La vaccination et votre chien - Association canadienne des

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La vaccination et votre chien - Association canadienne des
La vaccination et votre chien
Qu’est-ce qu’un vaccin?
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Un vaccin contient un virus, une bactérie ou d’autres organismes provoquant la maladie
qui ont été tués ou modifiés afin de ne plus causer la maladie. Les vaccins récents peuvent
contenir des éléments issus du génie génétique dérivés de ces agents causaux. Lorsqu’ils
sont administrés à un animal, les vaccins stimulent le système immunitaire du corps à
former des cellules qui combattent la maladie (immunité à médiation cellulaire) et font
circuler des protéines (connues sous le nom d’anticorps) pour protéger contre la maladie.
La plupart des animaux dont la vaccination est complète résisteront à la maladie contre
laquelle ils sont vaccinés. La protection peut être réduite lorsque les vaccins sont
administrés à de jeunes chiots, car il pourrait y avoir une interférence avec les anticorps
absorbés du lait de leur mère.
La réponse de protection aux vaccins peut aussi être réduite chez un chien en mauvaise
santé, en raison de rappels non administrés et chez les animaux qui prennent des
médicaments qui peuvent inhiber le système immunitaire. L’efficacité des vaccins est
aussi déterminée par la formulation particulière du fabricant et la nature de la maladie
contre laquelle le vaccin a été conçu.
Contre quelles maladies les vaccins peuvent-ils protéger mon chien?
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Les vétérinaires conviennent que tous les chiens devraient être vaccinés contre les
maladies répandues, graves et/ou très contagieuses (les vaccins « de base »). D’autres
vaccins peuvent être aussi recommandés selon le risque présenté par une maladie pour
un chien individuel (vaccins facultatifs). Bien que certains propriétaires d’animaux croient
que les vaccins procurent une protection à 100 % chez tous les chiens, cela n’est pas
toujours vrai. Certains vaccins protégeront la plupart des chiens, tandis que d’autres
pourront seulement réduire la gravité des signes cliniques.
Vaccins de base pour les chiens
Distemper canin :
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Ce virus cause des problèmes respiratoires et digestifs ainsi que des troubles du système
nerveux chez les chiens affectés et peut être mortel pour environ la moitié des chiens non
vaccinés. Le système nerveux des chiens qui se rétablissent pourra aussi présenter des
séquelles permanentes. La forme chronique de la maladie peut causer la maladie des
pattes dures, un épaississement chronique des coussinets des pattes et l’encéphalite, une
inflammation du cerveau. Certains chiens qui contractent le virus ne manifestent aucun
symptôme ou ne présentent que des signes très légers, mais ils peuvent facilement
infecter d’autres chiens vulnérables. Les chiens non vaccinés courent un risque multiplié
par 350 de contracter cette maladie très contagieuse, transmise par les sécrétions nasales
et oculaires des chiens infectés.
Hépatite infectieuse canine :
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Cette maladie est causée par un agent viral (CAV-1) et se propage par l’urine infectée. Le
virus peut causer une insuffisance hépatique, des dommages aux yeux et des troubles
respiratoires et peut être mortelle. Les signes cliniques courants sont les vomissements,
les douleurs abdominales, la diarrhée et, parfois, la toux. C’est le CAV-2, un virus
étroitement rapproché, qui est utilisé dans la fabrication du vaccin parce que cette
variante du virus causera moins d’effets secondaires et offrira une protection croisée.
Parvovirus canin :
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Cette maladie est le plus fréquemment causée par les types CPV-2, CPV-2a, CPV-2b et
CPV-2c du parvovirus. L’infection est à la fois sérieuse et généralisée chez les chiens. Les
symptômes, qui peuvent inclure des vomissements graves et une diarrhée qui contient
fréquemment du sang, sont produits par les dommages causés par le virus à la paroi du
tube digestif. La maladie se propage par les fèces.
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La mort peut survenir dans les 48 à 72 heures suivant l’infection et la mort soudaine peut
aussi se produire. De plus, l’infection par le parvovirus peut causer une suppression de la
moelle osseuse et la myocardite (inflammation du muscle cardiaque). Ce virus est
d’ailleurs très résistant dans l’environnement et est facilement transporté par les
chaussures et d’autres objets, occasionnant la transmission du virus. Pour cette raison,
même les chiens d’intérieur qui habitent dans des appartements et ne sortent jamais à
l’extérieur doivent aussi être protégés. La vaccination est la stratégie de protection la plus
efficace pour tous les chiens, jeunes et âgés.
Rage :
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Tous les mammifères, y compris les humains, courent le risque de contracter la rage et
cette maladie est presque toujours mortelle. La rage est parfois appelée « la maladie
trompeuse » parce que les symptômes sont tellement différents d’un animal à l’autre. Les
chiens enragés peuvent manifester des symptômes de la rage « paralytique », dont
l’abattement, la faiblesse et la paralysie, ou la forme « furieuse » traditionnelle qui se
caractérise par une agressivité anormale.
Dans certaines régions du Canada où le risque est élevé, la vaccination des chiens et des
chats est obligatoire. Même les chiens qui ne sortent pas dehors devraient être vaccinés
: des chauves-souris infectées peuvent voler dans la maison et des animaux sauvages
enragés, comme des moufettes et des ratons-laveurs, peuvent pénétrer dans une cour
clôturée ou par une trappe d’accès pour animaux qui n’est pas activée par un collier ou
par une porte à moustiquaire. La recherche montre que les animaux atteints de la rage
peuvent excréter le virus (et donc infecter les humains ou d’autres animaux) avant de
manifester des symptômes et c’est pourquoi il faut faire preuve de prudence autour des
animaux errants et sauvages afin de prévenir le contact. Communiquez avec les autorités
appropriées pour les informer qu’un animal pouvant avoir la rage rôde autour de votre
résidence ou dans la cour.
Vaccins facultatifs pour chiens
Des vaccins sont disponibles pour protéger les chiens individuels qui sont jugés à risque. Vous
pouvez discuter de ces vaccins avec votre vétérinaire.
Bordetellose :
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Un vaccin contre Bordetella (une cause bactérienne du syndrome de la toux de chenil) est
disponible. Ces bactéries causent des symptômes respiratoires, comme la toux, des
sécrétions nasales et la fièvre. Des infections graves peuvent provoquer une pneumonie.
Les chiens qui entrent en contact avec d’autres chiens dans des parcs à chiens, des
refuges, des chenils et des installations de toilettage, des concours canins, des classes de
dressage et d’autres environnements à risque élevé profiteront de la vaccination contre
cette maladie. Bien que Bordetella soit une cause majeure de la toux de chenil, il est
important de souligner que plusieurs autres organismes infectieux peuvent causer des
symptômes semblables. La vaccination contre Bordetella pourrait ne pas prévenir
l’infection, mais elle devrait réduire la gravité et la durée des signes cliniques.
Virus parainfluenza canin :
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Les chiens infectés par le virus parainfluenza, l’une des causes de la toux de chenil,
manifestent des symptômes d’une toux quinteuse, des sécrétions nasales et une fièvre
occasionnelle. Bien que le virus parainfluenza en soi ne produise que des symptômes
légers, il se présente fréquemment comme une coinfection avec d’autres agents de la
toux de chenil.
Leptospirose :
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Plusieurs variantes, ou biotypes, des bactéries Leptospira causent la leptospirose chez les
chiens en Amérique du Nord et certains biotypes causent une maladie plus grave que
d’autres. Il n’existe pas de vaccin disponible sur le marché au Canada contre certains
biotypes de cette bactérie, mais la vaccination protège contre les biotypes qui sont les
plus fréquemment diagnostiqués.
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Les symptômes de la leptospirose peuvent inclure la léthargie, la fièvre, l’insuffisance
rénale et/ou hépatique, des muscles et des articulations douloureuses, des vomissements
et des problèmes de saignement. Une infection active peut présenter un risque réel pour
le propriétaire, car les organismes de Leptospira peuvent infecter les humains. Des études
ont montré que même les chiens sans signes cliniques peuvent éliminer les bactéries dans
leur urine et donc propager la bactérie à d’autres personnes et chiens. Cette maladie n’est
pas présente dans toutes les régions géographiques et le vaccin est donc seulement
administré aux chiens à risque d’exposition. Plusieurs régions endémiques au Canada (où
des infections locales se produisent) existent au Canada et aux États-Unis. Il s’est d’ailleurs
produit une hausse spectaculaire des cas de leptospirose dans l’est du Canada au cours
des deux dernières décennies. Dans les régions endémiques, les chiens qui sortent à
l’extérieur et ceux qui sont en visite peuvent être à risque et il faudrait considérer la
vaccination.
Borréliose (maladie de Lyme) :
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La maladie de Lyme est causée par la bactérie Borrelia burgdorferi et se propage par la
morsure d’une tique infectée. Toutes les tiques ne sont pas nécessairement porteuses de
l’organisme, mais celles se nourrissant de cervidés et de souris sont des vecteurs
communs, particulièrement dans le nord-est des États-Unis et les provinces limitrophes
du Canada.
Les infections par Borrelia affectent les reins, les articulations et le cœur des chiens. Bien
que beaucoup de chiens (de 90 à 95 %) ne développent pas de maladie clinique après
l’infection, des problèmes comme la léthargie, la fièvre, la boiterie, la perte d’appétit et
l’enflure des glandes, peuvent se produire chez certains chiens. Le contrôle des tiques
demeure la principale méthode de prévention des infections.
Coronavirus :
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Les infections à coronavirus causent une maladie légère et limitée chez la plupart des
jeunes chiens, mais une coinfection avec le parvovirus est considérée comme responsable
de la maladie plus grave touchant le système digestif. Les vomissements et la diarrhée
sont les signes cliniques les plus communs et ils se résorbent habituellement après
quelques jours. La vaccination peut être considérée pour les chiens dans des
environnements à risque élevé, comme des concours canins, des refuges et des chenils,
où des éclosions peuvent se produire.
Foire aux questions
Comment les vaccins sont-ils administrés?
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La plupart des vaccins sont injectés par voie sous-cutanée ou dans un muscle. Certains
vaccins peuvent être administrés sous forme de gouttes nasales ou par la bouche
(oralement).
De quels vaccins mon animal de compagnie a-t-il besoin?
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Même si certains vaccins de base sont généralement recommandés pour tous les chiens
en santé, votre vétérinaire peut vous aider à choisir ceux dont votre chien a besoin en
fonction de ses risques uniques. Il faut notamment tenir compte du nombre de chiens
dans la maison, des contacts avec d’autres chiens et les animaux sauvages, de l’âge et de
l’état de santé du chien ainsi que des voyages qu’il fera et de l’hébergement en chenil. Il
est important de réévaluer les options de vaccination avec votre vétérinaire s’il se produit
un changement au niveau des circonstances du style de vie de votre animal.
À quelle fréquence mon animal de compagnie doit-il être vacciné?
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Votre vétérinaire peut vous aider à établir un protocole de vaccination qui convient à
votre animal familier. En général, tous les animaux de compagnie reçoivent une série de
vaccins pendant les six premiers mois de leur vie, et le premier rappel un an plus tard. La
durée de l’immunité procurée fait actuellement l’objet de recherches en cours dans la
collectivité vétérinaire et les protocoles en vigueur pourraient changer à l’avenir. Les
protocoles actuels prévoient l’administration de vaccins tous les trois ans contre le
distemper, le parvovirus et l’hépatite infectieuse canine et beaucoup de ces vaccins
comportent maintenant une étiquette indiquant une efficacité pendant trois années. Le
vaccin contre la rage peut aussi être administré tous les trois ans là où la loi le permet.
Peu importe le protocole de vaccination suivi, l’Association canadienne des médecins
vétérinaires (ACMV) recommande un examen physique annuel comme point de départ
pour les soins préventifs de votre chien et un examen deux fois par année pour les chiens
âgés. Des examens plus fréquents pourraient être requis pour les animaux de compagnie
qui ont des besoins spéciaux ou sont atteints d’affections particulières. Les animaux
vieillissent beaucoup plus vite que les humains et un examen annuel permet à votre
vétérinaire de détecter et de gérer les maladies, comme les maladies dentaires, le
diabète, les problèmes cardiaques et l’insuffisance rénale, qui peuvent se développer
avec l’âge. Certaines races peuvent être prédisposées à des problèmes de santé, même
en bas âge. De plus, une visite annuelle vous donne l’occasion de discuter d’autres sujets
dont le comportement, la nutrition, le contrôle des parasites et les soins de votre animal
familier.
Les vaccins sont-ils sécuritaires?
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Bien que les vaccins doivent faire l’objet d’essais d’innocuité avant d’être homologués au
Canada et qu’ils soient considérés comme très sécuritaires, ils peuvent toujours
provoquer des réactions chez un très faible nombre d’animaux. Le plus communément,
les chiens pourront être fatigués ou fiévreux pendant jusqu’à 24 heures après la
vaccination et ils pourront ne pas manger. Chez certains chiens, une petite bosse indolore
pourra se former au site d’injection du vaccin et elle disparaîtra habituellement quatre
semaines plus tard. Très rarement, un chien développera une enflure faciale ou une
réaction allergique généralisée (anaphylaxie) qui sera accompagnée de vomissements, de
diarrhée, de difficultés respiratoires et de collapsus. Les réactions anaphylactiques sont
rarement mortelles si elles sont traitées rapidement.
Certaines données indiquent que les vaccins peuvent jouer un rôle dans certains troubles
d’origine immunitaire chez les chiens et les chats. Par exemple, certains chiots individuels
de quelques lignées de chiens de race Weimaraner développeront des réactions
conjointes lorsque des vaccins multiples sont administrés ensemble. Les vaccins
représentent probablement seulement l’une des nombreuses causes de ces affections
rares dans la population générale de chiens. Les vétérinaires s’entendent toutefois sur le
fait que les bienfaits de la vaccination l’emportent incontestablement sur les risques
rares.
Y a-t-il des solutions de rechange à la vaccination?
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Non. Malgré les risques très occasionnels associés à la vaccination, il est universellement
reconnu que la vaccination joue un rôle important dans la protection des animaux de
compagnie contre ces maladies graves. Cependant, nous savons que dans de rares cas,
les propriétaires pourraient être peu enclins à faire vacciner leur animal de compagnie.
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Pour certaines maladies, des prélèvements sanguins peuvent être utilisés pour mesurer
les niveaux d’anticorps (titres). Même si ces tests ne fournissent pas une preuve solide de
l’immunité, certains cliniciens utilisent les résultats de titres élevés afin de décider, en
examinant le faible risque d’exposition à une maladie, si les vaccins peuvent être
administrés à des intervalles de rappel plus longs qu’à l’habitude. Les titres du distemper,
de l’adénovirus et du parvovirus (DAP) sont maintenant considérés comme fiables et des
tests au point de service peuvent permettre de déterminer si un vaccin fournit une
protection adéquate au chien. Ce type de test peut donc aider votre vétérinaire à
déterminer un intervalle de rappel approprié pour les vaccins. Le coût des titres est
légèrement supérieur à celui des vaccins de rappel et les tests représentent donc une
option de remplacement aux intervalles habituels de vaccination pour ces maladies. Les
titres ne sont pas recommandés pour la rage ou les autres maladies afin d’évaluer la
protection offerte par le vaccin, car ils sont beaucoup moins fiables dans ces cas.
Quel est l’avenir de la vaccination des animaux de compagnie?
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Les vaccins continueront de jouer un rôle très important pour la protection des animaux
de compagnie contre ces maladies importantes. Les nouvelles technologies ont offert des
formes plus sécuritaires et plus efficaces de protection. De plus, les compagnies de
vaccins continueront de mettre au point de nouveaux vaccins contre les maladies
infectieuses existantes et émergentes chez les animaux de compagnie. Par ailleurs, la
recherche actuelle sur la durée de l’immunité et les effets secondaires aidera à mettre au
point la meilleure protection possible pour les chiens au Canada.
Les chiens non vaccinés présentent aussi un risque pour la population canine en servant
de source d’infection pour les autres chiens, y compris les jeunes chiots. Il ne faut pas
oublier que la vaccination ne protège pas seulement votre chien, mais aussi les chiots
vulnérables et les autres animaux de compagnie avec lesquels il pourrait entrer en contact
et, dans certains cas, vous et votre famille.
(3.31.2016)
Réviseurs : Dre Kathleen Cavanagh, B.Sc., D.M.V. MET, rédactrice en ligne, ACMV; Dr Nigel Gumley, D.M.V., M.Sc.,
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