Dictée Francophone France-Québec, un voyage en francophonie
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Dictée Francophone France-Québec, un voyage en francophonie
Dictée Francophone France-Québec, un voyage en francophonie Créée en 2001 à l’initiative de l’Association France-Québec, la dictée francophone figure officiellement depuis 2004 au programme des activités mondiales de la Semaine de la langue française et de la francophonie. En accord avec les missions sociales et culturelles de l’organisme, cette action originale et pérenne a pour principal objectif de sensibiliser le plus large public possible à la richesse et à la diversité de la langue française. Des mots et des expressions bien de chez nous La dictée se décline en deux versions destinées aux élèves et aux adultes. Elle est préparée annuellement par un spécialiste de la terminologie linguistique. Le texte se compose de trois paragraphes, chacun d’entre eux faisant respectivement appel à des expressions et à des termes d’une région française, du Québec et d’un autre pays de la francophonie. Y sont incluent également les dix mots thématiques de la Semaine de la langue française et de la francophonie. Dictée francophone 2011 au Lycée Chaptal en Lozère Haïti était à l’honneur en 2010 et tous les fonds recueillis lors de la dictée adulte ont été redistribués afin d’aider à la reconstruction du pays. En 2011, ce fut le tour du Vietnam d’être honoré et l’écrivaine québécoise d’origine vietnamienne Kim Thuy, dont le premier livre Ru lui a valu le Prix RTL-Lire, a accepté d’en être la marraine. Dans un mot adressé à tous les participants, elle révèle à quel point la lecture et plus précisément l’exercice de la dictée furent déterminant dans l’apprentissage de sa langue d’adoption. Cette année, c’est vers la Tunisie que nous porterons les mots. Tahar Bekri, écrivain et professeur à Paris X-Nanterre d’origine tunisienne, est le parrain de cette nouvelle édition. L’organisation L’opérateur central de l’événement est le siège de l’Association France-Québec à Paris. La dictée est présidée à l’échelle nationale par Mme Corinne Tartare, vice présidente culture. Toute la logistique est effectuée par les coordonnateurs employés au siège : recherche de financement, gestion de l’élaboration de la dictée (et des modalités de corrections), promotion, correction finale et remise des prix. Le réseau de 60 Régionales constitue un fier relais de cette initiative. Ce sont ces antennes qui réalisent le travail de terrain et qui sont directement en contact avec les institutions scolaires et autres établissement partenaires. Une promotion nationale est effectuée à travers toute la France via le site Internet de l’organisme, le bulletin électronique diffusé mensuellement, la page officielle Facebook, l’envoi de communiqués de presse, la rédaction d’articles dans le France-Québec Magazine ainsi que la confection d’une affiche officielle. Une communication est aussi réalisée localement par les responsables des Régionales qui entretiennent les liens avec la presse locale. (Revue de presse disponible sur demande) La dictée, qui se déroule annuellement à la fin mars lors de Semaine de la langue française et de la francophonie, donne lieu à une remise de prix au niveau national, en mai, à l’occasion de l’assemblée générale de l’Association. Un événement attendu qui attire plus de 500 adhérents. Le premier lauréat adulte se voit offrir un vol A/R pour le Québec. Les lots offerts aux jeunes lauréats varient d’une année à l’autre mais incluent toujours des ouvrages de littérature jeunesse. Activité pédagogique phare qui attire de plus en plus d’adeptes Le nombre grandissant de participants des niveaux scolaires de CM2 à la Terminale témoigne de l’engouement et de l’intérêt autour de cette manifestation. En 2011, ce n’est pas moins de 12 500 jeunes en France ainsi qu’en Guadeloupe et en Guyane qui se sont laissés porter au jeu des mots et du voyage ! Informations Programmes culturels AQF 01 45 54 07 17 [email protected] Tahar Bekri, parrain de la Dictée Francophone France-Québec 2012 J’habite une maison à deux fenêtres. L’une, de langue arabe, l’autre, de langue française. J’essaie grâce à elles de regarder le monde, de dire mon être. Je suis le fruit de l’école tunisienne bilingue, où le français a été introduit dès 1840, c’est-à-dire, avant la colonisation qui surgit en 1881. En réalité, l’enseignement bilingue en Tunisie fut institué en 1875 et l’est resté après l’indépendance, arrivée en 1956. Je lui dois cet amour de deux langues, si riches et si chargées de culture. Je considère cela comme une chance. Cela est devenu un besoin chez moi, de passer d’une langue à l’autre, de comparer leur rythme, leur imaginaire, leur vocabulaire, de tenter de traduire dans l’une ou l’autre ou me © Photo Francis GOELLER traduire parfois moi-même, de naviguer dans leur océan et surtout de sonder leur dimension profonde et cachée. En ouvrant les deux fenêtres, je respire l’air des quatre vents, sans lequel je deviendrai le tronc d’un arbre mort. Si les racines sont nécessaires, elles sont pour grandir et non pour rester sous terre. La langue arabe est si enracinée en moi que je n’ai jamais eu peur de la langue française, peur qu’elle me déracine ou qu’elle menace mon identité, bien au contraire. Je me revois à l’âge de quatorze ans, écrivant mes premiers poèmes en français, heureux de posséder une clef qui m’ouvre une nouvelle maison. Par nature, je me méfie de l’attachement intransigeant à une langue ou une culture. Ces dernières ne me semblent importantes que dans leur ouverture, dans ce qu’elles apportent à l’humain, je veux dire, à l’humanité entière. De là est né fortement ce dialogue nécessaire entre les langues, loin de tout centralisme ou de chauvinisme. A commencer par le vocabulaire lui-même et son étymologie. Les mots, comme les êtres, ont une histoire, ils voyagent, se rencontrent, se croisent, émigrent, empruntent et prêtent, prennent et donnent, emportent leurs rêves, leurs odeurs, leurs saveurs, leurs accents, leurs sueurs, parfois ils errent et échouent sur des rivages inhospitaliers, malgré la quête inlassable de lieux d’accueil. Il en va ainsi de la joie et de la souffrance humaine. La littérature qui s’écrit comme un pays qui se ferme finit par se faner. Pour se régénérer et se revigorer, elle ne peut se passer des apports des nouveaux arrivants, ces oiseaux migrateurs, riches de leur traversée de l’univers. Et c’est pourquoi j’ai toujours considéré l’écriture poétique, en français comme en arabe, comme un magnifique voyage et une aventure de l’esprit, un chant libre, fraternel et généreux, une plongée exigeante dans l’humain, dans ses valeurs fondamentales communes à tous les peuples, sans exclusivité. La Tunisie vient de le prouver. Je vous remercie d’avoir mis à l’honneur ce pays de haute mémoire, au carrefour de civilisations humaines illustres, composant cette belle mosaïque de paysages et de visages. Tahar BEKRI