SYNTHESE DES GROUPES DE TRAVAIL LE SERVICE
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SYNTHESE DES GROUPES DE TRAVAIL LE SERVICE
SYNTHESE DES GROUPES DE TRAVAIL LE SERVICE PUBLIC REGIONAL DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET D’APPRENTISSAGE Rappel de l’objectif Dans le cadre de ses compétences en matière de formation, la Région entend structurer un véritable service public régional de formation. La méthode proposée s’appuie sur une réflexion sur le champ à couvrir, les missions assignées, les principes retenus et enfin sur les alternatives existantes en matière de modes de gestion de ce service public. L’objet de ce groupe est d’étudier et si possible de préciser les éléments de base (techniques et juridiques) de ce service public, poursuivant la démarche engagée lors de l’adoption des orientations de la formation professionnelle en 2005, et la mise en œuvre du service public régional de formation permanente et d’apprentissage en 2006. Rappel des dates de réunion - mercredi 28 mai, 14h 17h mercredi 18 juin, 14h 17h mercredi 09 juillet, 14h 17h Participants Roland Kastler : DAET – rectorat d’Aix Marseille Chistian Agnel : DAFCO Aix Marseille Laurence Figarella : DAFCO rectorat Aix Marseille Christian Petit : DAFPIC – rectorat de Nice Michel Faure : GRAF Philippe Genin : UROF Gérard Abbassi : FFP Bruno Carlier : AFPA 1 - Jean Armand : Association des directeurs de CFA Lucien Abraïni : FSU Jean Philippe Kunegel : FSU Mario Barsamian : CFDT Antoine Dongradi : Direction Générale Adjointe Raymond Capello : Direction de la formation et de l’apprentissage Marion Robert : Direction de la formation et de l’apprentissage Boris Courant : Direction de la formation et de l’apprentissage Valérie Berthelot : Direction de la Formation et de l’apprentissage Anne Louise Chardon : Direction du Secrétariat Général Pierre Bourgarel : Mission Territoriale Dominique Vial : ORM Francois Piettre : consultant Crysson-Gillot Karine : consultante Eléments de synthèse Ces trois rencontres ont permis, avec l’ensemble des acteurs, de débattre du périmètre du service public régional, de dresser un bilan de la mise en œuvre des espaces territoriaux et de leur fonctionnement, et enfin, de proposer des pistes de réflexion quant au mode de gestion de ce service public. Ce groupe de travail a été enrichi par le colloque sur la formation continue en tant que service social d’intérêt général (SSIG) qui s’est tenu le 02 juillet. 1. Le bilan du service public régional (orientations 2006) En partant d’une analyse de l’existant, le groupe a pu explorer plusieurs thèmes qui ont permis de poser les bases des champs couverts, ou non couverts par le service public actuel. La marchandisation de la formation professionnelle continue (FPC) - - nécessité d’interroger la notion de service public (SP) qui sous-tend une défense de valeurs, un projet politique, des relations stables et durables avec les opérateurs, une offre de services globale accessibles a tous, et sur tout le territoire régional. Cependant il n’est pas anodin de créer un SP, cette notion est définie dans le droit public. Marchandisation = souvent marché public qui se fonde souvent sur le moins disant, d’où baisse de la qualité et donc effets négatifs sur les publics visés. Le marché empêche une politique d’investissement de la collectivité : cf. existence du plateau technique de l’AFPA, ou encore des CFA. Sans doute cela n’aurait pas été créé dans une logique de marché public (mais il existe des contre exemples : AFT IFTIM, plateau technique obtenu sans subvention) Le marché est par nature inflationniste. Public visé - Entrée dans la problématique par le public visé ? seulement les jeunes et demandeurs d’emploi sans qualification ? 2 - - Il y a des « trous » dans ce SP : comment mieux prendre en compte la problématique des demandeurs d’emploi de longue durée, qui sont aujourd’hui mal pris en compte dans ce service public (sous tend une coordination avec le service public de l’emploi) plus globalement, éviter les « trous » c’est être en capacité de mettre autour du même objectif tous les financeurs possibles (France Emploi, Conseils Généraux), et définir les complémentarités d’intervention. Disparition d’un certain nombre de dispositifs (AFR, SIFE) qui enlève la capacité du service public à répondre à tous les besoins Un usager ? un client ? un individu ? Plutôt que d’envisager sous l’angle « public », on peut aussi envisager la problématique sous l’angle « parcours d’insertion », avec une offre de services globale (boîte à outils) qui permettrait de sécuriser un parcours de formation et d’accès à l’emploi : la succession des dispositifs entraîne des pertes en ligne (à chaque passage d’un dispositif à un autre). L’enjeu est de fluidifier ces passages. Les parcours devraient pouvoir être plus fluides, plus compréhensibles et plus sûrs. Lien FC / FI / apprentissage - - La FI n’est pas le monopole de l’éducation nationale, la compétence est déjà partagée (lycées), par ailleurs, les jeunes en apprentissage viennent majoritairement directement du collège et lycée. Il faut développer l’équilibre entre les différentes voies sans concurrence. La FPC vue seulement comme une voie de seconde chance (service après vente de l’apprentissage et de la FI ?) ou plus que cela ? Faut il renforcer cela en traitant l’apprentissage et la FC de manière séparée ou continuer l’effort de mise en cohérence des voies de formation ? Les objectifs du service public - Il peut y avoir une pluralité d’objectifs à l’intérieur d’un service public, de même que le SP peut être géré par une personne privée Mais les objectifs peuvent être extrêmement différents, et source de contradictions à l’intérieur du SP : l’anpe n’a pas les mêmes objectifs par rapport aux demandeurs d’emploi que la Région. Nécessité d’avoir une approche globale qui encadre l’ensemble des dispositifs et des voies de formation, en fonction des objectifs des individus compte tenu de la pluralité des acteurs, on peut imaginer une offre de services avec une diversité des certifications L’entrée par public (et donc statut des personnes) peut cloisonner le débat intellectuellement. D’autres entrées sont possibles : compétences obligatoires, services rendus, territoires.. ? Organisation du service public - Faiblesse de la FPC (et du coup parfois perçue uniquement comme voie de seconde chance) car depuis qu’elle existe, elle est organisée comme la formation initiale. D’autres modalités d’organisations pourraient mieux correspondre aux personnes en difficulté d’insertion sociale et professionnelle. 3 - la richesse vient du nombre d’opérateurs (donc plusieurs parcours possibles pour accéder à la qualification) mais c’est aussi la principale difficulté pour la coordination et la structuration de cet ensemble. L’objectif du PRDF pourrait être d’organiser la complémentarité entre financeurs (conférence des financeurs ?) afin qu’il existe un appareil de formation et pas plusieurs qui coexistent côte à côte. Question du contrôle de ce service public Les COTEFE sont ils les espaces les mieux adaptés à la mise en œuvre de la mission de SP ? Conclusion L’analyse de l’existant a permis de pointer les faiblesses du service public actuel, tout en identifiant les causes. Malgré l’existence des espaces territoriaux, qui ne sont pas remis en cause, c’est bien sur la structuration et la lisibilité de ce système complexe que les opérateurs réagissent. L’usager quant à lui n’a que peu de repères dans ce système. Les idées forces sont donc : - Une coordination des voies de formation et du système global plus efficiente ; - Une clarification des publics visés, tout en intégrant les publics qui sont aujourd’hui peu pris en compte. -Rétablir un équilibre dans les financements qui permette de mettre un frein à la marchandisation de la FPC, notamment quand elle s’adresse aux publics les plus en difficulté. 2. Périmètre du service public L’objectif est de voir quel est le champ à couvrir pour le service public de formation et d’apprentissage, tant au niveau des publics, que des voies de formation, que des principes qui doivent le régir. a) Principe transversal: la proximité de l’offre de formation Æ La proximité du service : le maintien de l’équilibre d’une offre sur l’ensemble du territoire est importante / mais n’empêche pas la création d’une offre régionale pour les formations nécessitant de lourds investissements en plateaux techniques par exemple (dans ce cas, la collectivité doit pouvoir assurer l’accès au service : hébergement, restauration, transport.) La définition d’une offre de formation de proximité et d’une offre de formation régionale apparaît pertinente. b) Continuité - Elle n’est pas respectée car le marché est annuel (incertitudes) malgré le marché renouvelable sur 3 ans mis en place par la Région sur une partie de l’offre. Insécurisation financière par rapport au mode de paiement : l’heure groupe ou l’heure stagiaire sont des modalités qui ne sont plus adaptées. 4 - Le type de commande, peu clair, est facteur d’incertitudes sur la continuité du Service Public. Le marché public interdit le soutient de l’investissement (problème de vétusté, de développement de l’offre et du maintien de la qualité de l’offre) et la mutualisation des moyens et des compétences des organismes de formation. c) Mutabilité - Réflexion sur la commande de formation : elle doit nécessairement évoluer, pour répondre à la nature des besoins, mais comment concilier ce principe avec celui de continuité ? Comment évolue la commande ? Comment est elle passée ? Quels sont les indicateurs d’analyse de cette commande ? Quelle capacité des opérateurs à faire évoluer leur offre ? (renvoie à la professionnalisation, formation des formateurs et des personnels gérants des organismes de formation) d) Egalité Principe double : c’est l’égalité d’accès et l’égalité de traitement des usagers. Égalité d’accès - Question centrale de la proximité et du territoire régional Orientation : quelle articulation et quelle complémentarité avec les CIO, SOP AFPA et les SEDOP ? Question de la prescription, qui produit des parcours de formation dont l’accès est soumis à une catégorisation par type de publics : un chômeur de longue durée non indemnisé a peu de chances d’accéder à ce service public… Le contrat d’accès à la qualification ; outil bien pensé et/ou bien utilisé, quelle évolution ? Doit-il s’adresser à tous les publics ? qu’aux jeunes ? Égalité de traitement des usagers qui sont dans une situation identique - Question de la rémunération des usagers (trop de catégories ?) Créer un droit identique pour chacun : chèque individuel de formation (mais peut être générateur finalement d’inégalité) ou autre modalité à créer ? e) Gratuité - Assurer la gratuité de la formation Assurer l’équipement nécessaire à la formation comme c’est le cas pour les apprentis et les manuels scolaires comme pour les lycéens Conclusion En partant des principes classiques du service public, on trouve tous les enjeux inhérents au service public de formation permanente et d’apprentissage. Dans une approche juridique, 5 c’est bien de ces principes qu’il faut partir pour construire une définition et un périmètre au service public de formation continue. 3. Le mode de gestion du service public régional / pistes de réflexion A partir des objectifs et du périmètre du service public, il s’agit d’étudier les modes de gestion qui peuvent régir ce service public, étant entendu que l’application du code des marchés publics, telle qu’elle est faite actuellement, ne répond pas aux objectifs du service public, notamment pour les personnes les plus fragilisées. Un retour à la subvention n’est pas non plus demandé par les opérateurs. C’est un nouveau mode de gestion qu’il convient donc d’inventer, pour une partie de ce que constitue la formation continue. (Il est entendu que selon les objectifs des dispositifs, une partie peut continuer à être gérée en marché public). Extrait de la résolution de Pascale Gérard, colloque du 02 juillet 2008 : « Les Régions se positionnent pour une définition claire de ce qui relève du SSIG dans la formation continue, dans le cadre du droit à l’éducation incluant une première qualification professionnelle : Nous sommes là sur le champ de la formation initiale différée. - les formations de « base » les formations qualifiantes de niveau V, voire IV, lorsque celui-ci est le niveau exigé pour entrer dans le marché de l’emploi. En effet, pour ces deux types de formation (et de publics), c’est bien une réponse organisant des partenariats et des innovations pédagogiques qui doit être développée par la collectivité et le cadre des marchés publics ne le permet pas. » Il s’agit donc de définir très précisément ce qui relève de la notion de SSIG : seulement la formation ou encore l’orientation, la prescription, l’accompagnement social pour ces personnes les plus fragiles ? Par ailleurs, pour ces personnes, il apparaît clairement que le statut de stagiaire de la formation professionnelle au sens du Code du Travail n’est pas adapté. De plus, pour une meilleure cohérence régionale et lisibilité de la politique de formation, il faudrait expérimenter la création d’une bourse ou indemnité pour les personnes relevant du SSIG, qui leur conférerait le statut « d’apprenant région », clairement différent du statut émanant du Code du Travail (et en cohérence avec l’idée de formation initiale différée). Conclusion 6 Les avancées sur le mode de gestion et notamment sur la notion de SSIG dépendront des arbitrages politiques, mais surtout de la capacité de ce groupe à bien « ficeler » le périmètre de la notion. En effet, le risque juridique est important, il faudra donc démontrer clairement que « la formation initiale différée » constitue bien un SSIG. Par ailleurs, cela ne résout qu’en partie le mode de gestion. Un SSIG peut être géré par délégation de service public, par marché, par concession,... Tout dépend de la volonté de l’autorité publique (et qui rejoint les objectifs assignés au SSIG). Plusieurs consensus se dégagent de ce groupe : - les 4 espaces territoriaux tels que conçus en 2005 sont cohérents ; il ne s’agit pas de tout reconstruire à partir de rien ; - l’apprentissage et la formation continue ne devraient pas être abordés de la même manière ; il est probablement nécessaire de disjoindre l’apprentissage qui fonctionne plus comme une voie de formation initiale et qui ne pose aucun problème de définition juridique ; - l’ETAIOP est encore un espace « virtuel » qu’il convient de structurer, notamment dans la perspective d’un SSIG de la formation initiale différée. Mais comment structurer un ensemble d’opérateurs sur lesquels la Région n’a pas la main ? Ce point rejoint les réflexions menées par le groupe Accompagnement des parcours ; - les incertitudes sur l’avenir et les missions de France Emploi et la création potentielle d’un fonds régional sont des éléments bloquants dans la réflexion ; - la définition de l’ensemble des prestations, de l’outillage, des actions d’accompagnement de la formation doit être ciselée avec précision. Ce travail technique très fin n’était pas l’objet du groupe qui souligne toutefois sa nécessité ; - la question de la rémunération des stagiaires doit être abordée sans tabou. En effet, dans la perspective d’un service social d’intérêt général, mais également dans le cadre d’un service public, la définition du statut de l’apprenant n’est pas qu’un enjeu de gestion. Cela renvoie également à un positionnement de l’individu dans l’espace social et le fait d’être boursier du Conseil régional lorsque l’on est en formation initiale différée n’a certainement pas le même impact qu’être considéré, au sein d’un ETAPS, comme un stagiaire de formation professionnelle alors qu’on ne fait pas de formation professionnelle… 7