Le chanoine Pierre Lacoste deuxième curé de Saint Joseph à

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Le chanoine Pierre Lacoste deuxième curé de Saint Joseph à
Le chanoine Pierre Lacoste
deuxième curé de Saint Joseph à Chambéry, a conçu et fait construire le bâtiment de l'école St Joseph
Extrait de l’homélie de Mgr André Bontems (1910/1988), archevêque de Chambéry,
lors des funérailles du Père Lacoste à Saint Ombre le 27 février 1985
Il me semble qu’en cette messe de sépulture, qui est comme sa dernière messe dans l’église Saint
Ombre, il fallait dire simplement qu’il fut prêtre, que ce fut sa raison d’être et sa joie.
Pierre Lacoste est né le 18 octobre 1910, à Novalaise. Après ses études à la Villette, et son grand
séminaire à Chambéry, il fut ordonné prêtre le 29 juin 1935. Il suit pendant trois ans les cours des facultés
catholiques de Lyon, jusqu’à la licence en théologie. Il est, deux ans, adjoint à M. le curé de Meyrieux, puis
pendant neuf ans, 1940 à 49, professeur au Grand Séminaire et économe.
Après un bref service comme directeur-adjoint des Œuvres, il est nommé curé de Saint Joseph à
Chambéry en juillet 1951. En 1966, lors de l’union des trois diocèses de Savoie, Chambéry, Maurienne et
Tarentaise, est créée la fonction de Vicaire Episcopal du Temporel pour les trois diocèses, et il en assume la
charge. Quelques mois après, il demande un ministère paroissial moins lourd : le 1er avril 1967, il est nommé
curé de Saint Ombre…
Sa joie d’être prêtre : cette joie, toute sa vie l’a exprimée. Son tempérament, son contact facile, son
accueil chaleureux qui lui ralliait les sympathies, ses dons naturels, sa richesse de pensée et de cœur, son
dévouement étaient au service de son sacerdoce. Et aussi sa délicatesse affinée par les épreuves familiales de
son enfance le rendait accessible et ouvert aux souffrances d’autrui.
C’est avec tout cela qu’il était prêtre, dans le don qu’il avait fait de lui-même au Seigneur et à ses frères.
Ses frères ? Tous ceux qui pouvaient avoir besoin de lui, particulièrement ses frères dans le sacerdoce :
les plus âgés dont il a su entourer d’attention filiale les dernières années ; les plus jeunes…et comment ne pas
évoquer le père nourricier qu’il fut, au Grand Séminaire, dans les années de restriction, 40 à 49. L’officier
d’intendance a mis alors tout son talent au service de la santé, de l’équilibre des futurs prêtres. « Il a été
sensationnel » m’ont dit des prêtres d’aujourd’hui qui lui ont gardé une grande reconnaissance. Même souci
de prêtre dans la gestion financière – pas toujours facile- du Vicaire Episcopal du Temporel … « N’oublions
jamais, disait-il, que le temporel (les ressources) c’est au service de la pastorale. »
Enfin ses constructions, Saint-Joseph, Novalaise, c’est en prêtre qu’il les voulait, avec ténacité, et encore
la mise en place des chantiers diocésains de Chambéry, au nom de la solidarité de tous pour la construction et
l’entretien des bâtiments ; même souci qui le conduisit, lorsqu’il fut, en 1949 et 50, directeur adjoint des
Œuvres, à assurer aux aumôniers diocésains un statut matériel et une vraie place dans la vie du diocèse.
Ce qui commande la vie du prêtre, ce qui fait sa joie – l’Evangile nous l’a dit- c’est de se savoir ami du
Seigneur ; une amitié exigeante, c’est vrai, mais qui comble le cœur. La relation intime du prêtre avec son
Seigneur Jésus, c’est comme un sanctuaire à la porte duquel on se tient avec respect. Mais on le sait et on le
veut, le prêtre doit être un homme de prière, pour lui-même, bien sûr, mais aussi pour en rappeler sans cesse
aux chrétiens la nécessité. Et prier ce n’est pas seulement dire des prières (ce qui est nécessaire), c’est rendre
sa vie conforme à l’Evangile.
J’ai bien apprécié le rappel qui a été fait au début de cette célébration, des consignes du Père Lacoste :
être témoins du Christ et de son Evangile. Tel article de « Message » est à relire : ses vœux de nouvel an de
l’an dernier : « A tous je souhaite la joie (il y a tellement de gens grognons), la sérénité (il y a tant d’excités),
la tendresse (dans ce monde si dur), et la fidélité (dans ce monde « champion de l’éphémère ») ; et c’est
autre article où il conseillait à tous de « faire silence, d’avoir des moments de silence, et d’ouvrir
notre cœur », et encore il y a deux ans : « prenez le temps de vous asseoir…on vit toute sa vie en homme
essoufflé. Apprends à t’asseoir ! Assieds-toi ! Puis fais asseoir ton âme. Offre-lui la halte qui repose. Deviens
un être bienfaisant qui a de la « présence ».
Tout cela est beau et bon ; c’est la parole de l’ami, de l’ami prêtre…

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