service des publics - Les Arts Décoratifs
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AIDE À LA VISITE, n°28 Département pédagogique et culturel Accès > Ouverture du musée du mardi au dimanche de 11h à 18h, nocturne le jeudi de 18h à 21h fermé le lundi > Métro Palais-Royal, Pyramides, Tuileries > Autobus 21, 27, 39, 48, 68, 69, 72, 81, 95 > Parkings Carrousel du Louvre, Pyramides > Station Vélib Station 1015 > Accès pour les personnes en situation de handicap : le musée est accessible par le 105 rue de Rivoli 75001 Paris Tarifs > Droits d’entrée - plein tarif : 9 € - tarif réduit : 7,50 € - accès gratuit aux moins de 26 ans de l’Union Européene (donne accès au musée des Arts décoratifs, aux expositions de la Mode et du Textile, et de la Publicité.) > Visites guidées en français, destinées au public jeune, étudiant et adulte > En individuel des visites sont programmées régulièrement (voir calendrier sur le site) > En groupe Pour les jeunes (4-17 ans) et les étudiants (18-25 ans) de l’UE visites guidées (1h) : 60 € / groupe visites guidées (1h30) : 90 € / groupe Pour les étudiants 18-25 ans hors UE visites guidées (1h) : 80 € / groupe visites guidées (1h30) : 110 € / groupe Pour les adultes : (+ 26 ans) visites guidées (1h30) : 115 € / groupe + 7,50 € par personne visites guidées (2h) : 133 € / groupe + 7,50 € par personne Les groupes sont limités à 25 personnes maximum Département Pédagogique et Culturel > Pour les jeunes de 4 à 18 ans ateliers, parcours et visites guidées pour les groupes de 4 à 18 ans, renseignements et réservations mail : [email protected] tél : 01 44 55 59 25 / 75 - fax : 01 44 55 59 58 > Pour le public étudiant et adulte visites pour les groupes, renseignements et réservations mail : [email protected] tél : 01 44 55 59 26 / 75 - fax : 01 44 55 59 58 Renseignements : www.lesartsdecoratifs.fr Les Arts Décoratifs, 107, rue de Rivoli, 75001 Paris Jean-Pierre Contant pour le département pédagogique et culturel, avril 2010, document reproductible SERVICE DES PUBLICS service des publics Musée des Arts décoratifs AIDE À LA VISITE N°28 Département pédagogique et culturel Temps de visite conseillé : 2h Département XVIIe-XVIIIe siècles Au sortir des guerres de religion, la France exsangue, appauvrie, dut trouver des moyens économiques pour perpétuer ses savoir-faire ancestraux en matière d’arts décoratifs. Henri IV eut l’ingénieuse idée de faire venir d’ailleurs, principalement d’Allemagne et des Flandres, d’habiles artisans installés au Louvre. Ils devaient renouveler les styles hérités de la Renaissance, les rendre monumentaux. Le siècle s’annonçait grandiose : meubles et décors témoignent d’un goût certain de l’apparat sous Louis XIII, plus encore sous Louis XIV. Fig. 1 : Coffret, Prusse orientale, début du XVIIe siècle ; bâti en tilleul, placage d’ambre, ébène, mica, intérieur plaqué ambre et marqueté ; don manuel Vandrand, 1938 ; Inv. 33856 Cependant, à la faveur des voyages terrestres et maritimes facilités par l’apparition de cartes élaborées, d’une police organisée dès 1677, une certaine idée du confort devait se développer et faciliter l’apparition d’une plus vaste diversité d’objets destinés à l’usage intime. La personnalité secrète de Louis XV, ses choix domestiques et amoureux entraînèrent un effacement progressif de l’apparat, au bénéfice d’une notion naissante de commodité teintée d’anglomanie que ne devait pas récuser son successeur Louis XVI. Fig. 2: Nécessaire de la Mal Bessière ; M.G. Biennais, France, 1798-1809 ; acajou, cuivre, maroquin, argent, cristal, ivoire, nacre, corne, porcelaine, cuivre doré, argent doré ; leg de MJ. Ferdinand Bessière, 1911 ; inv 15687 plaN DE LA VISITE NOTES La visite de l’exposition se déroule sur deux niveaux (3 et 4). Il vous sera nécessaire d’emprunter les escaliers indiqués en orange sur les plans. Cependant les ascenseurs indiqués en vert sur les plans, bien que plus éloignés, restent à votre disposition. Nous vous souhaitons une bonne visite ! NIVEAU 0 BIBLIOTHÈQUE DES ARTS DÉCORATIFS RESTAURANT BOUTIQUE – LIBRAIRIE NIVEAU 3 NIVEAU 4 ACCUEIL 107, rue de Rivoli ATELIER DU CARROUSSEL NOTES Les Thèmes traités au fil des salles Le Vocabulaire architectural 1600-1700 & Acanthes et rinceaux | Niveau 3 — salles 10 à 11 Aux entrelacs hérités des grotesques antiquisantes, une rupture fut imposée au plan pictural et décoratif en faveur d’une vision plus architecturée, rassurante de l’extérieur et de l’intérieur des demeures de l’époque Louis XIII. Au vu des quelques tableaux de Paul Vredeman de Vries présents dans la salle, se ressent la nécessité grandissante d’une harmonie entre la vie « de façade » et celle de l’âme accordée au corps. L’armoire d’origine germanique [fig. 3] qui accueille les visiteurs fait montre de ce souci croissant, bourgeois, de ménager des espaces privés dans le respect toutefois des règles monumentales issues d’une Renaissance férue de palais romains. Moins d’insécurité, bien que le meuble ait conservé ses poignées - souvenir des coffres médiévaux itinérants - autorise une plus grande stabilité décorative. Alors, l’intime peut trouver sa place dans les habitations, comme le montre le tableau Banquet dans un intérieur de palais [fig. 4], tandis que cabinets portatifs [fig. 5] et cassettes des vitrines voisines [fig. 1] témoignent de l’attrait pour ces objets précieux que l’on apporte avec soi, au cours de voyages rendus un peu moins hasardeux. Ainsi naissent les correspondances et les récits d’itinérances, les Princesse de Clèves et autres romans épistolaires, français, portugais ou péruviens... Arabesques et grotesques | Niveau 3 — salle 12 À l’orée du XVIIIe siècle, progrès techniques et savoirs anciens vont de pair. Exécuté vers 17001710, un miroir étamé, églomisé à la poudre d’or [fig. 6], précède les salles évoquant la Régence, ses questionnements et ses lueurs incendiaires. On sait que Jean-Baptiste Glomy inventa ce procédé de colorisation aux oxydes ferrugineux de glaces dont les dimensions, à proprement parler baroques, s’accrurent avec la fondation de la Manufacture royale de Saint-Gobain (1695). Ici, arabesques et dessins « à la Berain » festonnent l’ensemble. Vocabulaire stylistique classique et maîtrise évolutive peuvent donc fusionner. Ornés-sculptés | Niveau 3 — salle 14 Très proche, le tableau mécanique [fig. 7] de Nicolas Spayement (1730) – il succède aux singeries de Claude Audran (vers 1720) – propose une vision enjouée, mobile des petits métiers de France et de Navarre, soixante sujets au total, animés par des bielles et des leviers. L’esprit encyclopédique se dessine là, au rythme des horloges et des baromètres qui bordent cet objet de collection destiné au cabinet de curiosité d’un hôtel particulier de la rue Saint-Dominique, ouvert aux savants. Encore une fois, la précision n’exclut pas les grandeurs du siècle passé et l’infiniment petit côtoie très scientifiquement l’infiniment grand. La Géométrie des frisages | Niveau 3 — salle 16 La commode double en armoires d’encoignure [fig. 8] témoigne d’une opulence qui outrepasse les normes communes. Elle était destinée aux appartements de la princesse de Conti, fille légitimée de Louis XIV et de Mademoiselle de La Vallière. Princière assurément, elle offre au regard les motifs élégants, équilibrés, d’un frisage rigoureux en vogue dans les années 17201725. Perrault et La Fontaine ne sont pas loin pour autant. Le meuble, assez féerique, repose sur des sabots en patte d’ours aux proportions délibérément assorties. La Rocaille | Niveau 4 — salle 19 Attribuée à Charles-Jacques Oudry, une Nature morte au chou [fig. 9] - et aux oignons ! - rappelle l’engouement rousseauiste du temps de Louis XV pour une nature par trop contrôlée au siècle précédent. En dessous, un prie-Dieu contemporain à usage dissimulé de secrétaire, exécuté par JeanBaptiste Tuart révèle sur sa partie antérieure la présence délicate, au beau milieu d’une marqueterie buissonnière, d’un oiseau dans un panier, un gland dans le bec. À la même époque, Madame de Pompadour, la belle jardinière, composait Nous n’irons plus au bois... Il est encore des natures préservées, idéales, idéalisées auxquelles nous invite à rêver, en 1765, Il mondo novo [fig. 10] du fresquiste Giambattista Tiepolo. Ces mondes étrangers dont ne nous parviennent que les échos lointains font figure d’Eldorado. La Chinoiserie | Niveau 4 — salle 20 Le cabinet de laque de Mathurin Cherpitel, destiné à Madame du Châtelet pour son hôtel de la rue de Grenelle, date de 1771. Il répond à une Danse chinoise, attribuée à Jean-Baptiste Leprince [fig. 11]. L’exotisme est résolument de saison.Car les Chinois, semble-t-il, ne songent qu’à se divertir, se travestir. Hors la pagode, point de salut. En somme, il n’est de meilleure échappatoire que dans la fuite. Le Retour aux sources classiques | Niveau 4 — salle 22 Il est vrai que les temps s’obscurcissent. Les découvertes successives d’Herculanum (1719) puis de Pompéi (1748-1755), le dramatique tremblement de terre de Lisbonne (1756), révèlent NOTES bibliographie Guide du musée des Arts décoratifs, Jérôme Coignard, Les Arts Décoratifs, Paris, 2006 L’Encyclopédie des styles, Annie Morand, Culture, arts, loisirs, Paris, 1969 à l’Europe monarchique la fragilité des empires humains. Mobilier et peintures témoignent du romantisme naissant qu’un décorum antiquisant, linéaire et mesuré, vient pour leur soutenir. Le grand et beau fauteuil en hêtre sculpté, à la reine et « garni à châssis », daté de 1786 [fig. 12], est un sommet d’équilibre néo-classique. Les assiettes aussi, exécutées à Sèvres en 1771 [fig. 13] pour la comtesse du Barry, portent « petits vases et guirlandes » du meilleur type pompéien. La rocaille, avec ses courbes naturalistes exubérantes, a fait place à une figuration rectiligne, minimaliste, organisée.Cependant, l’orage va gronder. La ruine est proche. L’ Art du meuble à Paris au XVIIIe siècle, Pierre Verlet, PUF, Que sais je ? nº775 Le Mobilier français, Guillaume Jeanneau, PUF, Que sais je ? nº26 Les Miroirs du Soleil : Littératures et classicisme au siècle de Louis XIV, Christian Biet, Découvertes Gallimard, nº58 Jean-Jacques Rousseau : L’homme qui croyait en l’homme, Marc-Vincent Howlett, Découvertes Gallimard, nº66 Le Roman vrai de l’Encyclopédie, François Moureau, Découvertes Gallimard, nº100 Mémoires et voyages | Niveau 4 — salle 25 Ruines et incendies n’ont en effet plus de secret pour Hubert Robert dont les Paysages de fantaisie (1791), destinés au décor d’un ermitage du village d’Auteuil, accompagnent les objets du temps de Napoléon [fig. 2] et clôturent par des voyages plus ou moins imaginaires cette traversée d’un siècle flamboyant achevé sous les piques bien réelles d’une Révolution française présagée aux abords même du Grand Siècle... Le Capitaine Fracasse, Théophile Gautier, Le Livre de Poche, nº6138 Le XIXe s’engageait dans la tourmente, cependant que les arts décoratifs, libérés des contraintes corporatistes, perduraient en dépit du blocus anglais qui devait durablement perturber la livraison de nos bois exotiques sous l’Empire, obligeant les artisans français à privilégier progressivement l’emploi de bois indigènes. Pour un accès facile au Siècle des Lumières, voir aussi : http://membres.lycos.fr/enigmo/ L’ Acajou | Niveau 4 — salle 26 La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette, Le Livre de Poche, nº374 Jadis dénommé « merisier madagaony », l’acajou, apparu modestement sous la Régence, est l’un des rares bois à n’être pas exclusivement utilisé pour le placage, mais aussi et principalement dans la masse. Issu de Madagascar, il transita par la ville de Bordeaux où il servit d’abord au ballastage des navires. Cela permit de s’apercevoir qu’il était imputrescible. Il gagna donc peu à peu les appartements parisiens non dénués d’une humidité qui mettait à mal le sens nouveau d’un confort domestique embourgeoisé. Crédits photographiques : © Photos Les Arts Décoratifs / Laurent Sully-Jaulmes : fig. 2. Tous droits réservés © Photos Les Arts Décoratifs /Jean Tholance : fig. 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9. Tous droits réservés Au centre de la pièce, une vaste armoire à encoignures du milieu XVIIIe siècle, précisément en provenance de Bordeaux, rappelle les usages multiples, aux XVIIIe et XIXe siècles, de ce meuble pratique – sans doute moins « esthétique » que la commode – que nos temps modernes et la réduction de nos logis ont rendu obsolète. Il n’est peut-être pas inutile de rappeler ici que l’armoire servait par exemple aussi au rangement des armes, comme il se voit encore dans certaines maisons provinciales. Les sièges, porcelaines, bronzes et argenterie qui figurent au pourtour de cet ensemble portuaire permettent d’évoquer l’évolution des techniques et des formes stylistiques touchant aux mêmes époques les arts décoratifs, tandis que naviguait la Compagnie des Indes. Au-delà, la reconstitution de « period rooms » permet aux visiteurs de se familiariser avec les décors - mis en place à l’identique - des appartements situés au pourtour de la place Vendôme, à la toute fin du XVIIIe siècle, aux prémices d’un XIXe siècle féru de modernisme. Fig. 4 : Société dans un intérieur de palais, Paulus Vredeman de Vries, Amsterdam vers 1650, chêne, peinture à l’huile, don Jules Maciet, 1910, inv. 17479 Fig. 8 : Commode, Paris, vers 1720-1725, sapin, chêne, amarante, bronze, marbre rouge, achat Mouchy, 2006, inv. 2006.1.1 Fig. 9 : Nature morte au chou attribué à J-C. Oudry vers 1750-1760, toile, peinture à l’huile, don manuel Maciet, 1910, inv. 16936 Fig. 3 : Armoire à deux corps, Würtemberg vers 1620, bois résineux, noyer, frêne, érable, cormier, gaiac, bois fruitier, don manuel Engels-Dolfus, 1878, inv. D 52 Fig. 10 : Il mondo novo, G. D. Tiepolo, Italie vers 1765, huile sur toile, don manuel Maciet,1904, inv. 11305 Fig. 11 : Danse chinoise attribuée à Leprince, Paris vers 1755, huile sur toile, don manuel Maciet,1880, inv. D 533 Fig. 6 : Miroir, France vers 1700/1710, verre, bois résineux, tilleul, don par testament olographe de Normant,1928, inv. 26547 Fig. 5 : Coffret sur piètement attribué à P. Gole, Paris vers 1655-1665, bois résineux, chêne, bois de rapport, écaille, ivoire, os, achat grâce au mécénat de M. et H. David-Weill, 2002, inv. 2002.56.1-2 Fig. 7 : Tableau mécanique, Desmares, horloger ; N. Payement, peintre, Versailles, 1739, tôle de fer peinte, verre, don manuel Audéoud, 1885, inv. 3131 Fig. 12 : Fauteuil à la reine, France vers 1786, hêtre, velours, legs par testament olographe Ballieu, 1898, inv. 8776 Fig. 13 : Assiette, manufacture royale de Sèvres, 1771, porcelaine tendre, achat Revel, 1885, inv. 986