Mon voyage en Calabre (du lundi 12 octobre au dimanche 18
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Mon voyage en Calabre (du lundi 12 octobre au dimanche 18
Mon voyage en Calabre (du lundi 12 octobre au dimanche 18 octobre 2009) Rédigé le 23 octobre 2009 Premier vol Paris-Rome. Je suis seule. Collée au hublot. Sans carte. Je connais maintenant. Le ciel se dégage au dessus des Alpes enneigées. On survole Gênes, la ville tentaculaire, et les Cinque Terre. Plus bas, l’île d’Elbe au loin dans la brume. A Rome, je retrouve quelques personnes. Deuxième vol Rome-Reggio Calabria. On survole le nord-est de la Sicile avant de faire un demi-tour pour l’atterrissage. L’avion est à l’heure. Le reste du groupe est déjà sur place. Il manque juste 2 bagages et 1 personne. On les retrouvera plus tard. Andrea accompagné par Angelo nous attend. Première étape à Bagaladi, petit village de moyenne montagne, origine de la première randonnée. Repas grandiose dans un ancien moulin à huile. Hébergement chez l’habitant. Mal dormi. Mardi matin, petit déjeuner dans l’arrière salle du café de la place. Au comptoir, les carabiniers démarrent leur journée. Nous aussi. La dame nous a préparé des croissants et des gâteaux. On part. Nous sommes 10 et le guide du jour c’est Giuseppe. Il fait beau. On commence par une montée très sèche dans les oliviers. Vue sur le village. Pique-nique dans la montagne à l’abri du vent. Les téléphones portables ne passent plus. Nous sommes coupés du monde. Les plateaux alternent avec les montées. Arrivée à la maison forestière. Il fait très froid. Le vent est glacial. Les guides hésitent à monter toutes les tentes. Je dors finalement à l’intérieur avec eux. Giuseppe est parti. Antonio nous a rejoints avec Andrea et Angelo. Bien dormi. Bercée par le crépitement du feu dans le poêle à bois, bien au chaud dans mon duvet. Avant, soirée très chaleureuse à la lumière des lampes à pétrole. Cuisine au feu de bois. Mercredi matin, toilette de chat au robinet d’eau glacée et petit déjeuner rustique. On apprend qu’un couple de loup a rôdé près des tentes pendant la nuit. Départ en fourgon au départ de la randonnée. Il fait froid. Il pleut de la neige fondue et il y a du brouillard. Antonio est notre guide du jour. Il est un peu malade car quelques jours avant il a passé la nuit dans les bois à chercher des ramasseurs de champignons égarés. Malgré les conditions météorologiques, la randonnée est belle. Dans la forêt, des vaches en liberté, des champignons ou des châtaignes à profusion. Pour le point de vue au point culminant de l’Alto Aspromonte, c’est raté. On est dans le brouillard. Juste la table d’orientation. Pique-nique dans une clairière avec les vaches. Rapidement, on se gèle. Les nappes de brouillard nous envahissent par vague. Antonio fait un feu de bois. Difficile de s’en arracher. Heureusement le temps se lève pour la très longue descente. Au bord du chemin, des crocus jaunes et des cyclamens roses et au loin tout en bas un sanctuaire dans un village fantôme. Tout est fermé même le bar. Nous arrivons juste avant le déluge. Angelo vient nous chercher avec le fourgon. Il remonte par une route défoncée et encombrée de pierres. Nous arrivons au refuge d’Antonio. Plusieurs petits baraquements sans électricité sur un terrain en pente avec un grand potager au milieu. Il pleut. Il pleuvra toute la nuit. Le découragement et la fatigue commencent à gagner certains. Il fait froid. Mal dormi. Jeudi matin, il pleut toujours. La randonnée prévue à la vallée infernale ne peut pas avoir lieu. On nous rapatrie vers Bova à 900m après avoir laissé Antonio et son fils dans un village. Trois heures de route. J’ai froid partout, l’esprit ailleurs, le blues m’envahit. A Marina Bova, tout le monde est d’accord pour manger au restaurant. Il fait chaud. On a retrouvé la civilisation et les portables. On arrive à Bova. Je rêve de prendre une douche chaude. Il faut que j’attende encore. Problème de clé pour ma chambre. Et puis tout se résout. Mignonne petite chambrette individuelle avec balcon. Vue sur la mer et les collines. Repas à la coopérative. Très grand plaisir partagé de revoir l’autre Angelo. Bien dormi. Vendredi matin, le temps est plus qu’incertain. Rapidement, après le petit déjeuner, l’orage gronde. Andrea qui nous guidera jusqu’à la fin du séjour organise la journée au mieux. On regarde le film tourné par la Rai il y a quelques années sur les randonnées dans l’Aspromonte. Et puis les informations. Toujours aussi déprimant. On profite d’une éclaircie pour aller visiter le bourg. Arrivés tout en haut au château, de nouveau des trombes d’eau. On rentre. Bonne surprise. Repas improvisé à la coopérative. On se régale de salades de tomate et d’aubergines. L’après-midi, il fait beau. Nous descendons par une route de terre jusqu’à Amandolea. Au détour des fermes, un chiot et un jeune chien. Evidemment, je les caresse. Ils sont contents. Visite du château en ruine qui domine le village et la fiumara. Le soir, à la coopérative, connaissance avec le groupe de randonneurs allemands guidés par Angelo. Bien dormi. Samedi matin, il fait beau. On part dans la montagne. Il fait chaud. Basta les capes, les anoraks et les polaires. Nous marchons en tee-shirt. Les lunettes de soleil et la crème solaire ressortent. La montée est longue mais régulière. Je suis bien. Il fait beau. Des chèvres en liberté protégées par des chiens. En haut, des panoramas extraordinaires. Sur toute la chaîne de l’Aspromonte au nord et à l’ouest. Sur la fiumara en contrebas et le vieux village de Roghudi abandonné. Je revois le chemin où trois ans et demi plus tôt sous des trombes d’eau nous avions été hébergés dans une masure sans électricité. Il commence à refaire froid. Nous marchons beaucoup. On a froid et faim. On est en hypo tout (glycémie, thermie, …). Enfin, la maison forestière où le repas nous attend. Mais il faut encore attendre au moins une heure les allemands qui nous rejoignent par un autre chemin. Alors on se jette sur le pain sec, le fromage et le vin. Et on se réchauffe près de la cheminée. Des carabiniers et des hommes des bois viennent discuter et boire un verre de vin. Enfin, le repas. Une chèvre. Même en pensant à la pauvre bête sacrifiée la veille pour nos agapes, je dévore parce que j’ai faim, j’ai froid et que c’est vraiment très bon. A quelques uns, avec les allemands et les italiens, on fait l’Europe à notre façon. En chantant Piaf et les trois hymnes. Un peu surréaliste tout cela. Ces français qui sont (très) hauts fonctionnaires, chercheurs, ingénieurs, directeurs, historiens dans leur vrai monde … A quatre heures de l’après-midi, on repart pour la descente par un autre côté. Très raide par moment mais c’est très beau avec la luminosité de fin de journée sur les montagnes. Le soir, soirée tarentelle à la coopérative. Dormi moyen. Dimanche matin. On plie bagage. Nous rentrons le soir à deux. Les autres partent le lendemain et feront halte à Amendolea chez Ugo. J’ai déjà fait la randonnée il y a deux ans et demi, de Bova à Galliciano en traversant la fiumara. Il fait beau. Chemin très agréable. Juste une averse avant de traverser le torrent. Il y a beaucoup de courant. Je me sens bien dans la montée vers le village. J’ai chaud. Je suis bien. Là-haut, un bon repas nous attend dans le petit restaurant. A quatre heures, départ pour l’aéroport. Changement de tenue dans les toilettes. Dans les avions, je dors immédiatement profondément. Juste réveillée par une annonce pour voir Paris illuminé avec la Tour Eiffel. Arrivée à presque minuit à Charles de Gaulle. Lundi sera un autre jour, un autre monde, mon monde … Une semaine pour que les souvenirs se consolident et que je trouve l’inspiration pour les écrire. Voyage de contrastes avec la météo et les paysages, voyage de convivialité avec les calabrais et les allemands, voyage de plaisir avec la nature, les animaux et l’effort.