LE CARAVAGE ET FRANCIS BACON Caravage, Francis Bacon

DESPORTES VIOLAINE
ARTS PLASTIQUES
Art : Ruptures et continuité. HDA 2013, collège de la Haute Azergues
LE CARAVAGE ET FRANCIS BACON
Caravage, Francis Bacon : points communs et différences.
PLAN
I.
DES ARTISTES MARGINAUX
A. Des vies marginales, des artistes traqués.
- Caravage est homosexuel (très mal perçu à l’époque), il commet un meurtre, il est poursuivi par la
police, souvent emprisonné et doit s’exiler.
-Francis Bacon, homosexuel et atteint du Sida, vivant la nuit, dans les bars.
- Tous les deux ont des rapports conflictuels par rapport à l’Eglise : l’Eglise critique le Caravage, Elle
refuse certaine de ses œuvres, mais Elle continue de lui passer commande car nul autre ne peint
aussi bien. Bacon représente le Pape Innocent X en spectre…
B. Des œuvres provocantes.
-Caravage est le premier peintre à représenter ses modèles de façon si ressemblante. Il peint la vie
avec un réalisme choquant (les corps verts, la plante des pieds noirs). Jusque lui, il n’y avait que des
beaux corps (dieux et déesses grecques, rois et reines, nobles) dans la peinture.
-Les figures de Bacon ont l’air d’être des gueules cassées de la première et seconde guerre mondiale.
C. Une œuvre révolutionnaire.
-
-
Caravage : le réalisme (la ressemblance avec la vie et les hommes du quotidien choque la
bienséance). Il peint sans dessin préalable, sans plan. A cette époque, au contraire du Caravage, les
peintres sont très cérébraux : ils font des plans et des dessins avant de commencer.
Bacon : avec Picasso, ils sont les premiers à déconstruire et déformer le corps et le visage humain.
Personne ne s’est aventuré si près de l’abstraction… sans y tomber !
II. CARABAGE / BACON : DES ŒUVRES EMOTIVES
A. Une œuvre qui choque.
-
Le fond noir : l’objet est proche de nous, à la limite entre l’espace de représentation et l’espace du
spectateur.
Le clair-obscur : intensifie l’émotion dramatique, rend les chairs plus vivantes, et ménage un effet
d’apparition.
B. Une œuvre tournée vers l’homme
-
Caravage : Il s’attache à peindre l’homme en vérité, sans idéologie ni conventions, de la façon la plus
fidèle possible.
Bacon : Une peinture synthétique qui dresse le portrait de l’homme en général, ses réalités
corporelles.
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C. Une œuvre toute tournée vers le spectateur.
-
Le fond noir chez Bacon et Caravage : élan vers le spectateur car la figure se détache par contraste et
vient vers nous.
Bacon : la vitre : le spectateur se reflète et se voit côte à côte avec ces êtres déformés.
Faire réfléchir le spectateur : Le Caravage, par sa peinture sensuelle, appelle l’athée (non-croyant) à
la conversion. Il essaye de montrer que la famille de Jésus Christ est une famille comme les autres.
Bacon fait réfléchir le spectateur sur sa mort à venir.
III. UNE DIFFERENCE MAJEURE : FIGURATION vs. ABSTRACTION.
A. Caravage et la représentation.
-
Caravage représente des corps humains : rappelez ici tous les procédés plastiques grâce auxquels
l’artiste représente ses modèles.
Il représente des scènes mythologiques et bibliques, ce que ne fait pas Francis Bacon. (Citez quelques
tableaux).
B. Francis Bacon et la figuration à la limite de l’abstraction.
Rappelez ici tous les procédés/ gestes grâces auxquels l’artiste se situe à la limite de l’abstraction.
- Représentation : détails vestimentaires, détails anatomiques, couleur de la chair et du sang.
- Abstraction : tâche, touche, giclure, frottement, ablations, etc.
C. Représentation vs. Présentation.
-
Représentation = dire une deuxième fois. Exemple : le modèle réel et le modèle bis qui est
sa représentation fidèle.
Présentation = montrer pour la première fois. La touche, la giclure ne servent pas à la
représentation du visage (au contraire ! elles le déforment), mais elles valent pour ellemême : le peinture, son geste, sa technique, se présente à nous à l’état brut.
La présentation désigne aussi la façon dont présenter les œuvres dans un musée, une
galerie. Bacon a donné des consignes précises : le verre pour protéger ses toiles. Le
Caravage n’a pas prévu cela.