PARC NATIONAL DE PORT-CROS Gestion marine

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PARC NATIONAL DE PORT-CROS Gestion marine
PARC NATIONAL
DE PORT-CROS
Gestion marine
Ph Robert
Avril 2005
RESUME
Le Parc national de Port-Cros est chargé de la gestion de l'île et des îlots de Port-Cros, et
d'une bande marine de 600 m de large, tout autour (2 000 ha). Comme les 6 autres parcs
nationaux de France, il concilie accueil du public et activités humaines avec la protection
des espaces et des espèces.
En mer, les interdictions concernent la pêche sous-marine (toute forme de prélèvement), la
pêche à l’hameçon, la pêche à pied, la pêche professionnelle, la plongée, le mouillage et la
vitesse des bateaux.
Chaque année, 120 000 visiteurs débarquent sur l’île, 16 000 bateaux de plaisance sont au
mouillage et 20 000 plongeurs y découvrent les paysages sous-marins et les espèces
spectaculaires.
Pour sa gestion, le parc national met en place les outils juridiques et techniques permettant
une fréquentation raisonnable des sites, tout en y assurant la protection des milieux et des
espèces, ainsi que la sécurité des visiteurs.
En complément, il développe une politique de découverte de la nature, pour le public et
pour les scolaires.
Depuis 1963, date de la création du parc, la réglementation marine a dû évoluer. Cette
évolution se fait en concertation avec les administrations concernées et avec les usagers.
Leur implication directe parait en effet préférable pour un plus grand respect des règles
adoptées.
Pour mieux gérer les activités de pêche professionnelle et de plongée sous-marine, le parc
national a progressivement mis en place un partenariat avec les organisations
professionnelles de pêche et de plongée, sous forme de Chartes.
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SOMMAIRE
LE CONTEXTE ET SON ÉVOLUTION
LES PECHEURS PROFESSIONNELS
LES PLONGEURS
LES PLAISANCIERS
OBJECTIFS DU PARC, PAR RAPPORT AUX USAGERS DE LA MER
MOYENS MIS EN OEUVRE
BILAN DU PARTAGE GEOGRAPHIQUE DES ACTIVITES
REGLEMENTATION DU DOMAINE MARIN DU PARC
MAIS PROTÉGER N'EST PAS SEULEMENT INTERDIRE
LE PARC NATIONAL, LABORATOIRE DE GESTION MAIS AUSSI TERRAIN
D’EXPÉRIENCES SCIENTIFIQUES
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LE PARC NATIONAL
Le parc national de Port-Cros est créé en 1963. La partie terrestre concerne l’île de Port-Cros et les
îlots périphériques de Bagaud, la Gabinière et le Rascas, et représente une superficie de 700 ha. Une
bande marine de 600 m, entoure ces îlots avec un périmètre de 1 300 ha. Ces 2 000 ha permettent la
gestion d’une unité bio-géographique globale.
L’organisme gestionnaire est donc le Parc national de Port-Cros, établissement public à caractère
administratif dépendant du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.
Comme les 6 autres parc nationaux français, sa mission est la conservation de la richesse des
écosystèmes et de la biodiversité, tout en permettant l’accès à tous, avec des usages contrôlés. La
mission de recherche scientifique peut ainsi pleinement s’exprimer, comme celle de la sensibilisation
du public à l’environnement.
Un Conseil d’Administration définit la politique générale du parc avec l’appui d’un Comité
Scientifique qui assiste le Directeur et son équipe dans la mise en œuvre des actions. Il joue aussi sa
mission d’éclairage et d’alerte sur l’évolution des milieux et des populations.
Gestionnaire de la partie terrestre de l’île de Porquerolles, le parc s’investit progressivement dans la
gestion du domaine marin voisin à travers Natura 2 000.
Grâce au Conservatoire Botanique National Méditerranéen de Porquerolles, le parc assure aussi un
rôle de conservation des espèces méditerranéennes sauvages et cultivées.
LE CONTEXTE MARIN
Les 3 principaux utilisateurs du domaine marin et sous-marin sont :
- les pêcheurs professionnels (filets dormants)
- les plongeurs (scaphandre autonome et apnéistes)
- les plaisanciers
LES PECHEURS PROFESSIONNELS
Les eaux de Port-Cros sont partagées entre 2 prud'homies (Le Lavandou et les Salins). Un pêcheur
permanent réside sur l’île et en moyenne 5 à 6 pêcheurs sont présents l’été dans les eaux du parc. La
longueur moyenne unitaire des filets calés est de 500 m soit une longueur moyenne totale des filets par
jour de 3 000 m.
La durée moyenne de la pêche est inférieure à 12 heures.
Les principales espèces pêchées sont la « bouillabaisse », la « soupe » (scorpaenidae, labridae,
serranidae) le chapon (Scorpaena scrofa) et le rouget (Mullus surmuletus), pour un effort de pêche
voisin de 1 kg par pièce de filet (100 m).
Malgré l’image de prédation dans un secteur de protection, la pêche artisanale actuelle est le reflet
d’une culture traditionnelle ancienne. Cette forme de pêche relativement sélective se maintient dans
les eaux du parc dans le cadre de règles définies avec les pêcheurs dans un esprit de véritable
développement durable.
LES PLONGEURS
D’origine géographique variée (20 % étrangers (Suisse, Europe du Nord), 50 % région PACA, 22 %
région Ile de France), ils fréquentent les eaux du parc d’avril à novembre.
25 clubs locaux sont présents sur la côte voisine et près de 40 000 plongées sont réparties
principalement en mai, juillet et août.
La côte sud-ouest, peu fréquentée est interdite à la plongée en période estivale.
Seuls 6 sites représentent un intérêt particulier pour les plongeurs qui s’y répartissent en fonction des
conditions météorologiques.
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Les 4 sites de plus grande fréquentation sont l’îlot de la Gabinière (50 %), ainsi que les pointes du
Vaisseau, de la Croix et de Montrémian (30 %).
86 % des plongées ont lieu dans les secteurs riches en faune spectaculaire (paysages de gorgones du
coralligène, mérous, congres, barracudas).
Impact biologique
Bien qu'il soit difficile d'estimer l'action directe ou indirecte, volontaire ou involontaire des plongeurs
en général, plusieurs constats sont possibles concernant les effets sur le milieu naturel :
- les ancres des bateaux supports de plongée, avec arrachage des posidonies et de la faune fixée sur
roche (gorgones) et raguage de la chaîne sur le substrat,
- l’arrachage manuel et les palmages involontaires dans les gorgones et la faune associée (zones de
courants),
- les contacts volontaires ou involontaires avec le support ou les organismes (observation, photo,
lestage, courant, apprentissage technique),
- les bulles d'air sur la faune fixée le long des parois rocheuses en surplomb,
- les éclairages intempestifs et en particulier nocturnes avec phares et flashes sous-marins pouvant
perturber le cycle jour / nuit de certaines espèces,
- le nourrissage des poissons pour mieux les photographier ou pour patienter lors les paliers de
décompression (destruction des oursins, modification du comportement, plus grande vulnérabilité),
- le retournement des pierres avec destruction localisée du micro-habitat.
Impact social et économique
Implicitement cette activité sous-marine induit une demande particulière relative en particulier aux
soucis de sécurité des plongeurs. C’est ainsi que le gestionnaire du site est soumis à :
- une demande d'aménagement des zones de plongée,
- des problèmes de sécurité dus à la surfréquentation, au niveau technique des plongeurs, à la
disponibilité des sites (replis sur sites techniquement plus difficiles), l’impératif économique de
"vendre" le spectaculaire pour satisfaire une clientèle croissante et de plus en plus exigeante,
- une concurrence de fréquentation des sites avec les pêcheurs professionnels, conduisant à des
tensions, et à des problèmes de sécurité (plongée prés des filets),
- impact économique local :
Sur le plan économique, le public des plongeurs induit des retombées financières locales non
négligeables, à travers la qualité des sites découverts. C’est
ainsi que nous avons pu tenter cette simulation à travers la
valeur économique d’un élément clé des plongées, le
mérou brun, de plus en plus présent sur nos côtes :
Prix d'un mérou pêché, vendu
professionnel : 15 kg X 10 € = 150 €
par
le
pêcheur
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Prix d'un mérou vivant dans son milieu, observé par 500 plongeurs par an :
500 X 15 € / plongée = 7 500 €
Durée de vie moyenne d'un mérou adulte : 20 ans. Retombée économique d'un mérou adulte :
7 500 € X 20 ans = 150 000 €.
(Soit 1 000 fois le prix d’un mérou pêché)
Cette approche comparative intègre simplement le prix de la plongée. Peuvent être ajoutées les
retombées économiques indirectes locales (hébergement, restauration...)
LES PLAISANCIERS
Contexte local et régional
Dans la région PACA (Marseille -Toulon - Nice) on dénombre 250 000 postes à quai dont 25 000
dans le Var.
Dans le secteur directement face aux îles d’Hyères on compte 6 000 postes de Toulon à Cavalaire.
Fréquentation à Port-Cros
16 000 nuitées de bateaux par an (12 000 en juillet et août) se répartissent entre le port et les secteurs
de mouillage autorisé, d’avril à novembre :
- 8 000 en rade de Port-Cros (quais, et bouées)
- 8 000 en mouillage autour de l’île (Port-Man, Bagaud, Pomme d’Or).
Origine géographique : Italie, Région PACA, département du Var et ports de proximité,
Durée moyenne de séjour à Port-Cros : 4 jours
Nombre moyen de personnes à bord : 4 - 5
Impact sur le milieu naturel
Mécanique
L’impact des ancres par l’arrachage des rhizomes de posidonies, le retournement des petites roches et
galets, l’arrachage des gorgones et de la faune fixée sur les parois rocheuses est probablement le plus
visible et le plus fort.
Celui des chaînes par raguage sur le fond avec perturbations sur le substrat meuble par atteinte des
algues et dérangement ou destruction des invertébrés peut être tout aussi dommageable.
Chimique
La diffusion lente des substances toxiques des peintures anti-salissure recouvrant les coques (métaux
toxiques), rejets domestiques réguliers (vaisselle, nettoyage du bord), déchets organiques quotidiens
(eaux des toilettes directes ou chimiques) sont une préoccupation majeure des gestionnaires en
particulier dans les baies fermées en présence d’herbiers de phanérogames marines.
Biologique
Le risque est important de transport et d’implantation de Caulerpa taxifolia provenant de secteurs
contaminés. L’impact de l’ombre portée sur la végétation sous-marine située sous la coque est encore
mal mesuré, mais probablement non négligeable dans des secteurs de forte densité de mouillage
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OBJECTIFS DU PARC, PAR RAPPORT AUX USAGERS DE LA MER
L'objectif du parc national est de maintenir la qualité et la richesse biologique du milieu dont il a la
responsabilité, tout en permettant sa découverte et une exploitation sociale compatible avec sa
protection.
Le parc doit par ailleurs contribuer à aider les plaisanciers, les pêcheurs professionnels et les
plongeurs, à assurer leur sécurité et à atténuer les conflits d’usages.
MOYENS DE GESTION MIS EN OEUVRE
Concernant la pêche professionnelle
- mise en place de récifs artificiels expérimentaux, pour l’étude de la colonisation à deux profondeurs
différentes (-17 et - 35 m),
- essais de grossissement de moules sur filières en pleine eau,
- Mise en place d’une Charte de la pêche professionnelle, véritable règlement intérieur faisant l’objet
d’un arrêté du Préfet de Région la rendant obligatoire pour l’accès aux eaux du parc. Négociée avec
les 2 prud’homies concernées, et confirmée par le Comité Local des Pêches Maritimes et Elevages
Marins du Var, elle prévoit plusieurs règles relatives à la pratique de cette activité :
- interdiction de la pêche à l'hameçon sauf pendant 3 mois dans les secteurs Nord et Ouest, où
elle est autorisée au delà de la bande des 50 m,
- limitation de la durée des calées des filets la nuit (de 16h à 9h).
- limitation du nombre et de la taille des filets (1 800 m / bateau).
- limitation du nombre de casiers à poissons par bateau (6).
- limitation de la taille maximum des bateaux (12 m)
- limitation de la taille des mailles des filets (7 / 8),
- bilan annuel du fonctionnement de la Charte,
- bilan annuel des prises fourni au parc pour suivi de l’effort de pêche.
Concernant la plongée sous-marine
Une démarche de concertation
Conscients de l'intérêt de conserver aux sites de plongée leur qualité maximale, les 25 structures de
plongée locales se sont associées au parc en1994 et sont devenues « partenaires du parc national »,
en signant une Charte annuelle impulsant chez les plongeurs un véritable comportement de respect du
milieu.
En contrepartie, le parc délivre annuellement aux clubs son logo, sous forme d'un pavillon et aide les
responsables de plongée pour leur formation sur le milieu marin.
Cette Charte de partenariat impose des contraintes de comportement, de niveau technique minimum,
d'organisation dans le programme des plongées, et dans le choix des sites. Elle incite les clubs à une
autogestion de leurs rotations et des sites de plongée dans l'espace et dans le temps.
Elle vise donc à limiter l'impact de la plongée par une modification du comportement des plongeurs et
par une limitation de leur nombre, c'est à dire une non augmentation du nombre existant.
Evolution de la Charte
Basée sur le principe du volontariat, la Charte a permis de roder un type de fonctionnement avec les
principaux usagers et de préfigurer une réglementation plus adaptée, pour tous les plongeurs.
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En accord avec les clubs locaux, elle est rendue obligatoire en 2004 à tous les plongeurs individuels
ou collectifs. Elle contribue à leur information officielle et à une relation directe et systématique avec
l’équipe du parc. Des sanctions sont prévues comme par exemple la possibilité de son non
renouvellement, renforçant ainsi son poids réglementaire.
Eléments principaux de la Charte
Nombre de plongeurs simultanément par site limité à 40,
Deux rotations journalières maximum des navires par club dans les eaux du parc,
Pas d’apprentissage technique sur les sites sensibles,
Pas de nourrissage ni de contacts avec le milieux ou les espèces,
Nécessité de posséder le premier niveau d’équilibrage,
Informations à donner au parc sur la présence de Caulerpa taxifolia ou sur toute anomalie rencontrée
Bilan annuel de la Charte et de sa mise en œuvre.
Parallèlement, et en partenariat financier avec la Fondation d’Entreprise Total, le parc équipe les sites
de plongée avec des dispositifs d’amarrage non perturbants pour le milieu, tout en offrant les garanties
de sécurité nécessaires. Ces mesures techniques s’accompagnent de l’interdiction du mouillage des
navires sur les sites de plongée.
Intérêt du principe de la Charte.
Qu’elle s’adresse aux plongeurs ou aux pêcheurs professionnels, l’avantage particulier du principe de
la Charte, plutôt qu’une réglementation traditionnelle, est précieux. Encadrée par un texte imposant sa
signature et son respect comme condition de pratique de l’activité, elle permet d’impliquer les acteurs
concernés aux côtés de l’organisme gestionnaire, dans une concertation et une relation de partenariat
plutôt que d’opposition. Son évaluation annuelle permet par ailleurs un ajustement de mesures qu’elle
prévoit. Le règlement intérieur qu’elle représente, n’est donc pas figé et peut évoluer sensiblement
face aux exigences d’un contexte nouveau.
Concernant la plaisance
Le port de Port-Cros
Un équipement de 75 places à quai et de 42 bouées pour des bateaux d’une longueur maximale de 15
mètres représente 117 places auxquelles s’ajoutent les postes pour les habitants de l’île, les
professionnels et le parc. Les corps morts de fixation placés à l’origine sont remplacés
progressivement par des dispositifs écologiques d’amarrage, comme les vis « Harmony » par exemple.
Une taxe progressive
Du 1er au 3 ème jour le tarif T1 est calculé selon la surface du bateau 0,74 €/m2 en haute saison et
0,68 €/m2 en basse saison).
Du 4 ème au 10 ème jour : T2 = T1 X 2
Au delà du 10 ème jour : T3 = T2 X 10
Cette tarification croissante est destinée à inciter les navires à une rotation au port afin d’éviter les
bateaux « ventouses ».
Le port est réservé aux bateaux propres, c'est-à-dire respectueux des normes européennes pour les
rejets d’eaux usées. Cette réglementation fait l’objet d’une information estivale importante pour être
rendue effective en 2007.
L’accès est libre et gratuit durant la journée et en période hivernale.
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Services du port
Capitainerie avec veille radio, affichage de la météo et des messages.
Toilettes publiques avec distribution d’eau potable (20 L / jour / bateau).
Les sites abrités
La baie de Port-Man (27 ha) est le secteur le plus fréquenté car abrité du vent dominant (Mistral).
Aucun équipement d’amarrage ou de confort à terre, n’est prévu dans les secteurs autres que ceux du
port pour conserver aux sites leur caractère sauvage.
Des conteneurs d’ordures ménagères sont installés uniquement près des pistes d’accès, non loin des
plages ou des sites de débarquement, sans aucune poubelle sur les plages elles-mêmes.
La protection de l’herbier de posidonie a lieu de plusieurs manières :
- par des lignes d’eau interdisant la circulation et le mouillage des navires (26 ha). Ces
protections permettent également aux baigneurs de nager en toute sécurité.
- par l’interdiction permanente du mouillage (101 ha), sur toute la côte Nord de l’île et sur
deux secteurs de Bagaud et Port-Cros (22 ha).
- par des équipements de bouées d’amarrage écologique en baie de Port-Cros et sur les sites de
plongée.
La protection des milieux coralligènes se fait par :
-
l’équipement des sites de plongée avec bouées réservées en priorité aux navires support de
plongée et l’interdiction de mouillage sur les 6 sites concernés (43 ha) dans un rayon de
100 mètres.
Ces mesures sont également destinées à garantir la sécurité des plongeurs, en limitant la fréquence de
navigation et en supprimant l’effet possible des ancres sur les personnes en immersion.
BILAN DU PARTAGE GEOGRAPHIQUE DES ACTIVITES
Espace marin total du parc national :
1 300 ha
100 %
535 ha
41,5 %
Sites aménagés pour la plongée
43 ha
3,3 %
Port de Port-Cros
12 ha
0,9 %
Mouillage interdit
182 ha
14 %
Plongée estivale interdite
263 ha
20,4 %
Pêche à la traîne possible
671 ha
52 %
Herbiers de posidonie
REGLEMENTATION DU DOMAINE MARITIME DU PARC
Interdictions
dans
les eaux
du parc
national
- les arts traînants,
- la pêche sous-marine sous toutes ses formes,
- la pêche professionnelle sur les sites de plongée aménagés,
- la pêche à pied,
- la pêche de loisir, sauf la pêche à la traîne autorisée au Nord et à l’Ouest,
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- le mouillage, la pêche, la plongée sur les récifs artificiels,
- le mouillage :
• sur côte Nord de Port-Cros,
• autour de l’îlot de la Gabinière
• sur les sites aménagés pour la plongée sous-marine,
• à Bagaud Est et à l’Anse du Janet,
- la vitesse à plus de 12 nds dans les 600 m,
- la vitesse à plus de 5 nds dans les 300 m,
- la vitesse à plus de 3 nds dans le port et sur les sites de plongée,
- la plongée en scaphandre autonome en période estivale sur la côte Sud-Ouest,
- la plongée en scaphandre autonome en l’absence de signature de la Charte,
- la circulation des Véhicules Nautiques à Moteur (scooter, jet-ski ...).
MAIS PROTÉGER N'EST PAS SEULEMENT INTERDIRE
Intégrer une dimension humaine et sociale
Parallèlement à ces diverses actions à caractère réglementaire, le parc national développe depuis de
nombreuses années, des activités au bénéfice des usagers professionnels locaux, des enfants, et des
visiteurs.
- La recherche scientifique a permis de mieux connaître la biologie et l'écologie des espèces phares
(herbier de posidonie, oursins, nacres, poissons nobles,...),
- Les récifs artificiels expérimentaux et les essais de grossissement de moules en pleine eau, sont
également destinés à aider le pêcheurs professionnels à tenter des expériences similaires,
- Les expositions estivales mettent en scène les acteurs locaux (pêche, plongée, archéologie,...),
- Des activités culturelles sont organisées principalement l'été (concerts, conférences, expositions ...),
- L'action pédagogique du parc concerne plus de 1 000 enfants par an, de la région, mais aussi de la
France entière et de l'Europe, venant sur les îles grâce aux structures partenaires comme l’IGESA à
Porquerolles et la FOL à Port-Cros.
- Une sensibilisation du grand public a lieu grâce à des outils attractifs comme le sentier sous-marin,
le bateau de découverte sous-marine, les sorties guidées à thèmes, les publications ...
- Une section locale de la Société Nationale de Secours en Mer (SNSM) est animée sur place par les
volontaires du village de Port-Cros avec la participation du personnel et des moyens du parc.
Un partenariat financier est en place depuis de nombreuses années, avec la Fondation d’Entreprise
Total qui finance un programme d’envergure sur la protection de la biodiversité marine et sur la
conservation de la flore méditerranéenne assurée par le Conservatoire Botanique National
Méditerranéen de Porquerolles.
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Cette dynamique de partenariat et d'activités culturelles, de service public, de recherche et d'éducation,
induit de la part des différents acteurs et du public en général, une implication officielle favorisant une
attitude respectueuse de l'institution, de ses actions, et des moyens qu'elle a mis en place.
LE PARC NATIONAL, LABORATOIRE DE GESTION MAIS AUSSI TERRAIN
D’EXPÉRIENCES SCIENTIFIQUES
L’expérience acquise après plus de 40 ans d’existence nous a enseigné notamment tout l’intérêt de
réunir systématiquement trois outils indispensables pour une meilleure efficacité de gestion.
Chronologiquement, ils pourraient se décliner ainsi :
- Outils techniques : aménagements de protection, de sécurité et de confort,
-Outils pédagogiques : relation permanente avec les usagers et les administrations,
actions de sensibilisation et de découverte pour les enfants, les familles et autres usagers,
-Outils juridiques : mesures réglementaires de contrôle, de limitation ou d’interdiction
de certaines activités.
Par ailleurs, le partage spatial ou temporel des usages locaux permet de résoudre les conflits d’usages
et d’anticiper sur l’impact des activités et sur leur évolution possible (fréquentation, nouveaux usages).
Une dynamique de recherche et d’étude
Pour la mise en place de ces différents moyens de gestion, l’information scientifique est essentielle.
Le décret de création du parc national prévoit la création d’un Comité Scientifique nommé par le
Préfet du Département, en accord avec le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable.
Cette instance est consultative et son Président siège au Conseil d’Administration du parc.
Il est composé de 22 membres répartis en 3 groupes destinés à couvrir l’essentiel des problématiques
de recherche :
- Groupe Sciences humaines : archéologie terrestre et sous-marine, histoire,
sociologie, droit de l’Environnement.
- Groupe Terre : botanique, phytosociologie, mammalogie, ornithologie, entomologie,
génétique des populations végétales et animales.
- Groupe Mer : océanographie, écologie marine, biologie marine animale et végétale,
ichtyologie, halieutique, invertébrés marins.
Le président du Comité Scientifique ainsi que les responsables des groupes se réunissent
régulièrement dans le cadre d’un Comité Permanent, émanation du Comité Scientifique.
Une assistance scientifique
Pendant de nombreuses années, cette équipe scientifique a réalisé de nombreuses études de recherche
fondamentale en utilisant le territoire du parc, l’équipe des personnels et la logistique locale.
Ces recherches ont fourni de nombreuses données sur la connaissance des espèces, leurs habitats et les
impacts possibles de l’homme sur le milieu. Elles font l’objet de publications régulières.
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Actuellement le parc national sollicite les différentes équipes de recherche pour des études précises
liées directement à la gestion du territoire (plan de gestion). Grâce à un budget spécifique, il obtient en
général des réponses argumentées face à ses nombreuses questions de gestionnaire. Un éclairage
scientifique est en effet indispensable avant une prise de décision destinée à la mise en place
d’aménagements ou de mesures techniques, pédagogiques et juridiques.
Natura 2000
Depuis 2000, le parc national est opérateur N 2000 pour l’archipel des îles d’Hyères (îles du Levant,
de Port-Cros et de Porquerolles) ainsi que pour la rade d’Hyères, les vieux salins, les salins des
Pesquiers et le cap Lardier (commune de la Croix-Valmer). Un programme de 5 ans prévoit une large
concertation avec les acteurs locaux et les usagers pour définir ensemble, les mesures de gestion
destinées à rendre compatibles les activités humaines avec la protection des écosystèmes.
Un budget est donc affecté à des actions de recherche mais surtout de mise en place de mesures
concrètes et concertées.
C’est dans cette logique que se profilent des éléments de gestion marine dans bande des 500 m autour
de Porquerolles, correspondant au site classé au titre de l’environnement.
Le parc national est en effet gestionnaire de la partie terrestre de l’île depuis les années 70 et son
implication dans le domaine maritime permet une cohérence pour la gestion globale de cette unité biogéographique que représente Porquerolles comme chacune des autres îles.
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Réglementation marine de l'île de Port-Cros 2006
Pte de la Galère
Pte de Montrémian
Les Dalles
Rocher du Rascas
Mont de la Galère
Ile de
Bagaud
Plage de la Palud
Sentier sous-marin
%
Baie de
Port-Man
Pte de Port Man
Village de
Port-Cros
Rade de Port-Cros
île de Port-Cros
Pte du Tuf
Plage du Sud
Pte de Malalongue
Mont Vinaigre
%
Pte du Vaisseau
Accostage interdit
Pte du Cognet
Pte de la Croix
Mouillage interdit
Limite du Parc national
( zone des 600m ) 12 noeuds
Pêche sous-marine et circulation
de véhicules nautiques à moteur interdites
Ilôt de
la Gabinière
Circulation et mouillage interdits
( zone des 300 m ) 5 noeuds
Pêches à l'hameçon et de loisir interdites
Pêche de loisir interdite
à l'exception de la pêche à la traîne
Site réservé à la plongée
N
0
Réserve intégrale débarquement interdit
500
mètres
Plongée interdite
du 1/04 au 30/09
Zone des 600 m
réservée aux bateaux propres
Edition du 25.07.2006 Mapinfo P.Pellizzari