La Gazette n°01 - SAGE de la Sensée
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La Gazette n°01 - SAGE de la Sensée
No 1 JUIN 2001 C O N T R AT L A G A Z E T T E DE D E L A RIVIÈRE S E N S É E – 1992-2001… N O 1 – J U I N 2 0 0 1 La Sensée est un cours d’eau non domanial (c’est-à-dire que le lit de la rivière est propriété des riverains qui ont la responsabilité de son entretien), long de 54 kilomètres, dont le bassin-versant s’étend sur environ 730 kilomètres carrés. Prenant sa source dans le Pas-de-Calais, officiellement à Rémy même si son lit existe en amont, avec un écoulement non pérenne à partir de Saint-Léger, la Sensée se jette dans le canal de l’Escaut à Bouchain. Son cours est grossi des eaux du Cojeul, du Trinquise, de l’Agache, de l’Hirondelle et de la Petite Hirondelle dans le Pas-de-Calais ; dans le Nord, elle n’a que deux affluents : la Ravine et la Navillé Tortue. Le réseau hydrographique de la Sensée est particulièrement complexe du fait des interventions humaines : exploitation de la tourbe qui est à l’origine des étangs, creusement des canaux de la Sensée (1820) et du Nord (1965), détournement des cours d’eau. Le contrat de rivière Sensée a été signé en 1992 : il formalise l’engagement technique et financier des partenaires institutionnels compétents dans la politique de l’eau (Union européenne, État, Agence de l’eau Artois-Picardie, conseil régional, conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais) aux côtés des structures intercommunales ayant la compétence hydraulique. L’objectif général du contrat de rivière est la définition et la réalisation collective d’opérations de restauration de l’écosystème aquatique. Le contrat de rivière est un projet global et concerté. C’est le comité de rivière, présidé par un élu, qui oriente et approuve la démarche. 0 1 La Sensée, histoires d’eau… et d’hommes ! O 1 – J U I N 2 0 Bassin-versant de la Sensée harles Beauchamp a succédé à Marc Dolez à la présidence du Comité de rivière Sensée en 1998. Michel Chopin est à la tête de l’Institution interdépartementale pour l’aménagement de la vallée de la Sensée (qui réunit les deux conseils généraux et assure la maîtrise d’ouvrage des travaux hydrauliques définis par le contrat de rivière) depuis 1998. Nous leur avons posé cinq questions sensées... AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE (M.A.G.E.) sagesensee.apr – CB/DD 3 mai 2001 É E – N C S E N S Contrat Contrat de de rivière, rivière, neuf neuf années annéesécoulées écoulées:: ce qu’en qu’en pensent pensent les les présidents présidents!! A G A Z E T T E D E L A 1992-2001 : quels enseignements tirez-vous des actions menées dans le cadre du contrat de rivière ? Ch. Beauchamp : “Des résultats positifs peuvent être affichés, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas les reconnaître. Il a fallu de la ténacité, pour signer d’abord, puis pour faire avancer les choses. L’un des objectifs essentiels a été atteint : le désenvasement des étangs. Mais j’ai aussi un regret : nous ne sommes pas encore parvenus à supprimer les causes de l’envasement”. M. Chopin : “Un énorme travail a été accompli. Le curage des étangs de Lécluse, Hamel et Tortequesne a été la première opération réclamée par les élus de la vallée qui ont convaincu leurs pairs de commencer par ce travail au risque de voir disparaître les étangs. Maintenant le décanteur a été réalisé et les communes du Pas-de-Calais ont décidé de lancer un programme de prévention qui s’inscrit dans le cadre d’actions de développement durable. Tout ce travail n’a été possible que parce que les conseils généraux ont réussi à se substituer aux collectivités locales en place. L Comment les riverains et les habitants de la vallée de la Sensée ont-ils perçu ce contrat et les travaux effectués ? Ch. B. : “Habitants, riverains et usagers ont ignoré ce qui se passait ! Il y a eu un énorme déficit de communication… sur les avancées et les causes des retards”. M. C. : “Je ne suis pas entièrement d’accord. Il y a eu beaucoup de com- 2 -- No 1 – JUIN 2001 munication, des enquêtes publiques, des réunions d’explication, des comités de rivière où les associations étaient présentes. Mais c’est vrai que l’on doit médiatiser davantage”. Aviez-vous conscience de la complexité des problèmes liés à la Sensée ? Ch. B. : “Je suis né en Sensée, j’y ai grandi. J’y ai pêché dès l’âge de 5 ans, j’y chasse ! Il y a quelques décennies, les problèmes n’avaient pas l’ampleur d’aujourd’hui. Leur complexité a été perçue par rapport à la part de plus en plus importante que prend l’environnement dans notre vie. Il faut que nous nous rassemblions afin de travailler à rendre à la Sensée son aspect d’autrefois, tant du point de vue des paysages que de celui de la qualité des eaux, et toujours dans le respect des traditions”. M. C. : “Oui, très nettement et d’abord administrativement. Il a fallu prendre des citadelles ! Nous étions à cheval sur deux départements, plusieurs arrondissements, de multiples cantons, des structures intercommunales, des administrations de l’État divisées et même opposées ! C’est le conseil général qui a su répondre et créer la structure qui transcende ces blocages. Il s’agissait bien de sauvegarder un patrimoine public qui appartient pour partie aux collectivités qui en tirent des revenus par la location de la pêche ou par la pratique de la chasse. C’est aussi pour cela qu’il fallait le faire et le faire vite, pour que les habitants puissent continuer de pêcher, de chasser, de se promener”. La Sensée est-elle réellement le château d’eau des grandes agglomérations régionales ? Comment envisagez-vous les captages et autres pompages ? Ch. B. : “Nous alimentons l’Arrageois, le Valenciennois, l’agglomération lilloise... sans aucune étude d’impact à l’échelon du bassin Sensée ! Je suis d’accord pour la solidarité dans le bassin ArtoisPicardie, mais il y a aussi le principe de précaution. On pompe à tour de bras sans penser à l’état de nos nappes demain ou après-demain. Les habitants de la Sensée n’ont pas envie d’en payer les conséquences. La solution : ça pourrait être le Sage*”. M. C. : “La vallée de la Sensée n’est pas la seule zone qui alimente des agglomérations. Dans le Pas-deCalais, nous avons la vallée de la Lys, la vallée de l’Aa et le marais audomarois. Nous sommes très vigilants... ce qui ne veut pas dire “fermés”, mais il ne peut y avoir pompage et captages qu’avec des règles établies avec les populations locales, après étude préalable”. “Sage” est un synonyme de “sensé”. Que pensez-vous de la démarche “schéma d’aménagement et de gestion des eaux” ? Ch. B. : “Le Sage serait une suite logique au contrat de rivière qui a règlé des problèmes. Ce schéma dont il ne faut pas sous-estimer la durée d’élaboration, permet de restaurer, de maintenir... dans un souci de développement durable et à l’échelle du bassin. Seul un Sage permet d’organiser de façon satisfaisante la prévention contre les inondations, et d’assurer une solidarité amont-aval… Ça prend tout son sens en Sensée, coupée en deux ! Je plaide pour un Sage du bassinversant de la Sensée ! Nous pouvons d’ailleurs faire un grand pas vers ce schéma avec l’étude hydraulique que l’Institution va engager pour enfin connaître les interrelations entre la rivière, les étangs, les canaux et les eaux souterraines. Il faut espérer que la volonté des élus, partisans de ce Sage, ne sera pas freinée”. M. C. : “C’est une très bonne idée sur le papier mais c’est si compliqué à mettre sur pied. Et puis, où sont les moyens pour mener ces études ? Comme je crois savoir que nous ne pourrions pas avoir un Sage spécifique à la Sensée, pour des raisons que je ne comprends pas, l’heure est à la prudence. Qui trop embrasse mal étreint : pourquoi ne pourrait-on pas aboutir à un Sage Sensée dont les conclusions pourraient venir s’insérer dans une réflexion d’ordre national voire international sur l’Escaut ? Mais cette décision n’appartient même pas aux élus ! C’est bien pourquoi Région et Départements ont décidé de rester sur le terrain et ont mandaté l’Institution pour entretenir le décanteur, lancer une étude hydraulique générale et réaliser quelques travaux sur la Petite Sensée. Ce sera au moins du concret et du sensé en attendant l’hypothétique Sage”. * Sage : schéma d’aménagement et de gestion des eaux, créé par la loi sur l’eau du 3 janvier 1992. C’est un document élaboré de façon concerté avec tous les usagers de la ressource “eau” sur un bassin-versant, et qui a une portée juridique : toutes les décisions prises dans le domaine de l’eau devront être compatibles avec le Sage. L’avenir de la rivière commence à se décanter L u VIe siècle, la rivière Satis prenait sa source au nord-ouest d’Arras, son tracé fut modifié dès le Xe siècle, lors du creusement de la dérivation de la Scarpe. À la fin du XVIIe siècle, et surtout après la réalisation des canaux de la Sensée et du Nord, la vallée fut coupée en deux... Il y a aujourd’hui la Sensée qui se jette dans le canal du Nord entre Arleux et Palluel, et celle qui voit le jour entre les deux canaux et se jette dans l’Escaut. A A G A Z E T Vicissitudes est le mot qui convient le mieux pour évoquer la “vie” de cette rivière ! Événements heureux ou malheureux se sont succédé : déviations, siphons, inondations, toujours marqués du sceau de l’intervention humaine. Ainsi, en 1946, la Sensée était déviée, entre Lécluse et Arleux, vers les anciennes tourbières... qui allaient devenir les étangs. Ceux de Lécluse et Hamel supportèrent de plus en plus mal les matières en suspension charriées par la rivière et “souffrirent” d’envasement ! T E D E L E – 1 – J U I N 2 0 0 1 Ces cultivateurs ont été des acteurs à part entière de l’opération menée dans le cadre du contrat de rivière, car quelques hectares de leurs terres ont été utilisées pour stocker les boues. “En haut des marais d’Hamel à trois cents mètres de ce décanteur, il y a eu 70 à 80 centimètres de boues sur une parcelle de dix hectares”. C’était une “pièce” très argileuse, Daniel et Maxime Descheemaker ont vu d’un très bon œil l’arrivée de ces boues riches en matières organiques… d’autant qu’ils avaient déjà mené une expérience très positive avec des alluvions de canaux sur des champs du côté d’Aubigny. Puis la parcelle a été remise en état : on a posé une couche de bonne terre sur les boues, on a respecté les courbes de niveau, en attendant de refaire le drainage. “Ce fut un très beau chantier” répètent les Descheemaker. En octobre 2000, ils récupéraient leur parcelle, avec le vibrant espoir de la travailler… Malheureusement, la pluie est toujours venue contrarier ce plan ! Alors, le terrain restera en jachère : de l’herbe en attendant d’y voir pousser le blé ou les pommes de terre. Autour des travaux, trois cultivateurs étaient concernés par la “phase 1” : le désenvasement des étangs de Lécluse. Au fil des semaines, leurs craintes initiales se sont vite dissipées, trouvant chez les élus, chez les techniciens des interlocuteurs attentifs. “Entre gens sensés on se comprend” sourit M. Descheemaker, fier de son village “calme, propre, fleuri” et de sa vallée de la Sensée. O “Une belle et bonne entreprise” : les Descheemaker, agriculteurs à Hamel, sont formels quand on leur parle du désenvasement des étangs, du décanteur ! “On a eu peur au début de voir le niveau des marais baisser un peu trop... Puis on a vu tout de suite qu’en pompant la vase, on allait diminuer le problème des lentilles d’eau…” N Le décanteur doit permettre de “clarifier” la situation, même si les causes d’envasement de l’amont n’ont pas encore été réglées... Et tant qu’elles ne le sont pas, l’Institution va prendre en charge l’entretien du décanteur (il devait incomber aux communes de Tortequesne, Lécluse et Hamel). Ce “plan d’eau” artificiel est certes une nouvelle intervention humaine, mais cette fois bien réfléchie. Un nouveau chapitre de la riche histoire de la Sensée, en attendant l’étude hydraulique globale et de plus “sages” rebondissements ! Ce Ce qu’en qu’endisent disent les les agriculteurs agriculteurs É Ça se décante ! S Au cours de ces neuf années, de gros travaux hydrauliques ont été menés sous la houlette de l’Institution interdépartementale. De mars 1993 à novembre 1994, une première phase a permis le désenvasement des étangs de Lécluse et Hamel, avec stockage des 275 000 mètres cubes de boues dans quatre bassins de décantation, l’installation de 2 000 mètres linéaires de défenses de berges ! Durant l’été 2000, les terrains de dépôt furent remis en état, et rendus aux agriculteurs le 1er octobre suivant. La seconde phase des travaux s’est étalée sur plus d’un an : de mars 1999 à mai 2000. Un décanteur a été creusé, du côté de Tortequesne. C’est un plan d’eau de 100 mètres de large en moyenne, sur 250 mètres de long. Sa profondeur atteint deux mètres et demi. Dans la foulée, il a fallu stocker dans un sité de dépôt, les 80 000 mètres cubes de vase enlevés, aménager les berges de ce décanteur, réaliser une dérivation de la Marche-Navire sur 480 mètres avec là aussi un aménagement des berges en amont. Une opération de “poids” qui a coûté plus de 9 millions de francs, financée à hauteur de 45 % par l’Institution (soit les conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais), à 17,7 % par la Région, 13,8 % par l’État, 14,4 % par des fonds européens et 9,1 % par l’Agence de l’eau. N Un budget de 24 millions Une vue aérienne qui en dit long sur l’envasement dont souffraient les étangs. Depuis, les travaux ont permis aux usagers de retrouver leurs sites préférés sans vase et sans lentilles d’eau ! Photo Conseil général/Phot’r E Gestionnaires et usagers de la rivière étaient bien décidés à œuvrer dans le “même sens” afin de préserver, restaurer et entretenir le cours d’eau et son écosystème. Le 22 décembre 2000, à Oisy-leVerger, les mêmes gestionnaires et usagers se retrouvaient pour “prendre acte du bilan positif de ce contrat, qui a permis de réparer certaines erreurs du passé”. Une réunion capitale (en présence des présidents de la Région et des deux Départements) pour la poursuite de la réhabilitation de la Sensée, avec notamment l’étude hydraulique ; “un nouveau souffle en Sensée” estime Charles Beauchamp. S Il fallait que l’Homme décidât une bonne fois pour toutes d’en finir avec le lourd héritage. D’autant que la vallée de la Sensée s’est muée à partir des années 60 en véritable “paradis” touristique (avec quelques inévitables “pervers diablotins” polluant les eaux). Inutile d’appliquer la politique du coup par coup, seule une “démarche globale” issue d’une vraie concertation pouvait régler les problèmes. Le contrat de rivière Sensée a été signé à Lécluse le 3 février 1992. A Nouveau souffle Dans de prochains numéros de la “Gazette de la Sensée”, nous donnerons la parole à d’autres usagers de la rivière (pêcheurs, chasseurs...). 3 1 “Qu’elle est verte et bleue ma vallée de la Sensée !” Ce topoguide réunit les dix tracés sur fond de carte et descriptif pour marcher vers le lac Bleu, les Bonnettes, le Mont Hulin, le Mont Fouet, les étangs, les Plats Monts, le Gros Caillou, le canal, le grand marais, le bois de l’abbaye. De Rœux à Baralle en passant par Oisy-leVerger ou Écourt-Saint-Quentin, ce sont dix bons moyens de laisser tous ses sens vagabonder au fil de la Sensée. Et Roland Lefebvre rêve d’un GRP du val de Sensée : une grande randonnée de pays permettant de fouler les sentiers du Pas-de-Calais, mais aussi ceux du Nord. Car la marche n’apprécie ni les barrières ni les frontières! 0 0 “La vallée de la Sensée à pied” e contrat de rivière ne s’est pas contenté de jouer les “gros bras” en enlevant des tonnes de boue et de vase ! Il a apporté un soutien financier à des porteurs de projets s’inscrivant dans l’amélioration du cadre de vie, la valorisation des loisirs liés à la rivière… U I N 2 L Marcher sur deux départements ! Utilisant le GR 121 (sentier de grande randonnée) comme “épine dorsale”, Roland Lefebvre a su percer moult secrets de la vallée de la Sensée pour les offrir aux amoureux de la marche. “Il ne faut surtout pas transformer des sentiers en autoroutes du tourisme, mais privilégier l’envie de découvrir des choses”… Et Roland peut en citer des tonnes dans cette vallée : “le Gros Caillou il est magnifique, l’écluse de Palluel, le passage du canal du Nord, les marais, la confiture de lait à Récourt, tout ça vaut le coup et le détour”. Après avoir veillé sur le balisage et la pérennisation des promenades (entretien…) avec des associations d’insertion, Roland s’est attaqué à une autre tâche délicate : la description des sentiers pour le compte du topoguide “soutenu” lui aussi par le contrat de rivière en 1998. • Les sentiers de la vallée de la Sensée vous attendent été comme hiver... Roland Lefebvre avoue toutefois que les bottes seraient parfois bien utiles pour affronter quelques zones humides ! • Une “révision” du topoguide n’est pas impossible dans les années qui viennent. Notre “chef des sentiers” verrait d’un bon œil de petites variantes, notamment sur le sentier du Mont Hulin : “après Tortequesne, ce serait vraiment bien de passer par le Mont Bédu”. Des adresses ! • Syndicat mixte vallée de la Sensée : 1, place du Bicentenaire 62860 Écourt-Saint-Quentin Tél. : 03 21 59 69 90. • CDRP 62 : Maison des sports 9, rue Jean-Bart – BP 31 – 62143 Angres Tél. : 03 21 72 67 33. S E N S É E – N O 1 – J Le postulat de base était de ne pas oublier que la Sensée possède un énorme atout : le tourisme ! Tourisme de proximité qui a vu le jour après la seconde guerre mondiale, lorsque les ouviers des houillères ou du textile venaient se reposer au bord des étangs. Tourisme social qui s’est imposé au milieu des années 60… Tourisme qui peut aujourd’hui acquérir une dimension eurorégionale. “La Sensée doit se faire connaître. Elle doit reconquérir ses paysages et mettre en valeur ses traditions. Elle doit avoir des campings dignes de ce nom...” répètent les élus, du Nord et du Pas-de-Calais. Qui dit développement du tourisme, dit forcément richesse du réseau de sentiers de randonnée pédestre. En 1996, le contrat de rivière permettait la création de sentiers, proposés et mis en place par le syndicat mixte de la vallée de la Sensée. Itinéraires que connaît à merveille Roland Lefebvre, responsable de la commission “sentiers” au comité départemental de la randonnée pédestre. Un retraité qui ne voit pas le temps passer et se consacre bénévolement à la mise sur pied d’un Pas-deCalais encore plus “marcheur”. À partir des propositions du syndicat mixte, Roland a pris son bâton de pèlerin et accompli plus de deux cents kilomètres de “reconnaissance” pour identifier, baliser dix promenades. Pour obtenir l’agrément “PR”, il fallait des randonnées courtes (de 3 à 20 kilomètres), avec pas plus de 30 % de goudron, une réelle qualité touristique, sans oublier la délibération du conseil municipal pour chaque commune traversée! “Le randonneur doit se sentir à l’aise” souligne Roland qui dut affronter des chemins... fermés, impraticables ou interdits et qu’il a fait rouvrir! “J’ai même utilisé une scie pour aller de l’avant”. Une expérience qu’il n’est pas près d’oublier : “j’ai fait ces sentiers avec tant de cœur!” Avec beaucoup de diplomatie aussi, il en fallait pour motiver les propriétaires privés, les agriculteurs “afin de nous laisser une petite bande d’un mètre”. L A Ces pierres “levées” qui amassent des légendes ! enhirs, dolmens, cromlechs : les mégalithes ne sont pas l’apanage de la Bretagne... La vallée de la Sensée est jalonnée de pierres levées qui ont donné naissance à moult croyances et légendes. E D E M L A G A Z E T T Profitant du contrat de rivière et de son volet “valorisation du patrimoine”, la direction régionale des affaires culturelles a réalisé un document fort intéressant qui vient rappeler que la Sensée “a drainé, depuis l’époque préhistorique, une occupation humaine continue”. Le numéro 191 de la collection “Itinéraires du patrimoine” présente donc deux circuits, et le premier permet d’entrer dans la Sensée mégalitihique. En voiture, à cheval, à pied pourquoi pas : six monuments historiques vous entraînent, à votre gré, au cœur de la période néolithique qui s’est beaucoup “appuyée” sur les blocs de grès ! Le cercle de pierres des Sept- 4 -- No 1 – JUIN 2001 Bonnettes est situé à la sortie de Sailly-en-Ostrevent. La Pierre du Diable, menhir de trois mètres de haut, se dresse sur le plateau entre Lécluse et Dury. De ce coteau, on peut apercevoir le dolmen du Bois à Hamel, connu sous le nom de “Cuisine des sorciers” ! Le Gros Caillou de Oisy-le-Verger est implanté dans le “vieux marais”. Dans le marais d’Aubigny-au-Bac, se trouve la Pierre qui Pousse, menhir de près de trois mètres de haut. Fin du circuit mégalithique à Féchain, avec le polissoir situé à côté de l’église : c’est un grès qui pèse sept tonnes ! Il a été mis au jour en 1968 lors des travaux d’élargissement du canal de la Sensée. Pour mettre en exergue ces six sites, un projet de circuit a été soutenu par le contrat de rivière ; les collectivités devraient engager les travaux de mise en valeur. Pour en savoir plus sur les mégalithes, fortifications, châteaux… de la Sensée, vous pouvez vous procurer ce document d’une vingtaine de pages : “La vallée de la Sensée et son patrimoine” (Itinéraires du patrimoine no 191, 25 F). Il est disponible notamment à l’Espace Sensée : 1, place du Bicentenaire 62860 Écourt-Saint-Quentin Tél. : 03 21 59 69 90. Canards, cannes et lichens Voir le balbuzard pêcheur... pêcher est un spectacle inoubliable ! Les hommes n’ont pas vraiment la même technique pour pêcher l’ablette ou le brochet... Êtres humains et oiseaux n’appréhendent pas non plus de la même manière l’univers des plantes… Observer les oiseaux est l’activité favorite des ornithologistes de l’association La Gorge bleue. Activité qu’ils souhaitent partager avec les habitants de la vallée de la Sensée. Un document a été réalisé dans le cadre du contrat de rivière. Pêcher, chasser, marcher sont des loisirs “traditionnels” dans cette vallée marécageuse. Un dépliant, réalisé par l’Arleusienne, permet de faire plus ample connaissance avec les associations et amicales qui peu- vent fournir toutes les informations utiles sur les étangs, les permis, les huttes. Dans un autre registre, des bénévoles de l’association Ostrevant Bouchain Environnement ont réalisé une brochure sur les richesses naturelles et la gestion de la vallée de la Sensée. Elle permet d’explorer les marais, les terrains calcaires, les terrains sableux… et de découvrir plantes, champignons, lichens et oiseaux. Au fait, pour voir le balbuzard pêcher : il faudra attendre le mois de septembre, quand ce rapace quittant la Scandinavie fera une halte en Sensée. Toutes les brochures sont disponibles à l’Espace Sensée et dans les offices de tourisme. est réalisée par les Échos du Pas-deCalais (Ass. Loi 1901) pour le compte de l’Institution interdépartementale Nord - Pas-deCalais pour l’aménagement de la vallée de la Sensée présidée par Michel Chopin. Directeur de publication : Michel Chopin Rédaction et coordination : Magali Garnier et Christian Defrance Photos : Jérôme Pouille, Philippe Vincent-Chaissac, Conseil général du Pas-de-Calais, Phot’r Maquette : Hervé Roeckhout Impression : 19 000 ex. Imprimerie Mordacq, Aire-sur-la-Lys. issn en cours