itnet d`aim er - CLAP Poitou
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itnet d`aim er - CLAP Poitou
22 mai 18 juin 2013 CLAP Avanti de Billy Wilder, 1972 POITOU CHARENTES ASSOCIATION RÉGIONALE DES CINÉMAS D’ART ET D’ESSAI 1er mai 28 mai 2013 Chauvigny, le Rex........................................................................ dimanche 5 mai 20h Civray, Ciné-Malice......................................................... du mercredi 1er au mardi 7 mai Gençay, le Cinéma........................................................................ lundi 20 mai 20h30 Marennes, l’Estran............................................................................ lundi 13 mai 21h Montmorillon, le Majestic.................................................................. jeudi 23 mai 21h Parthenay, le Foyer....................................................................... mardi 7 mai 20h30 Saint Jean d’Angély, l’Eden.......................................................... mercredi 15 mai 18h Saint Pierre d’Oléron, Eldorado .....................................du mercredi 8 au mardi 14 mai Coordination régionale nt ta L’i m p o r L’important c’est d’aimer de Andrzej Zulawski, 1975 Du 1er au 28 mai 2013 Imprimerie Italic 79 certifiée Imprim’Vert • Melle • 05 49 29 03 88 e ’ c t s er m i a ’ d Tél. : 05 49 01 62 76 - http:/www.clappoitoucharentes.fr Rendez-vous avec le cinéma patrimoine Andrzej Zulawski - Réalisateur Possession (1981), L’Amour braque (1984), La Femme publique (1984)… Romy Schneider - Comédienne Sissi (1955, 56, 57), Jeunes Filles en uniforme (1958), Plein Soleil (1959), Le Combat dans l’Ile (1961), l’Enfer (1964), la Piscine (1968), Les Choses de la Vie (1969), Max et les Ferrailleurs (1970), Ludwig (1972), César et Rosalie (1972), Le Mouton enragé (1973), Le Vieux Fusil (1975), Mado (1976), La Mort en direct (1979), La Banquière (1980), Garde à vue (1981), La Passante du Sans-Soucis (1981). Filmographie (très) sélective : L’important c’est d’aimer Fr - Ita - All / drame / 1975 / 1h50 Réalisation : Andrzej Zulawski Scénario : Christopher Frank d’après son roman La Nuit américaine - Prix Renaudot 1972 Directeur de la photographie : Ricardo Aronovich / Musique : Georges Delerue avec Romy Schneider, Fabio Testi, Jacques Dutronc, Klaus Kinski, Claude Dauphin, Roger Blin. Jean-Louis Bory avait décrit L’important c’est d’aimer comme une “nuit shakespearienne où se déchaînaient le bruit et la fureur”. Bien vu, Bory! Le Point Un jeune photographe, Servais, rencontre sur un plateau de tournage Nadine, une actrice ratée contrainte de tourner dans des films pornographiques. Séduit, il se rend chez elle pour faire une série de photos. La jeune femme est mariée à Jacques, un être fragile, à la fois drôle et amer, qui fuit les réalités de la vie. Très attirés l’un vers l’autre, Nadine et Servais se revoient. A son insu, il veut commanditer une pièce de théâtre dans laquelle elle aura enfin un rôle digne de son talent... “Je suis prête à en prendre plein la gueule” Romy Schneider En 1975, alors que la CEE ne compte que neuf membres, que l’euro et l’espace Schengen ne sont même pas encore en gestation, le cinéma, lui, est déjà européen depuis longtemps. Magie des coproductions, vivace dans les années 1970, qui fait de L’important c’est d’aimer un film multinational : production française, certes, mais réalisateur polonais, acteur allemand (Klaus Kinski), italien (Fabio Testi) et actrice autrichienne plus française que germanique (Romy Schneider). Andrzej Zulawski, dont les films déplaisaient à la censure, ne pouvait pas tourner en Pologne. Il vint réaliser L’important c’est d’aimer en France. Grand bien lui en a pris. On ne rencontre pas tous les jours les personnages d’Andrzej Zulawski. Les uns, mariés depuis six ans, se donnent rendezvous au café pour discuter de l’avenir de leur couple ; l’autre est le meilleur ami de celui dont il a pris la femme ; un autre encore casse la gueule d’un inconnu qui a touché son manteau. Quand une femme rencontre un homme, elle lui ouvre sa porte et se déshabille devant son objectif (et les yeux de son mari) en un clin d’œil, avant de le virer manu militari de chez elle. “On est là pour être ensemble”, répète Nadine à son amant non-consommé Servais, qui refuse à la fois de parler et de coucher avec elle alors qu’elle vient s’offrir à lui. Chez Zulawski, on cherche sans cesse à être ensemble, mais on est toujours seul. Seul comme Jacques, le mari de Nadine, qui est incapable de l’aimer… Chez Zulawski, on repousse l’autre aussi fort qu’on veut le serrer contre soi. C’est peu de dire qu’un film comme L’important c’est d’aimer est une expérience intense dont on ressort sacrément chamboulé(…) Nadine, c’est Romy. “Je ne suis ni une victime, ni une prisonnière”, ment-elle avec affront. À presque quarante ans, la comédienne joue une femme de trente qui a peur de vieillir, qui se voit laide, qui ne s’aime plus ou ne s’est jamais aimée. Quelle douleur dans son regard et dans sa voix, quand elle supplie le photographe de ne pas la prendre en photos : “Je suis une vraie comédienne, vous savez” ! Quelle intensité dans l’interprétation, dans les crises de colère, dans les supplications angoissées ! Le don de soi a toujours été le point fort du jeu de Romy. Nadine est Romy, Romy est Nadine, le personnage a disparu derrière la comédienne, dans un troublant jeu d’usurpation d’identité. On ne rencontre pas tous les jours les personnages d’Andrzej Zulawski. On pourrait dire, pour faire banal, que c’est la preuve de leur universalité. Mais honnêtement, des Romy, il n’y en a qu’une. Ophélie Wiel, Critikat.com