Réforme et nouveautés au lycée Louis

Transcription

Réforme et nouveautés au lycée Louis
Metz
Mercredi 23 Février 2011
Les enseignants sont fiers de montrer le dernier petit
bijou de l’établissement : l’imprimante 3D. Couche par
couche, elle crée les objets imaginés par ordinateur.
à la cantine
Sous les tapisseries
d’Aubusson
Dans la cour du lycée général et technologique public
Louis-Vincent, à Metz, à midi, tout le monde
se précipite vers la cantine.
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La première pierre du bâtiment a été posée en 1913.
Ce n’est qu’en 1920 qu’il est devenu
établissement scolaire.
1 153 élèves et étudiants sont scolarisés
au lycée Louis-Vincent, à Metz.
Sous les arcades, les sous-sols abritent divers ateliers.
Réforme et nouveautés
au lycée Louis-Vincent
Portes
ouvertes
demain soir
Jeudi soir, de 17h à 21h, le lycée Louis-Vincent de Metz ouvre ses portes. Les familles viendront se renseigner
sur la réforme de la seconde, mais aussi celle qui touchera, en septembre prochain, les classes de première.
Quatre enseignements
d’exploration
Le lycée sur un plateau : 900 élèves mangent
à la demi-pension de Louis-Vincent. Dans un lieu privilégié.
Moment central : le repas de
midi. Le restaurant scolaire du
lycée Louis-Vincent a été restructuré en 2006, offrant un espace
insonorisé et remis à neuf aux
900 élèves qui viennent à la
demi-pension.
Pour le petit-déjeuner et le
repas du soir, ce sont 100 internes qui s’y attablent, entourés
par les deux tapisseries d’Aubusson et les deux vases de Sèvres
dont l’établissement n’est pas
peu fier.
L’équipe est composée de cinq
cuisiniers, ainsi que de quatre à
huit personnes chargées du service.
Depuis cette année, les menus
sont soumis à l’approbation
d’une diététicienne. « Avec la loi
de modernisation de l’agriculture
et de la pêche, les contraintes
nutritionnelles sont encore plus
rigoureuses », commente JeanClaude Theis, l’intendant, qui
gère le lieu aux côtés de Philippe
Henry.
En dehors du rôle pédagogique
de la cantine en matière de nutrition, c’est un budget autonome
qu’il s’agit de gérer. « Nous procédons à un groupement de commandes, avec les autres établissements du secteur, afin d’obtenir
les meilleurs prix auprès des fournisseurs. Ce sont les parents d’élèves qui alimentent notre budget,
qui s’élève à 650 000 € par an. ».
Dernier impératif, et non des
moindres : « Faire avec les goûts
des élèves ! »
la documentaliste
Un rôle de conseil
Karen
Djambourian
est
la nouvelle
documentaliste
du lycée
Louis-Vincent.
Karen Djambourian est la nouvelle documentaliste du lycée LouisVincent. Ses missions sont diverses, loin de l’image de la bibliothécaire.
Arrivée dans la région en septembre, Mme Djambourian s’est attelée
à la tâche en commençant par prendre en main le fonds documentaire
de l’établissement : « J’ai procédé à un désherbage, comme on dit dans
le jargon, c’est-à-dire se débarrasser des ouvrages trop vieux ou
obsolètes, en en faisant don à des associations. Puis j’ai procédé à des
commandes. J’ai aussi revu le système de classement, pour permettre
aux élèves un accès plus facile aux documents ».
Sa priorité : avoir le maximum de nouveautés, notamment en bande
dessinée, fonds qu’elle s’attache à développer.
Donner le goût de la lecture
En plus des visites, elle a en charge un accompagnement personnalisé des élèves : conseils en matière d’orientation scolaire et ateliers en
collaboration avec les enseignants. « J’en discute avec mes collègues,
surtout les enseignants de français, mais aussi ceux d’histoire ou de
sciences et vie de la terre. Par exemple, nous avons travaillé sur une
séquence sur la littérature adolescente. Je leur faisais découvrir des
ouvrages, puis ils devaient en présenter un à l’oral », détaille Karen
Djambourian.
L’apprentissage de la recherche en ligne, du recoupement des
informations est aussi abordé au CDI.
Mais c’est peut-être donner le goût de la lecture qui est la tâche qui
lui tient le plus à cœur. « J’ai un rôle de conseil, je dois connaître un peu
de tout, des classiques aux ouvrages modernes. Et, quand les élèves me
disent qu’ils n’aiment pas lire, j’essaye de savoir ce qu’ils aiment dans la
vie. »
Surtout ne pas donner l’image d’un sanctuaire : « Je veux absolument
éviter ça ! Je me déplace, je me rends dans les classes ».
« Pour ces portes ouvertes,
beaucoup de parents vont venir
chercher des informations sur la
réforme », prévoit Michel Garcia,
proviseur du lycée général et
technologique Louis-Vincent, à
Metz. Pour comprendre le contenu des nouvelles sections, et,
au-delà, les débouchés.
L’établissement a choisi quatre
enseignements d’exploration spécifiques : Méthodes et pratiques
scientifiques ; Créations et innovations technologiques ; Sciences de l’ingénieur ; Sciences et
laboratoires.
Le principe est transversal :
chaque discipline croise plusieurs matières. En Méthodes et
pratiques scientifiques, des
enseignants de mathématiques,
physique-chimie, sciences de
l’ingénieur et sciences et vie de la
terre réfléchissent, en commun,
au programme. Ce qui permet,
par exemple, le cours Investigations policières, au deuxième trimestre. Où le prof de physiquechimie dévoilera, à ses experts de
lycéens, comment mettre en évidence des substances toxiques.
En CIT (Créations et innovations technologiques), un avion
télécommandé fait l’objet de toutes les attentions. Francis Ibre,
enseignant, le retourne dans
tous les sens sous le nez de ses
élèves. Les spécialistes cherchent
à améliorer la chose : « Nous
allons retravailler la coque de
protection en cas de choc. On
pourrait aussi améliorer encore
l’autonomie des batteries ». « Et
l’équiper de caméra infrarouge »,
ajoute Roland Ohmer, chef de
travaux. De quoi convoquer
beaucoup de connaissances et
de pratiques. « On peut même
imaginer travailler les langues
étrangères, parce qu’en général,
toutes les notices sont en
anglais ! ».
« L’idée est de faire découvrir
un panel de voies d’orientation
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Ce n’est pas une journée
portes ouvertes à Louis-Vincent, mais une soirée. Les
parents et leurs enfants sont
invités à venir se renseigner
sur les formations et découvrir l’établissement demain,
jeudi 24 février, de 17h à
21h. Depuis, plusieurs
années, la formule a été préférée pour plus de facilité
dans les emplois du temps.
A l’entrée, chacun se
verra remettre un plan de
visite. Elèves et professeurs
seront présents pour répondre à toutes les questions,
en termes de pédagogie
comme de débouchés. Sans
oublier les animations prévues, comme celles concoctées par le pôle Langues
vivantes.
En direct
de Yako
Sept élèves et quatre enseignants de Louis-Vincent ont
quitté Metz pour s’envoler vers
Ouagadougou, au BurkinaFaso. Un partenariat existe
depuis plusieurs années entre
l’établissement et le village de
Yako. Cette fois, les scientifiques messins ont planché sur
des techniques pour permettre
aux teinturiers burkinabés de
moins polluer en produisant
des étoffes. Si la liaison est
bonne, ils pourraient être en
direct, lors de la soirée portes
ouvertes, par visioconférence
interposée.
Au cœur de la réforme des seconde, les enseignements d’exploration. Ici, en Créations et innovations technologiques,
la grande vedette est ce drone : élèves et enseignants ont pour lui de grands projets d’amélioration.
pour choisir sa classe de première, poursuit le proviseur. La
réforme, c’est faire en sorte que
l’enseignement soit plus ouvert,
pour permettre une poursuite
d’études après le Bac ».
Finies, les notes
Au final, les élèves de seconde
devront rendre un travail sous
forme de diaporama. « Cela développe la capacité de travail en
équipe », souligne Michel Garcia.
C’est la dernière évolution à
bien expliquer aux parents, mais
aussi aux adolescents : « La
notation n’est plus obligatoire ».
Du moins pour les enseignements d’exploration.
« L’essentiel du processus, ce ne
sont plus les connaissances, mais
comment les élèves construisent
ces connaissances », explique
Angela Hamman, proviseure-adjointe.
Et de conclure : « C’est une
petite révolution, l’évaluation
porte plus sur l’aptitude, le goût,
les aspirations ».
Comme pour les enseignements d’exploration, le proviseur
estime que cette nouveauté
apporte « plus de liberté ».
Accompagnement
sur mesure
Partie intégrante de la
réforme : l’accompagnement
personnalisé. A raison d’une
heure par quinzaine, chaque
classe de seconde travaille, en
demi-groupe, avec ses profs de
français et de mathématiques.
« Il s’agit de soutien ciblé, ce peut
être sur l’orthographe par exemple », développe Marie-Christine
Picard, professeur principale. A
ce titre, elle leur consacre une
heure par semaine.
« En ce moment nous tra-
vaillons sur l’orientation, car ils
doivent formuler leurs vœux.
Nous essayons de montrer que,
pour un métier, plusieurs voies
sont possibles ». Marie-Christine
Picard invite aussi ses élèves à se
diversifier et à penser à « un plan
B ». Elle travaille aussi la méthodologie. « Les professeurs me font
remonter les problèmes ; aussi, je
peux demander à un élève de
travailler une matière en particulier. »
« Cette organisation permet de
s’adapter aux classes », estime
cette enseignante de mathématiques.
Les autres changements à venir
pour « ouvrir l’orientation »
Les élèves actuellement en seconde poursuivront, l’an prochain, par une classe de première qui connaîtra
à son tour la réforme. De même, l’enseignement technologique est revu, pour faciliter la poursuite d’études.
Enseignement
technologique
En première
générale
« Cette réforme va dans le bon
sens », estime Michel Garcia,
proviseur du lycée Louis-Vincent, à Metz.
Avec son équipe, il prépare
déjà la prochaine rentrée, qui
verra, cette fois, la réforme du
lycée technologique. « Avant,
nous proposions dix-sept spécialités différentes ; maintenant, nous n’en aurons plus que
six, cela permet plus de lisibilité ». Il y aura les STL (Sciences
et technologies de laboratoire)
et les STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du
développement durable).
Ceux qui choisiront STL pourront affiner avec deux spécialités : Biotechnologies ou Sciences physiques et chimiques en
laboratoire. En STI2D, quatre
options existent : Systèmes
d’information et numérique,
Énergie environnement, Innovation technologique et écoconception, Architecture et
construction.
Tous ont un tronc commun
qui comprend : français, maths,
Louis-Vincent propose des
bacs scientifiques, Science et
vie de la terre ainsi que Sciences
de l’ingénieur.
« Et peut-être l’ouverture d’une
section ES à la rentrée », espère
l’équipe de direction.
En septembre, la réforme
amorcée cette année en
seconde, s’appliquera aux classes de première.
« Il y aura de l’accompagnement spécialisé, deux heures
pour approfondir les techniques
de travail et de méthodologie »,
explique le proviseur.
« Cela permet également de
travailler l’autonomie et de
mieux appréhender l’orientation
post-Bac. »
Michel Garcia estime que
c e s n o u ve l l e s f a ç o n s d e
faire ont un impact sur « la
capacité d’innovation des
enseignants ».
« Il s’agit d’objectifs de pédagogie différenciés, ajoute son
adjointe, Angela Hamman, qui
donnent la possibilité de travailler différemment. »
Michel
Garcia,
le proviseur,
et Angela
Hamman,
son adjointe,
préparent
déjà
la réforme
du lycée
technologique
et des classes
de première
générale
pour
la rentrée
2011.
histoire-géo, langues, physique-chimie. « La destination
première est la poursuite d’études », analyse le proviseur.
Son chef de travaux, Roland
Ohmer, ajoute : « On s’éloigne
du geste technique pour aller
vers plus de théorie. Afin que les
élèves puissent poursuivre leurs
études, cela permet d’ouvrir leur
orientation. »
Il poursuit : « On adapte nos
enseignements à ce qu’il se
passe dans le monde industriel,
à l’innovation »
En groupe, les élèves la section Énergie environnement se
familiariseront donc avec une
pompe à chaleur et un panneau
photovoltaïque. Les spécialistes
de l’innovation technologique
et de l’éco-conception, eux,
découvriront le dernier petit
bijou de l’établissement :
l’imprimante 3D. Ainsi que
l’ARdrone, sorte de petit avion
télécommandé (lire ci-dessus)..
le chiffre
1 153
1 153 : c’est le nombre
d’élèves et d’étudiants
inscrits au lycée
Louis-Vincent, à Metz.
L’établissement propose
un enseignement général,
technologique
et post-Bac.
Ils sont 355 scolarisés
en seconde ;
276 en classe de première
(82 en sciences
et technologies
industrielles,
62 en sciences
et technologies
de laboratoire,
132 en sciences)
et 299 en terminale
(dont 107 en STI,
72 en STL et 120 en S).
Deux sections
européennes existent,
de la seconde
à la terminale :
allemand et anglais
(à la rentrée 2011).
Les post-Bac sont
au nombre de 223.
Louis-Vincent propose
une classe prépa STI
(Sciences et technologie
industrielles, ouverte
aux Bacs STI et STL).
Mais aussi divers BTS :
chimie, Cira (Contrôle
industriel et régulation
automatique), CPI
(Conception en produits
industriels), MAI
(Mécanisme
et automatismes
industriels), IRM
(Industrialisation des
produits mécaniques).
TEXTES :
Charline POULLAIN
et
Benjamin BOTTEMER.
PHOTOS :
Gilles WIRTZ.

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