Analyse du film - Ciné

Transcription

Analyse du film - Ciné
%
&
-
'
(
.
/
)
0
%
*
1
+
2
4
5
6
A la rentrée
7
Mardi 16 décembre 1997
,
3
!
"
#
$
Film américain en couleurs.1970.116 mn
Scénario :
Ring Lardner Jr, d'après le roman de Richard Hooker.
Photographie : Harold E. Stine.
Musique :
Johnny Mandel.
Paroles de Suicide is Painless : Mike Altman.
Production :
Ingo Preminger
Interprétation : Donald Sutherland
Elliott Gould
Tom Skerritt
Sally Kellerman
Robert Duvall
“Hawkeye” Pierce.
“Trapper John” McIntyre.
“Duke” Forrest.
Margaret “Hot Lips” Houlihan.
Frank Burns.
Ce film a reçu la Palme d’Or au festival de Cannes en 1970.
Ce soir au ciné-club : du
sang, des opérations en gros plan,
des chirurgiens talentueux et charmeurs, des infirmières débordées ...
non, ce n'est pas un inédit
d'"Urgences", d'ailleurs au moment
du tournage de ce film, George
"Peacemaker" Clooney jouait encore au docteur dans la cour de
l'école.
MASH, outre le mot anglais
pour purée, est l'acronyme de Mobile Army Surgical Hospital; le film
se déroule au sein d'une de ces unités pendant la guerre de Corée. On
y suit principalement "Trapper
John" et "Hawkeye", deux chirurgiens géniaux mais absolument rétifs à la discipline militaire, qui instaurent une ambiance de camp de
vacances dans le MASH. Parmi les
épisodes de leurs exploits, citons un
match (truqué) de football contre
une autre unité de l'armée, un
voyage à Tokyo, principalement
pour jouer au golf, accessoirement
pour soigner le fils d'une huile, et
enfin une investigation acharnée pour
savoir si oui ou non l'infirmière-chef
est une vraie blonde ...
Altman était quasiment inconnu
avant la sortie de MASH. Le scénario
avait d'ailleurs été refusé par une
quinzaine de réalisateurs avant qu’on
ne le lui propose. Le film fut un succès et reçut la palme d'or au festival
de Cannes de 1970. L'œuvre d'Alt-
Le Ciné-club vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année et espère vous retrouver aussi nombreux à la rentrée de janvier pour une nouvelle programmation :
En janvier, un cycle sur le Double :
- Dr Jekyll de V. Fleming
- Faux Semblants de Cronenberg
- Vertigo (Sueurs froides) de Hitchcock
- Lola de Jacques Demy
Ensuite un western, quelques coups
de coeur, une séance avec Homonormalités...
Regardez nos affiches.
Et en perspective, une “nuit du CinéClub” comme l’année dernière, orientée autour de trois couples d’acteurs mythiques.
Mardi 6 janvier : West Side story.
Comédie musicale américaine en couleurs de
Robert Wise 1961. 153 min.
Le scénario transpose Roméo et Juliette dans des quartiers difficiles du NewYork des années 1960 : c’est une grande histoire d’amour entre deux jeunes gens appartenant à des bandes rivales. Ce film culte
propose une série de numéros chorégraphiques et musicaux impressionnants : America, I feel pretty, Maria, Tonight... que vous
connaissez sûrement déjà. Les extérieurs
dans New-York sont particulièrement réussis.
Venez voir ou revoir cette comédie musicale
man est placée sous le signe de la
provocation, et ses rapports avec
les producteurs furent souvent
houleux. Il s'attaque avec MASH à
la fois aux soap-opéras médicaux
et aux films de guerre, et ce en
plein conflit au Vietnam. Sa position est ambiguë sur plusieurs
points. On a accusé Altman de misogynie. En effet, l'image de la
femme n'est pas particulièrement
avantageuse dans le film : le plus
souvent objet de désir et/ou de brimades, "Hot Lips" en étant
l'exemple le plus frappant. Altman
se défendit en disant qu'il peignait
la réalité et qu'il n'était "pas responsable du mal qu'il diagnostiquait".
Si les cheerleaders du match de
football sont ridicules, elles sont
pourtant un fidèle reflet du folklore
américain, qui est particulièrement
accentué par le contexte inhabituel.
Par ailleurs, certains critiques lui
ont reproché de faire une apologie
de l'ambiance vulgaire et grivoise
propre à l'armée. Il semble pourtant
éviter tant sa glorification qu'un
discours caricaturalement pacifiste.
Une analyse possible du film repose sur l'inversion de valeurs causée par l'état de guerre : dans cette
situation absurde les fous ont raison, et les autres deviendront fous
(tel est le sort du Cdt. Burns). La
désinvolture des personnages serait
alors le grain de folie indispensable
pour supporter l'horreur de la
guerre, en accomplissant son travail du mieux possible. La qualité
professionnelle semble être la valeur principale dans le film :
"Trapper John" déclare en effet à
"Hot Lips" : "vous êtes une emmerdeuse, mais une sacrée infirmière". La hiérarchie militaire s'efface ainsi au profit de l'excellence
médicale. Le MASH ne vit pas directement sous la menace de la
guerre mais voit défiler le spectacle
de ses atrocités. Pour le supporter les
personnages se raccrochent à leur camaraderie professionnelle, malgré le
charme des paroles de "Suicide is
painless" (titre en forme de jeu de
mots puisque "Painless" est le surnom
du dentiste suicidaire). Cette situation
limite imposée par l'omniprésence de
la guerre constitue peut-être une réponse aux accusations contre le film,
les relations entre les personnages, et
entre hommes et femmes notamment,
étant nécessairement à l' image de la
rudesse des conditions d'existence.
Ultime ironie du réalisateur, c'est le
haut-parleur du camp qui, après avoir
entre autre diffusé les ébats de Burns
et "Hot Lips", cite le titre du film, le
rangeant ainsi dans la catégorie
"militarily correct".
Guilhem Semerjian
Pour mémoire...
Maj. Houlihan: I wonder how such a
degenerated person ever reached a
position of authority in the Army Medical Corps!
Father Mulcahy: He was drafted.
----------------------Col. Blake: Hawkeye Pierce? I got a
twix from headquarters about
you...says
you stole a jeep.
Hawkeye Pierce: No sir, no, I didn't
steal it. No, it's right outside.
----------------------[Trapper is guest of honor at a party
celebrating his appointment as Chief
Surgeon.]
Trapper John: ...No! No booze! Sex!
I want sex! [notices Hot-Lips across
the
mess tent] That one! The sultry bitch
with the fire in her eyes! Bring her
to me! Take her clothes off and bring
her to me!
----------------------[Frank Burns has just been sent away
in a straitjacket after attacking
Hawkeye.]
Duke: Colonel, fair's fair...if I punch
Hawkeye and nail Hot-Lips, can I
go
home too?
----------------------Hot-Lips Houliahan: This isn't a
hospital! It's an insane asylum! And
it's
your fault!
----------------------Gen. Hamilton: Henry, I have some
reports here from your Major
O'Houlihan
that I frankly find hard to believe.
Henry Blake: Well, don't believe
them then, General. Good-bye.
[hangs up]
----------------------[Hawkeye and Duke drive away,
having received their traveling orders]
Col. Blake: Did Hawkeye steal that
jeep?
Radar: No sir, that's the one he
came in.