L`obésité abdominale semble être un facteur de risque important d
Transcription
L`obésité abdominale semble être un facteur de risque important d
L’obésité abdominale semble être un facteur de risque important d’accident vasculaire cérébral ischémique Dire que l’obésité est devenue un réel problème de santé publique est une banalité. Plusieurs études ont en effet montré que la surcharge pondérale était associée à de nombreux problèmes graves de santé dont l’hypertension artérielle, le diabète de type 2, les dyslipidémies, voire certaines formes de cancer. Un lien entre obésité, pathologie coronarienne et mortalité est en particulier bien établi. Il a également été montré que l’obésité abdominale, mesurée par le rapport tour de taille / tour de hanche, était associée à une élévation de la mortalité coronarienne. Une telle association avec le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) n’avait jusqu’à présent pas pu être mise clairement en évidence. Une équipe new-yorkaise s’est récemment intéressée à l’obésité abdominale en tant que facteur de risque indépendant d’AVC d’origine ischémique au sein d’une communauté multiethnique. Une étude cas-contrôle a été conduite sur un groupe de 576 sujets habitant Manhattan et ayant fait un premier AVC non hémorragique. Ce groupe a été comparé à 1142 sujets contrôles possédant des caractéristiques similaires d’âge et d’origine, mais n’ayant jamais fait d’AVC. Le groupe AVC comprenait 66% de sujets de plus de 65 ans, 55% d’hispaniques, 26% de noirs et 17% de blancs. Une obésité (définie par un indice de masse corporelle ≥ 30 kg/m2) n’était présente que chez 21% des participants souffrant d’un AVC alors qu’une hypertension ou un diabète était observé chez 85% et 33% d’entre eux, respectivement. L’obésité abdominale a été quantifiée à l’aide du rapport tour de taille/ tour de hanche mesuré dans les quelques jours suivant l’AVC. Les résultats ont été répartis en quartiles afin d’établir des corrélations avec le risque d’AVC. Comparés aux sujets se situant dans le quartile le plus faible, ceux dont le rapport tour de taille / tour de hanche était dans les troisième ou quatrième quartiles avaient un risque d’AVC significativement augmenté respectivement de 2,4 et 3 fois, après ajustement sur les autres facteurs de risque ainsi que sur l’indice de masse corporelle. Cette augmentation du risque était retrouvée indifféremment dans toutes les ethnies. Après ajustement sur les mêmes facteurs que ci-dessus, le risque apparaissait plus élevé chez les hommes (odds ratio de 3,8) que chez les femmes (odds ratio de 2,5). Par ailleurs, le risque d’AVC ischémique chez les moins de 65 ans était plus élevé que chez les 65 ans et plus (odds ratio respectivement de 4,4 et 2,2). Il faut également noter que l’indice de masse corporelle a lui seul n’était jamais associé à une augmentation du risque d’AVC. Les résultats obtenus au cours de cette étude cas-contrôle mettent ainsi en avant l’obésité abdominale en tant que facteur de risque indépendant d’AVC ischémique. Ce facteur de risque, qui depuis longtemps était suspecté d’être associé à une augmentation de la prévalence des complications cardiovasculaires, semble d’après cette étude, beaucoup plus prédictif que l’indice de masse corporelle. T. Cudennec Hôpital Sainte Périne, Paris Groupe AVC (n=576) Groupe contrôle (n=1142) n (%) n (%) Age ≥ 65 ans 381 (66) 807 (71) Nb de femmes 320 (56) 691 (61) Hypertendus 488 (85) 810 (71) Diabétiques 190 (33) 228 (20) Fumeurs 114 (21) 198 (18) Sédentaires 325 (66) 347 (30) Obèses 118 (21) 305 (27) Principales caractéristiques des participants à l’étude Suk S-H, Sacco RL, Boden-Abala B, Cheun JF, Pittman JG, Elkind MS, Paik MC. Abdominal obesity and risk of ischemic stroke. The Northern Manhattan Stroke Study. Stroke. 2003; 34: 1586-1592 ©2003 Successful Aging SA Af 142-2003