A world of girls FR - Galerie Lydia Monaro

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A world of girls FR - Galerie Lydia Monaro
GALERIE LYDIA MONARO
CAROLINE BENCHÉTRIT
Un monde de filles aide à réaliser ses rêves avec confiance
(A world of girls brings confidence to achieve one’s dreams)
Par Heather Solomon
TRADUIT DE L’ANGLAIS PAR HÉLÈNE BENCHÉTRIT
Voyez les filles de Caroline Benchétrit. Ce qui vous
frappe tout d'abord, ce sont leurs jambes interminables en
forme de spaghettis. Elle pourraient traverser la Terre en
quelques enjambées, taper des talons ou plier leurs
membres dans de gracieux mouvements de yoga pour se
préparer à une nouvelle explosion d"énergie. Leurs
bouches en O, peintes de rouge comme des "life savers",
non pour exprimer la surprise, mais pour former les mots
qu'elles semblent partager entre elles et avec le spectateur.
Leurs robes sont des mouchoirs à pois juchées sur
leurs jambes-échasses sont pleine du pouvoir de l'argent
sonnât et trébuchant. Quand elles ne marchent pas, elles
conduisent des "Bettles" autour de gratte-cielsen caoutchouc, ou elles se lancent en parachute sur des plages
exotiques.
Dans cet univers bariolé et plein de gaité, on voit
des chats calicots dévoués, d'énormes pots de petites
fleurs qui répandent un parfum d'abondance et de joie, et
des cigognes qui planent dans le ciel comme des
dirigeables blancs. C'est un monde de filles !
Ce qui a fait naître ces filles est en soi une belle
histoire de courage. Caroline Benchétrit travaillait dans un
bureau depuis 25 ans. Grâce à ses diplômes universitaires
en finances et en économie, elle avait atteint un poste
important de consultante où elle était responsable de plans
stratégiques, dans le domaine pharmaceutique et celui de
la santé. "Mais, dit-elle, je n'étais guère stimulée."
En 1996, elle s'est inscrite dans un cours de
céramique au Centre d'Art Visuel de Westmount, sous la
direction de l'artiste réputé d'origine Tchèque, Milan Lapka.
Elle était alors prête à changer de voie. Deux ans plus tard,
elle a quitté son poste de consultante et s'est mise à sculpter sur sa table de cuisine.
"Je faisais cuire mes céramiques dans le four du
Centre d'Arts Visuels. Au bout de 9 mois, j'ai produit mes
"filles". Douze mois plus tard, je suis devenue professionnelle" dit l'artiste.
Elle a commencé à vendre ses oeuvres avec
succès à la galerie Shayne, puis elle a exposé ses oeuvres
dans 14 autres galeries, ce qui a permis une diffusion de
ses oeuvres un peu partout dans le monde. Elle s'est alors
installée dans un studio et a augmenté la taille de ses filles
de deux à six pieds. Elle les présentait sur des socles de
marbre ou de pierre de Jérusalem. Elle faisait cuire les plus
grandes dans un four d'une coopérative de Boucherville.
"Elles étaient achetées par des collectionneurs de
Chine, d'Espagne, et des quatre coins de la planète," dit
l'artiste.
En 2000, Caroline Benchétrit se lance dans la
peinture. Elle avait vu son père, l'artiste Raphaël Benchétrit, peindre toute sa vie. Naturellement, elle a fait son
propre cheminement. Elle a commencé par coller des
céramiques sur le toile. Mais cette méthode se révéla
difficile à réaliser, alors elle adopta la cire d'abeille pour
créer de la texture. Contrairement à l'encaustique où le
pigment est mélangé à la cire, elle applique sur la cire des
couleurs tendres qu'elle fixe avec du gel. Parfois, la
peinture dorée embellit les motifs des tapis qui lui rappel© 2010 Galerie Lydia Monaro. Tous droits réservés.
The Canadian Jewish News, 4 Fév. 2010
lent son Casablanca natal
qu'elle avait quitté avec sa famille
en 1964, à l'âge de deux ans.
"Les gens qui regardent
mes oeuvres disent qu'elles sont
mignonnes, jolies ou amusantes.
En réalité il y a un message et un
sentiment plus profonds qui
tiraillent l'esprit réfractaire des
spectateurs. Ils devraient se
remémorer ce temps éphémère
où ils croyaient que tout était
possible," dit l'artiste.
"Le message essentiel
est d'oser être soi-même, de
vivre le moment présent sans
contraintes. Je suppose que c'est
un peu ce que j'ai vécu."
Lors d'un passage à New
York pour y étudier le marché de
l'art, elle eut l'idée d'animer ses
filles, d'en faire des dessin
animés télévisés. Elle obtint très
vite la collaboration de Buzz
Potamkin, qui avait lancé les
"Ours Berenstain" et le "Strawberry Shortcake". Il se joignit à
son équipe comme investisseur. Elle fit des demandes à
travers tout le Canada pour intéresser les stations locales à
son projet. Elle choisit la ville de surfing, Tofino, en Colombie
Britannique, comme résidence de Starasia, son héroïne.
Starasia est une jeune fille qui croit que l'on peut réaliser ses
rêves si on est persuadé qu'ils sont réalisables.
Deux autres projets pilotes pour des groupes plus
jeunes ont suivi : Jade et Allen qui veulent réaliser leurs
rêves dans le domaine musical et Dreamboarders, un groupe
de skateboards multi-ethnique qui vivent dans les quartiers
pauvres de New York.
Deux jeux vidéo sont en préparation ainsi que "The
Dream Project" qui permet aux gens de conceptualiser leurs
rêves personnels et professionnels. "Tous ces projets vous
poussent à devenir l'architecte de votre propre destin," dit
l'artiste.
À présent, le monde des filles s'étend au-delà d'elles
mêmes. "Je n'y ai jamais inclus de garçons ou d'hommes
mais je viens d'y en mettre un." Il est derrière une fenêtre,
près d'un cheval et d'une maison," dit Caroline Benchétrit.
Elle a tellement lutté pour rendre ses filles indépendantes
qu'on se demande si on va permettre à cet homme de
franchir la porte. D'un autre côté, elles sont suffisamment
sûres d'elles pour la lui ouvrir.
Pour un coup d'oeil sur le monde de Caroline
Benchétrit, visitez la Galerie Lydia Monaro, au 34, rue St Paul
Ouest, dans le vieux Montréal, ou cliquez sur
www.galerielydiamonaro.com/images/benchetrit/work/htm.
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