La Gazette n°01 - SAGE de la Sensée

Transcription

La Gazette n°01 - SAGE de la Sensée
No 1
JUIN 2001
C O N T R AT
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RIVIÈRE
S E N S É E
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1992-2001…
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La Sensée est un cours
d’eau non domanial
(c’est-à-dire que le lit
de la rivière est propriété
des riverains qui ont
la responsabilité
de son entretien),
long de 54 kilomètres,
dont le bassin-versant
s’étend sur environ
730 kilomètres carrés.
Prenant sa source
dans le Pas-de-Calais,
officiellement à Rémy
même si son lit existe en
amont, avec un écoulement
non pérenne à partir
de Saint-Léger, la Sensée
se jette dans le canal
de l’Escaut à Bouchain.
Son cours est grossi
des eaux du Cojeul,
du Trinquise, de l’Agache,
de l’Hirondelle et
de la Petite Hirondelle
dans le Pas-de-Calais ;
dans le Nord, elle n’a que
deux affluents : la Ravine
et la Navillé Tortue.
Le réseau hydrographique
de la Sensée est
particulièrement complexe
du fait des interventions
humaines : exploitation de
la tourbe qui est à l’origine
des étangs, creusement
des canaux de la Sensée
(1820) et du Nord (1965),
détournement
des cours d’eau.
Le contrat de rivière
Sensée a été signé en 1992 :
il formalise l’engagement
technique et financier des
partenaires institutionnels
compétents dans la
politique de l’eau (Union
européenne, État, Agence
de l’eau Artois-Picardie,
conseil régional, conseils
généraux du Nord
et du Pas-de-Calais)
aux côtés des structures
intercommunales ayant
la compétence hydraulique.
L’objectif général
du contrat de rivière est la
définition et la réalisation
collective d’opérations
de restauration
de l’écosystème aquatique.
Le contrat de rivière
est un projet global
et concerté.
C’est le comité de rivière,
présidé par un élu,
qui oriente et approuve
la démarche.
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La Sensée, histoires d’eau… et d’hommes !
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Bassin-versant de la Sensée
harles Beauchamp a succédé à Marc Dolez
à la présidence du Comité de rivière Sensée
en 1998. Michel Chopin est à la tête
de l’Institution interdépartementale pour
l’aménagement de la vallée de la Sensée
(qui réunit les deux conseils généraux et assure
la maîtrise d’ouvrage des travaux hydrauliques
définis par le contrat de rivière) depuis 1998.
Nous leur avons posé cinq questions sensées...
AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE (M.A.G.E.)
sagesensee.apr – CB/DD 3 mai 2001
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Contrat
Contrat de
de rivière,
rivière, neuf
neuf années
annéesécoulées
écoulées::
ce qu’en
qu’en pensent
pensent les
les présidents
présidents!!
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1992-2001 : quels enseignements
tirez-vous des actions menées dans
le cadre du contrat de rivière ?
Ch. Beauchamp : “Des résultats
positifs peuvent être affichés, il faudrait être de mauvaise foi pour ne
pas les reconnaître. Il a fallu de la
ténacité, pour signer d’abord, puis
pour faire avancer les choses. L’un
des objectifs essentiels a été atteint :
le désenvasement des étangs. Mais
j’ai aussi un regret : nous ne sommes
pas encore parvenus à supprimer les
causes de l’envasement”.
M. Chopin : “Un énorme travail a
été accompli. Le curage des étangs
de Lécluse, Hamel et Tortequesne a
été la première opération réclamée
par les élus de la vallée qui ont
convaincu leurs pairs de commencer
par ce travail au risque de voir disparaître les étangs. Maintenant le
décanteur a été réalisé et les communes du Pas-de-Calais ont décidé
de lancer un programme de prévention qui s’inscrit dans le cadre d’actions de développement durable.
Tout ce travail n’a été possible que
parce que les conseils généraux ont
réussi à se substituer aux collectivités locales en place.
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Comment les riverains
et les habitants de la vallée
de la Sensée ont-ils perçu ce
contrat et les travaux effectués ?
Ch. B. : “Habitants, riverains et usagers ont ignoré ce qui se passait ! Il y
a eu un énorme déficit de communication… sur les avancées et les
causes des retards”.
M. C. : “Je ne suis pas entièrement
d’accord. Il y a eu beaucoup de com-
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munication, des enquêtes publiques,
des réunions d’explication, des
comités de rivière où les associations
étaient présentes. Mais c’est vrai que
l’on doit médiatiser davantage”.
Aviez-vous conscience
de la complexité des problèmes
liés à la Sensée ?
Ch. B. : “Je suis né en Sensée, j’y ai
grandi. J’y ai pêché dès l’âge de
5 ans, j’y chasse ! Il y a quelques
décennies, les problèmes n’avaient
pas l’ampleur d’aujourd’hui. Leur
complexité a été perçue par rapport à
la part de plus en plus importante que
prend l’environnement dans notre
vie. Il faut que nous nous rassemblions afin de travailler à rendre à la
Sensée son aspect d’autrefois, tant du
point de vue des paysages que de
celui de la qualité des eaux, et toujours dans le respect des traditions”.
M. C. : “Oui, très nettement et d’abord administrativement. Il a fallu
prendre des citadelles ! Nous étions à
cheval sur deux départements, plusieurs arrondissements, de multiples
cantons, des structures intercommunales, des administrations de l’État
divisées et même opposées ! C’est le
conseil général qui a su répondre et
créer la structure qui transcende ces
blocages. Il s’agissait bien de sauvegarder un patrimoine public qui
appartient pour partie aux collectivités qui en tirent des revenus par la
location de la pêche ou par la pratique de la chasse. C’est aussi pour
cela qu’il fallait le faire et le faire
vite, pour que les habitants puissent
continuer de pêcher, de chasser, de se
promener”.
La Sensée est-elle réellement
le château d’eau des grandes
agglomérations régionales ?
Comment envisagez-vous les
captages et autres pompages ?
Ch. B. : “Nous alimentons
l’Arrageois, le Valenciennois, l’agglomération lilloise... sans aucune
étude d’impact à l’échelon du bassin
Sensée ! Je suis d’accord pour la
solidarité dans le bassin ArtoisPicardie, mais il y a aussi le principe
de précaution. On pompe à tour de
bras sans penser à l’état de nos
nappes demain ou après-demain.
Les habitants de la Sensée n’ont pas
envie d’en payer les conséquences.
La solution : ça pourrait être le
Sage*”.
M. C. : “La vallée de la Sensée n’est
pas la seule zone qui alimente des
agglomérations. Dans le Pas-deCalais, nous avons la vallée de la
Lys, la vallée de l’Aa et le marais
audomarois. Nous sommes très vigilants... ce qui ne veut pas dire
“fermés”, mais il ne peut y avoir
pompage et captages qu’avec des
règles établies avec les populations
locales, après étude préalable”.
“Sage” est un synonyme
de “sensé”. Que pensez-vous
de la démarche “schéma
d’aménagement et de gestion
des eaux” ?
Ch. B. : “Le Sage serait une suite
logique au contrat de rivière qui a
règlé des problèmes. Ce schéma
dont il ne faut pas sous-estimer la
durée d’élaboration, permet de restaurer, de maintenir... dans un
souci de développement durable et
à l’échelle du bassin. Seul un Sage
permet d’organiser de façon satisfaisante la prévention contre les
inondations, et d’assurer une solidarité amont-aval… Ça prend tout
son sens en Sensée, coupée en
deux !
Je plaide pour un Sage du bassinversant de la Sensée ! Nous pouvons d’ailleurs faire un grand pas
vers ce schéma avec l’étude
hydraulique que l’Institution va
engager pour enfin connaître les
interrelations entre la rivière, les
étangs, les canaux et les eaux souterraines. Il faut espérer que la
volonté des élus, partisans de ce
Sage, ne sera pas freinée”.
M. C. : “C’est une très bonne idée
sur le papier mais c’est si compliqué à mettre sur pied. Et puis,
où sont les moyens pour mener ces
études ? Comme je crois savoir
que nous ne pourrions pas avoir un
Sage spécifique à la Sensée, pour
des raisons que je ne comprends
pas, l’heure est à la prudence. Qui
trop embrasse mal étreint : pourquoi ne pourrait-on pas aboutir à
un Sage Sensée dont les conclusions pourraient venir s’insérer
dans une réflexion d’ordre national
voire international sur l’Escaut ?
Mais cette décision n’appartient
même pas aux élus ! C’est bien
pourquoi Région et Départements
ont décidé de rester sur le terrain et
ont mandaté l’Institution pour
entretenir le décanteur, lancer une
étude hydraulique générale et
réaliser quelques travaux sur la
Petite Sensée. Ce sera au moins du
concret et du sensé en attendant
l’hypothétique Sage”.
* Sage : schéma
d’aménagement
et de gestion des eaux,
créé par la loi sur l’eau
du 3 janvier 1992. C’est
un document élaboré
de façon concerté
avec tous les usagers
de la ressource “eau” sur
un bassin-versant, et qui
a une portée juridique :
toutes les décisions prises
dans le domaine de l’eau
devront être compatibles
avec le Sage.
L’avenir de la rivière commence à se décanter
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u VIe siècle, la rivière Satis prenait
sa source au nord-ouest d’Arras,
son tracé fut modifié dès le Xe siècle, lors
du creusement de la dérivation de la Scarpe.
À la fin du XVIIe siècle, et surtout après
la réalisation des canaux de la Sensée
et du Nord, la vallée fut coupée en deux...
Il y a aujourd’hui la Sensée qui se jette
dans le canal du Nord entre Arleux et Palluel,
et celle qui voit le jour entre les deux canaux
et se jette dans l’Escaut.
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Vicissitudes est le mot qui
convient le mieux pour évoquer la “vie” de cette rivière ! Événements heureux ou malheureux se
sont succédé : déviations, siphons,
inondations, toujours marqués du
sceau de l’intervention humaine.
Ainsi, en 1946, la Sensée était
déviée, entre Lécluse et Arleux, vers
les anciennes tourbières... qui
allaient devenir les étangs. Ceux de
Lécluse et Hamel supportèrent de
plus en plus mal les matières en
suspension charriées par la rivière et
“souffrirent” d’envasement !
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Ces cultivateurs ont été des acteurs à
part entière de l’opération menée dans
le cadre du contrat de rivière, car
quelques hectares de leurs terres ont été
utilisées pour stocker les boues. “En
haut des marais d’Hamel à trois cents
mètres de ce décanteur, il y a eu 70 à 80
centimètres de boues sur une parcelle
de dix hectares”. C’était une “pièce”
très argileuse, Daniel et Maxime
Descheemaker ont vu d’un très bon œil
l’arrivée de ces boues riches en
matières organiques… d’autant qu’ils
avaient déjà mené une expérience très
positive avec des alluvions de canaux
sur des champs du côté d’Aubigny.
Puis la parcelle a été remise en état : on
a posé une couche de bonne terre sur les
boues, on a respecté les courbes de
niveau, en attendant de refaire le drainage. “Ce fut un très beau chantier”
répètent les Descheemaker.
En octobre 2000, ils récupéraient leur
parcelle, avec le vibrant espoir de la travailler… Malheureusement, la pluie est
toujours venue contrarier ce plan !
Alors, le terrain restera en jachère : de
l’herbe en attendant d’y voir pousser le
blé ou les pommes de terre.
Autour des travaux, trois cultivateurs
étaient concernés par la “phase 1” : le
désenvasement des étangs de Lécluse.
Au fil des semaines, leurs craintes
initiales se sont vite dissipées, trouvant
chez les élus, chez les techniciens des
interlocuteurs attentifs. “Entre gens
sensés on se comprend” sourit M.
Descheemaker, fier de son village
“calme, propre, fleuri” et de sa vallée
de la Sensée.
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“Une belle et bonne entreprise” : les
Descheemaker, agriculteurs à Hamel,
sont formels quand on leur parle du
désenvasement des étangs, du décanteur ! “On a eu peur au début de voir
le niveau des marais baisser un peu
trop... Puis on a vu tout de suite qu’en
pompant la vase, on allait diminuer
le problème des lentilles d’eau…”
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Le décanteur doit permettre de
“clarifier” la situation, même si les
causes d’envasement de l’amont
n’ont pas encore été réglées... Et
tant qu’elles ne le sont pas,
l’Institution va prendre en charge
l’entretien du décanteur (il devait
incomber aux communes de
Tortequesne, Lécluse et Hamel).
Ce “plan d’eau” artificiel est certes
une nouvelle intervention humaine,
mais cette fois bien réfléchie. Un
nouveau chapitre de la riche histoire
de la Sensée, en attendant l’étude
hydraulique globale et de plus
“sages” rebondissements !
Ce
Ce qu’en
qu’endisent
disent
les
les agriculteurs
agriculteurs
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Ça se décante !
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Au cours de ces neuf années, de
gros travaux hydrauliques ont été
menés sous la houlette de
l’Institution interdépartementale.
De mars 1993 à novembre 1994,
une première phase a permis le désenvasement des étangs de Lécluse
et Hamel, avec stockage des
275 000 mètres cubes de boues dans
quatre bassins de décantation, l’installation de 2 000 mètres linéaires de
défenses de berges !
Durant l’été 2000, les terrains de
dépôt furent remis en état, et rendus
aux agriculteurs le 1er octobre suivant.
La seconde phase des travaux s’est
étalée sur plus d’un an : de mars
1999 à mai 2000. Un décanteur a été
creusé, du côté de Tortequesne.
C’est un plan d’eau de 100 mètres
de large en moyenne, sur
250 mètres de long. Sa profondeur
atteint deux mètres et demi.
Dans la foulée, il a fallu stocker
dans un sité de dépôt, les 80 000
mètres cubes de vase enlevés, aménager les berges de ce décanteur,
réaliser une dérivation de la
Marche-Navire sur 480 mètres avec
là aussi un aménagement des berges
en amont.
Une opération de “poids” qui a
coûté plus de 9 millions de francs,
financée à hauteur de 45 % par
l’Institution (soit les conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais), à
17,7 % par la Région, 13,8 % par
l’État, 14,4 % par des fonds européens et 9,1 % par l’Agence de
l’eau.
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Un budget de 24 millions
Une vue aérienne qui en dit long sur l’envasement dont souffraient les étangs. Depuis, les travaux ont permis
aux usagers de retrouver leurs sites préférés sans vase et sans lentilles d’eau !
Photo Conseil général/Phot’r
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Gestionnaires et usagers de la
rivière étaient bien décidés à œuvrer
dans le “même sens” afin de préserver, restaurer et entretenir le
cours d’eau et son écosystème.
Le 22 décembre 2000, à Oisy-leVerger, les mêmes gestionnaires et
usagers se retrouvaient pour
“prendre acte du bilan positif de ce
contrat, qui a permis de réparer
certaines erreurs du passé”. Une
réunion capitale (en présence des
présidents de la Région et des deux
Départements) pour la poursuite de
la réhabilitation de la Sensée, avec
notamment l’étude hydraulique ;
“un nouveau souffle en Sensée”
estime Charles Beauchamp.
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Il fallait que l’Homme décidât une
bonne fois pour toutes d’en finir
avec le lourd héritage. D’autant que
la vallée de la Sensée s’est muée à
partir des années 60 en véritable
“paradis” touristique (avec quelques
inévitables “pervers diablotins” polluant les eaux).
Inutile d’appliquer la politique du
coup par coup, seule une “démarche
globale” issue d’une vraie concertation pouvait régler les problèmes.
Le contrat de rivière Sensée a été
signé à Lécluse le 3 février 1992.
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Nouveau souffle
Dans de prochains numéros
de la “Gazette de la Sensée”, nous
donnerons la parole à d’autres usagers
de la rivière (pêcheurs, chasseurs...).
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“Qu’elle est verte et bleue ma vallée
de la Sensée !”
Ce topoguide réunit les dix tracés sur
fond de carte et descriptif pour marcher
vers le lac Bleu, les Bonnettes, le Mont
Hulin, le Mont Fouet, les étangs, les
Plats Monts, le Gros Caillou, le canal,
le grand marais, le bois de l’abbaye. De
Rœux à Baralle en passant par Oisy-leVerger ou Écourt-Saint-Quentin, ce
sont dix bons moyens de laisser tous
ses sens vagabonder au fil de la Sensée.
Et Roland Lefebvre rêve d’un GRP du
val de Sensée : une grande randonnée
de pays permettant de fouler les sentiers du Pas-de-Calais, mais aussi ceux
du Nord. Car la marche n’apprécie ni
les barrières ni les frontières!
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“La vallée de la Sensée
à pied”
e contrat de rivière ne s’est pas contenté de
jouer les “gros bras” en enlevant des tonnes
de boue et de vase ! Il a apporté un soutien
financier à des porteurs de projets s’inscrivant
dans l’amélioration du cadre de vie,
la valorisation des loisirs liés à la rivière…
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Marcher sur
deux départements !
Utilisant le GR 121 (sentier de
grande randonnée) comme “épine
dorsale”, Roland Lefebvre a su
percer moult secrets de la vallée de la
Sensée pour les offrir aux amoureux
de la marche. “Il ne faut surtout pas
transformer des sentiers en autoroutes du tourisme, mais privilégier
l’envie de découvrir des choses”…
Et Roland peut en citer des tonnes
dans cette vallée : “le Gros Caillou il
est magnifique, l’écluse de Palluel, le
passage du canal du Nord, les
marais, la confiture de lait à Récourt,
tout ça vaut le coup et le détour”.
Après avoir veillé sur le balisage et
la pérennisation des promenades
(entretien…) avec des associations
d’insertion, Roland s’est attaqué à
une autre tâche délicate : la description des sentiers pour le compte du
topoguide “soutenu” lui aussi par le
contrat de rivière en 1998.
•
Les sentiers de la vallée de la Sensée
vous attendent été comme hiver... Roland Lefebvre
avoue toutefois que les bottes seraient parfois bien
utiles pour affronter quelques zones humides !
•
Une “révision” du topoguide n’est pas impossible
dans les années qui viennent. Notre “chef des
sentiers” verrait d’un bon œil de petites variantes,
notamment sur le sentier du Mont Hulin : “après
Tortequesne, ce serait vraiment bien de passer
par le Mont Bédu”.
Des adresses !
•
Syndicat mixte vallée de la Sensée :
1, place du Bicentenaire
62860 Écourt-Saint-Quentin
Tél. : 03 21 59 69 90.
•
CDRP 62 : Maison des sports
9, rue Jean-Bart – BP 31 – 62143 Angres
Tél. : 03 21 72 67 33.
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Le postulat de base était de ne
pas oublier que la Sensée possède un énorme atout : le tourisme !
Tourisme de proximité qui a vu le
jour après la seconde guerre mondiale, lorsque les ouviers des
houillères ou du textile venaient se
reposer au bord des étangs. Tourisme
social qui s’est imposé au milieu des
années 60… Tourisme qui peut
aujourd’hui acquérir une dimension
eurorégionale. “La Sensée doit se
faire connaître. Elle doit reconquérir
ses paysages et mettre en valeur ses
traditions. Elle doit avoir des campings dignes de ce nom...” répètent
les élus, du Nord et du Pas-de-Calais.
Qui dit développement du tourisme, dit
forcément richesse
du réseau de sentiers de randonnée
pédestre. En
1996, le contrat de
rivière permettait la
création de sentiers,
proposés et mis en
place par le syndicat
mixte de la vallée de
la Sensée. Itinéraires que connaît à
merveille Roland Lefebvre, responsable de la commission “sentiers” au
comité départemental de la randonnée
pédestre. Un retraité qui ne voit pas le
temps passer et se consacre bénévolement à la mise sur pied d’un Pas-deCalais encore plus “marcheur”.
À partir des propositions du syndicat
mixte, Roland a pris son bâton de
pèlerin et accompli plus de deux
cents kilomètres de “reconnaissance”
pour identifier, baliser dix promenades. Pour obtenir l’agrément “PR”,
il fallait des randonnées courtes (de 3
à 20 kilomètres), avec pas plus de
30 % de goudron, une réelle qualité
touristique, sans oublier la délibération du conseil municipal pour
chaque commune traversée!
“Le randonneur doit se sentir à
l’aise” souligne Roland qui dut
affronter des chemins... fermés, impraticables ou interdits et qu’il a fait rouvrir! “J’ai même utilisé une scie pour
aller de l’avant”. Une expérience qu’il
n’est pas près d’oublier : “j’ai fait ces
sentiers avec tant de cœur!” Avec
beaucoup de diplomatie aussi, il en
fallait pour motiver les propriétaires
privés, les agriculteurs “afin de nous
laisser une petite bande d’un mètre”.
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Ces pierres “levées” qui
amassent des légendes !
enhirs, dolmens, cromlechs :
les mégalithes ne sont pas l’apanage
de la Bretagne... La vallée de la Sensée est
jalonnée de pierres levées qui ont donné
naissance à moult croyances et légendes.
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Profitant du contrat de rivière
et de son volet “valorisation du
patrimoine”, la direction régionale des
affaires culturelles a réalisé un document fort intéressant qui vient rappeler que la Sensée “a drainé, depuis
l’époque préhistorique, une occupation humaine continue”. Le numéro
191 de la collection “Itinéraires du
patrimoine” présente donc deux circuits, et le premier permet d’entrer
dans la Sensée mégalitihique.
En voiture, à cheval, à pied pourquoi
pas : six monuments historiques
vous entraînent, à votre gré, au cœur
de la période néolithique qui s’est
beaucoup “appuyée” sur les blocs de
grès ! Le cercle de pierres des Sept-
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Bonnettes est situé à la sortie de
Sailly-en-Ostrevent. La Pierre du
Diable, menhir de trois mètres de
haut, se dresse sur le plateau entre
Lécluse et Dury. De ce coteau, on
peut apercevoir le dolmen du Bois à
Hamel, connu sous le nom de
“Cuisine des sorciers” ! Le Gros
Caillou de Oisy-le-Verger est
implanté dans le “vieux marais”.
Dans le marais d’Aubigny-au-Bac,
se trouve la Pierre qui Pousse,
menhir de près de trois mètres de
haut. Fin du circuit mégalithique à
Féchain, avec le polissoir situé à côté
de l’église : c’est un grès qui pèse
sept tonnes ! Il a été mis au jour en
1968 lors des travaux d’élargissement du canal de la Sensée.
Pour mettre en exergue ces six sites,
un projet de circuit a été soutenu par
le contrat de rivière ; les collectivités
devraient engager les travaux de
mise en valeur.
Pour en savoir plus sur les mégalithes, fortifications, châteaux… de la
Sensée, vous pouvez vous procurer
ce document d’une vingtaine de
pages : “La vallée de la Sensée et
son patrimoine” (Itinéraires du
patrimoine no 191, 25 F).
Il est disponible notamment à
l’Espace Sensée : 1, place du Bicentenaire
62860 Écourt-Saint-Quentin
Tél. : 03 21 59 69 90.
Canards, cannes et lichens
Voir le balbuzard pêcheur...
pêcher est un spectacle
inoubliable ! Les hommes n’ont pas
vraiment la même technique pour
pêcher l’ablette ou le brochet...
Êtres humains et oiseaux n’appréhendent pas non plus de la même
manière l’univers des plantes…
Observer les oiseaux est l’activité
favorite des ornithologistes de l’association La Gorge bleue. Activité
qu’ils souhaitent partager avec les
habitants de la vallée de la
Sensée. Un document a été réalisé
dans le cadre du contrat de rivière.
Pêcher, chasser, marcher
sont des loisirs “traditionnels” dans cette vallée marécageuse. Un dépliant, réalisé par
l’Arleusienne, permet de faire plus
ample connaissance avec les
associations et amicales qui peu-
vent fournir toutes les informations
utiles sur les étangs, les permis,
les huttes.
Dans un autre registre,
des bénévoles de l’association Ostrevant Bouchain
Environnement ont réalisé une
brochure sur les richesses naturelles et la gestion de la vallée de
la Sensée. Elle permet d’explorer
les marais, les terrains calcaires,
les terrains sableux… et de
découvrir plantes, champignons,
lichens et oiseaux.
Au fait, pour voir le balbuzard
pêcher : il faudra attendre le mois
de septembre, quand ce rapace
quittant la Scandinavie fera une
halte en Sensée.
Toutes les brochures
sont disponibles à l’Espace Sensée
et dans les offices de tourisme.
est réalisée par les
Échos du Pas-deCalais (Ass. Loi
1901) pour le compte de l’Institution
interdépartementale
Nord - Pas-deCalais pour l’aménagement de la vallée de la Sensée présidée par Michel
Chopin.
Directeur
de publication :
Michel Chopin
Rédaction
et coordination :
Magali Garnier et
Christian Defrance
Photos : Jérôme
Pouille, Philippe
Vincent-Chaissac,
Conseil général du
Pas-de-Calais, Phot’r
Maquette :
Hervé Roeckhout
Impression :
19 000 ex.
Imprimerie
Mordacq,
Aire-sur-la-Lys.
issn en cours

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