Documents de l`Observation 4
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La diffusion de musique par les radios les plus écoutées à La Réunion, au premier semestre 2011 INFORMATION FORMATION PATRIMOINE LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION OBSERVATION Pôle Régional des Musiques Actuelles 6 bis Rue Pasteur - BP 1018 97481 SAINT-DENIS CEDEX Ile de La Réunion Tel : +262 (0) 262 90 94 60 Fax : +262 (0) 262 90 94 61 www.runmuzik.fr EXPORT N° 4 - septembre 2011 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011 1. Choix méthodologiques 1.1. Liste des radios analysées La diffusion radiophonique constitue un des éléments primordiaux d’une filière musicale. Avec les médias écrits, télévisuels et numériques, elle conditionne l’accès des œuvres et des artistes au public et à la notoriété. A La Réunion, la vitalité de la production phonographique conduit à s’interroger sur la carrière des œuvres enregistrées localement, et sur les relations qui existent entre la création, la production et la diffusion musicales. Durant le premier semestre de l’année 2011, une étude a été menée sur la diffusion de musique par les treize radios dominantes du paysage radiophonique réunionnais. L’objectif premier de ce travail était de produire des données quantitatives exploratoires sur la place et le contenu de la diffusion musicale par les radios les plus écoutées localement. A partir de ces données, il s’agissait, dans un second temps, d’alimenter une réflexion générale sur le rôle des médias dans le secteur musical réunionnais1. F ace au grand nombre de radios diffusant à la Réunion - 48 radios étaient autorisées à diffuser au premier juin 20092 - il est apparu opportun de se concentrer en priorité sur les radios qui dominent le paysage radiophonique en matière d'audience cumulée (AC)3 et de part d'audience (PDA)4. Pour ce faire, une sélection de treize radios a été effectuée en utilisant deux sources : 1) les études Metridom (Médiamétrie) sur l’audience radio dans les départements d’outre-mer ; 2) les données acquises par le réseau FAR5 sur les radios associatives de catégorie A6. 2 3 4 5 6 1 Cette étude s’inscrit ainsi dans une série d’enquêtes menées, en 2011-2012, sur la place de la musique dans : 1) la presse quotidienne réunionnaise ; 2) la diffusion radiophonique ; 3) la diffusion télévisuelle ; 4) la diffusion numérique. Insee Réunion, TER 2010, p. 127. Médiamétrie définit l’audience cumulée (AC) comme le « nombre ou pourcentage de personnes différentes ayant écouté une station de radio au cours d'une période donnée quelle que soit la durée de leur écoute. » Médiamétrie définit la part d’audience (PDA) comme le « pourcentage d’audience d’une station de radio calculé par rapport à l’ensemble des audiences radio. La somme des parts d’audience de l’ensemble des supports est égale à 100 %. » http://www.farun.fr Il existe quatre catégories de radios définies par le CSA : A, B, C, D et E. La catégorie A regroupe les « radios associatives de proximité ou communautaires, éligibles au fonds de soutien à l'expression radiophonique » ; la catégorie B rassemble les « stations locales indépendantes ». « Radios commerciales », elles « participent à l'animation de leur zone économique et contribuent également à l'expression locale » ; la catégorie C concerne les « stations locales ou régionales affiliées ou abonnées à des réseaux thématique à vocation nationale » ; la catégorie E englobe les « réseaux thématiques à vocation nationale » ; la catégorie E rassemble « trois radios généralistes à vocation nationale, Europe 1, RTL et RMC Info. Elles existaient toutes les trois avant 1982, avec le statut de radios périphériques puisqu'elles émettaient depuis l'étranger (la Sarre, le Luxembourg, la principauté de Monaco), en exploitant des émetteurs en modulation d'amplitude sur les grandes ondes. » Source : http://www.csa.fr/infos/operateurs/operateurs_radio_privees.php, page internet consultée le 5 août 2011. 1 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES A LA REUNION AU PREMIER SEMESTRE 2011 L'analyse des programmations musicales porte exclusivement sur ces treize radios. Elle vise en particulier à identifier la part de la musique réunionnaise dans la programmation musicale des radios les plus écoutées à La Réunion. 1.1.1. Les études Metridom Réalisées tous les six mois par Médiamétrie7, ces études déterminent et classent les radios les plus écoutées à La Réunion8. Elles permettent, à ce titre, d’identifier les radios dominantes du paysage radiophonique local. Tableau 1. Les sept radios les plus écoutées en semaine au premier 9 semestre 2011 (source : Médiamétrie/CSA ) Catégories Identités juridiques Parts d'audience (PDA) Positions Audiences PDA cumulées (AC) Positions AC Freedom B SAS 40,3% 1 37,1% 1 NRJ C SARL 14,1% 2 21,4% 2 Réunion prem. C SP10 5,9% 3 11,7% 3 Exo Fm B Association 5,5% 4 9,2% 5 B SARL 5,2% 5 9,5% 4 B Association 4,2% 6 8,7% 6 SARL 2,1% 7 4,0% 7 Chérie Fm Réun. Radio Festival Rire et chansons C Une analyse des études Metridom réalisées depuis 2007 (sur les AC et les PDA) a permis de dresser une liste de dix radios considérées comme dominantes, en matière d’audience, dans le paysage radiophonique insulaire de ces quatre dernières années. Dans cette liste, on été intégrées l’ensemble des radios qui ont été repérées au moins une fois comme faisant partie des radios les plus écoutées à La Réunion11. Ces radios sont majoritairement de catégorie B et C. Depuis 2007, on note que trois radios ont été systématiquement citées dans l’étude Metridom, occupant respectivement les trois premières positions du classement : Freedom, NRJ Réunion et Réunion Première. Au premier semestre de 2011, ces trois radios représentaient 60,3% de PDA et 70,2% d’AC. 7 8 9 10 L’audience de la radio dans les départements d’Outre mer - Réunion. Médiamétrie/Metridom. Résultats Janvier-Juin 2011. Communiqué de presse, le 12 juillet 2011. Les radios dont les audiences sont analysées et présentées dans les publications de Médiamétrie doivent toutes avoir souscrit à l’étude et avoir une audience cumulée supérieure ou égale à 2%. « Les fréquences attribuées aux services de radio à La Réunion », Annexe à la consultation publique ouverte le 3 mars 2009 à La Réunion, CSA, 9 pages. Service Public. 11 Ce choix est justifié par le fait que le sondage Metridom n’intègre que les radios qui ont « souscrit à l’étude au jour de parution » dont l’audience cumulée atteint 2%. Ceci paraît expliquer le fait que certaines radios, dont l’audience cumulée est supérieure à 2% au premier semestre 2011, n’apparaissent pas systématiquement dans les sondages précédents. 2 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011 Tableau 2. Liste des dix radios apparues au moins une fois dans les études Metridom depuis 2007 Catégories Identités juridiques Nbre de mentions entre 2007 et 2011 Date de la dernière mention Position en AC en 2011 2011 Freedom B SAS 9 C SARL 1 9 C SP12 2 9 Généraliste 3 2011 Chérie Fm Réun. B SARL 8 Musicale 4 2011 Exo Fm B Association 5 Radio Festival B Association 5 Musicale 5 2011 Généraliste 6 2011 Rire et chansons C SARL 2 Musicale 7 2008 Kréol Fm B Association 4 RER B Association 6 Musicale - 2009 Musicale - 2010 KOI 1.1.2. A Association 2 1.2.1. Musicale 2011 Réunion Prem. 1.2. Méthode de recueil des programmations Généraliste 2011 NRJ Réunion Formats réseau, les trois radios sélectionnées ont été celles qui disposaient du plus grand nombre de fréquences et dont la diffusion couvrait les zones Ouest, Sud, Nord et Est : Arc-en-Ciel (10 fréquences), Classique Fm (5 fréquences) et RIL fm (6 fréquences)15. Ont été écartées les radios diffusant sur une zone géographique restreinte. Généraliste Des mois de mars à juin 2011, des écoutes ont été menées sur les treize radios identifiées. Chaque radio a été écoutée une fois en continue de 5 heures à 24heures, soit une durée de 19 heures d'émission16. Les écoutes ont été réalisées en semaine, la programmation des week-ends n'étant pas prise en compte dans l’étude. Au vu du caractère routinier de la plupart des grilles de programme des radios, les données produites peuvent être considérées comme caractéristiques de tendances générales17. Cependant, pour certaines radios qui diffusent des programmes musicaux spécifiques les week-ends ou à des jours qui n’étaient pas ceux de l’écoute, certains chiffres demandent à être appréhendés en considérant les variations que l’écoute de ces programmes musicaux aurait pu faire apparaître. Cet élément est pris en compte dans le cadre des points 3, 4 et 5 de l’étude. - Les radios associatives de catégorie A diffusant le plus 15 largement à La Réunion A ces 10 radios, ont été ajoutées, à titre complémentaire, trois radios associatives de catégorie A. Les radios de catégorie A affiliées à ce réseau (soit 22 radios)13 représentaient en totalité 7% d’Audience Cumulée au second semestre 200814. Au sein de ce 12 13 14 Ecoute et relevé des programmations Service Public. http://www.farun.fr/index.php?option=com_sobi2&Itemid=165 Source : « Synthèse de la consultation publique préalable à un appel général aux candidatures pour des services de radio dans le département de La Réunion », CSA, document consulté le 3 octobre 2011 à l’adresse suivante : http://www.csa.fr/upload/dossier/synth_cons_pub_la_reunion.pdf 16 17 La radio Kanal Océan Indien (KOI), également affiliée au réseau FAR, dispose de 11 fréquences. Citée dans l’étude Metridom du second semestre de 2010, elle a été de fait intégrée à la liste des radios écoutées. Ces horaires et durées sont celles des études de Médiamétrie. Le caractère « routinier » des programmations a tout d’abord été constaté en consultant, quand elles étaient disponibles, les grilles de programme des radios. Freedom, Radio Festival, RER, RIL et Classique Fm affichent ainsi, sur leur site internet, des grilles de programme quotidiennes ou hebdomadaires qui permettent de repérer le caractère systématique et récurrent de l’enchaînement des émissions. Par ailleurs, les orientations de programmation musicale de l’ensemble des radios, établies à partir de nos analyses, ont été confrontées à des écoutes complémentaires d’une durée allant de 4 heures à 9 heures 30 minutes (réalisées, pour chaque radio, entre 8h00 et 18h00, à un jour de la semaine différent de l’écoute de référence). En dépit de variations, celles-ci n’ont pas contredit les tendances générales les auxquelles nous avons abouti en analysant les programmations musicales des jours d’écoute de référence. 3 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS R LES PLUS ECOUTTEES A LA REUNION AU U PREMIER SEMESTRE 20 011 2. Analysse globale e 1.2.2. mations musicales Relevé des programm Les prog grammations m musicales ont été établies en re enseignant, dan ns la mesure d du possible, les éléments suiva ants : horaire h de diffussion des titres m musicaux, durée es, titres, interprètes, provenances, p sttyles, décades des enregistre ements. Dans cette c tâ âche, nous avon ns utilisé le site d de reconnaissance d’enregistrem ment Midomi M (http://w www.midomi.com)). Efficace pour p les musiques in nternationales, métropolitaines et, dans une e moindre me esure, antillaises, a ce site e s’avère, à de ra ares exceptions près, inopérant pour la a reconnaissanc ce des musiques de l’Océan indien en général et e de La a Réunion en particulier. Le renseignement de l’ensemble des champs c déterm minés n’a donc c été que pa artiellement réa alisé, certaines c informa ations faisant défaut pour les mu usiques locales. Dans la majorité des cas, la provenance (internation nale, nationale, n locale e) et les genres musicaux ont cependant pu être id dentifiés. Ont été é considérés com mme provenantt de La Réunion, tous le es enregistrements produits à LLa Réunion ainsi que ceux pro oduits et/ou e édités horrs de La Réunion par des arttistes réunionnais se re evendiquant co omme tels, indé épendamment des styles music caux choisis c par ces arrtistes. 1.2.3. S ur un tota al de 247 heuress de programma ation considérées (148 820 minutes), la diffusion de mu usique a couvertt 146 heures et 13 minutes soit 56,5% du d temps de prog grammation. Graphique 1. Part de la diffusion musicale dans l’e ensemble des p programmations é écoutées (en %) 43,5 Difffusion musicale 56,5 Pro ogrammes non mu usicaux Du urée totale des écou utes Au total, 247 heures de programmation n radiophonique e ont été é analysées (hors ( écoutes c complémentaire es). L’étude de e ce te emps de progra ammation perm met, d’une part, d’estimer de fa açon approximative a la place de la musique dans la diffu usion ra adiophonique à La Réunion et, d’autre part, d’évaluer la place p accordée a à la musique m « réunion nnaise » sur les on ndes locales. 2.1. La place e de la musique dans la diffusion n radiophonique e La place de e la diffusion musicale varie fo ortement selon les dom n’a accordé qu’un temps marginal à la radiios : radio Freed mussique le jour de l’écoute (7,8 8%), tandis que e huit radios ont o con nsacré plus de la a moitié de leur temps de diffusion à la musique e: NRJ, Exo Fm, Chérie e Fm, Kréol Fm, RER, Classique Fm, RIL et KOI en e d leur programmation. Réunion n Première, Rad dio ont fait l’essentiel de Festtival et Arc-en-C Ciel ont, quantt à elles, un prrofil intermédiairre, ave ec un temps de programmation n musicale qui a couvert enviro on un tiers des prog grammations éc coutées. Les é écoutes complémen ntaires (cf. note 16, page précé édente) ont révé élé que cette pa art 4 LES E DOCUMENTS DE L’O OBSERVATION / SEPTEM MBRE 2011 de d la diffusion musicale m peut v varier d’une jou urnée à l’autre pour quelques q radios (dont Freedom). Aucune des variations v obserrvées ne n met toutefois en cause nos an nalyses18. Tableau 3. Parrt de la diffusion musicale m par forma ats de radios Graphique e 2. Part de la diffu usion musicale parr radios (en %) 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 7,8 27,7 34,2 69,2 92,2 31,0 79,4 7 71,069,8 90,4 91,49 69,0 20,6 2 29,030,2 3,3 41,9 Radios19 Radios « généralistes » Freedom Radios « musicales » 43,0 96,7 72,3 65,8 30,8 58,1 Formats 57,0 Part musique/prog. 7,8% % Réunion Première e 27,7% % Radio Festival 34,2% % Exo Fm 71% % Diffusion de musique Kréol Fm 69,8% % RER 58,1% % Programmatio ons non musicales Rire et chansons 8,6 9,6 Radios « thématiques » 90,4% % Chérie Fm 79,4% % NRJ 69,2% % Classique Fm La distinc ction non officie elle établie parr Médiamétrie entre e ra adios « généralisstes » (Freedom, Réunion Prem mière, Radio Festival, KOI), K radios « mu usicales » (Exo Fm m, Kréol Fm, RE ER, Rire et chanssons, RIL, R Chérie Fm, NRJ) et radios « th hématiques » (Arrc-en-Ciel, Classsique Fm m) ne renvoie qu’imparfaiteme q ent à des différe ences en matière e de te emps de diffusio on musicale. Dan ns l’ensemble, cette c distinction reste néanmoins n opérationnelle pou ur nos analysess (cf. p. 9-12). La présence p de deux radios « gé énéralistes » (Fre eedom et Réu union Première) P parmi les trois radios qui se pa artagent 70,2% des Audiences A Cumu ulées au premie er semestre 2011 1 questionne ain nsi le ra apport entre difffusion musicale e et accès à une audience a élargie. 23,2% 67% 31% % RIL Arc-en-Ciel Moyennes 43% % 67,2% 91,4% % que diffusée parr provenance de es 2.2. Répartitiion de la musiq enre egistrements dios confondue es, la musique internationa ale Toutes rad corrrespond à la moitié m du temp ps global de d diffusion musica ale ana alysé. Cumulées, les musique es nationales e et internationales marrquent donc le es trois quarts du temps de e programmatio on mussicale global. La L diffusion de musique réunionnaise occup pe qua ant à elle une place marginale dans l’ensemble, avec 15,6% du d tem mps de diffusion musicale m global considéré. 18 8 Les 16 et 17 mars, la diffusion de mussique entre 8h00 et 17h30 par radio Free edom mple au double, ave ec 8 titres diffusés le e 16 mars et 17 titress le 17 est passée du sim mars. Cependan nt, au vu de la faiiblesse générale du u temps accordée e à la diffusion musicale e par rapport à la p programmation non musicale, cette varriation ne remet pas en cause les conclusio ons établies à partir de d l’écoute de référence vril 2011. effectuée le 26 av 19 Dans la liste des radios « généralistes » re D eprésentées, KOI a é été omise. Au mome ent d l’écoute, KOI diiffusait en effet de la musique en co de ontinu, non par cho oix é éditorial, mais parce qu’elle se trouvait en e restructuration. 5 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS R LES PLUS ECOUTTEES A LA REUNION AU U PREMIER SEMESTRE 20 011 Graphique 3. Rép partition par prove enances des musiq ques diffusées (en n %) Grraphique 4. Part de e la diffusion musicale par provenances et par radioss (en %) % 100,0 9,7 Musique locale M (Réunion) ( 15,6 23 51,7 5 Musique nationale M (France métropolitaine ( e) Musique internationale M e 80,0 60,0 40,0 20,0 Nd (not detected) N 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0 4,4 4 0,0 3,5 30,434,4 3 1,2 28,4 4 51,2 56,6 60,644,5 64,460,5 75,4 84,7 6 6,8 44,9 6 62,8 29,5 11,9 22,7 20,0 22,5 4 44,3 35,6 17,8 29,4 20,4 19,515,327,6 19,323,3 19,4 14,6 6,6 2,8 0,0 2,5 0,2 0,0 62,9 77,1 40,2 Nd (not detected) Musique internationale Musique nationalee (France métropolitaine) Musique locale (Réunion) Aucune des d radios conssidérées n’a po ositionné la mussique lo ocale de façon majoritaire. Que elle que soit la place p accordée e à la musique m dans les programmations, les musiq ques internation nales et/ou e nationaless sont dominanttes. Seule Kréol Fm a diffusé de d la musique m locale (44,3% ( du tempss de diffusion mu usicale) à un niv veau presqu’égal p à la musique intternationale (44 4,5% du tempss de diffusion d musicale e). En fait, seules trois radios (Ré éunion Première, Exo Fm m et Kréol Fm) ont diffusé de la a musique locale à plus de 25% % de le eur temps de programmation n musicale. Da ans trois radioss, la musique m locale a été complètement absen nte des tempss de programmation p é écoutés : Chérie e Fm, Rire et ch hansons et Classsique Fm m. Freedom ett NRJ – qui, su ur le premier se emestre de 2011, reprrésentaient à elles deux 58 8,5% d’Audienc ce Cumulée en e sem maine – ont con nsacré respectiivement 14,6% et 2,5% de le eur prog grammation mu usicale à la mussique locale, soit 1,1% (Freedom m) et 1,8% 1 (NRJ) de le eur temps total de programma ation. Ce rappo ort doitt être lu à la lum mière du fait qu ue Freedom n’a pas de vocatio on mussicale (la musiq que reste marg ginale dans sa programmation) tand dis que NRJ (dont ( la musique couvre 70% % du temps de d prog grammation) se présente elle-m même comme la a « Première rad dio mussicale de l’île ». e la musique loc cale diffusée dan ns l’ensemble de es 2.3. Place de tem mps de programm mation analysés Pour six radio os (Freedom, NR RJ, Radio Festiva al, Chérie Fm, Riire et chansons, c Classiq que Fm), la mussique locale rep présente moins de d 2% du temps de programmation global analy ysé (programmes musicaux confon ndus). Parmi elle es, on retrouve les mussicaux et non-m deu ux radios les plus écoutées à La Réunion (FFreedom et NRJJ), lesq quelles représenttent, à elles deu ux, 58,5% d’AC. La seule radio qui q 6 LES E DOCUMENTS DE L’O OBSERVATION / SEPTEM MBRE 2011 a diffusé, le jour de d l’écoute, de la musique loca ale à plus de 25% % de so on temps de pro ogrammation globale est Kréol Fm F (31% de mussique lo ocale sur l’ense emble de sa p programmation).. Pour six radio os, la musique m locale re eprésente plus d de 10% du tempss de programma ation analysé a : KOI, Exo o Fm, Kréol Fm, R RER, Arc-en-Ciel,, RIL. Tous formatts de ra adio confondus, la musique réu unionnaise appa araît donc de fa açon marginale m dans l’ensemble des p programmationss. usés) et les musiques d’origin ne jamaïcainess (17% des titrres diffu diffu usés)20. Gra aphique 6. Répartittion par styles dess titres de musique e locale diffusés pa ar l'ensemble des radios (en%) Autres Graphique 5. 5 Part de la diffusiion musicale sur l’ensemble de la program mmation, par prov venances et par ra adios (en %) 27 Maloya 49 100,0 80,0 60,0 40,0 20,0 0,0 3,3 8,6 9,6 9 2 29,030,2 41,9 57,0 58,569,0 7 65,8 72,3 51,1 92,2 51,1 4 43,031,1 29,7 53,3 12,2 4,7 19,3 11,8 20,5 8 8,4 8,4 17,119,3 26,2 31,0 16,2 1 21,528,2 11,1 1 19,6 18,9 14,1 11,210,0 6,1 17,5 4,9 4,7 1,8 1,1 1,8 8,2 1,0 0,0 0,2 0,0 30,8 20,6 7 Programme non musicaux 17 ND (not detecteed) Musiques à ttendance jamaicaine (Reggae/Raggga/Dance hall/Seggae//Malogué) Séga Musique internationale Musique nationale (Fran nce métropolitaine) Musique locale (Réunion) 2.4. La rép présentation des genres musica aux dans la diffu usion de d musique locale nsemble du te emps consacré à la diffusion n de Dans l’en musique m locale (toutes radios c confondues), le e séga est le genre musical m le plus re eprésenté (49% d des titres locauxx diffusés penda ant le te emps d’écoute). Il domine donc c largement le maloya m (7% des titres Cette réparrtition globale masque m d’importtants écarts enttre les radios r considéré ées. La diffusion n de séga et de e maloya est par exemple absente dans d la grille de programme p ana alysée de NRJ qui, le jo our de l’écoute, a diffusé à qua atre reprises un tiitre de reggae en e fran nçais réalisé par un chanteur réunionnais (Me eddy Gerville) et deu ux titres en créole e d’un chanteurr de dance hall réunionnais (Zorrro Cha ang). Radio Festival a accordé é une place plu us importante au a maloya. Parmi les quatre q titres de maloya m diffusés, trois s’inscrivaie ent dan ns une campagne de promo otion d’un gro oupe de maloy ya élec ctrique (Dawar). Ceci doit inciter à ne pas g généraliser sur les orientations stylistiq ques de cette radio en matière de musiqu ue loca ale. Il semble, de e fait, que dans les programmations de certaines radiios où la musique réunionnaise e est minoritaire e, les choix soie ent esse entiellement efffectués dans le cadre de campagnes de d prom motion de group pes. 20 Ceci corrobore globalement la rép C partition par styless de la production p phonographique réu unionnaise de 2010 (Source : Sacem Réu union). 7 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS R LES PLUS ECOUTTEES A LA REUNION AU U PREMIER SEMESTRE 20 011 Graphique G 7. Répa artition par styles e et par radios des tittres de musique lo ocale diffusés (en n nombre de titres) 3. Les ra adios « gé énéraliste es » Parmi less treize radios ssélectionnées, quatre q peuvent être considérées c com mme « généralisstes » : Freedom, Réunion Prem mière, Radio R Festival et KOI. Ces radios, de formes juridiques différentess, ont pour p vocation de e proposer des programmes va ariés susceptible es de s’’adresser à un la arge public. Pré ésentes parmi less sept radios les plus écoutées é à La Ré éunion en 2010 e et en 2011, ces radios r (radio KOII non comprise) c représsentaient 57,5% % d’AC au prem mier semestre 2011. 2 Deux D d’entre elle es (Freedom ett Réunion Première) font partie e des trrois radios les plu us écoutées à La Réunion depu uis 2007. Leur imp pact en e matière d’audience est donc important et leur programma ation musicale m mérite d’être d analysée dans le détail. e locale étantt pour ainsi diire minutes), la part de la musique ecdotique en te emps de diffusio on (12 minutes sur 19 heures de d ane prog grammation mu usicale et non musicale écoutée e). Elle se situait, le jourr de l’écoute, de errière la diffusio on de musique internationale (5 56 minutes) et à un niv veau inférieur à la diffusion de m musique nationa ale (20 minutes). Par aillleurs, les titres diffusés dataient des années 196 6070 (Michel Admettte), 1980 (Kalo ou Pilé) et 199 90 (Aim a nou u). minante en matière d’audience e, le rôle joué par radio Freedo om Dom dan ns la diffusion de d musique locale actuelle semble donc, à la lumière de cette analyse, pratique ement nul. Ce c constat, qui a été nfirmé par des écoutes é complé émentaires21, co ontraste avec les con prog grammes annoncés sur le site e internet de la radio, lesque els laisssent entendre qu ue la radio diffuse quotidiennem ment au minimu um 30 minutes m de musiq que locale (entrre 19h30 et 20h0 00)22. L’analyse de d la programmation p contraste ausssi avec les pro opos récemme ent tenu us, dans la pressse, par le directe eur de la radio q qui, annonçant un u projjet de radio musicale m (« Freedom 2 »), vanttait le « véritab ble patrrimoine de mussique locale » 23. Souhaitant me ettre en avant la dimension de « serv vice public » de sa radio privée e, il laissait plus ou o moins sous-entend dre qu’elle œu uvre pour la musique localle. L’an nalyse de sa pro ogrammation ré évèle que ce n’est, pour l’instan nt, pas le cas. 21 3.1. Freed dom (SAS) Le jour de e l’écoute (26 a avril 2011), la difffusion de musique a concerné c 7,8% du d temps de programmation écouté, soit 39 titre es ou extraits e de titres musicaux (jingle es compris). Free edom est, à ce titre, la a radio généraliiste qui a diffusé é le moins de musique m (1 heurre 28 22 23 D’autres écoutes ontt été effectuées, les 16 et 17 mars 2011, sur cette radio sur une D d durée plus courte (8 heures) que l’é écoute de référence (19 heures). Elles c confirment, malgré des variations de proportion, la faib blesse de la diffusion m musicale en général et de la musique lo ocale en particulier. Ainsi, le 16 mars 2011, ra adio Freedom a diffusé, d entre 8h00 et 17h30 : 8 titres musicaux, dont trrois in nternationaux, trois nationaux et deux locaux. Un des titre es locaux (« Largue la sa auce » de Michou) a été diffusé aprè ès un débat sur la m musique locale. Le 17 m mars, la radio a diffu usé, pendant les mê êmes horaires, 17 tittres (soit le double de tiitres que la veille) co omprenant 6 titres in nternationaux, 9 titre es nationaux et 2 titrres lo ocaux. Sur les trois écoutes effectuéess, qui représentent 3 35 heures au total, la m musique réunionnaiise reste toujours inférieure aux mu usiques nationales et in nternationale (dont les proportions peuv vent varier assez fortement selon les jourrs). h http://www.freedom m.fr/men_prog.htm « Freedom est une ra adio libre qui, dans le es faits, a remplacé lla radio du service p public », Le JIR du lun ndi 11 juillet 2011, p. 8. 8 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011 3.2. Réunion Première (Service public) Radio « généraliste » de Service public, Réunion Première se situait en troisième position en termes de part d’audience au premier semestre 2011 (avec 11,7% d’AC et 5,9% de PDA), derrière la radio « musicale » NRJ et la radio « généraliste » Freedom. Bien que touchant un public moins important que Freedom et NRJ, cette radio occupe une position importante en raison de son histoire24 et de sa mission de service public. Le jour de l’écoute (22 avril 2011), la radio a diffusé 5 heures et 16 minutes de musique (soit 27,7% de son temps de programmation). La musique locale (1 heure 33 minutes), stylistiquement variée, y a été représentée de façon équivalente à la musique internationale (1 heure 36 minutes), la musique nationale restant dominante (2 heures 7 minutes). Les enregistrements de musique locale diffusés datent en majorité de ces dix dernières années ; une place notable est laissée aux nouveautés (Dominique Barret, Meddy Gerville, Héléna Esparon…). Touchant une audience moindre que radio Freedom, Réunion Première a accordé une place plus importante à la musique en général et à la musique locale en particulier. Ceci est confirmé par l’existence d’émissions et d’animateurs plus ou moins spécialisés dans la musique (André Maurice, Rodee Cox, Arno Bazin…). 3.3. Radio Festival (Association, cat. B) Avec 6 heures et 30 minutes de temps de diffusion musicale, Radio Festival est la radio « généraliste » qui a accordé le plus de place à la musique dans sa programmation (radio KOI non comprise). A la différence de Réunion Première, celle-ci fut en revanche essentiellement consacrée aux musiques nationales et internationales, seulement 13 minutes de diffusion musicale ayant été consacrées à des artistes locaux. Sur ces 13 minutes, 9 minutes (soit 3 titres) furent apparemment diffusées dans le cadre d’une campagne de promotion du groupe de maloya électrique Dawar. La musique de ce groupe a ainsi occupé les deux tiers du temps de 24 diffusion de musique locale. L’essentiel du reste de la programmation musicale a été occupée par de la musique nationale (4 heures et 5 minutes) et de la musique internationale (2 heures 14 minutes), lesquelles sont fortement marquées par les musiques des années 1970 à 1990. Radio la plus « musicale » des radios « généralistes », Festival se situe au niveau de radio Freedom (la moins « musicale » des radios « généralistes ») en matière de musique locale, soit en dessous des 15 minutes de diffusion le jour de l’écoute. Toutefois, à la différence de radio Freedom, les musiques locales diffusées étaient plutôt récentes (nouveautés du groupe Dawar, Mamo, Tiana). 3.4. Kanal Océan Indien (Association) Au moment de l’écoute, KOI diffusait de la musique presque sans interruption (97,7% du temps de diffusion). Ceci constituait un choix par défaut pour une radio que l’on pouvait considérer jusqu’alors comme « généraliste ». En restructuration suite à plusieurs annonces de fermeture durant le second semestre de 2010, la diffusion de musique paraît avoir été un moyen d’occuper l’antenne. Les musiques internationales (58,8%) et nationales (19,3%) ont été supérieures aux musiques réunionnaises (18,9%), lesquelles étaient majoritairement constituées de séga. 3.5. Synthèse L’investissement des radios généralistes dans la diffusion musicale paraît variable, tout comme la place accordée aux musiques locales, nationales et internationales. Dans tous les cas, ce sont soit les musiques nationales soit les musiques internationales qui ont été majoritairement diffusées. La radio de service public Réunion Première a toutefois accordé une place nettement plus importante à la musique locale que Freedom et Radio Festival. La différence de forme juridique existant entre ces deux radios ne paraît pas avoir d’incidence sur les choix de programmation musicale. Jusqu’en 1981, cette radio d’Etat de Service Public eut le monopole de la diffusion radiophonique. 9 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES A LA REUNION AU PREMIER SEMESTRE 2011 4. Les radios « musicales » Sur l’ensemble des radios considérées, sept peuvent être considérées comme « musicales » : NRJ, Exo Fm, Rire et chansons, Kréol Fm, Chérie Fm, RIL. A l’exception de Rire et chansons, la musique y est diffusée de façon majoritaire. Au premier semestre 2011, les radios musicales identifiées par l’enquête Metridom représentaient 26,9% de PDA et 33,8% d’AC (Kréol Fm et RIL non comprises), soit une audience moitié moindre que celle des radios « généralistes ». NRJ occupe cependant la seconde place en matière d’audience depuis 2007. Sur la base de la place accordée à la musique locale dans les programmations et des formes juridiques (SARL vs associations25), une distinction peut être établie entre deux groupes de radios. 4.1. NRJ, Chérie Fm, Rire et chansons (SARL) Nulle (Rire et chansons, Chérie Fm) ou inférieure à 2% (NRJ), la diffusion de musique locale par ces radios le jour de l’écoute corrobore la distinction par formes juridiques. En tant que SARL, elles ont toutes une forte dimension commerciale qui semble avoir une incidence sur les choix de programmation musicale. Laissant une place dominante à la musique internationale (24 heures et 50 minutes), leurs programmations ont montré des lignes directrices assez claires en ce qui concerne les formats et les styles. NRJ a ainsi diffusé presque exclusivement des musiques « récentes » et des nouveautés, dans les styles RnB, Ragga, Dance Hall, Pop… Le jour de l’écoute, les musiques de deux artistes réunionnais ont été diffusées : Zorro Chang et Meddy Gerville. Dans les deux cas, il s’agissait de musique à tendance jamaïcaine (dance hall, reggae). Concernant Meddy Gerville, il s’agissait d’une nouveauté intitulée : « Mon abri » (en duo avec Tom Frager), qui a été diffusée à quatre reprises, vraisemblablement dans le cadre d’une campagne de promotion du dernier album de l’artiste26. Chérie Fm a, quant à elle, principalement diffusé des musiques de variété internationales et nationales, accordant une place importante aux chansons des années 1980 à 2000. Le jour de l’écoute (le 20 avril 2011) aucune musique locale n’a été diffusée. Dans la programmation de Rire et chansons, la part des sketches comiques a été supérieure à celle de la musique, laquelle, à l’instar de Chérie Fm, a été principalement composée de variété internationale et nationale des années 1980 à 2000. 4.2. Kréol Fm, Exo Fm, RER, RIL (Associations, cat. B et cat. A) Ces radios gérées sous forme associative (quelle que soit leur catégorie de référence) affichent toutes plus ou moins explicitement des orientations de programmation de dimension locale ou régionale : Exo Fm, qui se présente comme la « Première radio soleil » de La Réunion, diffuse sur son site l’actualité d’artistes réunionnais ; Kréol Fm, également « radio soleil », affirme faire la « promotion de la musique locale et des groupes, chanteurs de l'île » en accordant une place centrale aux genres musicaux suivants : « Ségé (sic.), Maloya, Océan Indien »27 ; RER relaie des éléments de l’actualité musicale de l’île (concerts, mise en ligne de vidéo clips sur You Tube, sorties d’albums…) ; RIL annonce une « programmation à l’image de La Réunion et de sa diversité culturelle »28 et propose un Top R.I.L. Océan indien de quinze artistes de La Réunion et de la région Océan indien. Ces orientations paraissent avoir une incidence relative sur les choix de programmation musicale : les jours d’écoute, ces radios ont diffusé respectivement 5 heures 53 minutes (Kréol Fm), 3 heures 43 minutes (Exo Fm), 3 heures 20 minutes (RIL), et 2 heures 8 minutes (RER) de musique locale. Conformément à leurs orientations affichées, ce sont ces radios qui ont diffusé le plus de musique Meddy Gerville, 7e ciel, 2011. ttp://www.radiokreol.com/index.php?option=com_content&view=article&id=66&Ite mid=53 28 http://www.rilfm.com 26 L’identité juridique des radios est considérée indépendamment de leur catégorie (A, B, C…). 25 27 10 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011 locale. Cependant, contrairement à ces mêmes orientations, la musique locale reste globalement inférieure aux musiques nationales et internationales (lesquelles comprennent les musiques mauriciennes et antillaises, également très diffusées). Seule Kréol Fm traite à part quasiment égale les musiques locales et les musiques internationales. Sur ces radios, les titres diffusés datent en majorité des années 2000 et 2010. RIL et RER diffusent cependant davantage de musique des années 1980-1990 que Kréol Fm et Exo Fm. 4.3. Synthèse Les radios « musicales » réunionnaises sont de deux types. Le premier type concerne les radios gérées sous forme de sociétés commerciales (SARL) : présentes parmi les sept radios les plus écoutées au premier semestre 2011, elles constituent des antennes de radios nationales sur le territoire réunionnais. Leur programmation paraît calquée pour l’essentiel sur les programmations nationales, la place de la musique réunionnaise étant nulle ou anecdotique le jour de l’écoute. Le second type concerne les radios encadrées par des structures associatives : absentes, à l’exception d’Exo Fm, de la dernière étude Metridom, elles sont gérées localement et affirment toutes s’investir dans la diffusion et la promotion de la musique locale. La place de la musique locale y est supérieure à la moyenne des autres radios « musicales » mais elle reste, sauf pour Kréol Fm, inférieure à la diffusion de musique internationale et/ou nationale. Ceci tend à montrer que la diffusion radiophonique de musique locale s’inscrit dans une niche économique et culturelle. Ces radios diffusent des musiques réunionnaises plutôt récentes. 5. Les radios « thématiques » S ur l’ensemble des radios considérées, deux peuvent être considérées comme « thématiques », c’est-à-dire ciblant un auditoire lié à des aspirations spécifiques (théoriquement non « musicales » et non « généralistes »). Dans les enquêtes Metridom, les radios dites « associatives » Arc-en-Ciel et Classique Fm sont considérées comme « thématiques »29, la première sur la base d’émissions religieuses, la seconde sur la base d’une programmation musicale dite « classique ». Ces radios ne sont jamais apparues dans les enquêtes Metridom. Elles ont deux profils différents qui témoignent de la diversité des radios dites « associatives » réunionnaises. 5.1. Radio Arc-en-Ciel Avec 8 heures et 10 minutes de programmation musicale (43% du temps de diffusion écouté), cette radio d’obédience catholique, occupe moins de la moitié de sa programmation par de la musique. La musique nationale, qui comprend une partie de musique religieuse ou d’affinité religieuse (gospel, rock chrétien…), y est dominante (3 heures 40 minutes le jour de l’écoute). La musique locale diffusée paraît variée, tant en termes de genres musicaux (séga, maloya, musiques à tendance jamaïcaine, chorales, diverses formes de chanson…) que d’époques (années 1970 à 2000). La radio propose par ailleurs des émissions musicales thématiques. 5.2. Classique Fm Classée, dans le cadre des enquêtes Metridom, dans la catégorie des radios « thématiques », sans doute en raison de sa programmation « ciblée » sur la musique classique occidentale30, Classique Fm diffuse de la musique en continu (17 heures et 22 minutes de diffusion musicale sur 19 heures d’écoute). Il s’agit presqu’exclusivement de musique dite « classique », internationale et nationale. Ce choix de programmation exclut de fait presque totalement la musique locale, la création d’œuvres « classiques » étant anecdotique à La Réunion. Le jour de l’écoute (le 14 juin 2011), un extrait d’une version instrumentale du séga intitulé « Toué lé jolie » (Serge Barre) interprété à la guitare classique a été diffusé à deux reprises à titre de jingle. 29 30 Source : Médiamétrie. Bien que non officiel, ce classement de Classique Fm dans les radios thématiques relève d’une forme de parti pris : si la musique classique occidentale constitue un choix trop ciblé pour que la radio Classique Fm soit classée comme « musicale », pourquoi ne pas appliquer ce principe à NRJ, Kréol Fm, Exo Fm ou Chérie Fm dont les programmations sont tout aussi ciblées mais dans d’autres registres ? 11 LA DIFFUSION DE MUSIQUE PAR LES RADIOS LES PLUS ECOUTEES A LA REUNION AU PREMIER SEMESTRE 2011 Conclusions 1. La place de la musique dans la programmation des radios détenant le plus de part d’audience à La Réunion est variable, allant d’une position anecdotique à une occupation presque complète du temps de diffusion considéré. 2. On distingue, à ce titre, deux grands types de radios parmi celles qui dominent le paysage radiophonique réunionnais : 1) les radios « généralistes », dominantes en matière d’audience et occupant au maximum un tiers (entre 7,8% et 34,2%) de leur temps de diffusion par de la musique ; 2) les radios « musicales », inférieures en matière d’audience et occupant la majeure partie de leur temps de programmation par de la musique. 3. Les trois radios (Freedom, NRJ, Réunion Première) qui détenaient à elles seules 60,3% de PDA au premier semestre 2011 présentent à ce propos un profil très différent, tant au niveau du temps de diffusion musicale qu’en ce qui concerne la place accordée à la musique locale dans les programmations. 4. Dans l’ensemble, la musique locale reste cependant marginale : mis à part Kréol Fm, aucune radio considérée, quel que soit son format et ses orientations officielles ou implicites (« radio soleil », « service public » …), n’a traité la musique locale à niveau égal avec la musique internationale et nationale. 5. Les radios commerciales gérées par des sociétés (Freedom, NRJ, Chérie Fm, Rire et chansons), quel que soit leur format, ont diffusé peu (moins de 2% du temps de programmation écouté) ou pas de musique locale le jour de l’écoute ; tandis que, à l’exception de Radio Festival et de Classique Fm, les radios gérées sous forme associative (quelle que soit leur catégorie) y ont accordé plus de 10% du temps de programmation écouté. La radio de service public Réunion Première occupe une position intermédiaire avec 8,2% du temps de programmation occupé par de la musique locale (le jour de l’écoute). 6. Le genre musical local le plus diffusé est le séga : il occupe à lui seul la moitié de la programmation de musique locale analysée, devançant largement le maloya et les musiques d’origine jamaïcaine. Le séga est cependant absent des programmations de musique locale par les radios « musicales » commerciales suivantes : NRJ, Chérie Fm, Rire et chansons. Quand elles ont diffusé de la musique locale, ces radios (de catégories B et C) ont privilégié les musiques à tendance jamaïcaine. Le maloya semble, quant à lui, plus présent sur la radio de service public (Réunion Première) et certaines radios « associatives » (Arc-enCiel, KOI). 7. Les correspondances que l’on peut établir entre la place accordée à la musique locale, les formats de radio et les formes juridiques des structures tendent à montrer que la diffusion de musique réunionnaise constitue un enjeu consciemment négocié par les opérateurs du secteur, en fonction de questions d’ordre économique et culturel qu’il reste à approfondir. 8. A la lumière des analyses présentées, la musique locale paraît constituer une « niche » de diffusion radiophonique qui répond à des aspirations de défense culturelle et d’expression identitaire, tout en s’inscrivant partiellement et de façon variable dans une niche économique liée au commerce phonographique et au spectacle vivant. 9. La place centrale du séga et celle, marginale, du maloya dans la programmation radiophonique de musique réunionnaise pourrait en partie être comprise dans ce contexte. En tant que musique « commerciale » à dimension identitaire, le séga est la musique « majoritaire » du groupe de musiques « minoritaires » (les musiques réunionnaises) de la diffusion radiophonique insulaire. 12 LES DOCUMENTS DE L’OBSERVATION / SEPTEMBRE 2011 10. Ceci permet de prendre la mesure de l’écart existant entre la réalité de la création de musique locale (nombreuse et centrée sur trois genres principaux : séga, maloya, dance hall31) et la réalité de la diffusion radiophonique de musique. La répartition par genres musicaux de la diffusion de musique locale recoupe, dans ses grandes lignes, la répartition par genres musicaux de la production phonographique. Le caractère marginal de la diffusion de musique locale par les radios dominant le paysage radiophonique ne peut dès lors que concourir à augmenter la concurrence entre groupes musicaux. 31 A ce sujet, voir les études menées en 2010 par le PRMA à partir de l’analyse du Muzikannuaire : http://www.runmuzik.fr/observation/etudes-enligne/#observation/etudes-en-ligne/les-groupes-et-artistes-musiciens.html 13 Conception méthodologique, écoutes radiophoniques et analyses : Julien Apaya Gabadaya et Guillaume Samson Graphiques : Julien Apaya Gabadaya Rédaction : Guillaume Samson Remerciements : Teddy Jamois Comité de pilotage : Guilène Tacoun (DRAC de La Réunion), Sophie Jasmin (Conseil régional de La Réunion), Annick Andamaye (Conseil général de La Réunion), Dominique Carrère (PRMA et CCEE de La Réunion), Roger Ramchetty (PRMA et CCEE de La Réunion), Alain Courbis (PRMA de La Réunion), Matthieu Meyer (PRMA de La Réunion), Laurent Bourmault (PRMA de La Réunion), Henry-Claude Moutou (PRMA et CCEE de La Réunion). Partenaires financiers : Conseil régional, Conseil général, DRAC de La Réunion PRMA Runmuzik / Septembre 2011