particulièrement les qualités
d'un livre ou d'un genre romanesque; elle veut surtout mettre en exergue les plaisirs divers et
riches que procure l'acte-même de lecture à savoir l'irrépressible attrait en dépit des critiques
paternelles ou encore les affres de la lecture identificatrice.
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Français :
CRPE
Proposition de plan détaillé
A. Un livre sans qualités apparentes
Reprise de la partie de l'énoncé du sujet: « ...plus qu'aux qualités littéraires d'un livre en
particulier » = idée que la narratrice ne souligne pas ici le côté extraordinaire du livre de
Ponson du Terrail, Rocambole1.
A) L'aspect matériel du livre:
♦ Le livre a de quoi rebuter une jeune lectrice; il ne s'agit pas d'un livre mais de
« plusieurs énormes volumes » .
♦ Son aspect matériel est quelque peu dégradé et plutôt repoussant pour une fillette
habituée à avoir des beaux livres et habituée à les respecter:
« reliés en carton recouvert d'un papier noir à veinules jaunâtres » / « ces grandes pages
gondolées, comme encore un peu humides, parsemées de taches verdâtres »
A.S2: on relèvera les suffixes à connotation péjorative des deux adjectifs « jaunâtres » et
« verdâtres » qui renforcent ce côté peu attrayant du livre en raison de son état.
♦ La valeur marchande est aussi nulle; les livres ont été volontairement- ou non- livrés
avec la commode:
« le marchand a oublié ou peut-être négligé de les retirer »
A.S: Le sens des verbes au passé composé montrent bien par leurs sens le peu de
considération porté à ces livres.
B) L'absence de qualités littéraires:
♦ Cette absence de qualités est mise en évidence par le regard très critique du père;
critique qui n'est pas fondée d'ailleurs sur une connaissance directe l'oeuvre,
suggérant que ce serait d'ailleurs une faute de goût:
« tu ne vas tout de même pas perdre ton temps... », « je n'en ai, quant à moi, jamais lu une
ligne... c'est de la camelote, ce n'est pas un écrivain »
1
Du Terrail ( 1829 – 1871) fut un auteur prolifique comme Balzac, profite de la vague des feuilletons et publie
dans divers jounaux de l'époque des séries romanesques aux innombrables rebondissements.
2
En rouge sont indiquées les remarques stylistiques que vous pouvez insérer afin d' apporter du sens au
commentaire. ( A.S = analyse stylistique )
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♦ L'auteur est présenté comme un illusionniste fantaisiste, marionnettiste malhabile qui
se moque – sous-entendu - de ses lecteurs: il serait donc l'opposé du vrai écrivain,
celui qui travaille sérieusement, qui respecte une certaine cohérence de la langue :
« il paraît qu'il a écrit des phrases grotesques... 'Elle avait les mains froides comme celles
d'un serpent »
♦ Pour parfaire la diatribe, le père s'attarde sur ses personnages en mettant en
évidence l'absence de vraisemblance:
« c'est un farceur, il se moquait de ses personnages, il les confondait, les oubliait, il était
obligé pour se les rappeler de les représenter par des poupées qu'il enfermait dans ses
placards, il les en sortait à tort et à travers... »
A.S: Accumulation des verbes dans cette série de phrases juxtaposées qui suggèrent le côté
peu réfléchi de son écriture.
Le père critique la répartition manichéenne des personnages; le seul élément qui semble
guider la construction des personnages, c'est l'opposition systématique entre le Bien et le Mal:
il y a les bons (relevons les nombreuses qualités avec les tournures superlatives les
énumérations à valeur accumulative) et les méchants qui sont désignés par une notion
absolue, le Mal.
B. La lecture – plaisir
Reprise de la partie de l'énoncé: « la jeune lectrice passionnée pouvoir émotionnel de la
lecture » = idée que la narratrice va surtout mettre en évidence les plaisirs que procure non
pas le livre en particulier mais l'acte même de lecture.
A) Le plaisir de la lecture vient de l'attrait du texte:
♦ Le fait que les livres soient cachés dans la commode donnent une part de mystère:
l'attrait provoque toutefois une sensation indéfinie, un « quelque chose »; ce
« quelque chose » convoquera d'ailleurs chez la narratrice par analogie un autre
souvenir celui de « la maison de province... »: le livre est donc présenté comme
source pour rentrer dans l'intimité et l'intériorité.
« d'où émane quelque chose d'intime, de secret... une douceur qui ressemble un peu à celle
qui plus tars m'enveloppait dans une maison de province »
♦ Le plaisir de la lecture se mesure à l'impatience de s'y replonger: l'impatience est
provoquée par les contraintes de la vie ordinaire:
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Français :
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« il faut répondre / il faut aller », « où j'ai été forcée d'abandonner » ≠ « dès que j'ai un
moment libre, je me dépêche de retrouver ces grandes pages... voici enfin le moment
attendu... »
A.S: Les tournures impersonnelles ou la phrase à la tournure passive symbolisent ces
contraintes extérieures alors que la phrase à la tournure active montre comment l'enfant
prend possession de son temps et d'un nouvel univers.
♦ La ponctuation traduit l'état progressif d'abandon et de totale réceptivité dans lequel
elle est.
« c'est un moment de bonheur intense... parfaits... »
A.S: La ponctuation suspensive, la parataxe traduisent cet état; le silence se fait autour de
l'enfant, le monde réel disparaît au profit d'un univers autre dans lequel vont progressivement
se mettre en place les composants.
B) L'investissement émotionnel et les stigmates de l'immersion:
♦ Les héros ont une fonction de compensation et d'accomplissement de son moi
imparfait.
« tout mon être imparfait mais avide de perfection je suis attachée à eux qui sont la bonté, la
beauté, la grâce, la noblesse, la pureté, le courage mêmes... »
A.S : L'accumulation des substantifs suggère les attentes de la lectrice face à cet univers
salvateur.
♦ Natacha pratique ce que l'on appelle la lecture identification: les personnages lui
inspirent tout d'abord attachement et sympathie; elle évalue et souffre de l'inégalité
de traitement qui leur est faite « j'espérais que pour eux aussi, ils le méritaient»;
puis, elle souffre avec eux, elle participe aux aventures; et ce, jusqu'à ce que la
fillette et les héros se fondent en une seule personne.
L'identification est visible à travers la préposition « avec » ( « avec eux une part arrachée à
moi-même ») et le pronom « nous » («chaque fois, quand nous sommes tout au bout... cela
nous arrive... ») = La lectrice change de statut; elle devient personnage qui agit = traduction
par le verbe « je dois avec eux affronter... »
L'investissement émotionnel est alors intense: espoir, crainte, bonheur; pas de place pour
l'ennui; le mode de lecture passionné et osmotique est visible à travers le champ lexical de
l'extrême: « je dois affronter avec eux des désastres, courir d'atroces dangers, lutter au bord
du précipice, recevoir dans le dos des coups de poignard, être séquestrée, maltraitée par
d'affreuses mégères, menacée d'être perdue à jamais... »
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Français :
CRPE
A.S: Les compléments et les participes passés traduisent des situations extrêmes dans
lesquelles se trouve plongée Natacha ( voir la question sur le lexique).
♦ Le charme de la lecture ne s'arrête pas une fois le livre fermé; Natacha porte les
stigmates de son immersion dans l'imaginaire:
« un air absent, hagard, peut-être dédaigneux »
Ceci va accélérer l'opposition entre le monde réel et le monde imaginaire: « il faut aller au
milieu de ces gens... des rivières de diamants »
A.S: Plusieurs points peuvent être relevés dans ce passage assez long → l'antithèse spatiale
suggérée par les adverbes ( « là ≠ là-bas ») , l'opposition entre la gradation des adjectifs
« étriqué, mesquin parcimonieux » qui qualifient l'univers familial et qui répondent sur le
même ternaire à « petits, raisonnables, prudents » et l'ample énumération de substantifs
valorisés qui va de « palais aux rivières de diamants ».
Proposition de conclusion rédigée
Ce passage fonctionne selon un mode opératoire, en tous points, original; ces
quelques lignes consacrent tout d'abord le pouvoir de la lecture; elles montrent comment
l'enfant tombe sous le charme de ses lectures, même si le livre élu n'est pas en tant que tel
l'expression d'une grande qualité littéraire; la narratrice se propose de faire revivre l'exaltation
de Natacha; elle nous présente une enfant qui n'est pas sans nous faire penser à Emma
Bovary, « l'héroïne » de Gustave Flaubert, qui, reprochant la platitude de son environnement,
plongeait et se noyait dans des romans d'amour et d'aventures pour y trouver enfin une
intensité émotionnelle.
Pour autant, en écrivain exigeant et en nouvelle romancière, Nathalie Saraute porte ici
de façon sous-jacente un regard ironique et distancié – somme toute proche de la vision
paternelle: l'adoption d'un style accumulatif et maximaliste – fait stylistique majeur qui parcourt
tout l'extrait – et d'une syntaxe hésitante ou haletante en sont la plus pure expression: par ces
techniques et à travers Rocambole, Sarraute ne fait-elle pas en définitive la parodie du roman
d'intrigues et de personnages qu'elle jugera tout au long de sa vie comme de la « camelote
romanesque » ?
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Français :
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CORRIGE DES QUESTIONS DE GRAMMAIRE,
D'ORTHOGRAPHE ET DE LEXIQUE
Grammaire
Relevez et classez les déterminants
« ...alors que chez nous là-bas, on voit à chaque instant des palais, des hôtels, des meubles,
des objets, des jardins, des équipages de toute beauté, comme on n'en voit jamais ici, des
flots de pièces d'or, des rivières de diamants... « Qu'est-ce qu'il arrive à Natacha ? » j'entends
une amie venue dîner poser tout bas cette question à mon père... mon air absent, hagard,
peut-être dédaigneux a dû la frapper...et mon père lui chuchote à l'oreille... « Elle est plongée
dans Rocambole ! » L'amie hoche la tête d'un air qui signifie: « Ah, je comprends »... »
Le déterminant précède le nom dans le groupe nominal et a pour fonction de l'introduire; il
porte les marques de genre et de nombre du groupe nominal. Il permet enfin l'actualisation du
nom soit son passage de l'emploi générique- celui du dictionnaire – à l'emploi du discours.
Le classement suivant rend ainsi compte des divers types de déterminants présents dans
l'extrait demandé:
A) Les articles indéfinis:
Ils introduisent un nom dont le groupe nominal ou l'énoncé ne permet pas d'identifier avec
précision le référent.
Ici, il y a 8 occurrences d'articles indéfinis: 6 sont des déterminants indéfinis pluriels « des
palais, des hôtels, des meubles, des objets, des jardins, des équipages », 1 article indéfini
féminin singulier « une amie » et un article indéfini masculin singulier « un air ».
B) Les articles définis
Ils s'emploient lorsque le référent auquel renvoie le nom est connu de celui auquel on
s'adresse ( déictique), lorsque le nom a déjà été introduit dans le texte et le groupe nominal
constitue une reprise anaphorique, lorsque le nom va être déterminé par des expansions (
épithète, relative, groupe prépositionnel...), lorsque le groupe nominal a une valeur générique
et désigne une espèce, un concept considéré dans sa généralité.
Ici, il y a 3 occurrences: « l'oreille... L'amie…la tête ».
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Français :
CRPE
C) Les déterminants possessifs
Comme les autres déterminants, les possessifs prennent le genre et le nombre du nom qu'ils
déterminent mais ils varient également en fonction de la personne grammaticale et du nombre
des « possesseurs ainsi que de l'initiale du mot déterminé, s'il est féminin. Le déterminant
peut jouer un rôle important dans la progression textuelle car il intervient lors des reprises.
Enfin, le déterminant possessif établit une relation entre le « possesseur » et le « possédé ».
La nature sémantique de cette relation est liée au nom déterminé. Ce peut être la possession,
des liens de famille... Ce qui est le cas dans le texte: « mon père ». « mon air ».
D) Les déterminants démonstratifs
Ils ont deux formes au masculin singulier ( ce – cet lorsqu'il s'emploie devant une voyelle ou
un h muet) ; on emploie la forme cette au féminin singulier et la forme unique ces au pluriel.
Ils peuvent parfois être renforcés par une particule adverbiale: ce...-ci...
Le déterminant démonstratif contribue de deux façons à la référence du groupe nominal;
quand il a sa valeur déictique, le démonstratif permet au GN de référer à un élément
appartenant à la situation d'énonciation, dans le temps, dans l'espace.; il s'emploie aussi dans
des reprises textuelles dans des groupes nominaux substituts qui ont une valeur anaphorique.
C'est la valeur présente dans l'extrait: « Qu'est-ce qu'il arrive à Natacha ? » ...cette
question... »
E) Les déterminants indéfinis
Ils ne forment pas un système aussi ordonné que les autres déterminants. Chacun d'entre eux
ou presque présente des règles d'emplois. Certains d'entre eux peuvent parfois déterminer
des noms comptables.
Dans l'extrait, deux d'entre eux sont utilisés: « chaque instant » qui a une valeur distributive et
« toute beauté » qui a une valeur de totalité.
Ne sont pas représentés dans l'extrait les articles partitifs, les déterminants numéraux
cardinaux ou encore les déterminants interrogatifs et exclamatifs.
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Orthographe
Identifiez les valeurs de la lettre (S) dans le passage suivant:
« ces grandes pages gondolées, comme encore un peu humides, parsemées de taches
verdâtres, d'où émane quelque chose d'intime, de secret... »
Cette question demande de savoir distinguer clairement les valeurs d'une consonne en se
référant aux notions de phonogrammes et de morphogrammes:
♦ Les phonogrammes sont des graphèmes chargés de transcrire des phonèmes. 85 %
des graphèmes sont des phonogrammes car majoritairement, la langue écrite code
l'oral. Ils constituent l'essentiel du système graphique français.
♦ Les morphogrammes sont des graphèmes qui portent des informations
morphologiques et qui représentent environ 5 à 6 % des graphèmes en discours.
On distingue les morphogrammes grammaticaux qui donnent des indications sur le nombre, le
genre, la personne...indications précieuses car les noms, les adjectifs, pronoms, verbes
doivent à l'intérieur de la chaîne syntaxique obéir à des règles portant sur tous ces éléments.
Ces marques, situées à la fin du mot, sont généralement muettes.
Les morphogrammes lexicaux sont porteurs d'une signification lexicale; ce sont des marques
internes ou finales fixes qui relient un radical à ses dérivés.
Valeur
phonogrammique
secret, parsemées
Transcription du phonème (S)
choses
Transcription d’un phonème (Z)
Taches - pages
Marque du pluriel des substantifs féminins.
Ces
Valeur
morphogrammique
grandes - humidesverdâtres
parsemées , gondolées
Marque du pluriel du démonstratif
s'accordant en genre et en nombre avec le
substantif auquel il se rapporte à savoir
« pages ».
Marque du pluriel des adjectifs s'accordant
en genre et nombre avec le substantif
auquel ils se rapportent « pages »
Correspond à la règle d'accord des
participes passés qui s'accordent en genre et
en nombre avec le substantif auquel il se
rapportent: ici « pages » féminin pluriel.
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Français :
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Lexique
Quel est le champ lexical présent dans cet extrait ? Explicitez le lien
sémantique que les mots qui composent ce champ lexical entretiennent
« je dois affronter avec eux des désastres, courir d'atroces dangers, lutter au bord de
précipices, recevoir dans le dos des coups de poignards, être séquestrée, maltraitée par
d'affreuses mégères, menacée d'être perdue à jamais... »
On appelle champ lexical un ensemble de mots renvoyant à une notion particulière.
Chacun des mots entretient des relations sémantiques avec le thème du champ délimité. Le
champ lexical, défini de manière stricte, ne devrait contenir que des mots correspondant à la
même catégorie grammaticale, par opposition au champ associatif qui, lui, accepte toutes les
catégories. Toutefois, de façon très générale, le champ lexical contient toutes les classes. On
rencontrera donc aussi bien des adjectifs que des verbes, des noms...
Ici, plusieurs termes pouvaient spontanément être regroupés ensemble: d'une part, les
substantifs « désastres; atroces dangers, précipices, coups de poignards, affreuses
mégères » et d'autre part, les participes passés « séquestrée, maltraitée, menacée, être
perdue ».
Termes
relevés
1. Atroces
dangers
2. Coups de
poignards
3. Précipices
4. Affreuses
mégères
Relations Sémantiques
Le premier terme évoque une menace
susceptible d'altérer significativement
l'intégrité physique d'une personne pouvant
aller jusqu'à la mort.
Les coups de poignards a deux sens
possibles: le sens propre qui reprend cette
idée de l'altération physique et le sens figuré
qui suggère l'idée d'une trahison perfide,
attitude ultime de traîtrise face à autrui.
Précipices possède à son tour cette double
lecture: le sens propre représente un endroit
extrême à savoir un gouffre ou une cavité très
profonde et le sens figuré suggère une
catastrophe, un grand malheur.
Enfin, les Mégères représentent l'étape
ultime du danger extrême puisqu'elles sont
les déesses de l'Enfer; elles suscitent un
sentiment violent qui est la haine.
Champ lexical identifié
En rapprochant les sens de
ces termes, on peut dire que
tous se regroupent autour du
champ lexical de l'extrême
car tous suggèrent ou
évoquent une situation
extrême subie par la lectrice
qui s'identifie aux
nombreuses personnages
rencontrés au gré de sa
lecture.
Les termes participent donc à
cette valeur épique qui est
donnée au passage.
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1. Séquestrée
2. Maltraitée
3. Menacée
4. Être
perdue
Les participes passés évoquent aussi une
situation physique extrême puisque le
premier peut se rapporter à une personne
retenue, enfermée contre son gré; on peut
d'ailleurs user de violences, de menaces ou
encore de tortures à son encontre.
Maltraitée évoque des traitements infligés à
des personnes que l'on traite avec brutalité.
Menacée suggère le risque ultime de
disparaître physiquement ; enfin être perdue
peut correspondre à l'idée de ne pas être pas
être sauvée donc d'être condamnée.
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