Colombie 1 stage - Université Grenoble Alpes

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Colombie 1 stage - Université Grenoble Alpes
BOURSE EXPLORA SUP
Rapport de fin de séjour
Séjour réalisé à Cali –au sein de l’entreprise GERT SA.
Introduction
Cali est la troisième ville de Colombie avec près de 3 millions d’habitants. Elle se situe au
sud ouest du pays dans la région du pacifique de « El Valle del Cauca » dont elle est la
capitale. Située à 990 mètres au dessus du niveau de l’océan, la vallée du Cauca dispose d’un
climat chaud toute l’année (20° C en moyenne). C’est une région très fertile et présente une
grande variété de fruits et légumes ce qui lui a permis de développer une agriculture
diversifiée. On compte également un grand nombre d’industries venues bénéficiant de
l’emplacement de la région à la croisée des routes entre la seule ouverture sur l’océan
Pacifiques, l’océan Atlantique et l’Equateur.
Cali, surnommée la succursale du paradis est célèbre pour ses fêtes, sa salsa … et ses jolies
filles.
A) Vie pratique
a. Logement :
On trouve toute sorte de logement à Cali. Les quartiers son divisés selon 6 catégories sociales
numérotées de 1 (voire 0) à 6. 6 étant la catégorie sociale aisée. Ainsi les quartiers de strate 1
sont peu chers tout autant que peu fréquentable. On trouve cependant de nombreux quartiers
de strate 3 offrant de logements de qualité à prix abordable. Ce sont souvent des unités
résidentielles fermées et surveillées composées de tours d’appartements. Jardin, piscine et
jeux pour les enfants sont les infrastructures incontournables : piscine due à la chaleur et jeux
pour les enfants pour éviter les risques inutiles d’enfants exposés aux dangers de la rue.
On trouve les petites annonces dans les pages des journaux locaux (El Tiempo, El pais..) ainsi
que sur les panneaux d’affichage des universités.
Un dicton affirme que « Le nord est pour travailler et le Sud pour se loger ».
Compter environ 100 € pour une chambre. Il est très rare que l’on vous demande une caution.
b. Argent :
Comme dans la majorité des pays sud américains, les colombiens préfèrent manier l’argent en
espèces, c’est d’ailleurs un grand défi pour les banques pour populariser l’utilisation de la
carte bancaire…et mettre fin au blanchiment d’argent.
La monnaie colombienne est le peso colombien ($) et 1€ vaut environ 3000 peso. (2880 au
16/12/2009). On trouve des pièces de 20, 50, 100, 200 et 500 pesos et les billets se déclinent
en 1000, 2000, 5000, 10000, 20000 et 50000.
On trouve de très nombreuses banques en Colombie et il est donc très facile de retirer dans les
distributeurs automatiques. Cependant, et c’est ce qui explique la bonne santé des banques
colombiennes, tout virement vous sera facturé en plus de la commission déjà prise par votre
banque.
Ne voulant pas faire de publicité, après avoir laissé une coquette somme en Argentine lors de
mon précédent séjour à l’étranger, j’ai opté pour une banque internationale qui s’affiche
comme « la banque internationale locale ». Tous les retraits dans les distributeurs de cette
banque sont gratuits. On trouve 3 points de retrait dans Cali, bien desservi par les transports
en commun. Economie non négligeable.
c. Santé :
Il est nécessaire de se faire vacciner contre la fièvre jaune avant de se rendre en Colombie. Le
système de santé colombien est très inégalitaire (n’y ont accès que les personnes qui
travaillent) mais les soins prodigués sont de très bonne qualité. De nombreux docteurs
colombiens se sont illustrés dans bien des domaines médicaux et la grande spécialité reste
avant tout … la chirurgie plastique. Les colombiennes (et les colombiens) de Cali sont très
friands des opérations mammaires ou des fessiers.
d. Télécommunications :
En ce qui concerne la téléphonie fixe, on trouve les cabines téléphoniques qui fonctionnent en
insérant des pièces et les centres d’appels téléphoniques. Trois tarifs en vigueur : l’appel local,
régional ou longue distance. L’appel local concerne un appel intra muros, l’appel régional
s’étend au département (même préfixe téléphonique) et le longue distance n’est autre qu’un
appel national. Cette situation s’explique par le fait que la majorité des grandes villes
colombiennes disposent de leur propre opérateur de téléphonie fixe, sur un territoire précis.
Au delà de ce territoire d’action, c’est un autre opérateur qui prend le relais.
Pour ce qui est de la téléphonie mobile, 3 opérateurs se partagent le marché national. Il s’agit
de Movistar, Tigo et Comcel.
On peut trouver des points de vente de téléphone portable presque partout. Attention
cependant à la contrebande et aux téléphones volés, que vous trouverez peu chers dans le
centre de la ville. Si les téléphones étaient réservés à un seul opérateur, Tigo chamboule la
donne en proposant des téléphones acceptant tous les opérateurs.
Les recharges sont en vente partout : des vendeurs ambulants aux grands magasins en passant
par tous les kiosques et les petites boutiques. Il est à noter qu’un appel court vous reviendra
bien plus économique que l’envoi d’un SMS.
Il existe aussi des abonnements qui sont nettement plus avantageux que les recharges.
CLIN D’ŒIL : On trouve dans toutes les villes des vendeurs ambulants ou des petites
boutiques proposant des … minutes !! Armées de téléphone portable de chaque opérateur ces
personnes vous proposent d’appeler sur les téléphones fixes pour un prix variant de 100 à
300$ la minute. Très pratique si vous êtes à court de minutes, et vous pouvez même recevoir
un appel, si vous faites un joli sourire au propriétaire du téléphone
.
e. Stage :
Pour ma part j’ai trouvé mon stage grâce aux Pages jaunes colombiennes. J’ai simplement
indiqué le secteur d’activité qui m’intéressait et passé en revue les villes répertoriées. Puis j’ai
fait parvenir ma demande auprès des entreprises sélectionnées par le biais d’un courrier
électronique. Le responsable de l’entreprise a montré un vif intérêt à ma démarche et a tout de
suite accepté ma proposition de mission.
C’est ainsi que j’ai effectué mon stage de marketing au sein de l’entreprise GERT SA
(traduction : Groupement d’Entreprises de la Récupération et Transformation de Matériels),
un centre de collecte, de vente et de transformation de déchets, spécialisé dans le déchet
plastique.
Les Colombiens sont de grands travailleurs et le rythme de travail est très soutenu. Ainsi il
n’est pas rare de rencontrer des personnes ayant plusieurs emplois pour subvenir à leur besoin.
La semaine de travail s’étend du lundi au samedi pour un volume horaire de 45 heures. Et s’il
faut faire des heures supplémentaires, elles sont effectuées. Le paiement des salaires est
majoritairement JOURNALIER, sinon HEBDOMADAIRE pour les ouvriers et employés non
qualifiés. Il est payé tous les 15 JOURS pour les cadres. PERSONNE n’est payé
MENSUELLEMENT.
Le salaire minimum colombien en 2009 est de $ 496 900 (environ 175€).
Mon stage n’étant pas rémunéré les bourses Explora m’ont été d’un grand recours. Cependant
grâce à mon investissement dans l’entreprise et au travail fourni, l’entreprise a décidé de
payer mon loyer ainsi que mes frais de bouche.
En ce qui concerne les relations de travail, je dois avouer que j’ai évolué dans un contexte
particulier puisque en charge du marketing et du développement de l’entreprise, j’ai pris le
parti de m’investir davantage dans cette PME colombienne. J’étais donc régulièrement sur le
terrain chargeant et déchargeant les véhicules, pesant le matériel, nettoyant les locaux et
toutes les taches que faisaient les ouvriers. Sur cette base, les relations de travail se sont
révélées très bonnes et j’ai pu partager d’excellents moments avec mes collègues.
Parallèlement j’étais en contact direct avec la direction ou pour être plus exact mon ami,
puisque je louais une chambre chez mon patron avec qui nous avons lié des liens amicaux très
forts.
Les colombiens sont très « famille » et l’accueil tant personnel que professionnel a toujours
été chaleureux. El toque francés peut être.
f. Vie quotidienne :
Cali est donc une grande ville qui se modernise et qui essaie de retrouver son passé glorieux
tout en surmontant les années noires durant lesquelles les narcotrafiquants régnaient sur la
ville. C’est une ville qui bourdonne de jour comme de nuit et en perpétuel mouvement. Fière
de sa réputation de capitale de la salsa, les discothèques sont nombreuses et ouvertes presque
tous les soirs.
Cali est une ville qui a beaucoup évolué ces dernières années et qui continue son changement.
La mairie de Cali a lancé une grande campagne de travaux les « 21 mega obras » (21 grands
chantiers) portant sur la rénovation du centre de Cali, l’avancée du MIO (voir plus loin), de
nouvelles infrastructures communautaires ou encore l’amélioration de la voirie.
Cali s’est grandement métamorphosée grâce à la construction du MIO, le système de transport
en commun. Des couloirs spéciaux ont été aménagés pour des bus articulés, alimentés par des
lignes secondaires, qui desservent toute la ville avec un seul ticket (au prix de 1500$), ticket
vendu sous forme de carte magnétique unitaire ou rechargeable. Parallèlement, à chaque
nouveau bus en circulation, les petits transporteurs doivent retirer les vieux bus des rues de
Cali.
De par sa position géographique proche de l’Equateur (la ligne, pas le pays), le rythme de vie
est assez perturbant à Cali. Il fait jour dès 5h du matin et il fait déjà nuit à 17h. Aussi les gens
sont plutôt matinaux, ce qui ne les empêche pas de sortir le soir. Les magasins ouvrent vers
7h30 et ferment à 22h.
On trouve toutes sortes de magasins en Colombie. Des toutes petites boutiques spécialisées
(vêtements, carrelage, jouets…), jusqu’aux grandes enseignes multimarques (Falabella,
Homecenter, Carrefour…), ceux-ci étant souvent regroupées au sein de « shopping center »,
des surfaces de ventes géantes, sortes de mini quartiers. On y trouve des restaurants, des jeux
pour les enfants, des salles de cinéma, des espaces de loisirs, toutes sortes de boutiques de
mode…
La vallée du Cauca est la région la plus fertile de Colombie et on y trouve un grand nombre de
cultures : canne à sucre, riz, ananas, bananes, coton, caco, mais, haricots, pommes de terre,
fleurs, sans oublier le traditionnel café.
De telle sorte que la cuisine colombienne est très riche et très variée. Il est à noter que chaque
plat porte son propre nom…et celui-ci peut varier selon les régions. Attention aux confusions.
Par exemple si vous commandez « un café » à Bogota on vous servira un café au lait,
commandez donc « un tinto », à ne pas confondre avec …le vin.
On trouve notamment à Cali le : Champùs (sorte de salade de fruits à base de mais, contenant
de l’ananas, du narangille (lulo), du coin (membrillo) et du corossol (guanabana) avec une
touche de sucre de canne, de cannelle et de feuille d’oranger), l’Arroz atollado (un plat chaud
à base de poulet, de riz, de carotte et de saucisse), le Sancocho de Gallina (une soupe à base
de poulet, carotte, pomme de terre et manioc), le cholado (une salade de fruits sur base de
glace, coulis de lait concentré), le chontaduro (pêche de palmier), el Pandebono (pain au
manioc et au fromage que l’on déguste plutôt au petit déjeuner) ou el manjar blanco (confiture
de lait).
En Colombie, il est coutume de dire que tout est possible. Quelque soit le produit ou le service
que vous recherchez, vous le trouverez certainement en Colombie. Et si vous ne le trouvez
pas, il y aura toujours un artisan pour vous l’inventer.
CLIN D’ŒIL : à Cali vous pouvez louer …une machine à laver. Livrée à domicile (souvent
par un livreur en moto), la location se paye à l’heure.
B) Bilan et suggestions
Encore une expérience grandiose en Amérique latine, même si la Colombie ne sera pas le
numéro 1 de mes destinations de choix. Ceci est du à la frustration née d’un climat
d’insécurité et par l’annulation de mon voyage en vélo autour du pays … sur ordre de
l’Ambassade de France. Elle l’aurait certainement été car c’est un pays sublime, où se
rencontrent tous les extrêmes, tous les climats, tous les paysages. C’est le pays qui présente la
plus grande biodiversité au monde et peu de gens le savent. Les journées se déroulent au
rythme de la musique et des chants qu’ils soient religieux ou profanes, ils sont toujours
entrainant.
J’avais déjà rencontré des Colombiens lors de mon séjour en Argentine et j’avais pu apprécier
leur façon d’apprécier la vie. J’ai pu me rendre compte concrètement de la raison d’une telle
joie de vivre, c’est un défi quotidien que de vivre en Colombie, principalement dans les villes
de Cali ou Medellin. Alors les colombiens fêtent la vie et toutes les occasions sont bonnes.
J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer mon tuteur de stage et d’avoir été accueilli au sein
de sa famille. J’ai ainsi pu découvrir la véritable Colombie, ses différentes facettes, l’esprit de
solidarité très fort entre les membres d’une même famille (famille au sens large). J’ai ainsi pu
comprendre les différentes problématiques auxquelles est confronté le pays, déchiffrer les
discours et les titres des journaux, ainsi que les raisons historiques qui ont façonné ce beau
pays, un pays en danger sur e nombreux aspects (trop nombreux) : socialement,
politiquement, économiquement, écologiquement.
C’est d’ailleurs dans ce contexte de découverte des réalités du pays que mon projet
professionnel a évolué. J’ai découvert en Colombie un pays riche sur de nombreux points
mais qui ne trouve pas sa juste place car opprimé par des nations voisines ou lointaines. Aussi
est né un projet de création d’entreprise visant à faire évoluer les mentalités sur la Colombie,
un projet à la fois socialement et écologiquement responsable qui (je l’espère) sera bénéfique
également pour les pays du Vieux Continent notamment en terme de recyclage. Cette
entreprise s’appelle BAGAB et elle a pour mission de favoriser le développement de pays en
émergents grâce à l’échange de techniques de valorisation des déchets.
Je ne peux pas dire que mon établissement ait joué un rôle prépondérant dans la préparation
de mon séjour, je pencherais plutôt pour une certaine neutralité. Il n’a toutefois émis aucun
avis défavorable quant au choix de la destination du stage, ce qui est déjà un point en sa
faveur. Le hasard a voulu qu’une des membres de l’équipe pédagogique de l’établissement a
vécu plusieurs années en Colombie et a pu me fournir des conseils sages et pertinents. Sinon il
en revient à mo tuteur de stage d’avoir été très présent lors des différentes étapes de ma
démarche pour ce stage en Colombie.
Il est très important de réaliser ses démarches administratives avec un temps nécessaire (visa,
apostille, traduction …). En effet, cette étape a bien failli me coûter mon départ, et je remercie
toutes les personnes qui m’ont aidé afin que tout se réalise dans le temps imparti.
Si je peux donner d’autres conseils à celles et ceux qui choisissent de vivre une expérience
inoubliable à l’étranger, ce serait de vivre pleinement cette expérience en planifiant les
grandes lignes de votre séjour (vaccins, logement, documentation sur le pays…) afin de ne
pas avoir de pépins de dernière minute qui pourrait vous gâcher votre séjour, surtout lorsqu’on
se retrouve loin et hors des frontières de l’Europe.
De plus, au risque de passer pour un rabat joie, soyez toujours prudents. En tant qu’Européens
nous sommes des proies alléchantes pour des gens mal intentionnés, il est donc recommandé
de ne pas trop attiré l’attention, de ne pas faire confiance au premier venu, de ne pas rendre
routiniers ses déplacements, de ne pas montrer des signes extérieurs de richesse… même si ce
sont des recommandation s que vous trouverez dans un grand nombre de guides touristiques
(encore qu’il en existe peu sur la Colombie), il existe une réalité qui nous échappe totalement
depuis notre pays. Ces quelques conseils vous éviteront de nombreux désagréments qui vous
permettront d’évoluer dans un pays qui vous émerveillera chaque jour.
J’ai eu l’occasion de bénéficier à deux reprises de la Bourse Explora Sup et je suis très
satisfait de son fonctionnement. Les versements se font lorsqu’ils sont nécessaires (achat du
billet d’avion notamment) ce qui permet de pouvoir financer son séjour sans contrainte
financière. Et même si le guide de rédaction peut paraître une tâche lourde, il s’agit
simplement de mettre par écrit nos souvenirs, c’est se replonger pleinement dans cette
expérience qui nous ouvre sur le monde, rapproche les frontière et nous rend certainement
plus humbles.
Je tiens remercier la région Rhône Alpes de m’avoir offert cette chance de visiter un pays qui
m’a ouvert les yeux et le cœur, un pays merveilleux qui mérite mieux que les discours
malsains et les portraits que l’on nous en fait. J’espère que nombreux seront les étudiants qui
pourront comme moi vivre une telle expérience dans ce pays ou dans un autre et j’ai espoir
que dans cette période agitée et quelque peu troublée, cette initiative servira à rapprocher les
peuples et favoriser les échanges entre nos cultures.
J’ai espoir que la bourse Explora permettra à un grand nombre d’étudiants de connaître notre
monde et d’en prendre soin.
Merci.