57 le camp de cesar

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57 le camp de cesar
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LE CAMP DE CESAR
La butte Meauchamp a son Camp de César. C'est là, en effet, au
large de Craonne, qu'en 57 avant Jésus-Christ, César livra sa bataille de
l'Aisne. Il l'a raconté lui-même au second livre de la Guerre des Gaules.
Le Camp de César était couvert au sud-est par l'Aisne, à l'ouest
par les eaux stagnantes de la Miette. Les légionnaires romains, entraînés
à remuer la terre, doublèrent ces fossés naturels et clôturèrent le Camp
de César de leurs fortifications habituelles, tranchées et talus, redoutes et
machines, pieux aiguisés et branchages taillés en pointe. Près de vingt
siècles plus tard, d'autres fantassins, remueurs de terre aussi, sillonnèrent
de "boyau" et de "défenses accessoires" le Camp de César qu'attaqua le
287e R.I. le 14 septembre 1914.
En face, sur la rive droite de La Miette, "à moins de 2000 pas"environ 2 km - des Belges bivouaquaient largement – à en juger, dit
César, par la fumée des feux"- . César estimait les effectifs de la coalition
à plus de 300.000 hommes – On sait que César exagère toujours le
nombre de ses ennemis (l'ennemi vainqueur, ce nombre atténuait le poids
de la défaite; mais s'ils étaient vaincus, cela augmentait son mérite), on
sait qu'il destinait ses "commentaires" à Rome.
La coalition n'était pas encore toute réunie. On voit César
précisément envoyer les Eduens vers l'Oise et le Beauvaisis pour
intercepter les renforts bellovaques et, à l'occasion, les lui rallier. Du
même coup il déborderait et isolerait les Belges massés devant lui.
Les Belges avaient entraîné de nombreuses cités et peuplades.
Leurs troupes avaient gagné cette zone frontière monteuse couverte de
forêts et de marécages et en étaient descendus pour assiéger Beaurieux
(Bibrax) à une dizaine de kilomètres du Camp de César. Les Rémois,
désavouant la coalition dans laquelle ils étaient entrés, avaient livré
Extraits de : LES FANTASSINS DU CHEMIN DES DAMESR.G.Nobécourt
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LE CAMP DE CESAR
Beaurieux à César. Les Belges voulaient les en punir; ils auraient pris la
ville si la nuit n'avait interrompu leur assaut.
César dirigea aussitôt sur Beaurieux ses Numides, ses archers
crétois et ses frondeurs baléares. C'est alors que les Belges, ravageant les
terres
de
Rémois,
s'installèrent
entre
Craonne
et
La
Miette.
Ils
provoquaient les légionnaires, mais personne ne se décidait à attaquer.
César, un jour, déploya six légions devant son camp. Les Belges se
déployèrent de même. Un combat de cavalerie entre les lignes lui ayant
donné l'avantage, César ramena ses hommes au camp.
Mais les Belges foncèrent sur l'Aisne afin de couper le pont qui
assurait les liaisons romaines. César répliqua avec ses cavaliers et ses
fantassins: ce fut un beau carnage ; les cadavres emplissaient la rivière
Puis il recommença d'attendre le succès de sa manœuvre
tournante pour contraindre les Belges à fuir. Ceux-ci n'attendirent plus et
ils décidèrent de rentrer chez eux.
Une nuit, César lance à leurs trousses, tous ses chevaux et trois
légions; les Romains massacrèrent les Belges jusqu'au coucher du soleil.
César gagne à marche forcée la capitale des Suessions probablement
Pommiers,
à
quelques
kilomètres
de
Soissons.
Le
légionnaire reprit son outil, accéléra ses terrassements et la seule vue de
ces travaux persuada les Suessions de se soumettre à César.
Celui-ci avait joué sa fortune devant Craonne. En gagnant cette
première bataille de l'Aisne.
Extraits de : LES FANTASSINS DU CHEMIN DES DAMESR.G.Nobécourt

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