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EI19_P27-35:EI10_version 15/10/08 15:36 Page 30 DOSSIER > pas isolés, viennent encore ajouter des contraintes supplémentaires.» Acrotères : du béton exclusivement 30 · © Rector / Damase < Les planchers de type D revêtus d’un complexe en asphalte autoprotégé devront désormais comporter une chape de compression rapportée. © Rector / Damase Souches, costières, acrotères ou encore parties basses de mur : désormais ces reliefs doivent être réalisés en béton. L’usage de maçonneries enduites, pleines ou creuses, n’est plus visé par le document, y compris pour les reliefs ponctuels ou d’envergure limitée. Une évolution qui cherche à répondre aux résultats de l’enquête menée en 2003 sur les défaillances des relevés d’étanchéité dont le coût annuel s’élèverait à 14 millions d’euros. Selon l’étude menée par l’AQC, 23 % des désordres sur ces ouvrages seraient imputables à une adhérence insuffisante du relevé. Les conséquences de ces décollements sont connues : l’introduction d’eau derrière le relevé vient contaminer l’isolant, puis, par les fissures du béton, entraîne des 23 % des fuites dans le désordres local sous-jacent sur les relevés ou adjacent. seraient Quant à leurs imputables causes, elles à une relèvent certes adhérence d’abord de insuffisante. l’humidité des reliefs et de défauts de mise en œuvre des revêtements : une quantité d’enduit d’imprégnation à froid insuffisante, un soudage sur l’enduit trop frais ou à une température trop faible… Souvent pointée du doigt, l’étanchéité est pourtant loin d’être systématiquement à l’origine de ces défaillances. La qualité des supports reste l’autre grande source de désordres sur ces reliefs. À commencer par celle des acrotères hauts en maçonnerie où des fissurations des joints de montage conduisent à des infiltrations susceptibles de se situer derrière le relevé. Désormais ces ouvrages sont proscrits, sauf s’ils disposent d’un Avis technique favorable pour cet emploi. «Une alternative intéressante aurait pu consister à introduire les blocs à bancher dans le DTU, mais cette solution n’a pas été retenue par la commission en charge de la révision», indique Bertrand Lemoine. «Ces blocs qui servent de coffrage perdu au béton coulé en œuvre constituent une solution innovante à ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008 mi-chemin entre la maçonnerie et le béton. Reste aux fabricants à les soumettre aux procédures d’Avis techniques pour cet usage particulier », note pour sa part Alain Dechevrand, directeur du département technique ventes France de Soprema. En attendant, qu’ils soient bas ou hauts, les acrotères sont désormais réalisés en béton armé de qualité XC4 au sens des classes d’exposition de la norme NF EN 206-1 (XC : corrosion induite par carbonatation). Seuls subsistent dans le nouveau référentiel les acrotères mixtes EI19_P27-35:EI10_version 15/10/08 11:35 Page 32 © FFB - Franck Badaire DOSSIER > © FFB - Laurent Mercier < Lorsqu’elle est destinée à recevoir des revêtements adhérents, la surface des parties courantes de plancher doit être propre sans souillure d’huiles, d’hydrocarbures et notamment de traces de produits de cure dont l’utilisation tend à se systématiser. 32 · < Face à l’augmentation du prix des matières premières, les industriels de la préfabrication cherchent aujourd’hui à économiser les aciers : une des voies pour y parvenir consiste à accroître les performances des bétons. composés, en partie inférieure, d’un noyau en béton armé, et pour la partie supérieure d’une maçonnerie constituée désormais exclusivement d’éléments pleins enduits ou apparents. Dernière précaution pour les acrotères hauts en béton : ils doivent être isolés sur les deux faces dans le cas de murs porteurs ou de remplissages maçonnés. Les mouvements thermiques importants liés à la masse de l’acrotère sont en effet susceptibles de générer des poussées inadmissibles sur la maçonnerie sous-jacente. Des exigences claires pour les états de surface des acrotères et des reliefs Outre la nature des reliefs, le DTU 20.12 fixe dorénavant une exigence claire pour leur état de surface. Celui-ci doit correspondre au parement « courant » défini par le DTU 21, excluant tout autre type de finitions, qu’elles soient trop irrégulières (« élémentaire » ou « ordinaire ») ou trop lisses (« soigné »). L’objectif : éviter cet aspect « effet miroir » de plus en plus courant sur les ouvrages livrés aux étancheurs, avec à la clé un risque important de défaut d’adhérence ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008 pour les membranes. Une tendance qui s’explique par l’évolution technique des coffrages mais aussi par le développement des bétons autoplaçants qui séduisent maîtres d’ouvrage et architectes par leur rendu presque vitrifié. Aujourd’hui la règle est claire : il revient aux entreprises de gros œuvre de présenter un parement conforme sur la hauteur du relevé. Et pour ce faire, le DTU leur rappelle qu’il existe des outils adaptés, qu’il s’agisse de matrices ou de négatifs rugueux ou encore de traitements du support sitôt le décoffrage réalisé. Charge ensuite aux étancheurs de vérifier le respect de ces prescriptions lors de la réception de l’ouvrage. D’ailleurs, il en va de même pour le contrôle des exigences de planéité, des diamètres de réservation ou encore des hauteurs de relief. Le texte n’apporte aucune indication sur la préparation des supports de partie courante. Toutefois lorsqu’ils sont destinés à recevoir des revêtements adhérents, leur surface doit être propre, sans souillure d’huiles, d’hydrocarbures et notamment de traces de produits de cure. En effet, et encore plus qu’auparavant, les bétons adjuvantés actuels nécessitent une maîtrise parfaite des phénomènes de retrait, au risque sinon de générer des fissures. Seule solution efficace : les produits de cure qui limitent la dessiccation du béton durant la phase de durcissement. Résultat, le recours à ces émulsions se généralise sur les chantiers. Et si, dans la plupart des cas, elles s’éliminent d’elles-mêmes par pelage, il est parfois indispensable de débarrasser la surface des résidus par traitement mécanique (sablage, grenaillage…) afin de rétablir de bonnes conditions d’adhérence des étanchéités. EI19_P27-35:EI10_version 15/10/08 11:35 Page 34 DOSSIER > © Lafarge L’utilisation > de béton autonivelant (BAN) en toiture-terrasse apparaît plutôt limitée, la fluidité de ces formulations interdisant toute mise en œuvre sur des pentes supérieures à 1 %. le DTU 20.12 joue aujourd’hui plus que jamais son rôle de garde-fou vis-à-vis de la qualité des supports. Pour l’heure, les planchers hauts, même s’ils bénéficient des progrès accomplis par les adjuvants, ne sont pas directement la cible des dernières innovations mises au point par l’industrie du ciment. Et pour cause : la quasi-totalité des toitures nécessite le recours à du béton coulé sur chantier. Or, à l’exception des bétons haute performance (BHP) qui se sont imposés comme la norme pour les produits prêts à l’emploi, les super matériaux récemment sortis des laboratoires des grands bétonniers peinent à se développer au-delà de leur marché habituel. Quant aux produits autonivelants (BAN) dont les ventes commencent à progresser, leur utilisation en terrasse apparaît plutôt limitée, la fluidité de ces formulations interdisant toute mise en œuvre sur des pentes supérieures à 1 %. Ces matériaux restent bel et bien des bétons de structure, y compris pour des applications horizontales. Mais c’est la préfabrication qui leur offre aujourd’hui les plus belles perspectives de développement sur ce créneau. « Les bétons autoplaçants, qui permettent entre autres de supprimer l’étape de la vibration, ont nettement amélioré les conditions de fabrication et la qualité finale des éléments linéaires tels que les poteaux, les poutres et les pannes », témoigne Sébastien Bernardi. Encore confidentiels sur le secteur du bâtiment, les bétons fibrés ultra hautes performances pourraient également se faire une place chez les industriels intéressés par leurs qualités structurelles et leur résistance à la compression supérieures à 100 MPa contre 30 MPa pour un béton courant. « À l’instar de nos confrères, nous cherchons aujourd’hui à économiser les aciers. Et une des voies pour y parvenir consiste à accroître les performances des bétons », explique le responsable développement et marché de Rector. Autre moteur de l’innovation : la performance énergétique. Outre la mise au point de rupteurs de ponts thermiques, certains industriels commencent à étudier l’emploi dans leur fabrication de béton léger intégrant des billes de polystyrène P L A N C H E R S B É T O N : L A P R É FA B R I C AT I O N G A G N E D U T E R R A I N Forte activité de la construction (du moins jusqu’à présent), manque de main-d’œuvre qualifiée ou encore pression des délais toujours croissante : autant de facteurs qui ont largement favorisé ces dernières années le développement des produits de structures et de planchers industrialisés. Alors que certains pays européens, à l’image des Pays-Bas, ont définitivement passé le cap de la préfabrication, le monde de la construction en France considère encore ces techniques comme des alternatives aux méthodes traditionnelles. « Dans de nombreux cas, on conçoit toujours des bâtiments classiques avec du béton coulé en place avant de proposer une variante avec des éléments préfabriqués en usine », explique Sébastien Bernardi. Ainsi les prédalles, en béton armé ou précontraint, ne représentent qu’un tiers du marché des logements, dominé par les bétons coulés sur chantier. En revanche, dans le tertiaire et l’industrie, cette réparation s’inverse en faveur des solutions industrielles qui permettent de gagner en productivité sur des portées plus importantes grâce notamment au béton précontraint. La majorité des parkings est aujourd’hui presque systématiquement conçue à partir de produits industrialisés. Des ouvrages qui constituent un débouché naturel pour les dalles alvéolées. Apparues en France dans les années soixante-dix, leur mode de fabrication est désormais totalement industrialisé et permet de proposer des éléments affichant jusqu’à 20 mètres de portée. Pour les parkings, où les trames sont dictées par les dimensions des places de stationnement, elles présentent généralement des portées de 15 mètres pour des épaisseurs de 30 cm. Mais avec 2 millions de mètres carrés installés en 2007, les dalles alvéolées ne représentent que 5 % des réalisations de plancher dans les constructions de l’Hexagone, ce qui les place encore loin derrière le marché des prédalles et leurs 12 millions de mètres carrés posés la même année. 34 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008 15/10/08 11:35 Page 35 © Rector / Damase EI19_P27-35:EI10_version BASTIEN CANY Les prédalles ne représentent qu’un tiers du marché des logements, dominé par les bétons coulés sur chantier. < expansé ou des granulats légers. « C’est une piste de recherche. Mais la difficulté dans le cas des produits structurels est de trouver l’adéquation entre la légèreté et la résistance, souligne Sébastien Bernardi. Pour certains éléments, notamment ceux manuportables, l’intérêt réside bien sûr dans la réduction de poids. Pour d’autres, il s’agit effectivement d’exploiter l’apport de ces bétons en termes de résistance thermique. » Les étancheurs connaissent d’ores et déjà ce type de matériaux exploité notamment pour créer des formes de pente. Leur utilisation suppose toutefois de prendre quelques précautions dans le calcul de l’épaisseur de l’isolant pour éviter toute condensation en sous-face de la toiture. Quel que soit l’avenir de ces nouvelles formulations, le DTU 20.12 joue aujourd’hui plus que jamais son rôle de garde-fou vis-à-vis de la qualité des supports. Si ce texte ne met pas les étancheurs à l’abri de mauvaises surprises sur les chantiers, il leur donne en tout cas les moyens de faire valoir leurs exigences. Quant aux entreprises de gros œuvre, il leur faudra sans doute encore s’approprier cette norme. Aussi surprenant que cela puisse paraître, elles n’étaient que deux à être représentées au sein de la commission de normalisation… EI19_P39-44:EI10_version 15/10/08 10:12 Page 39 R É A L I S AT I O N > Pour abriter les nouvelles salles d’exposition du musée de Normandie, l’architecte Jacques Millet a reconstitué en toiture un talus engazonné. Ce dispositif défensif rapporté sur le site au XVIe siècle venait conforter les fortifications du château. MUSÉE DE NORMANDIE À Caen, une toiture se transforme en monument historique Le musée de Normandie vient d’inaugurer 1 200 m2 de nouvelles salles d’exposition et de conservation. Un bâtiment étonnant à mi-chemin entre la reconstitution historique et la construction contemporaine. Adossé aux remparts du château de Caen, l’ouvrage a pris la forme d’un talus engazonné, vestige d’un dispositif militaire du XVIe siècle. D écidément, les musées régionaux semblent être passés maîtres dans l’art du camouflage. Après l’Historial de la Vendée en 2006, dissimulé sous une couverture végétale de 8 000 m2 au cœur du bocage, c’est désormais au tour du musée de Normandie de jouer la carte de la furtivité. Vue de l’extérieur, l’illusion est parfaite. Pour le visiteur, il ne s’agit à première vue que d’un talus engazonné, adossé aux remparts du château de Caen. C’est seulement à l’intérieur qu’il comprend que cette géométrie aux facettes angulaires n’est en réa- lité ni plus ni moins qu’une toiture abritant 1 200 m2 de salles d’exposition et de conservation. Inauguré en mai dernier, cet ouvrage à moitié enterré est l’un des volets d’une vaste opération de restauration de ce site de 5 hectares, berceau de l’histoire anglo-normande de la région. Construit en 1060 par Guillaume le Conquérant autour d’un éperon rocheux, il domine la ville de Caen du haut de ses imposantes murailles qui comptent parmi les enceintes médiévales les plus vastes d’Europe. En mille ans, le château va toutefois connaître bien des vicissitudes. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008 · 39 EI19_P39-44:EI10_version 16/10/08 14:38 Page 41 R É A L I S AT I O N > 1 À partir de la Révolution, il sera démantelé et son donjon dynamité avant de passer entre les mains des militaires qui y construiront des casernes, ellesmêmes détruites par les bombardements anglo-américains de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1949, une première restauration est menée parallèlement à la construction du musée de Normandie qui s’installe définitivement sur le site en 1963. Lancée en 2000, la campagne actuelle vise à restaurer ce dispositif complexe (confortement des vestiges et aménagement des remparts) et à développer une nouvelle muséographie. Un chantier colossal dont le premier acte vient de s’achever avec l’ouverture des nouvelles salles d’exposition. 1- Pour la structure, la maîtrise d’œuvre va jouer sur la légèreté avec une charpente métallique et un plancher collaborant acier-béton. 3- À de nombreuses reprises, les équipes de l’entreprise SEO ont dû travailler encordées pour réaliser le complexe bicouche de l’étanchéité antiracine. Au total, 1 300 m2 d’étanchéité ont été mis en œuvre sur la toiture. 2 2- Face à des inclinaisons variant de 30 jusqu’à plus de 50 % sur certaines faces, l’entreprise de gros œuvre Bertin a dû procéder au coulage du béton sur les bacs acier posés à l’horizontale. Les panneaux ont ensuite été fixés à la charpente avant d’être assemblés par un clavetage en béton. de l’Antiquité sont supplémentés par l’artillerie à poudre. La guerre moderne se pratique désormais à coups de canon. Et les défenses des vieilles forteresses sont mises à mal. La solution immédiate va alors consister à rapporter d’importants talus de terre en appui des murs de fortification afin de les conforter. C’est la technique qui sera appliquée à Caen au XVIe siècle. Et c’est précisément ce dispositif que le programme de rénovation du château prévoyait de reproduire en 2007. Pour l’architecte, Jacques Millet, la question sera de savoir comment ? « Restituer un état connu du lieu » L’investissement est à la hauteur du projet : 19 millions d’euros pour la première phase et autant pour la seconde tranche des travaux prévue en 2009. Sur cette enveloppe, 6 millions ont été consacrés à l’extension du musée. Un ouvrage qui répond à un programme hybride consistant d’une certaine manière à faire du « neuf » tout en recréant du « vieux », comme l’explique Jacques Millet, l’architecte de l’ouvrage : « L’objet du projet d’extension était dans sa forme extérieure de restituer un état connu du lieu suivant un dessin de l’époque, à savoir le cavalier d’artillerie aménagé au XVIe siècle. Il s’agissait aussi de dégager des vides sous les volumes reconstitués pour mettre à disposition du musée de Normandie des salles d’expositions temporaires. » Le cavalier d’artillerie ? Pour comprendre, il est nécessaire de remonter le temps jusqu’au milieu du XVe siècle. 1453 : la fin de la guerre de Cent Ans marque une évolution considérable de l’armement. Les trébuchets, balistes et autres catapultes héritées 3 Des pentes jusqu’à 50 % Une bonne partie de la réponse réside dans la toiture. « Il nous a fallu surmonter une double difficulté, souligne l’architecte. D’abord, imaginer un système de charpente et de plancher capable de recréer ce jeu de pentes parfois très prononcées, caractéristiques du talus. Ensuite, mettre au point une solution qui permette d’engazonner cette géométrie. » Dans les deux cas, la maîtrise d’œuvre a misé sur la légèreté. La charpente constituée de ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008 · 41 EI19_P39-44:EI10_version 15/10/08 10:13 Page 43 R É A L I S AT I O N > 4 4- Une longue verrière ménageant un vide entre le rempart et le haut du talus a été mise en place au sommet de l’ouvrage. Elle laisse pénétrer la lumière dans les volumes d’exposition et met en valeur le parement intérieur du rempart. 5- Les plots en béton servant de points d’ancrage aux câbles en inox sont solidaires des dalles. poutres métalliques porte sur des poteaux – également en métal – qui prennent appui sur des pieux forés dans le contre-rempart. Quant à la couverture, elle est assurée par un plancher collaborant acier-béton servant de support à l’étanchéité. Côté verdure, le choix va se porter sur une technique de végétalisation semi-intensive de type « green » : un gazon à pousse lente développé par Sopranature et mis en œuvre en rouleaux précultivés pour former un complexe d’à peine 25 cm d’épaisseur. Qu’il s’agisse de la conception ou de la mise en œuvre, l’enjeu de ce chantier va rapidement se concentrer autour d’une difficulté principale : la gestion des pentes dont l’inclinaison varie de 30 à plus de 50 % sur certaines faces. « Avec de telles déclivités, il était tout simplement impossible de couler le béton directement sur le plancher », explique Jean-François Bertin, codirigeant de l’entreprise du même nom en charge du gros œuvre. La société propose alors une solution ingénieuse de coulage du béton sur les bacs en acier posés à l’horizontale. Ces panneaux mixtes préassemblés sur le chantier ont ensuite été fixés sur la charpente avant d’être liés les uns aux autres par un clavetage en béton. Pour l’étancheur, la contrainte est similaire. « Le choix d’un système de végétalisation s’est rapidement imposé. Mais encore fallait-il concevoir une solution permettant de retenir le substrat et de le dimensionner 6- Éléments 5 6 essentiels du dispositif de retenu du substrat, les cales en aluminium ont été disposées tous les 1,50 mètre. 7- Onze camions 7 silo ont assuré la livraison du substrat sur quatre jours. Le substrat est projeté au moyen de tuyaux sur la surface à végétaliser. ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008 · 43 EI19_P39-44:EI10_version 15/10/08 10:13 Page 44 R É A L I S AT I O N > 9- L’une des difficultés du chantier consistait à raccorder la simplicité géométrique des talus aux formes aléatoires du rempart et de la maçonnerie du XIIe siècle. Des joints de 8 cm dissocient les éléments construits des maçonneries anciennes. 9 8 8- Le complexe végétalisé se compose d’un géotextile, de 25 cm de substrat et de rouleaux de végétation de type gazon pour un poids (à capacité maximale en eau) de 329 kg/m2. correctement pour reprendre les charges », souligne David Coiret, chargé d’affaires au sein de l’entreprise SEO, titulaire du lot étanchéité. La réponse mise au point par SEO présente l’avantage d’éviter tout percement de l’étanchéité. Elle consiste à mettre en place directement sur la couche drainante une série de cales en aluminium disposées en quinconce et tenues par des câbles en inox accrochés à la structure métallique par des plots en béton solidaires des dalles. Une fois ce dispositif installé, le substrat est simplement projeté sur la toiture à partir de camions silo. Le talus est ensuite entièrement engazonné, à l’exception de la face nord où a été préférée une plantation de lierre en raison de sa faible exposition au soleil et de sa forte pente. 10- Ce talus reste bel et bien une toiture inaccessible. Avant l’ouverture des remparts au public, des gardecorps définitifs seront mis en place afin d’en interdire l’accès aux visiteurs. 10 Plus vrai que nature Enfin, dernière particularité de l’ouvrage : la totalité des éléments construits est dissocié des maçonneries anciennes par des joints importants, de 8 cm au minimum. Les appuis des poteaux métalliques sur le rempart, les joints souples de la verrière installée au sommet et les relevés d’étanchéité sont les seuls points de contact avec le rempart médiéval et le mur du cavalier d’artillerie. À l’arrivée, le résultat paraît plus vrai que nature. Au point de faire oublier que ce talus reste bel et bien une toiture inaccessible. « L’effet est tellement réussi que nous avons dû installer des garde-corps de chaque côté de l’allée centrale qui monte vers la terrasse d’artillerie afin d’éviter que le public ne se rende sur le toit de l’ouvrage », précise David Coiret. LES INTERVENANTS Maîtrise d’ouvrage : Ville de Caen Architecte en chef des Monuments historiques: Danièle Lefèvre Maîtrise d’œuvre : Agence d’architecture Millet-Chilou Entreprise d’étanchéité : SEO (Société d’étanchéité de l’Ouest) Végétalisation : Sopranature Procédés d’étanchéité : Soprema BASTIEN CANY 44 · ÉTANCHÉITÉ.INFO · NUMÉRO 19 · OCTOBRE 2008