Des tests agiles grâce à SET

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Des tests agiles grâce à SET
Eisbrecher Nr. 50 / juin 2013 | www.bit.admin.ch
Des tests agiles grâce à SET
Les tests constituent un élément essentiel du développement de
solutions. L‘OFIT a élaboré SET, une méthode relative aux tests
qui répond aux exigences tant des procédés agiles que de HERMES. SET est même indiqué aux utilisateurs de HERMES comme
outil d‘aide.
Contact à l‘OFIT:
Michael Steger
Responsable du domaine
Tests d‘intégration
031 322 87 55
Texte: Leo Hauser
Avant qu‘une voiture n‘arrive sur le marché, le
fabricant doit lui avoir fait subir de nombreuses
courses d‘essai pour s‘assurer qu‘elle est prête à
être commercialisée. Il en va de même en matiè­
re de développement de logiciels et de
systèmes. Aucune application ne devrait être ex­
ploitée sans avoir passé par une batterie de tests
portant sur la convivialité, le fonctionnement, la
performance et la charge. Une équipe de l‘OFIT
composée de spécialistes certifiés est entière­
ment dédiée à cette tâche (cf. «Eisbrecher», n°
45). Au cours des années, elle a développé une
méthode de travail qu‘elle a adaptée aux parti­
cularités de l‘administration fédérale.
Aujourd‘hui, elle applique cette méthode, appe­
lée SET (Strukturiert exploratives Testen, ou tests
exploratoires structurés), aux projets menés de
manière agile.
Dynamisme et créativité
Dans les méthodes de test classiques, les te­
steurs entrent souvent en scène lorsque le déve­
loppement touche à sa fin. Pour ces projets, le
développement est un processus linéaire organi­
sé en phases dont le début et la fin sont définis.
Les testeurs vérifient les spécifications et prépa­
rent des cas de test qui leur permettront par la
suite de mettre à l‘épreuve le travail accompli
par les développeurs. Les modifications d‘ordre
conceptuel pendant la phase de développement
sont fréquentes, et les cas de test prévus doivent
alors être adaptés en conséquence. «Cette con­
trainte, jointe au fait que le temps à disposition
pour les projets est toujours prévu de manière
serrée, place les testeurs dans une position in­
confortable, nous dit Ada Coendoz-Pont, spéci­
aliste des tests à l‘OFIT. Il nous reste ensuite trop
peu de temps pour effectuer les tests, ce qui a
des conséquences sur leur qualité, et donc sur le
produit final.»
Lorsque les projets informatiques sont soumis à
des tests reposant sur des procédures agiles,
comme Scrum (voir encadré), il en va autrement.
Non seulement le produit est testé constam­
ment, dès le début et jusqu‘à la réception du
produit par le client, mais le déroulement diffère
de la méthode classique. En procédant par éta­
pes courtes et itératives, par exemple sous
forme de «sprints» hebdomadaires, Scrum exige
des testeurs qu‘ils fassent preuve d‘un dynamis­
me et d‘une créativité relevant de l‘exploration.
Il s‘agit donc d‘une approche plus axée sur la
découverte et la recherche. Les tests explora­
toires donnent certes une plus grande liberté
aux testeurs, mais ils les amènent également à
porter plus de responsabilités quant au résultat.
Le fortuit occupe une plus grande place, rédu­
isant l‘importance de la documentation de test.
Or, en prévoyant des phases de processus claire­
ment articulées, c‘est justement de la structura­
tion et de la traçabilité que demande HERMES,
la méthode de conduite de projet de la Con­
fédération. C‘est pour concilier l‘approche ex­
ploratoire et les exigences en matière de struc­
ture de HERMES, deux aspects apparemment
contradictoires, que l‘OFIT a développé la
méthode SET. Cette procédure lui est propre et
tient compte des intérêts spécifiques aux projets
de l‘administration fédérale. Elle unit ces ap­
proches opposées dans une seule et même
méthode de test. «SET combine deux méthodes.
En effet, les tests exploratoires et leur gestion
par session (session based test management)
peuvent le cas échéant tous deux être complétés
par des tests basés sur les spécifications du pro­
jet», explique Ada Coendoz-Pont.
Développement agile de logiciels
Dans le cadre du développement agile de lo­
giciels, la procédure n‘est pas linéaire, mais
itérative, c‘est-à-dire cyclique. Parce qu‘elle
est agile, donc flexible, elle permet à l‘équipe
du projet de réagir rapidement lorsque des
exigences sont modifiées pendant le projet.
Il est donc essentiel qu‘un processus
d‘évaluation ait lieu au sein de l‘équipe de
projet. Les méthodes agiles ont pour but de
diminuer la part tant des règles que celle des
charges administratives et visent à améliorer
la souplesse et à réduire la charge liée au pro­
cessus de développement.
Eisbrecher Nr. 50 / juin 2013 | www.bit.admin.ch
Dans le cadre de la gestion de test par session,
les testeurs travaillent en séances ininterrompu­
es de, par exemple, 60 minutes. Au moyen des
outils de gestion de test, ils élaborent après cha­
cune de ces séances une documentation garan­
tissant aussi bien la transparence que la traçabi­
lité et destinée au développeur. Puis, ils prépa­
rent la séance suivante. Une fois par semaine,
dans le cadre d‘un sprint, les testeurs passent en
revue les différentes sessions. La charge liée à la
documentation est réduite de moitié par rapport
aux méthodes de test classiques.
Pour les clients, de la transparence dans
les rapports
Les expériences faites jusqu‘à présent avec la
méthode SET, qui tient compte des directives et
des normes de l‘OFIT, sont positives. En effet,
bien que le temps nécessaire à la préparation
des tests soit court, l‘exécution dynamique et
créative de ces tests permet aux testeurs de dé­
celer jusqu‘à dix fois plus d‘erreurs et écarts que
la méthode classique. En outre, les rapports de
test actuels assurent la transparence des tests
pour les clients. Ils contiennent le mandat et les
résultats du test, les écarts, les exigences et une
estimation des risques. Les écarts qui n‘ont pas
encore été réglés sont intégrés dans la planifica­
tion du sprint suivant. Naturellement, la métho­
de SET requiert du dynamisme de la part des cli­
ents également. En effet, les développeurs et les
testeurs doivent pouvoir recevoir rapidement
des commentaires concernant les rapports afin
de pouvoir maintenir un rythme agile.
Dans la méthode classique
de développement de logi­
ciels, les activités de test se
déroulent en phases. Ainsi,
la préparation des tests se
fait pendant la phase de
conception, l‘exécution
pendant la réalisation et
les tests de réceptions ont
lieu au moment de l‘intro­
duction. Dans les projets
agiles, les tests sont menés
par étapes répétées, de
manière progressive et
­régulière.
SET figure désormais dans la liste des outils
d‘aide recommandés sur la page Internet de la
méthode HERMES, ce qui montre bien à quel
point elle répond aux critères de cette dernière.
On trouve également sur cette page les modèles
correspondants en matière de planification,
d‘exécution et de rapports de test. Ces derniers
également répondent tant aux exigences de
HERMES qu‘à celles de l‘International Software
Testing Qualifications Board (ISTQB),
l‘organisation qui établit les normes relatives à la
formation des testeurs. «Nous sommes heureux
que SET soit maintenant disponible pour le
grand public et qu‘il puisse être diffusé», affirme
Ada Coendoz-Pont.
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HERMES > HERMES 2003/2005
Les tests à l‘OFIT
Dans le cadre de la réorganisation de l‘OFIT,
les activités de tests ont été intégrées dans le
domaine Ingénierie et Transition au début du
mois d‘avril 2013. L‘unité dédiée aux tests
s‘appelle désormais Tests d‘intégration et ses
compétences principales sont la conception
et l‘exécution de tests à tous les niveaux (tests
de système, tests spécialisés et tests de récep­
tion) et indépendamment des différentes
technologies (.Net, Java, DWH, etc.),
l‘établissement de rapports de tests ainsi que
l‘élaboration de standards, normes et lignes
directrices dans le domaine des tests.

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