486 CLOTAIRE Ier

CLOTAIRE Ier
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Clotaire Ier fut un roi cruel ; son règne ne fut qu’un tissu de trahisons,
d’incestes, d’adultères ; rien ne coûta à son ambition pour parvenir à régner
seul. Quand il eut atteint ce but, la révolte d’un de ses fils lui offrit l’occasion
de signaler sa cruauté.
Chramme, s’étant mis en rébellion ouverte, et ayant secondé contre
son père les efforts du comte de Bretagne, vit bientôt Clotaire à la tête de son
armée, attaquer les forces combinées des deux princes.
Elles sont détruites par le vieux roi ; leur chef, le comte de Bretagne
est tué. Chramme et sa famille, poursuivis à outrance, se retirent dans une
chaumière. Clotaire les atteint ; il brûle et son fils, et sa famille dans la
retraite même qu’ils ont choisie.
Clotaire éprouva après cette horrible vengeance, le remords qui entra
dans son âme jusqu’alors insensible. La tristesse et le chagrin le dévorèrent ;
il ne survécut que d’une année à son crime.
Vaincu par la maladie, prêt à expirer ; à une année de là, le même
jour et à la même heure, dit-on, où il avait fait périr Chramme et sa famille ;
il se trouve terrassé par un sentiment affreux, il reconnaît le néant de sa
puissance :
« Quel est donc ce roi du ciel ? et que doit-on penser de celui qui fait
mourir ainsi les rois de la terre ? »
Il meurt à Compiègne en 561, son corps est porté à Soissons, et
enterré dans l’église de Saint-Médard.
BERTHEVIN. Recherches historiques sur les derniers jours des Rois de France, 1825/Gallica-BNF