France-Allemagne : Un échange de compétences
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France-Allemagne : Un échange de compétences
Commission des Affaires Etrangères et Européennes France-Allemagne : Un échange de compétences nécessaire S Leoni et VDB La construction de la Maison Europe exige la mise en œuvre des meilleures volontés de tous les Etats. Il convient toutefois de noter que le couple franco-allemand est porteur d’une dynamique particulière. Les radicaux partagent l’idée qu’un destin ne peut se construire sans que ne se dessine l’avenir des générations futures. Nous considérons donc qu’un échange de compétences, de savoirs, de regards, de formations est indispensable. L’Allemagne est le premier fournisseur (66,5 milliards d’€ de produits importés) et le premier acheteur de la France (51,3 milliards de produits importés), loin devant les autres partenaires de l’Union Européenne. Nous participons communément à hauteur de 49 du PIB de l’Europe. Deux pays composent ainsi la moitié de la richesse intérieure d’une union de 23 pays. Toutefois, pour des raisons inhérentes à chaque pays nous n’envisageons pas l’avenir sous le même angle, ce qui , malgré toutes les bonnes volontés mises en œuvre, compromet une meilleure compréhension mutuelle de nos cultures.En effet, l’Allemagne vieillit, avec un solde démographique décroissant depuis 1970 , alors que la France se régénère différement avec davantage de naissances que de décès par an sur la même période. Ainsi sont nées sous différentes auspices différentes conceptions de la formation des générations futures. L’Allemagne a ainsi privilégié un renouvellement immédiat des actifs par une politique d’apprentissage plus audacieuse que la France, qui elle, a préféré un investissement davantage structurel de sa population active en ouvrant les portes de l’enseignement supérieur au plus grand nombre. Au regard de ces données, quand en est-il de la formation des jeunes français et allemands à l’examen conjoint des formations pratiques ( apprentissage) et théorique ( filière universitaire) ? L’APPRENTISSAGE : 1 Près de 200 000 jeunes français se rendent chaque année Outre-Rhin dans le cadre d’échanges bilatéraux . Lors de l'année scolaire 2008-2009, 402 apprentis français ont suivi une partie de leur formation en Allemagne et 326 apprentis allemands ont été reçus chez des artisans français. Une part trop modeste. Nous tenons en effet l’échange de compétences, la confrontation des acquis comme des valeurs motrices de l’Union Européenne. Il n’est désormais plus possible d’ignorer la portée des échanges entre nos deux pays et l’impact afférent de l’un sur l’autre.L’Allemagne possède, pour des raisons qui lui sont propres, une tradition d’apprentissage ( le modèle dual rhénan) que nos contextes et décisions successifs d’ordre socio-politique ont conduit à délaisser. Ainsi, 33% des entreprise françaises ont recours à l’apprentissage contre 60% en Allemagne. L’apprentissage est ainsi vécu en Allemagne comme un enseignement concret, permettant l’acquisition de savoir-faires adaptés aux enjeux économiques et qu’accompagne une politique de l’entreprise et des pouvoirs publics de promotion interne. Inversement en France, l’apprentissage, comparé à un accès massif de l’accès aux études supérieures, est ainsi dévalorisé : une voie qui semblerait souffrir ici d’un manque de reconnaissance de la filière, de la difficulté des jeunes apprentis à trouver des entreprises et imputable en partie aux failles de l’orientation scolaire. Cette dévalorisation de l’apprentissage est accentué précisément par un défaut d’échanges et de partenariat avec les pays européens tiers, en particulier l’Allemagne, dont l’impact sur le commerce extérieur français a été ci-dessus évoqué. Seulement 1,7% de Français contre 4,2% d’Allemands ont envoyé des apprentis à l’étranger et 1,7% de Français, 5% de Britanniques et 6% d’Allemands en ont reçus. Pourtant les recruteurs français, britanniques et allemands sont unanimes à plus de 80% à considérer que cette mobilité est directement utile au parcours professionnel des apprentis, au développement international des entreprises. Elle participe aussi au développement des hommes et des femmes, des futurs actifs à comprendre l’autre , intégrer sa vision du travail, de la société, à contribuer au développement humain et à l’avenir de l’Europe. La convention de Bordeaux, signée le 09 juin 2010 par l'assemblée permanente des chambres de métiers (APCM) et son homologue d'outre-Rhin (DHKT) ainsi que l'Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ), devrait ouvrir de sérieuses et réelles perspectives d’avenir d’échange d’apprentis entre la France et l’Allemagne. LES ECHANGES UNIVERSITAIRES :ERASMUS Inversement , les échanges entre français et allemands sont beaucoup plus développés dans les filières d’enseignement supérieur. Il faut considérer qu’un séjour dans une université étrangère est devenu dans la majorité des cas à une condition sine qua non de la validation d’une formation supérieure en France. L’harmonisation européenne autour des filières LMD a sans conteste largement participé au succès de cette entreprise. L’Allemagne est , derrière le Royaume-Uni (1er) et l’Espagne ( 2ème) la destination favorite des étudiants français. La France est aussi, dans la même proportion d’étudiants accueillis, le 3ème pays dans lequel les allemands viennent étudier. Le leadership européen occupé par les universités britanniques s’explique aisément par le caractère incontournable de la maitrise de l’anglais et la seconde place espagnole peut de même s’analyser par l’importance croissante de l’apprentissage de l’espagnol dans le secondaire. 2 Près de 2800 étudiants des deux pays franchissent le Rhin chaque année pour étudier dans le pays voisin. Les différentes politiques communes franco-allemandes de promotion des échanges ont ainsi porte leurs fruits. Il faut toutefois constater que le nombre de futurs décideurs envoyés chaque année en Allemagne est inférieur aux besoins français de développement de l’économie en la matière. Près de 4000 locuteurs germanophones sont ainsi demandes par les entreprises françaises selon les données du pôle Emploi, de l’APEC et du Ministère du Travail. Les étudiants français ayant séjourné en Allemagne, amélioré leur niveau linguistique, approfondi leur connaissance de l’autre optimisent très fortement leur chance de trouver un emploi conforme à leur formation. Une opportunité qui se vérifie encore plus après avoir un Volontaire International en Entreprise ( V.I.E., ex coopération) EN GUISE DE CONCLUSION : ECHANGER POUR MIEUX SE CONNAITRE. Le développement du moteur franco-allemand souffre encore en 2010 de la difficulté qu’ont les Français et les Allemands à se connaitre, s’estimer, s’apprécier, s’aimer, travailler ensemble. 3