AVIS DE DÉCÈS Monsieur Jean

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AVIS DE DÉCÈS Monsieur Jean
AVIS DE DÉCÈS
M. et Mme Sigmar MASSOUBRE,
Son fils et sa belle-fille,
M. et Mme Ananda MASSOUBRE (Karma Trinlay Rinpoche),
Son fils et sa belle-fille,
Mlle Joanne MASSOUBRE,
Sa fille,
Eymar et Adela MASSOUBRE,
Ses petits-enfants,
Mme Safia BABOUR,
Sa compagne,
L’ensemble de la famille, tous les proches et amis ont la profonde douleur de vous faire part du
décès de
Monsieur Jean-Louis MASSOUBRE
Député honoraire
Ancien député de la 2éme circonscription de la Somme
Ancien conseiller général du canton de Montdidier
Ancien maire d’Arvillers
Survenu le 15 février 2016, à son domicile parisien, dans sa 77ème année, des suites d’une longue
maladie.
La famille tient particulièrement à remercier Safia Babour ainsi que Maya Tamang pour leur
dévouement.
Suivant la volonté du défunt, la crémation a eu lieu dans l'intimité familiale. Une cérémonie
publique sera célébrée à la Grande Pagode du Bois de Vincennes (Paris) le samedi 2 avril 2016 à
11 heures.
Cet avis tient lieu de faire-part.
Monsieur Jean-Louis MASSOUBRE
Monsieur Jean-Louis MASSOUBRE, député honoraire de l’Assemblée nationale française, né le 17
août 1938 à Perpignan, est décédé à son domicile parisien le 15 février 2016 des suites d’une longue
maladie.
Un homme politique
Ancien élève de l'École normale supérieure (rue d'Ulm), promotion de 1959, diplômé d'Études
supérieures en sociologie, avec un mémoire dirigé par le professeur Raymond Aron, Monsieur JeanLouis Massoubre fut un élu gaulliste du Nord de la France de 1967 à 1981. Député de la
2ème circonscription de la Somme, il a exercé, en parallèle, des mandats de conseiller général du
canton de Montdidier (1967-1979) et de maire d’Arvillers (1971-1977).
Monsieur Jean-Louis Massoubre a commencé sa carrière politique dans les cabinets ministériels, en
mars 1963, à l’âge de 24 ans. Il fut notamment attaché parlementaire au ministère de l’Agriculture
(1963-1966) sous Edgard Pisani, alors ministre de l’Agriculture, puis au ministère du Commerce
extérieur (1966-1967) sous Charles de Chambrun, alors secrétaire d’État au Commerce extérieur.
Monsieur Jean-Louis Massoubre fut élu député de la 2ème circonscription de la Somme, la première
fois, en mars 1967 avec un score de 53,5%, supérieur à la moyenne nationale, et devint ainsi le vicebenjamin de l’Assemblée nationale à 27 ans. Ces élections furent gagnées de seulement un siège par
la majorité au pouvoir, c’est dire l’importance de ce scrutin. Il fut réélu aux élections législatives
suivantes de 1968, de 1973 et de 1978.
Une action politique engagée et efficace dans sa région
Au cours de ses quatre mandats de député, Monsieur Jean-Louis Massoubre siégea à la commission
des Affaires étrangères, à la commission des Affaires économiques et sociales et à la commission de
la Production et des Échanges. Il effectua notamment trois missions d'importance à l'étranger ; en
1968 au Vietnam et au Nigeria et quelques années plus tard en URSS. En 1971, il fut également
rapporteur du projet de loi relatif aux relations entre la Caisse primaire d’assurance maladie et les
médecins.
Son effort parlementaire fut particulièrement concentré dans sa circonscription où il s'est distingué
en privilégiant l'axe économique dans son action politique. C’est notamment en créant des zones
industrielles et en attirant des entreprises du secteur agroalimentaire et des transports, ainsi qu’en
obtenant le raccordement de Montdidier à l’autoroute A1, qu’il assura à la fois le désenclavement de
ce territoire et un solde de l’emploi positif en fin de mandat.
Son grand honneur fut de participer à l'exercice de la souveraineté nationale au travers de son
mandat de député et de servir la France sous l’un de ses personnages les plus éminents, le général
De Gaulle. Les militants gaullistes qui l’entourèrent durant ses mandats furent ses compagnons et
ses amis. Ce sont eux qui tinrent une place importante dans son inspiration politique et
représentaient un des souvenirs affectifs les plus forts de sa vie. Ils étaient de toutes les couches
sociales et constituaient un mouvement authentiquement populaire.
Un homme brillant et philosophe
Jean-Louis Massoubre fut un étudiant – un khâgneux dans le dialecte universitaire – des plus
brillants. Également compétent en latin, grec, histoire, philosophie, littérature française, il est reçu
(6ème à l'oral et 11ème à l'écrit) au concours d'entrée de la prestigieuse " rue d'Ulm" et ce avec la
particularité de s'y être présenté en tant que candidat libre, soit le 1er depuis la Libération. Passionné
par la métaphysique et ayant reçu du grand hégélien Jean Hyppolyte la meilleure note à l’oral de
philosophie dans sa promotion, il fait choix, comme discipline, de la philosophie. A la différence de
ses condisciples d'alors, il n'est ni marxiste, ni catholique progressiste, mais se définit plaisamment
comme athée et comme hégélien sceptique. Il se détourne assez vite d'une carrière universitaire, car
il se sent étranger au climat intellectuel qui règne alors à la rue d'Ulm sous l'influence regrettable du
philosophe Louis Althusser, dont on connaît le destin ultérieur. Confronté par la suite à la réalité
politique, Jean-Louis Massoubre prédit dans son livre C’était, édité par Julliard en 1972, la fin du
marxisme, impensable à l’époque.
Une rencontre exceptionnelle avec le Bouddhisme
Parallèlement à sa vie politique, Jean-Louis Massoubre poursuivit continuellement sa réflexion
philosophique et sa recherche spirituelle et trouva sa voie dans le bouddhisme. Tout commença avec
la lecture de livres de vulgarisation qu'il achetait avec son épouse Ann Gould qui s'y intéressait
également. La notion de conscience ordinaire qui s'attache à une dualité entre sujet et phénomènes
et la conscience plus élevée qui transcende cette dualité à travers la vacuité et la méditation
l'intéressèrent particulièrement. Jean-Louis Massoubre fut également touché par l'extraordinaire
charisme de Sa Sainteté le 16ème Karmapa (1924-1981) dont il fit la connaissance assez fortuitement
en janvier 1975 à Paris lors de son premier voyage en Occident. Cette rencontre fut décisive et
amena Jean-Louis Massoubre à poursuivre sérieusement l'étude et la mise en pratique du
bouddhisme, mais aussi à promouvoir son essor en France.
Il soutiendra et facilitera généreusement la venue et parfois l'installation en France de nombreux
maîtres bouddhistes du Tibet ; parmi les plus renommés : Kalu Rinpoche (1905-1989) dont il fut
très proche, Lama Guedune (1918-1997), Pawo Rinpoche (1912-1991) et Lopön Tenzin Namdak
(1926-). Son domicile parisien sera un lieu d’accueil et d'échanges pour tous les maîtres tibétains
qui ont marqué l’histoire du Bouddhisme en France pendant près de 40 ans.
Un soutien discret et déterminant pour le Bouddhisme en France
Humble et discret mécène, connaissant bien les institutions, Jean-Louis Massoubre contribuera au
développement de nombreux lieux consacrés à l'étude et à la pratique du Bouddhisme : Dhagpo
Kagyu Ling, Montchardon, Plaige et Blou entre autres. Il suggéra l’idée notamment de transformer
leur Association de loi 1905 en Congrégation à l’image des Congrégations catholiques afin d'obtenir
le statut de religion au regard de l'État français. En 1986, l'État français reconnaît officiellement
l'école Karma Kagyu sous l'autorité spirituelle du 14ème Shamarpa en tant que religion établie et
pratiquée en France. Cette reconnaissance mènera par la suite à la création de l'Union Bouddhiste de
France (UBF) qui fédère aujourd'hui toutes les différentes obédiences du bouddhisme, 4ème religion
de France avec 1 million de pratiquants, et en assure le lien avec les autorités publiques. À Paris,
Jean-Louis Massoubre, rend possible la construction de Kagyu Dzong sur le site actuel de la Grande
Pagode du bois de Vincennes et suggère à Bernard Lebeau et Jacques Martin, les fondateurs de
l’UBF de prendre en charge la gestion de la Grande Pagode qui abritait précédemment l’Institut
International Bouddhiste.
Son intérêt profond pour le bouddhisme trouve également son reflet dans la reconnaissance en 1978
par le 16ème Karmapa et Kalu Rinpoche de son fils cadet, Ananda Massoubre, en tant
que toulkou (réincarnation d'un saint bouddhiste) du nom de Karma Trinlay Rinpoche.
Un homme dévoué aux autres
Jean-Louis Massoubre, adepte des principes d'un gaullisme social, conjuguait ces valeurs avec celle
du bouddhisme, profondément humaines et bienveillantes. Conscient de l'importance qu’une
meilleure connaissance du bouddhisme pouvait apporter à l'Occident, il fut, tout en restant discret de
par son attachement au principe de la laïcité qui revêt tant d'importance en France, un acteur
néanmoins majeur dans l’implantation du bouddhisme en France.
Il consacra les dernières années de sa vie à s’occuper de son père, Émile Massoubre, décédé à l’âge
avancé de 103 ans, et à pratiquer autant qu'il le pouvait la grande complétude (rdzogs chen) en
suivant notamment les instructions et méthodes de la tradition Bön. Ses dernières actions et volontés
furent, entre autres, le financement d'un Stupa en mémoire du 16ème Karmapa dont il souhaitait que
l'édification se fasse sur le site consacré par le Karmapa sur la côte de Jor en Dordogne ainsi que la
création d'un fonds de dotation pour soutenir l’activité de traduction, de diffusion de la littérature
culturelle, scientifique, médicale et philosophique indo-tibétaine ainsi que de comparaison de ladite
littérature avec celle qui s’est développée en parallèle en Occident.
Entouré de sa famille, Jean-Louis Massoubre s'est éteint paisiblement priant le Karmapa, envers qui
il avait une grande dévotion, en pleine possession de sa conscience dans l'état naturel.
Selon ses souhaits, les cérémonies funéraires sont célébrées selon les rites bouddhiques et ses
cendres seront dispersées dans les quatre lieux saints du berceau du Bouddhisme en Inde. Au terme
des sept semaines de deuil, suivant la tradition bouddhique, un hommage lui sera rendu à la Grande
Pagode du Bois de Vincennes le samedi 2 avril à 11 heures.
Jean-Louis Massoubre laisse derrière lui : trois enfants, M. Sigmar Massoubre (né en 1970), M.
Ananda Massoubre (né en 1975) et Mlle Joanne Massoubre (née en 1988) ainsi que deux petitsenfants, Eymar Massoubre (né en 2009) et Adela Massoubre (née en 2014).
Ananda Massoubre