Arc`Eau contre Cobas, plongée en eaux troubles…
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Arc`Eau contre Cobas, plongée en eaux troubles…
Bassin n° 964 - Du 13 au 19 novembre 2014 La Dépêche du Bassin LE CONFLIT SE DURCIT ENTRE L’ASSOCIATION ET L’INTERCOMMUNALITE Bassin Arc’Eau contre Cobas, plongée en eauxBassin troubles… La Dépêche du Bassin Bassin La Dépêche du Bassin La présidente d’Arc’Eau Marie-Joëlle Laulom et l’élu régional Patrick Du Fau de Lamothe. « Il faut sortir au plus vite du contrat de l’eau par Véolia », s’indigne l’association Arc’Eau, dénonçant « la caducité du contrat », « les bénéfices exorbitants du délégataire » et « un consommateur lésé ». En face, Marie-Hélène Des Esgaulx se défend de toute influence de la part de Véolia : « Personne ne fera pression sur moi ! » tenue sur ce dossier »… Arc’Eau a présenté son analyse mercredi 5 novembre, la présidente de la Cobas leur a répondu le lendemain… Retour sur cette af faire. « Le contrat signé par l’ancêtre de la Cobas en 1975 - le District du Sud-Bassin - doit légalement se terminer en 2017. » Sauf que deux lois de 1993 et 1995, ainsi qu’un arrêt du Conseil d’État dit “arrêt Olivet”, vient remettre en cause la durée des concessions. Cette jurisprudence impose aux collectivités comme la Cobas, des délégations de service public limitées à vingt ans, y compris pour celles relevant du domaine de l’eau. La loi Sapin précise néanmoins que le terme des contrats peut aller au-delà de cette échéance si les investissements, à la charge du délégataire, ne sont pas amortis durant cette période. Voilà pour le cadre légal. L Alors l’association - constituée en 2012 - s’est plongée dans l’analyse du contrat et a conclu, cet été, à la caducité de ce dernier. De son côté, la Cobas a commandé une étude à “SP 2000”. Ce cabinet a remis ses conclusions le 19 septembre. Que disent-elles ? « Malgré l’existence des restes à amortir, le solde de trésorerie est supérieur et suffit à couvrir ces derniers. Il en ressort que le contrat est caduc à compter du 3 février 2015. » L’association et le cabinet d’études arrivent donc tous les deux à la même conclusion. « La Cobas nous avait promis de nous présenter le rapport une fois celui-ci publié. Rien n’a été fait », affirme Patrick Du Fau de Lamothe. « Mais nous nous le sommes procuré. Tout s’arrête donc au 3 février 2015. e 3 février 2015 fera-t-il date dans l’histoire de la Cobas ? Après un contrat vieux de quarante ans en matière de distribution d’eau potable pour le Sud-Bassin, les trois mois qui viennent sont-ils les derniers pour Véolia ? En tout cas, l’association de consommateurs “Arc’Eau” en est convaincue. Pilotée par MarieJoëlle Laulom et l’élu régional Patrick Du Fau de Lamothe, elle se base sur ses expertises mais aussi sur un rapport commandé par la Cobas, rédigé par le cabinet “SP 2000”, concluant lui aussi à la caducité du contrat. « Les derniers qui restent silencieux, ce sont nos élus, aux abonnés absents », dénonce l’association en regrettant « le manque de transparence », voire « l’omertà entre- « Vous n’avez plus le droit de me facturer et je refuse de vous payer » Marie-Hélène des Esgaulx, présidente de la Cobas. La Cobas n’a plus le choix car la caducité n’est pas une option. Elle s’impose. Après cette date, les usagers sont en droit de contester les factures émises et de dire à Véolia : “Vous n’avez plus le droit de me facturer et je refuse de vous payer”… » « Deux fois plus cher sur la Cobas qu’à Andernos » Mais au-delà de la caducité, c’est aussi l’exploitation qui est dans la ligne de mire des adhérents d’Arc’Eau, mettant en avant « le côté exorbitant des bénéfices ». « Presque deux millions d’euros de trésorerie sont gagnés par le délégataire chaque année ! » Quant au prix du mètre cube d’eau en 2013, il est payé deux fois plus cher par les habitants de La Teste ou Gujan que ceux d’Andernos. « 2,38 euros à la Cobas contre 1,19 à Andernos, 1,71 à Lanton et 1,12 à Biganos », fulmine la présidente « alors que le rendement est plutôt mauvais et le renouvellement des installations n’est pas surveillé ». Enfin, répondant aux risques de fortes indemnités que pourrait réclamer Véolia, Patrick Du Fau de Lamothe est catégorique : « Ici, pas de calcul à faire puisqu’aucune indemnisation ne peut être due. Ne vous laissez pas corrompre par un discours ambiant. » Présente aux côtés de l’association, l’élue arcachonnaise Anny Bey dénonce, elle aussi, l’inaction des conseillers de la Cobas : « Soyez tranquille bonnes gens, la Cobas s’occupe de votre argent en silence… » « Nous sommes en contentieux. Ils sont devenus nos adversaires. » Jeudi 6 novembre, conseil communautaire de la Cobas. L’occasion pour Marie-Hélène Des Esgaulx Résidences secondaires, seront-elles taxées davantage ? . . . . La taxe d’habitation pourrait être alourdie de 20 % pour certaines résidences secondaires situées dans des zones dites “tendues”. L’information a été confirmée il y a quelques jours par Michel Sapin. 28 grandes agglomérations comme Arcachon et La Teste pourraient être concernées. Une nouvelle qui ne plaît pas au député-maire Yves Foulon, qui l’a clairement exprimé lors d’une séance à l’assemblée le 5 novembre : « La réalité incontestable, c’est qu’il y a un véritable ras-le-bol fiscal, alors que les dépenses publiques continuent d’augmenter. Il y a quelques mois, vous annonciez une pause fiscale afin de calmer la grogne des Français, et voilà qu’à mi-mandat, au bout de deux ans et demi, vous récidivez. La taxe sur les résidences secondaires que vous voulez imposer aux Français est une nouvelle aberration économique, qui divise une fois de plus votre fragile majorité. » De son côté, Vital Baude, le secrétaire du groupe local Europe Écologie, se félicite de cette mesure : « Elle pourrait réorienter la politique du logement de ces deux villes du Bassin en allant vers plus de locations en résidence principale, indispensables pour une revitalisation économique et sociale. Elle permettrait également de dégager des marges financières pour baisser la fiscalité des résidences principales de leurs habitants qui souffrent d’une vie chère, à commencer par le prix des loyers ou encore celui de l’eau. » de donner sa vérité. D’abord, elle ne “copine” pas avec Veolia : « Je n’accepterai pas que l’on dise que moi ou mes élus protègent Véolia. Je ne connais personne de chez Veolia, à part M. Balbusquier qui est aussi Gujanais (Ndlr : Le directeur du Centre Garonne Atlantique chez Veolia). Je défends la collectivité. Personne ne fera pression sur moi. Nous ne nous laisserons pas impressionner par qui que ce soit ! » Attaqué sur le manque de transparence, le sénateur-maire Gujanais précise que l’étude rendue par SP 2000 était « un document interne ». « Il ne deviendra public que lorsque nous prendrons une décision. Et ce n’est pas le cas aujourd’hui. » Mais alors, où en est la Cobas ? « Le problème juridique est un peu plus compliqué qu’il n’y paraît. Un très gros cabinet d’avocats spécialisés a été saisi », annonce la présidente. « Il ne s’agit pas simplement de dire s’il y a caducité ou pas. Il faut étudier aussi les droits à l’indemnisation. Et il se pourrait bien que l’on soit attaqué par Veolia avec une demande d’indemnités qui ne soient pas négligeables. Je ne dis pas non plus qu’il faille aller jusqu’à la fin du contrat en 2017… Nous ne devons pas nous sentir gênés sur ce dossier. Il faut arrêter de se laisser traîner dans la boue. » Enfin, l’entente cordiale entre l’association et la Cobas semble bel et bien terminée puisque MarieHélène Des Esgaulx indique, à la fin de son propos, que l’association Arc’Eau a attaqué l’intercommunalité en justice. « Ils l’ont fait le 19 septembre par une requête devant le tribunal administratif. Ils ont attaqué la Cobas, pas Véolia ! Nous sommes en contentieux. Ils sont devenus nos adversaires. » [ J-B.L. ] La Dépêche ] [ LA MOUETTE du Bassin Absurde ? Notre mouette a relu avec plaisir le petit “Dictionnaire absurde et impertinent de Bordeaux de la Gironde” de Jean-Pierre Gauffre, paru l’année dernière. Et avec quelques définitions croustillantes nous concernant. Notamment le Bassin, vu comme“une vaste maison de retraite à ciel ouvert jouissant d’une vue exceptionnelle”. Ou encore le Cap-Ferret qui en prend gentiment pour son grade : « On oublie le bling-bling et l’exhibition. On s’affiche en bermuda et en espadrilles - jamais en tongs, quelle horreur - pour aller au marché. » Enfin, le cèpe a lui aussi droit à sa définition : « Révéler à quelqu’un son endroit à cèpes, c’est comme lui donner son code de carte bancaire ou ses numéros de comptes secrets en Suisse. En clair, ça n’arrive jamais. » EN BREF Faits divers • Dimanche 9 novembre, vers 20h30, une femme de 56 ans est tombée sur la voie ferrée en gare de Facture-Biganos alors que le train Bordeaux-Arcachon arrivait. Elle s’est retrouvée coincée entre le quai et le TER. Légèrement blessée, elle a été transportée vers le Pôle de santé d’Arcachon. Onze personnes (SMUR, pompiers…) sont intervenues sur place. Plus d’une dizaine de trains ont été fortement retardés. Forum de la Solidarité • Il se tiendra ce samedi 15 novembre au Domaine des Lugées à Arès. Les visiteurs pourront rencontrer les associations solidaires du Bassin d’Arcachon, assister à une conférence à 10h30 sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Des animations auront lieu l’après midi pour les jeunes (Quizz, jeux d’improvisation solidaires, décoration d’un arbre de la solidarité). Un pyromane arrêté • C’est une information du journal Sud-Ouest : les policiers du commissariat d’Arcachon viennent d’interpeller un homme de 31 ans, demeurant à La Teste de Buch, qui a reconnu être l’incendiaire de la résidence Arcachon Marine, à la limite des deux communes d’Arcachon et La Teste de Buch. Depuis deux ans, 14 départs de feu ou incendie, allant du feu de poubelle à l’incendie de la loge du gardien, ont été dénombrés dans cette résidence.