On ne chante plus «j`ai du bon tabac» dans les centres de

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On ne chante plus «j`ai du bon tabac» dans les centres de
On ne chante plus «j’ai du bon tabac»
dans les centres de vacances
par l’équipe de l’AROEVEN de GRENOBLE
L
es études scientifiques sur ce sujet et la loi EVIN sont passées par là. Le tabac est une drogue,
licite certes, mais une drogue. Les experts ne savent pas encore complètement expliquer les
phénomènes d’accoutumance, même si ces phénomènes sont réels.
Les fabricants, eux, connaissent les ingrédients à ajouter pour augmenter la dépendance.
Les jeunes sont la première cible parce que les plus vulnérables et qu’ils ont une probabilité d’années de
consommation appréciable pour les fabricants. Consommation qui ne s’arrêtera, pour beaucoup d’entre
eux, qu’avec un cancer du poumon.
Notre propos n’est pas de vous présenter les courbes variant dans le même sens, entre la précocité de la
prise de tabac et la précocité de la mortalité, il est d’accompagner la réflexion par des actions concrètes
auprès des jeunes qui nous sont confiés.
Dans les lycées, quelques proviseurs, appuyés par leur conseil d’administration, ont lancé une réflexion
sur le tabagisme et – précurseurs peut-être – ont voté l’interdiction de fumer dans l’enceinte de
l’établissement.
Cette interdiction a pour objectif de freiner la consommation et, pour les élèves entrant en classe de
seconde, de ne pas commencer à fumer.
Car, là est le point fondamental : plus une personne fume tôt, plus il lui sera difficile de ne pas devenir
dépendant.
Et en centres de vacances, que faisons-nous ?
Dans notre AROEVEN, ce problème est pris en compte, nous souhaitons que le centre de vacances ne soit
pas un lieu où le jeune commence à fumer. Pour mettre en place cette prévention, deux axes ont été
privilégiés.
Premièrement, les membres de l’équipe d’encadrement ne fument pas lorsqu’ils sont en activité avec les
jeunes. Cette règle paraît évidente, oui ; mais les animateurs sont eux-mêmes des étudiants, souvent
fumeurs, alors la transgression n’est jamais bien loin. C’est au directeur d’être ferme sur le principe.
Deuxièmement, un travail est entrepris par les équipes auprès des jeunes et, là, les formes varient ; nous
n’avons pas de modèle unique.
Une première façon de procéder : le directeur demande aux parents, avant le séjour, de remplir une fiche
sur laquelle ils indiquent si leur enfant est fumeur ou non.
Une deuxième façon : le directeur et les animateurs abordent le sujet collectivement, dès le début du
centre de vacances.
Dans la première procédure, les jeunes déclarés par leur famille comme étant «non-fumeurs», n’ont pas le
droit de fumer. Cependant, certains parents cochent la case «non fumeur» alors que manifestement leur
enfant est déjà bien accro. Le directeur entame alors un dialogue avec le jeune, dialogue qui souvent dure
tout le séjour. Cet échange n’est pas uniquement centré sur l’acte de fumer et de ses conséquences, il
s’élargit souvent aux relations que le jeune a avec ses parents. Comment peut-il aborder sereinement ce
sujet avec eux…?
Cette discussion avec un jeune qui a du mal à décrocher ou qui a envie de commencer à fumer a lieu
également dans la seconde procédure.
Nous serions très intéressés par des témoignages d’équipes de centres de vacances à ce sujet. Posez vite
votre cigarette, prenez votre stylo, au plaisir de vous lire.