fiche pédagogique avec séquance chasse du
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fiche pédagogique avec séquance chasse du
Nanouk l’esquimau USA 1922 79 ou 53 minutes Film sonorisé en 1939 Robert Flaherty : Née en 1884 USA Inventeur du documentaire Grande complicité avec ses sujets Mise en scène de ce qui ne peut pas être pris sur le vif - Ses Débuts : Cartographe / géologue Débuts tardifs au cinéma (1ère œuvre filmée en 1916 : brûlée : nitrates = inflammables) Le documentaire : Définition : film exclusivement établit d’après des documents pris dans la réalité (Larousse) Film à caractère didactique, destiné à montrer des documents, des faits enregistrés et non élaborés pour l'occasion, donnant une représentation authentique d'un pays, d'un métier, etc. Un film documentaire est une œuvre cinématographique basée sur des faits réels et s'oppose comme tel à un film de fiction. Dans le domaine cinématographique, le documentaire est un genre qui se fixe pour but théorique de faire état d'une réalité, sans intervenir sur son déroulement. Il s'oppose donc à la fiction qui veut recréer une narration pouvant donner l'illusion de la réalité à partir d'une histoire ou un scénario, et d'une mise en scène. Par analogie avec la littérature, le documentaire pourrait être à la fiction ce que l'essai pourrait être au roman. La pratique révèle que la limite entre fiction et documentaire est beaucoup plus tenue : un documentaire répond toujours à une démarche de son auteur, et propose donc une vision particulière. Cette vision résulte principalement de choix : sujet, moyens, traitements, et last but not least : montage. Un documentaire est donc une véritable œuvre de création, qui ne saurait prétendre à l'objectivité, contrairement à ce dont il se voit souvent investi implicitement Ce qui signifie qu’ un documentaire peut aussi tromper et un film de fiction peut traiter de l'histoire d'une façon très véridique- même en inventant comme le souligne Marc Ferro pour Le cuirassier potemkine. Les premiers films étaient par définition des documentaires. On a filmé des single shots, des moments capturés sur le film, comme un train qui entre dans une station ou des travailleurs qui sortent d'une usine. Le cinéma avant 1900 était dominé par les actualités. On racontait très peu d'histoires, surtout à cause des limitations techniques. Le terme « documentaire » a été utilisé pour la première fois pour Moana de Flaherty (1926) par un critique du New York Sun : John Grierson Flaherty : Le père du documentaire dixit Georges Sadoul Mise en scène : les puristes ont criés au scandale Flaherty : « il faut souvent déformer un sujet afin d’en saisir l’esprit authentique » Le Film : Synopsis : L'explorateur Robert Flaherty nous fait partager les joies et les peines de la rude vie du chasseur Nanouk. Pendant deux ans (1919-1921), le cinéaste a vécu la rude vie de Nanouk et de sa famille dans le Grand Nord canadien. Laissant de côté le traditionnel regard objectif de l'ethnologue qui appréhende la réalité sur le vif, il a pris le parti de mettre en scène la vie de tous les jours de cette famille d'Esquimaux, mois après mois. Ce choix lui valut d'ailleurs quelques critiques. Le film retrace cependant avec une fidélité exemplaire et une grande chaleur humaine la difficulté de vivre de cette société ancestrale en lutte perpétuelle contre les éléments naturels. On y découvre Nanouk en été, avec toute sa famille, la vente des fourrures prises au cours de l'hiver, la chasse (otaries, phoques, renard...) et la pêche, été comme hiver, les voyages de la famille en traîneau, la vie des chiens, les drames que peuvent provoquer les tempêtes, le froid et la faim, mais aussi les rires et les plaisirs quotidiens Lieu : Extrême nord canadien (territoire esquimau = superficie de la France) 300 habitants -50 ° l’hiver Personnages : Nanouk, sa femme Nila, ses enfants Attek et Rainbow, sa belle sœur Cunayou Définitions : Nanouk : Ours en esquimau Esquimaux : mangeurs de choses Conditions de tournage : 13 mois de tournage (dont 6 semaines pour la chasse au morse) Conditions de travail difficiles : la neige encrassait la caméra + problème pour faire sécher la pellicule, les esquimaux lui servaient d’assistants. Production : financé par Révillon Frères : Fourreurs français : Nanouk = film de publicité Narration : 2 saisons : 1 été différents, chasses différentes / 1 hiver : deux modes de vie différents, transports 6 parties : - Introduction : présentation des personnages, conditions de vie 1 . Le marché 2. Pêche aux poissons dans la glace 3. Pêche au morse 4. Chasse aux renards 5. Construction de l’igloo 6. Chasse aux phoques Conclusion : refuge dans un igloo abandonné, nuit Analyse séquence de la chasse au phoque : 57 minutes 16 1. P. E face Nanouk s’avance vers la caméra 2. Plan Rapproché : Un trou dans la glace 3. P. M ¾ face droit, Nanouk regarde le sol 4. PM plus serré ¾ face droit N. observe 5. PM (idem plan 3) il arme 6. P Américain face Nanouk tire (Musique angoissante : suspense) des 7. PM assez large Nanouk commence à tirer sur la corde, 58 minutes 23 : départ de la musique : très rythmé 8. PM identique au plan 7 (faux raccord ?) à 58 min 37 9. Plan de petit ensemble ¾ face droit N. continue de tirer, à 59 min 04 : début du Gimmick au violon 10. PM face droit Nanouk à genoux tire la corde, s’éloigne tout en tirant, il est traîné jusqu’au trou 11. PM ¾ face droit Nanouk près du trou, il chute 12. Plan de petit ensemble ¾ face droit N. continue de tirer Plan de petit ensemble N. continue de tirer 13. Plan de petit ensemble face N. suite 14. Plan de petit ensemble ¾ gauche appelle la famille (le gimmick s’arrête : 59 min 43) 15. PM N. assis dans la neige 16. Idem 14 arrivée de la famille 17. PM ¾ droit la Famille aide N (Gimmick redémarre) 18. PM Famille ¾ gauche Famille sortent le phoque du trou Fin à 1H 01 min 49 Séquence mise en scène, ce n’est pas un phoque mais un assistant qui se trouvait à l’autre bout de la corde. Rythme donné par la musique, pas par la longueurs des plans comme cela se fait traditionnellement (longueurs variables) Séquence longue pour une seule action (presque 5 min), beaucoup de plans, plans répétitifs : manière de faire ressentir la difficulté, le temps (très long) que cela prend Gimmick de violons souligne également la difficulté, celui-ci s’arrête quand Nanouk semble reprendre le dessus et appelle la famille. Il reprend pourtant brièvement deux plans plus tard, c’est une manière d’entretenir le suspense : il ne faut pas vendre la peau de l’ours… En fin de séquence la caméra passe de la droite à la gauche des personnage (les deux premiers tiers de la séquences elle est à droite), ce changement soudain laisse aussi pensé que les choses changent pour Nanouk et qu’il prend le dessus. On repasse pourtant à droite deux fois, pour la même raison que le Gimmick musical revient, cela laisse penser à que la partie n’est pas gagnée. En fin de séquence la caméra reste définitivement à gauche, c’est gagné, c’est le retour au calme, on ne reviendra plus à droite.