LA FÉDÉRATION DE RUSSIE L`Assemblée des
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LA FÉDÉRATION DE RUSSIE L`Assemblée des
LA FÉDÉRATION DE RUSSIE L’Assemblée des délégués de PEN International, réunie dans le cadre du 79e congrès international de Reykjavik, en Islande, du 9 au 12 septembre 2013 Au cours de 2013, les autorités de la Fédération de Russie ont poursuivi leurs efforts visant à étouffer la liberté d’expression sur leur territoire, en adoptant deux nouveaux textes de loi draconiens. En juin 2013, la loi anti-« propagande pour la cause homosexuelle » a été adoptée, interdisant la « propagande de relations sexuelles non traditionnelles ». Toute activité qui pourrait être interprétée comme ayant pour objet de promouvoir un mode de vie non hétérosexuel, y inclus l’organisation de manifestations LGBT, ou encore la « promotion du refus des valeurs familiales traditionnelles chez les jeunes », est aujourd’hui interdite. Ce nouveau texte prévoit une série de sanctions administratives de type amende, suspension du droit à exercer leur activité sur le territoire de la fédération pour les personnes morales et déportation des ressortissants étrangers. Juin 2013 a également vu le président Vladimir Putin signer un texte dit « loi antiblasphématoire », qui pénalise les « insultes religieuses » et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à trois ans d’emprisonnement et des amendes d’un montant maximum de 500 000 roubles. Le projet de loi avait été présenté au parlement en septembre 2012, sur un mode que PEN International estime avoir été une démonstration de force autoritariste destinée à empêcher un deuxième exploit du type de celui du groupe punk féministe, Pussy Riot, qui avait chanté une « prière punk » dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou en février 2012. Ces deux nouveaux textes de loi traduisent sans détours la volonté toujours vivace de la Fédération de Russie à vouloir étouffer la liberté d’expression, et ils ont été adoptés dans le même esprit de vindicte répressive que la loi adoptée en juillet 2012 portant mesures de repénalisation de la diffamation. Les dossiers emblématiques dans la Fédération de Russie sont toujours celui de Maria Alekhina et de Nadezhda Tolokonnikova, deux des trois chanteuses du groupe Pussy Riot qui ont été condamnées à deux ans de prison en octobre 2012 et envoyées dans un camp de travail. Elles ont été reconnues coupables en août 2012 de « hooliganisme fondé sur la haine religieuse » après leur prestation dans la plus grande cathédrale orthodoxe de Moscou, où elles ont mimé les paroles d’une chanson qui critique la relation entre le président Vladimir Putin et l’église orthodoxe de la Fédération de Russie. Les deux jeunes femmes ont indiqué qu’elles avaient été soumises à des mauvais traitements en détention préventive. Ils ont été isolée, empêchées de dormir et n’ont pas eue accès à la représentation légale. Maria Alekhina indiquant qu’elle avait été menacée par d’autres prisonniers. Elles n’ont pas été autorisées à faire appel de cette condamnation. PEN International soupçonne qu’elles ont été condamnées pour des motifs politiques, et notamment pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression. PEN International: · · · exige que les deux chanteuses du groupe punk Pussy Riot, Maria Alekhina et Nadezhda Tolokonnikova, soient immédiatement libérées, et que leur condamnation soit annulée; appelle à ce que le train de lois anti-liberté d’expression – re-pénalisation de la diffamation, interdiction de faire la « propagande de relations sexuelles non traditionnelles » et la loi de pénalisation des « insultes religieuses » – soient abrogées; appelle les autorités de la Fédération de Russie à respecter pleinement les obligations qui sont les leurs au titre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en matière de respect et protection de la liberté d’opinion et d’expression.