Travail intérimaire : la confiance règne

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Travail intérimaire : la confiance règne
Travail intérimaire : la confiance règne
Travail intérimaire : la confiance règne
2012-05-23 17:26:00
Selon Frabrice Poncé de l'Uledi (au centre), 30 à 40% des emplois intérimaires débouchent sur un CDI (Photo: Pierre
Matgé)
Les récents résultats du travail intérimaire sont mitigés. Mais les entreprises du secteur se voient comme
des acteurs incontournables dans la lutte contre le chômage. Et veulent surtout abolir les clichés.
«Le travail intérimaire - un tremplin vers l'emploi», c'est ainsi que l'Union luxembourgeoise des
entreprises de travail intérimaire (Uledi) avait intitulé sa conférence de presse, mercredi matin. Le rendezvous servait à présenter l'évolution d'un secteur qui compte aujourd'hui une quarantaine d'entreprises.
Mais
aussi
à
rétablir
l'image
du
secteur,
décrié
comme
générateur
de
l'emploi
précaire.
De notre journaliste
Christiane Kleer
La crise n'a pas épargné le secteur du travail intérimaire, au contraire. Face à la dégringolade de la conjoncture,
près de 2 000 emplois intérimaires ont disparu entre 2008 et 2009, selon les chiffres du Statec. Plutôt que de
procéder à des licenciement secs de leur personnel sous contrat à durée déterminée ou indéterminée, les
entreprises luxembourgeoises ont donc préféré renoncer au travail intérimaire pour compenser leurs pertes. En
2008/2009, année rouge foncé pour le secteur, le nombre d'heures prestées par des travailleurs intérimaires a
ainsi baissé d'un peu plus de 30%, une «perte colossale», selon les termes du président de l'Union
luxembourgeoise des entreprises de travail intérimaire (Uleldi), Fabrice Poncé. Et si la situation s'est
sensiblement améliorée à partir de 2010, le secteur n'a pas réussi à renouer avec les résultats d'avant-crise. En
2011, près de 6 200 personnes étaient embauchés en tant qu'intérimaires, soit environ 1,8% de l'emploi total du
pays. Avant la crise, entre 1998 et 2008 précisément, l'emploi intérimaire avait connu une hausse annuelle de
7,3% pour atteindre 7922 travailleurs en 2008.
Autre constat : la durée des missions intérimaires a baissé avec la crise. Si le nombre moyen des heures
prestées par travailleur et mois s'élevait à 148 heures avant la crise, il a baissé à 138 et 140 en 2009 et 2010
respectivement. Enfin, l'épreuve de la crise a également eu un impact sur les demandes adressées aux agences
de travail intérimaire. Les profils d'intérimaires cherchés par les entreprises sont désormais davantage orientés
vers des personnes hautement qualifiées, comme les ingénieurs, exemple.
Un CDD ou CDI grâce au travail intérimaire?
Toutefois, les dirigeants de l'Uleldi refusent toute polémique. «Il est souvent dit que le travail par intérim précarise
l'emploi. Mais il faut éviter les amalgames. 30 à 40% des intérimaires trouvent un CDD ou un CDI par le bais de
nos entreprises», note Fabrice Poncé, président de l'Uledi. Mais ces données varient fortement selon les
secteurs. Du côté des cadres supérieurs, les chances d'accéder rapidement à un contrat fixe sont assez bonnes.
En moyenne, 70% des «cols blancs» intérimaires trouvent un CDI au bout de quatre à huit mois. Or, dans
d'autres secteurs, les résultats sont moins rassurants. Dans l'industrie, par exemple 25 à 30% des salariés,
seulement, trouvent un CDI grâce à l'intérim. Et avec dix à douze mois, les délais d'attente sont sensiblement
plus longs.
Toutefois, l'Uledi estime qu'il est devenu difficile d'imaginer le paysage luxembourgeois de l'emploi sans les
entreprises de travail intérimaire. «Nous jouons un rôle majeur dans la lutte contre le chômage. Et notre activité
est devenue indispensable à la souplesse des services de ressources humaines des entreprises locales», assure
Fabrice Poncé.
Et l'Uleldi souhaite encore renforcer la position des entreprises qu'elle représente (25 des 44 entreprises de
travail intérimaire). Depuis avril dernier, deux consultants de l'Union sont détachés à l'Adem. «Nous nous sentons
complémentaires à l'Adem», dit Fabrice Poncé, qui estime toutefois que la collaboration avec l'Agence pour le
développement de l'emploi pourrait être intensifiée. Car les entreprises de travail intérimaire ont toujours du mal à
toucher la population résidente, multilingue et consciente des particularités du pays. Actuellement, près de 70%
des travailleurs intérimaires sont des non-résidents.
La formation, un investissement
En 2009, les entreprises du secteur de l'intérim ont créé le Fonds de formations sectoriel pour l'intérim (FSI),
visant à financer des cours de formation continue aux intérimaires peu qualifiés. Le président de l'Uledi,
Fabrice Poncé, a reconnu hier, que le secteur de l'intérim tient un triste record, celui des accidents de travail.
Une conséquence du manque d'expérience des salariés du secteur. En les formant mieux, l'Uledi veut inverser
cette tendance.