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364a365BADGE 7/09/07 14:36 Page 65 COMMUNICATION/ÉVÉNEMENTS Le B.A.D.G.E (Bilan d’Aptitude Délivré par les Grandes Ecoles) Témoignage de Bruno MARTINASSO, Chantiers Modernes Rhône-Alpes, Responsable des méthodes sur le tunnel de Chavanne (propos recueillis par Corine Perret) L e B.A.D.G.E. permet de valider un niveau de compétences acquis par la formation et l’expérience. Plus approfondi que les stages courts, moins lourd que les mastères et les DESS, sa durée maximale est de 250 heures. Etalé dans le temps, il est conçu pour être suivi par des responsables en situation professionnelle. La formation se déroule sous le patronage de l’AFTES qui fournit une large part du corps professoral. Des entreprises spécialisées apportent leur expertise à la formation par des conférences et visites de sites. * Le B.A.D.G.E. " creusement de galeries et tunnels ", délivré par l ‘Ecole des Mines de Paris , est destiné à tous ceux, chefs d’équipe, conducteurs de travaux, etc, qui ont - ou auront – la responsabilité de travaux en souterrain. * Le B.A.D.G.E " abattage à l’explosif " délivré par l’Ecole des Mines d’Alès s’adresse à ceux ayant la responsabilité de la conception et de la mise en œuvre des plans de tir. Le témoignage suivant est relatif à cette formation «abattage à l’explosif». ▲ Pouvez- vous expliquer à quoi consiste le BADGE ? ▲ Comment cette formation s’est –elle déroulée ? C’est une formation dont le but est de nous aider à concevoir, à réaliser et à évaluer les tirs d’abattage dans le respect de règles de sécurité et de l’environnement. Elle nous permet de rentabiliser au mieux la technique du tir sur les chantiers et de gérer les relations avec les clients, fournisseurs et les institutionnels comme la DRIRE. La formation comprend des modules avec des thèmes différents (caractérisation du gisement, contexte et enjeux, conception et réalisation du tir, etc.) qui se déroulent pendant 9 mois sous forme de regroupement de trois à quatre jours toutes les 3 semaines. Elle se compose de sessions théoriques sur le site d’Alès et des travaux pratiques sur le terrain qui s’adaptent en fonction de la localisation des chantiers et des stagiaires. Cette formation s’appuie sur la conduite d’un projet individuel qui se concrétise par l’établissement d’un rapport final. Ce projet fait l’objet d’une soutenance devant un jury de professionnels et d’enseignants. Cette formation est dispensée par l’Ecole des Mines d’Alès en collaboration avec Nitro-Bickford. ▲ Comment avez-vous choisi cette formation ? Chez Chantiers Modernes RhôneAlpes nous réalisons un entretien annuel avec notre supérieur hiérarchique. C’est à cette occasion que nous formulons nos besoins en formation. Je souhaitais une formation technique qui me permette d’approfondir mes connaissances dans mon métier. Notre responsable formation s’est donc chargée de trouver ce stage et m’a proposé plusieurs programmes. J’ai retenu le B.A.D.G.E. ▲ Pour l’organisation de votre travail cela n’a pas été trop difficile ? Cela n’a pas toujours été facile. J’ai démarré cette formation en octobre 2006, en même temps que la préparation du chantier du tunnel de Chavanne (HauteSaône). Ce chantier, obtenu en groupement, consiste à construire un tunnel d’environ 2 km sur la future LGV Rhin-Rhône pour le compte de RFF. J’y occupe le poste de responsable des méthodes et CET (coordination études et travaux) ce qui nécessitait ma présence tout au long du chantier, mais surtout au démarrage pour la mise au point des techniques de tir et des soutènements. Mes collègues de travail n’ont pas toujours apprécié et compris mes absences, mais aujourd’hui, ils peuvent s’appuyer sur une personne avec des compétences renforcées. ▲ Quels sont les points positifs ? avec des nouvelles données et des façons différentes de travailler. ▲ Quelles sont les matières que vous avez préférées ? Je n’ai pas trop aimé le module sur les statistiques. Les autres matières étaient très intéressantes car cette formation est basée sur des cas concrets. De nombreux intervenants professionnels et technico-commerciaux viennent partager leurs expériences sur des sujets variés comme les vibrations ou les tirs spéciaux. Nous avons travaillé pendant 4 jours sur la conception du tir en collaboration avec Nitro-Bickford : • Le premier jour était consacré à la conception du plan de tir (défiCette formation m’a permis de nition des techniques de foration, progresser dans le domaine de étude d’implantation, etc.). l’explosif et d’aborder les nou- • Les jours suivants étaient consaveaux types d’explosif comme l’é- crés aux exercices pratiques en mulsion pompable. carrière (mesure de pression, Le groupe d’étudiants dont je fai- vitesse d’injection, etc.) avec des sais partie était assez " atypique " évaluations. car nous venions d’horizons diffé- ▲ Suite à cet "apprentissage", rents : celui des travaux souter- qu’avez-vous mis en œuvre sur rains et celui des carrières. vos chantiers ? Le partage des connaissances a été Pour le chantier du TOARC C1 et d’une grande richesse pour moi en particulier pour le tunnel de TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 203 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2007 65 364a365BADGE 7/09/07 14:36 Page 66 COMMUNICATION/ÉVÉNEMENTS Le B.A.D.G.E (Bilan d’Aptitude Délivré par les Grandes Ecoles) Chavanne la formation B.A.D.G.E " abattage à l’explosif " m’a permis de mettre en œuvre l’émulsion pompable en travaux souterrains, avec l’aide de l’équipe travaux du tunnel, et une assistance de la société Nitro-Bickford. Cet explosif a déjà été employé en tunnel, mais c’est une première en terrain marno-calcaire. Depuis le mois de juillet, l’émulsion est employée au tunnel de Chavanne et les résultats sont déjà très satisfaisants. ▲ Pouvez- vous m’expliquer l’émulsion pompable ? Le tir à l'explosif sous forme d’émulsion pompable est différent du tir à l’explosif encartouché. Cet explosif est obtenu après pompage de produits inertes par le système M.O.R.S.E (Module de Repompage et de Sensibilisation d’Emulsion) et aucune matière embarquée n’est classée explosive. ▲ Les points forts de cette méthode ? Cette méthode a plusieurs points forts : • elle améliore les conditions de sécurité pour nos hommes car nous diminuons la manipulation des explosifs,. • le risque de détournement de produits pyrotechniques est devenu inexistant, • le mode de stockage est allégé,. • le gain de productivité est notable car nous réalisons moins de trous forés et les conditions de chargement sont améliorées. Pensez –vous qu’une fois en entreprise vous changerez vos méthodes de travail ? Oui. La formation m’a aussi permis de découvrir les tirs en carrière, malgré une grande différence avec ceux en tunnel, mais certains problèmes liés aux tirs sont les mêmes. Elle nous a permis d’obtenir des outils et des conseils pour permettre de les résoudre. J’ai exposé ma soutenance durant quarante minutes devant un jury. Quel stress !! Ce n’est pas toujours facile de reprendre les études, mais quelle satisfaction !! Je vais essayer de les utiliser au mieux, mais surtout de les faire partager à d’autres collaborateurs. Je pense même que les jeunes embauchés dans l’entreprise seraient intéressés par cette formation. Il faut pérenniser les savoirs de l’entreprise et de la profession dans le domaine des travaux souterrains. J’en profite pour remercier les responsables de Chantiers Modernes Rhône-Alpes pour m’avoir laissé la chance de suivre cette formation, et l’équipe de formateur de l’Ecole des mines d’Alès ainsi que tous les stagiaires. Chantiers Modernes Rhône-Alpes accorde une réelle importance à la formation de son personnel et y consacre en moyenne un budget de 4% de la masse salariale. Chantiers Modernes Rhône Alpes : Responsable des méthodes sur le tunnel de Chavanne : M. Bruno MARTINASSO Directeur de travaux : M. Laurent BAVIERE Responsable formation : Mme Corine PERRET ▲ Et ce diplôme, vous l’avez obtenu ? Ecole des Mines d’Alès : Responsable formation : M. Gérard SAUSSAC Responsable et animateur de la formation : M. Jean-Pierre ROLLET Nitro-Bickford : M. Pascal MONTAGNEUX Oui, oui. J’ai réalisé un mémoire et je devais choisir mon sujet trois mois avant la fin de la formation. Ecole des Mines de Paris : Responsable formation : Isabelle Thenevin [email protected] LE PROJET L-SURF DE RECHERCHE EXPÉRIMENTALE, INNOVATION ET SERVICES POUR LA SECURITE ET LA SÛRETE DES MILIEUX SOUTERRAINS RECHERCHE DE PARTENAIRES ET APPEL À EXPRESSION D'INTÉRÊT L-surF est l'acronyme de “Large-Scale Underground Research Facility” Ce projet est une étude de faisabilité réalisée sur trois ans dans le cadre actions du 6ème PCRD réalisées pour le développement des grandes infrastructures de recherche. L’équipe projet, coordonnée par VSH (CH), comprend également l’INERIS, SINTEF/NBL (N), SP (S), STUVA (D) et le TNO (NL). Plus qu'un simple projet, il s'agit, dès 2008 de mettre en place un nouvel organisme européen capable de mettre en œuvre les objectifs énoncés précédemment avec l'aide de partenaires européens. Le consortium L-surF a lancé au début de l'été un appel à partenaires pour créer courant 2008 une nouvelle organisation européenne de la recherche expérimentale, de l'innovation et des services pour les acteurs de la sécurité et la sûreté des ouvrages et infrastructures souterraines. Cet appel à expression d'intérêt, déjà largement diffusé au plan européen, est accessible sur le site internet www.l-surf.org. Il prévoit tout un ensemble de possibilités de partenariats avec la future organisation, répondant ainsi au besoin de chaque acteur et utilisateur, depuis la création d'un réseau structuré de chercheurs et de fournisseurs de services jusqu'à l'intégration de nouveaux partenaires acteurs et financeurs des moyens d'essais et de recherche en Europe. Chaque organisme ou personne intéressée peut participer librement à cet appel en envoyant son expression d'intérêt avant le 1er octobre 2007 au consortium L-surF. Toutes les instructions nécessaires sont disponibles sur le site internet du projet. Renseignements : • Dr Emmanuel Ruffin, responsable de l'intégration des partenaires et des moyens européens dans le projet L-surF, INERIS www.ineris.fr • Pour toute demande d'information complémentaire, contact : [email protected] • Voir également le site : www.ita-aites.org 66 TUNNELS ET OUVRAGES SOUTERRAINS - N° 203 - SEPTEMBRE/OCTOBRE 2007