E GLISE A NDEOL SAINT

Transcription

E GLISE A NDEOL SAINT
5. Le tombeau de Saint Andéol
selon l’étude de Robert Saint Jean
Ce tombeau romain est en marbre
blanc, sculpté sur trois faces au IIe
siècle.
3
Face principale Sud
1
6
5
4
Le cartouche porté par deux génies
ailés indique que ce tombeau est celui
de Tiberius Iulius Valerianus, un jeune
enfant de 5 ans. Au dessous, un lapin
endormi, un arc et un carquois évoquent
sa mort prématurée.
Le meilleur point de vue
se trouve au Sud Est, devant l’église St Polycarpe.
De là, on peut apprécier
la progression harmonieuse des élévations
jusqu’au clocher.
Les bandes lombardes
au dessus des murs de
la nef et des bas côtés,
même restaurées au XIXe, sont caractéristiques du premier
art roman méridional.
Le clocher
Face opposée Nord
2
Y. Esquieu. Op.cit.p.38
ESQUIEU Yves, « Bourg-Saint-Andéol l’église de St Andéol », extrait de
« Congrès archéologique de France, moyenne Vallée du Rhône »,
1992 p 33 à 46.
SAINT JEAN Robert, « Un témoin de la première sculpture romane
rhodanienne : le sarcophage de Saint Andéol (Ardèche), extrait de la
Revue d’études Ligures (Hommage à Fernand Benoit V), Bordighera,
1973.
SAINT JEAN Robert, Vivarais Gévaudan Romans, Zodiaque,1991.
Visite guidée sur demande
Office de tourisme - place du Champ de Mars
04 75 54 54 20
www.bsa-ville.fr
www.bsa-tourisme.fr
Document réalisé par les archives municipales
et le service culturel.
Crédits photos : Claudius Chavin-Collin, Jean-Pierre Buffier, Thomas Murphy
et service culturel
Ce sarcophage a été réutilisé afin de recevoir les restes de
St Andéol. La quatrième face est sculptée autour de 1120,
au moment où l’évêque Léger relance le culte de St Andéol.
Celle-ci résume les caractères de la sculpture romane de la
moyenne vallée du Rhône au début du XIIe siècle.
Une influence de l’Antiquité romaine apparaît légèrement
dans la longue inscription composée à la gloire du saint. Celleci répond en fait à l’épitaphe de la face opposée.
De part et d’autre de l’inscription, sous
des arcs, dans des niches, on reconnaît
St Polycarpe qui a envoyé St Andéol en
mission et St Bénigne, son compagnon
d’apostolat. Cette composition en niches
s’inspire des sarcophages paléochrétiens.
L’emprunt carolingien est très visible dans
les deux motifs d’entrelacs qui surmontent
l’inscription. Ils rappellent la bordure de la
pierre tombale de Bernouin disposée à côté.
L’art des frises présent dans la région au XIe (comme à l’église
de St-Restitut dans la Drôme), se retrouve au bandeau inférieur. Quatre panneaux présentent des animaux affrontés, des
dragons ailés puis des lions, deux colombes au dessus
d’une coupe (symbole eucharistique) et des oiseaux .
E GLISE
SAINT
A NDEOL
B O U R G - S A I N T- A N D E O L
À l’extérieur
« Le clocher de l’église est une des plus belles
tours romanes octogones à dentelures byzantines que j’aies vues »
Victor Hugo - Choses vues
Le premier étage présente des pilastres aux angles de l’octogone et
une grande baie en plein cintre sur
chaque face. Le deuxième étage est
orné d’un cordon d’oves et de dents
d’engrenage puis de pilastres cannelés et de baies géminées richement
décorées.
Une flèche en tuf surmonte l’édifice.
6. Les restes du cloître des chanoines de St Ruf
Place Abbé Paradis, au nord de l’église
Cette place se trouve sur l’emplacement du cloître des chanoines de St Ruf. Depuis 1108, ils étaient chargés d’assurer
la liturgie dans l’église St Andéol. Il s’agissait d’un ordre de
chanoines réguliers fondé en 1039 à Avignon. Le bâtiment
à l’est présente encore les
grandes arcades romanes de
la galerie, chacune étant divisée en 3 arcatures. Les murs
conservent de nombreuses
épitaphes des chanoines décédés au XIIIe siècle. De cette
même place, on bénéficie
aussi d’un beau point de vue
sur le clocher.
Une église romane de la fin du
XIe siècle - 1er âge roman
Une église dédiée à Saint Andéol
D’après la tradition locale tardive,
Saint Andéol faisait partie du groupe
des missionnaires (Andoche, Thyrse
et Bénigne) envoyés de Turquie par
St Polycarpe, disciple de St Jean
l’évangéliste, à la demande de St Irénée de Lyon.
En le vénérant comme l’apôtre du
Vivarais, le diocèse de Viviers se rattache ainsi aux origines du christianisme. Il serait mort martyrisé le 1er
mai 208, la tête fendue par une épée
de bois.
Son corps aurait été retrouvé à Bourg St Andéol en 858 durant
l’épiscopat de Bernouin dont on conserve la pierre tombale à
proximité du sarcophage.
Quelques repères historiques
Sa construction date de la fin du XIe siècle. Le bâtiment appartient au 1er art roman méridional.
L’église fut consacrée par le pape Calixte II le 28 février 1119.
L’évêque Léger la confia aux chanoines de St Ruf en 1108 ;
elle restera collégiale jusqu’au XVIIIe. La coupole et le clocher
furent édifiés après 1150.
Au XVIIe, les arcs boutants ont été ajoutés afin de sécuriser la
voûte. Un siècle plus tard, la façade ouest actuelle est élevée.
En 1944, tout le quartier subit le bombardement aérien du 15
août qui fragilise l’édifice, tous les vitraux sont soufflés.
Une restauration contemporaine est menée entre 1973 et
1995.
Une église romane
Un plan type
La nef centrale compte quatre travées avec deux bas côtés
assez larges et un transept fortement saillant. L’abside et les
deux absidioles semi circulaires sont précédées chacune par
une courte travée de chœur.
Le bâtiment s’individualise cependant par une abside à
l’ouest.
Une église haute
et vaste
- Hauteur du sol à
l’extrémité de la
flèche : 40m
- Longueur totale
hors œuvre : 46m
- Longueur du
transept : 25m
- Hauteur de la nef :
16,80 m
À observer...
3. Le mobilier liturgique de Philippe Kaeppelin
Autel - Ambon
Réserve eucharistique
Croix
Philippe Kaeppelin, sculpteur
installé au Puy, de renommée internationale, a travaillé
en France, en Allemagne, en
Suisse et à Jérusalem. Il a réalisé l’aménagement du chœur
en 1988. Le métal doré permet
à l’autel, élément essentiel de la
célébration de l’eucharistie, de
s’imposer au regard par rapport
à la pierre.
1. La coupole et la croisée du transept
A la croisée du transept, la coupole du
XII e siècle, postérieure au reste de
l’édifice, s’en distingue par sa décoration soignée.
Une construction
sobre
Cette église se caractérise par sa sobriété.
Il n’y a aucune sculpture romane si ce n’est au niveau de la coupole. Celles que
l’on observe sont « l’œuvre » des restaurateurs des années
1860. L’architecture présente des lignes simples : toutes les
voûtes sont en plein cintre, la nef centrale communique avec
les bas côtés par de grandes arcades en plein cintre surhaussées et à double rouleau. Les piliers sont cruciformes à plusieurs ressauts.
L’édifice est donc animé par les jeux de lumière entre les
différents arcs et la gradation progressive de leur hauteur de
l’entrée vers le chœur.
Présence d’une abside à l’ouest
On en devine l’amorce derrière l’orgue ; à l’extérieur elle est
masquée par la façade XVIIIe. Cette organisation commune en
Allemagne rhénane est très rare dans le sud est de la France.
On la retrouve aussi, bien conservée, dans l’église toute
proche de La Garde Adhémar sur
la rive gauche du Rhône.
La dernière restauration a dégagé
dans l’abside deux niches semi circulaires sur les sept qui devaient
exister au XIe siècle. Des dispositifs comparables se retrouvent
dans d’autres églises romanes de
la région : St Sulpice à St Marcel
d’Ardèche, St Jean-Baptiste à
Meysse et St Pierre à Ruoms.
Elle est parfaitement appareillée en belles pierres de taille de
couleur orangé et culmine à 24 m. Les trompes coniques au
fond décoré de palmettes en éventail alternent avec 3 arcs
en plein cintre reposant sur 4 colonnettes à chapiteaux et
tailloirs sculptés de motifs floraux. Ce dispositif original a été
copié dans l’église voisine de Larnas.
2. L’orgue
Cet orgue a été commandé en 1609 à Marchand, facteur
d’orgues d’Avignon, pour la cathédrale de Viviers.
La paroisse de
Bourg le rachète
en 1841.
Au cours du XIXe les
ateliers de Merklin
et Cavaillé le modifient considérablement. La partie
instrumentale est
classée en 1987 et
le buffet en 1992.
La restauration durera 18 ans avant
l’inauguration officielle en 2009 .
L’orgue dispose
aujourd’hui de 17
jeux.
Les vitraux de
Jean-Pierre Bertrand
ll s’agit d’une commande publique réalisée par le maître
verrier installé à Pantin, Florent
Chaboissier.
Jean-Pierre Bertrand, artiste
peintre a conçu les verrières.
Celui-ci a utilisé la superposition d’un module de verre de
deux tons voisins afin de rendre
des lumières différentes. L’artiste harmonise le tout et crée une unité en jouant sur l’épaisseur des barlotières et des plombs.
A travers cette création, l’église, lieu de prière, devient véritablement un lieu de méditation.
4. Pierre tombale
de Bernouin
Evêque de Viviers au IXe siècle,
mort en 873. Le corps de Saint Andéol aurait été retrouvé sous son
épiscopat.
L’épitaphe est entourée d’un entrelac carolingien à trois brins.