Etude sur le Coût de la faim à Madagascar Rapport de la formation

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Etude sur le Coût de la faim à Madagascar Rapport de la formation
Etude sur le Coût de la faim à Madagascar
Rapport de la formation initiale
Antsirabe (Hôtel Flower Palace), Madagascar
Du 27 au 30 juillet 2015
Contexte
L’étude du Coût de la faim en Afrique (COHA) est une initiative continentale dirigée par la
Commission de l'Union africaine (CUA) et de l’Agence de planification et de coordination du
Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et soutenue par la
Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique et le Programme alimentaire mondial
des Nations Unies (PAM).
La mise en œuvre de l'étude COHA est dirigée par la Commission des Affaires sociales de la
CUA, dans le cadre des objectifs de la Task Force africaine sur le développement de
l'alimentation et de la nutrition (ATFFND), la Stratégie régionale africaine pour la nutrition
(2005-2015), qui a été révisée et prolongée jusqu'en 2025, et les principes relatifs au pilier de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle du Programme de développement de l'agriculture en
Afrique de l'UA/NEPAD.
L'étude est mise en œuvre dans plusieurs pays du continent et vise à produire des données pour
informer les principaux décideurs et le grand public sur les coûts sociaux et économiques de la
sous-nutrition des enfants en Afrique.
Plus important encore, l'étude souligne le fait que la sous-nutrition des enfants est non seulement
un problème de santé ou un problème social mais aussi un sujet de préoccupation économique.
L'initiative témoigne du leadership fort de la Commission de l'Union africaine dans la lutte contre
la sous-nutrition des enfants, illustrée par la forte collaboration avec les gouvernements, les
partenaires au développement et les bailleurs de fonds en vue d'un objectif commun.
L'étude a été menée dans huit pays à ce jour, à savoir le Burkina Faso, l'Egypte, l'Ethiopie, le Ghana,
le Malawi, le Rwanda, le Swaziland et l'Ouganda. La mise en œuvre de l'étude est en cours et est
presque achevée dans la République du Tchad, le neuvième pays à mener l’étude. Madagascar est
le dixième pays d’Afrique à se lancer dans l'étude COHA. Dans le cadre d’une phase
supplémentaire, l’étude sera lancée au Botswana, au Cameroun, au Kenya, au Lesotho, en
Mozambique et en Mauritanie au cours du quatrièmes trimestre 2015 et en 2016.
Dans tous les pays participants, l'étude est mise en œuvre au niveau du pays par une Equipe
nationale de mise en œuvre (ENM), qui regroupe des membres des ministères chargés de la santé,
de l’éducation, du développement social, de la planification et des finances, ainsi que les instituts
nationaux chargés de la statistique.
L'étude COHA améliore la compréhension des conséquences de la sous-nutrition chez l’enfant
du fait qu’elle donne une estimation de ses coûts sociaux et économiques sur les services de
santé, la réussite scolaire et la productivité nationale. L'étude est basée sur un modèle développé
par la CEPALC qui soutient activement l'adaptation et la mise en œuvre du modèle en Afrique.
Acquis stratégiques
L'étude COHA a contribué à des acquis stratégiques en matière de sensibilisation des instances
politiques les plus élevées sur la sous-nutrition et a contribué à faire reconnaitre la nutrition
comme un programme de développement prioritaire dans l’ensemble des pays. En outre, elle a
reçu un soutien très large au niveau continental, tout d'abord, en 2012, à la Conférence des
Ministres africains des finances et de la planification économique (Déclaration 898), qui a appelé
à l’élargissement de la mise en œuvre des études au-delà de la phase pilote. Par la suite, en
2014, les Chefs d'État et de gouvernement africains, comme il est dit dans la Déclaration de
Malabo sur la nutrition et de la sécurité pour une croissance économique inclusive et
le développement durable en Afrique (Assemblée / UA/ Decl.4 (XXIII)), a reconnu la
contribution de l’étude COHA à rehausser le profil de la nutrition dans le contexte du
programme de développement du continent. La déclaration appelle tous les Etats africains
membres à participer à l'étude.
Les résultats ont révélé les conséquences sociales et économiques de la sous-nutrition des
enfants, au niveau agrégé, au-delà des impacts connus aux niveaux individuel et communautaire.
Les conclusions de l'étude dans les pays des première et deuxième phases indiquent que les
économies ont subi des pertes annuelles estimatives de l’ordre des 1,9 à 16,5 pour cent du produit
intérieur brut en conséquence de la sous-nutrition infanto-juvénile.
Au niveau des pays, les résultats de la COHA ont eu des impacts importants, illustrés par
l’engagement renouvelé des gouvernements à réduire la sous-nutrition de l'enfant en tant que
préoccupation prioritaire des programmes nationaux de développement. Une étude d'évaluation
de l’avancement menée en Ethiopie, au Swaziland et en Ouganda a mis en évidence les traces de
l'étude COHA et les changements introduits dans les politiques, les programmes et la
coordination des interventions suite à cette étude.
Les résultats de l'étude ont aussi contribué à l’élaboration de la première déclaration consacrée
exclusivement à la nutrition qui définit l'aspiration ambitieuse du continent à mettre fin à la sousnutrition de l’enfant dans le cadre du développement. En effet, en 2014, les Chefs d'État et de
gouvernement africains se sont engagés à faire baisser le taux de retard de croissance à 10 pour
cent et le taux d'insuffisance pondérale à 5 pour cent d'ici 2025, un engagement consacré par la
déclaration de Malabo, et ont fait la promesse de placer cet objectif comme un objectif de haut
niveau dans les plans et stratégies nationaux de développement. La chose la plus importante,
cependant, est le fait que les études COHA ont joué un rôle crucial dans le positionnement de la
nutrition comme une question de développement multisectorielle, c’est-à-dire une problématique
qui requiert des réponses politiques concertées et multisectorielles.
Objectifs de l'atelier
L'étude offre aux pays une occasion de développer les capacités nationales à mener une analyse
des coûts et à adapter le modèle selon les spécificités du pays pour illustrer le coût économique
de la sous-nutrition de l’enfant. La collecte de données sera principalement réalisée par les ENM
qui en diffuseront également les résultats. En tant que tel, l’atelier de formation et de collecte des
données a quatre objectifs:
(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
Présenter l’historique, le contexte et la méthodologie de l'étude COHA;
Présenter les points saillants des résultats de l'étude COHA dans les pays des phases 1 et 2;
Examiner les données requises;
Elaborer un plan de travail pour la collecte de données; et
Recueillir des données primaires.
Journée 1
La formation a commencé par une série de discours effectuée à partir de la table d'honneur par
les autorités malgaches et le représentant résident du Programme alimentaire mondial.
En conformité aux objectifs énoncés ci-dessus, le représentant de l'équipe régionale a fait un
exposé introductif sur l’historique et le contexte de l’étude du Coût de la faim en Afrique. Cet
exposé a été suivi d’une présentation du cadre conceptuel du modèle, des indicateurs et variables
du modèle ainsi que d’une description des trois secteurs que l'étude prend en compte dans
l’analyse des conséquences sociales et économiques de la sous-nutrition.
La session constituait aussi une occasion de discuter de la pertinence de l'étude au niveau
continental et national ainsi que de l’influence que les résultats finaux de l'étude pourraient avoir
en rapport aux orientations politiques, y compris des changements au niveau des programmes à
Madagascar. Les expériences d'autres pays qui ont mené l'étude, tels que l'Éthiopie et le Swaziland,
ont été partagées au cours de la session.
En outre, les acquis stratégiques de l'étude aux niveaux national et continental ont été mentionnés.
Il a été souligné que le lancement de l'étude à Madagascar vient à point nommé à un moment où
la nutrition a une place élevée dans les programmes de développement sur le continent et au
niveau mondial. L’Afrique a récemment défini un programme visionnaire pour les cinquante
prochaines années à travers à le Programme 2063 de l’UA alors que de leur côté, les dirigeants
du monde sont aussi en train de définir les objectifs de développement durable (ODD) dans le
cadre du programme de développement post 2015.
Compte tenu de cette dynamique, le fait que de l'étude pour Madagascar arrive au bon moment
a été souligné. L'équipe régionale a invité le gouvernement de Madagascar à rehausser la place de
la nutrition dans ses priorités de développement, appelant à ce que le pays fixe un objectif réaliste
pour la nutrition à atteindre d'ici 2025. L'objectif continental pour la nutrition tel qu'inscrit dans
la Déclaration de Malabo par les Chefs d'Etat et de gouvernement africains stipule que d'ici 2025
les pays africains devraient aspirer à réduire le retard de croissance à 10% et l’insuffisance
pondérale à 5%. Toutefois, compte tenu de la forte prévalence du retard de croissance à
Madagascar, à plus de 45%, il a été suggéré au pays de fixer un objectif réaliste pour la nutrition
pour 2025.
Cet appel a été suivi d’un autre appel à accroître les investissements dans la nutrition, une action
qui devrait être appuyée par un leadership politique fort et soutenu. La nécessité de trouver des
moyens novateurs pour mobiliser les ressources nationales en faveur de la nutrition a également
été soulignée et l'expérience louable du gouvernement du Mali a été partagée à ce titre : dans le
cadre d'un nouveau plan qui sera dévoilé en septembre 2015, le Mali a annoncé son engagement
pour la nutrition en allouant 20 cents par gramme d’or extrait pour un total de 20 millions USD
par an.
Jour 2
L’équipe régionale a poursuivi la démonstration du modèle de l'étude COHA, notamment la
collecte de données et les feuilles d'analyses.
Dans l'après-midi, deux discussions de groupe ont été organisées pour examiner dans le détail les
feuilles de travail et pour discuter et déterminer les sources de données. Le premier groupe s’est
concentré sur les besoins en données et les sources de données pour le secteur de la Santé tandis
que le second groupe a effectué le même travail pour les secteurs Economie, Démographie et
Education.
Un membre de l’ENM a ensuite présenté les étapes de mise en œuvre de l'étude, y compris un
plan de travail provisoire et la répartition des rôles et des responsabilités au niveau institutionnel.
Journée 3
Dans la troisième journée, le groupe de travail sur le volet santé de l'étude a visité un centre de
santé de base à Mangarano près d’Antsirabe et l’hôpital de référence dans la ville d’Antsirabe pour
la collecte de données primaires. L'objectif de la collecte de données primaires était de déterminer
le coût des protocoles de traitement des pathologies courantes (au niveau national) qui sont prises
en compte dans l'étude et qui sont associées à la sous-nutrition chez les enfants de moins de cinq
ans.
En parallèle, un nouvel examen des besoins en matière de données et des sources d'information
a été mené par le deuxième groupe travaillant sur les volets économie, démographie et éducation
de l'étude, en référence aux différentes feuilles de collecte de données.
Journée 4
L’équipe de collecte de données a effectué une restitution suivie d’une discussion sur le processus
de la collecte de données et le retour d’expérience de la journée.
Une brève synthèse de l’atelier a été effectuée suivie de l’affinement du plan de travail et de la
désignation des institutions responsables et du personnel au sein de l'institution concernée.
L'institution chef de file de l'étude à l'échelle nationale et présidant l’ENM a été identifiée et
approuvée.
Pour plus d'informations, veuillez vous référer aux annexes ci-jointes.
Pièces jointes :
Annexe 1: Présentation de la COHA pour Madagascar
Annexe 2: Modèle et méthodologie COHA
Annexe 3: Etapes de la mise en œuvre de l'étude, plan de travail et les rôles et responsabilités
de l’ENM