rapport SAINT DIDIER 2012
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rapport SAINT DIDIER 2012
SAINT DIDIER CHRSU ET LHSS Année 2012 Dans ce numéro : 2012 2 Bilan de l’hébergement 4 L’accueil d’urgence 6 La stabilisation 7 La vie au Saint Didier Les appartements 9 extérieurs Les lits halte soins santé 11 L’alcool et le Saint Didier 13 Les activités 16 Les projets 17 Le Saint Didier est un centre d’hébergement d’urgence pour personnes sans domicile de 31 places, géré par le groupement de coopération sociale ETAPE-DIACONAT. Une structure Lits halte soins santé (LHSS), d’une capacité de 4 places, est également gérée dans les locaux du CHRSU. Comme référencé dans le projet d’établissement, nous inscrivons notre action dans les valeurs d’humanisme, c’est-à-dire la prise en compte d’un Homme libre et, en soi, digne d’intérêt. Cela implique une reconnaissance de la personne accueillie en tant que personne complexe et faillible, mais acceptée dans sa globalité, sa dignité, ses croyances et ses choix de vie. L’équipe souhaite que chacune de ses actions soit pensée au nom de ces quatre valeurs primordiales : Respect mutuel, hospitalité, L’équipe du responsabilité, Saint Didier laïcité et tolérance. • Des bénévoles ; • 6 travailleurs sociaux ; • 2 veilleurs de nuits ; Pour nous joindre : • Un homme d’entretien ; 4 rue Saint Didier • Une infirmière ; 26 000 VALENCE • Un médecin ; Tél : 04 75 56 08 92 - Fax : 04 75 43 52 97 • Une chef de service ; mail: [email protected] • Un directeur ; Site : www.diaconat-valence.org/saintdidier 2012 Page 2 Nous sommes un CHRS de 31 places, cependant, l’accompagnement proposé est bien diffèrent selon que le type d’hébergement soit en appartement en diffus ou sur site en collectif. Dans nos locaux, au 4 rue St Didier, un accueillant est continuellement présent. Dans les appartements, la personne rencontre le travailleur social une fois par semaine soit dans l’appartement soit au centre d’hébergement. La personne hébergée en appartement est autonome dans les actes de la vie quotidienne. Elle doit pouvoir vivre seule et être en capacité d’avoir un comportement compatible avec la vie en société et acceptable par tous. Quel que soit le lieu de prise en charge, le voisinage est à prendre en compte. Nous ne pouvons accepter que les autres habitants puissent être importunés ou se sentir en insécurité dans leur immeuble. Nous nous devons de garantir un minium de tranquillité aux personnes qui logent dans les mêmes montées d’escaliers. Nous nous efforçons d’être à l’écoute et de réagir rapidement en cas d’interpellations ou de nuisances, afin que l’ambiance ne dégénère pas et que chacun puisse cohabiter sans préjugés. Toutefois, cela ne signifie pas que les personnes les plus marginalisées ne puissent pas avoir accès à une prise en charge en diffus. Au contraire, pour certains le manque d’intimité et les contraintes inhérentes à un internat favoriserons des comportements inadaptés qui pourraient être inexistants voir atténués dans un hébergement individuel. Pour nous, les différents dispositifs sont là pour s’adapter au plus près des besoins des personnes. L’accueil dans le collectif peut être satisfaisant pour certaines personnes pas parce qu’elles ne sont pas en capacité de vivre dans un logement mais parce que l’internat correspond à leurs besoins. Le Saint Didier s’inscrit pleinement dans la politique du logement d’abord. La recherche d’un logement est un de nos objectifs de travail. Cette année 2012, nous avons mieux investi les recours DALO. L’accès au logement social en a été facilité. Toutefois, les sorties vers le logement autonome prennent généralement du temps. Un accompagnement post CHRS est souvent préconisé. Cet accompagnement sécurise et soutien l’accès au nouveau logement. Il s’agit de faire face aux angoisses liées au changement et d’être étayé dans la prise de nouveaux repères. Pour éviter ces changements successifs et inscrire les personnes vers une insertion plus stable et durable, nous pourrions envisager un accès direct dans un logement dont les personnes seraient titulaires du bail avec un accompagnement CHRS le temps nécessaire. 2012 Page 3 En 2011, nous avons travaillé autour de la prise en compte des addictions et notamment de l’alcool. Cette année 2012, l’ensemble des travailleurs sociaux ont suivi une formation sur la souffrance psychique avec l’organisme de formation d’ODIAS. Un deuxième module va être organisé en 2013 avec un apport qui s’appuiera sur les expériences vécues. Suite à l’évaluation interne, nous avons travailler sur l’efficience de notre accompagnement en élaborant un « carnet de route » de l’accompagnement social au St Didier. Celui-ci sera annexé au projet d’établissement. Nous avons formalisé notre approche sur l’expression et la participation des personnes hébergées . L’année 2012 a été marqué par un nombre considérable de personnes à mobilité réduite. Nos locaux ont montré leur limites. L’accès aux étages est difficile pour des personnes qui se déplacent difficilement à cause d’un handicap moteur ou sensoriel. Mais aussi, pour des personnes souffrant d’addiction. Bilan de l’hébergement 2012 Page 4 Le centre d’hébergement Saint Didier est un lieu d’accueil et d’hébergement pour personnes sans abri. 246 personnes différentes hébergées au Saint Didier 184 Hommes et 62 Femmes Nous accueillons toutes personnes majeures orientées par le service intégré d’accueil et d’orientation de la Drôme. 59 % des personnes ont la nationalité française 7 % de l’union européenne Les personnes sont hébergées pour la plupart dans des chambres doubles. Nous avons 11 chambres pour 20 places CHRS. Le fonctionnement est de type internat, la restauration est collective ainsi que les sanitaires. 34 % de nationalités autres Age moyen : 38 ans Age médian : 37 ans Les 11 autres places CHRS sont réparties dans 10 appartements sur la commune de Valence. Dans ce type de prise en charge, les personnes sont autonomes dans la gestion de leur quotidien. Taux d’occupation internat :100.86 % Taux d’occupation appartement en diffus : 95.26 % origine des ressources 56% - Sans Ressources - RSA 25% - Allocations - Pension / Retraite - AAH 1% - ASSEDIC / Ind. Chôm. - Travail - Autres 5% 1% 3% 9% 0% De 2008 à 2012 Page 5 Nombre de pers. accueillies 18-24 ans 25-34 ans 35-44 ans 45-60 ans + 60 ans 2012 246 16.3 % 26.5 % 23.2 % 29.7 % 4.5 % 2011 315 17.8% 27.9% 21.6% 24.7% 7.9% 2010 339 16.8% 23% 29.5% 22.7% 7.9% 2009 345 17.4% 29.3% 27.5% 23.5% 7.3% 2008 324 19.5% 27.8% 20.7% 23.5% 8.5% Le nombre de personnes différentes hébergées au St Didier continue à considérablement diminuer. Ceci est dû à la continuité de l’accueil et à la volonté d’héberger les personnes jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. A noter, la proportion des plus de 60 ans qui est largement inferieure aux années précédentes. La proportion des jeunes restent sensiblement la même. Provenance des admissions des personnes via le 115 Centre d’hbgrt chez 1 tiers chez famille hôtel Maison relais /rés. sociale hôpital Logt incarcération Inc. 37 % 17% 1.4% 5% 0.3 % 2% 2% 0.3 % 5% 2011 37% 35% 13% 3% 6% 0.7% 3% 2% 0.3% 0% 2010 34% 43% 13% 3% 1% 0.3% 2% 3% 0.6% 0.1% Sans dom. 2012 30 % Nous constatons peu de changement sur la provenance des personnes orientées par le 115. La nuit précédent l’admission, elles étaient soit dehors, soit dans un autre centre d’hébergement. Comme l’an passé, un tiers des personnes sont de nationalité hors union européenne. L’accueil dans le collectif L’accueil d’urgence Page 6 Toutes les personnes arrivent dans le collectif du Saint Didier par l‘intermédiaire du 115. Accueillies par un travailleur social, le séjour de 8 nuits est contractualisé à l’aide d’un document qui est présenté et commenté à chacune des personnes. L’accueillant lui présente la structure, son co-hébergé et lui remet les clés de sa chambre. La personne est reçue une 2ème fois dans le cadre de ce séjour par un travailleur social, qui évalue ses besoins et apporte les réponses ou orientations nécessaires ou possibles. 215 personnes hébergées 3349 nuits d’urgence 303 contrats d’urgence signés Le nombre de contrat moyen par personnes est de 1.4 La durée moyenne de séjour est de 15.5 jours. Durée médiane : 10 jours Les personnes accueillies plusieurs fois dans l’année en accueil d’urgence sont majoritairement des personnes étrangères qui se retrouvent dans des situations extrêmement difficiles. Elles n’ont ni ressources, ni le droit de travailler. L’insertion et l’autonomie de ces personnes ne peuvent pas être envisagées sans la résolution de leurs situations administratives. Quelques remarques Les sorties d’urgence La plupart des personnes viennent d’un autre centre d’hébergement d’urgence de la Drôme. 17.5% des admissions d’accueil d’urgence se transforment en stabilisation au St Didier, 36 % vont dans un autre hébergement d’urgence, 170 personnes n’ont fait qu’un seul séjour en urgence. D’autres font 3, 4 voir 12 séjours de 8 nuits dans l’année. Le plus long séjour (en cumulé) concernant l’accueil d’urgence est de 196 jours. Cette 9 % se rendent chez un tiers ou de la personne a eu du mal à accepter le cadre proposé. Au fur et à mesure de la création famille du lien, ce monsieur a pu non seulement 2.7 % obtiennent un logement de droit rentrer tous les soirs mais participer aux 3 commun et 7.8 % un logement accomrepas principaux. pagné. 22 % ont des destinations inconnues, La stabilisation Page 7 63 personnes différentes Les personnes arrivent en stabilisation à la suite de l’accueil d’urgence, ou d’une hospitalisation qui a eu lieu lors d’un précédent accueil soit d’urgence soit de stabilisation. 49 hommes 14 femmes Dont 2 couples Les contrats de séjours sont d’un mois renouvelable. Nous limitons le nombre de stabilisation à 12 personnes afin de pouvoir garantir au minimum 8 places régulières à l’accueil d’urgence. 4034 nuits Le plus court séjour : 4 jours Les personnes en stabilisation contractualisent avec leur référent des objectifs à atteindre durant le contrat de séjour. Ces objectifs ne sont pas préétablis. Ils sont individualisés et sont ré ajustables. Ils peuvent être accès sur des projets d’insertion tels que l’emploi ou le logement mais aussi, sur la possibilité de rester au même endroit le temps nécessaire. Le plus long séjour : 366 jours Durée moyenne des séjours : 64 jours À l’entrée en stabilisation : 44 % sont sans ressources Les sorties : 37 % perçoivent le RSA 11.5 % accèdent à un logement 10 % AAH 19 % de destinations inconnues 11 % chez un tiers 6 % dans la famille 4 % en résidence sociale 2 % le chômage et 3 % travail. 5 % perçoivent une allocation ou pension retraite Tranches d'âges des personnes en stabilisation en 2012 19 % dans un autre centre hébergement 18/24 ans 0% 4 % dans logement lié à l’emploi 25/30 ans 13.5 % en CHRS en diffus 13% 47% 10% 31/40 ans 6 % dans un appartement extérieur du Saint-Didier 41/65 ans + 65 ans 12 % sans domicile 30% La stabilisation Page 8 2012 2011 2010 2009 2008 Nombre de pers. Plus petit séjour 63 67 85 80 129 4 1 9 1 2 Plus long séjour 366 333 236 226 189 Moyenne des séjours 64 61.35 54.31 52.85 39 Durée médiane 35 52 45 39 30 Le nombre de personnes en stabilisation est sensiblement le même que l’an passé. Cependant, la durée des séjours est très inégale. Cette année, la moyenne des séjours a augmenté alors que la durée médiane a diminuée de 17 jours . Nous expliquons l’augmentation de cette moyenne des séjours par le fait que les durées d’hébergement peuvent être très importantes pour certaines personnes. En effet, certains sont restés toute l’année sur le centre d’hébergement. L’établissement correspond à leur besoin. Ou du moins, il est difficile de trouver un autre lieu qui le soit. Pour d’autres, le collectif est tellement pesant , que les séjours sont écourtés soit suite à un ou des passages à l’acte incompatible avec la vie collective, soit par un départ inopiné à leur initiative. De même, pour certaines personnes, il est difficile d’envisager la sortie du St Didier vers un autre CHRS, même si la vie collective est difficile. Le fait d’intégrer un logement provisoire est source d’angoisse. Le temporaire n’est pas sécurisant. Ces personnes souhaitent avoir leur propre logement, même si l’accès est difficile et long. Elles ne refusent pas pour autant l’accompagnement social même si elles expriment la complexité à investir une nouvelle personne. L’accueil en diffus Les appartements extérieurs Page 9 Notre capacité est de 11 places pour 10 logements meublés. 21 personnes différentes. 14 hommes, Les personnes sont sous-locatrices de leur logement et sont accompagnées pour une durée de 3 mois renouvelable 1 fois. Il nous arrive dans la pratique de renouveler plus d’une fois si la situation le nécessite. Ces appartements sont accessibles à des personnes inscrites dans des démarches d’insertion par le logement et ayant des ressources. 5 femmes, 1 couple Le séjour moyen est de 178 jours, soit près de 6 mois. Séjour médian : 150 jours Les personnes sont orientées par la commission départementale SIAO. Suite à l’orientation de la commission, nous prenons contact avec la personne . Nous lui expliquons notre fonctionnement et lui faisons visiter le logement. Après un temps de réflexion de 24 à 48 heures, et si la personne accepte les modalités d’accompagnement, le bail est signé, suivi de la remise des clés lors de l’état des lieux d’entrée. Cette année, nous avons capté des logements à loyer modéré avec l’OPHLM de Valence. Aussi, nous avons pu nous séparer des logements les plus onéreux. LES SORTIES En 2012, 11 personnes sont sorties des appartements. 8 personnes ont accédé à un logement de droit commun. 6 personnes dans un logement des offices publics et 1 dans le parc privé. 1 personne est entré dans un dispositif de santé adapté à sa situation sanitaire et sociale, dans un appartement de coordination thérapeutique. 2 personnes ont quitté la région pour des raisons professionnelles et en attendant de trouver une solution personnelle, sont hébergés dans leur famille, l’un chez ses parents, l’autre chez son frère. Un personne a quitté le dispositif sans solution pérenne. COMPARATIF DES SORTIES ENTRE 2011 ET 2012 SELON LES MODALITES D’ACCUEIL Page 10 SORTIE Urgence Stabilisation Appartement 2012 2011 2012 2011 2012 2011 Nb de pers. 293 431 52 70 11 6 Héb. urgence 53.58% 49.19% 19.23% 10.00% 0.00% 0.00% Héb. insertion 4.44% 1.62% 13.46% 21.43% 0.00% 0.00% Héb. Famille ou tiers 9.22% 6.73% 5.77% 17.14% 18.18% 0.00% logement adapté 1.02% 1.39% 7.69% 4.29% 0.00% 0.00% logement autonome 2.73% 1.62% 11.54% 7.14% 72.73% 83.33% autres 7.17% 13.46% 23.08% 18.57% 0.00% 0.00% NSP 21.84% 25.99% 19.23% 21.43% 9.09% 16.67% TOTAL 100.00% 100.00% 100.00% 100.00% 100.00% 100.00% Au fil des années, nous accueillons beaucoup moins de personnes différentes. Cependant, les sorties du CHRS sont plutôt satisfaisantes. Nous pouvons noter des sorties vers le logement qui tendent à s’accroitre. Ceci confirme la dynamique engagée sur le logement d’abord. Les personnes en accueil d’urgence font un peu plus appel à la solidarité familiale ou amicale. Les personnes en stabilisation vont plus vers des solutions pérennes Les sorties vers le logement se font encore majoritairement sur des logement privés . Cependant, la proportion logement privé/ logement public, diffère selon le mode d’hébergement. 75 % des personnes hébergées sur le dispositif urgence et qui sont sorties vers un logement, ont signé un bail avec un particulier. Pour les personnes en stabilisation se sont 100 % des sorties vers le logement, alors que cela représente seulement 25 % des personnes qui étaient hébergées en appartement en diffus. Nous pouvons expliquer cette différence par la durée de d’attente pour accéder à un logement public et la temporalité des personnes. A l’heure d’aujourd'hui, il est plus facile même si les loyers sont chers ou les logements peu salubres, d’accéder rapidement à une location privée. L’accompagnement proposé Page 11 Avec chaque personne hébergée, nous effectuons un accompagnement social classique : ouverture des droits (couverture médicale, identité, ressources, …), recherche de logement ou hébergement et emploi. Cependant, les personnes arrivant au centre d’hébergement ont pour la plupart perdu confiance en elles. Certaines ont des difficultés à vivre avec les autres, d’autres éprouvent des souffrances complexes à gérer. Aussi, nous aidons les personnes à se remobiliser sur un projet personnel et professionnel à partir d’ateliers et des temps de vie quotidienne. Ces ateliers, organisés à partir du Centre d’hébergement sont pour la plupart planifiés à l’avance et attendus. D’autres se réalisent de façon moins formels, en saisissant les instants propices à telles ou telles actions en fonction de la mobilisation des personnes présentes. Les ateliers sont proposés par les travailleurs sociaux et stagiaires éducateurs du service en fonction des besoins repérés et des opportunités existantes sur la cité. Des ateliers sont également proposés par les personnes hébergées elles-mêmes lors des conseils de maison qui ont lieu chaque semaine. Pour d’autres, nous faisons appel à des intervenants extérieurs , comme la b@se et l’ANPAA. Ateliers liés à la santé La B@as est un espace public internet qui se déplace une fois par semaine dans nos locaux pour Il s’agit d’ateliers liés à la préinitier ou perfectionner les personnes hébergées à vention des risques mais aussi des activités sportives. l’outil informatique et à internet. Toutes les personnes hébergées dans la structure Des sorties équestres sont organisées une fois par mois, quelque soit la durée du séjour, ont accès aux ateavec le soutien financier de liers proposés. l’association Etape. Les personnes y participent de manière volontaire ; cependant certains sont vivement conseillés, selon Des tournois de ping-pong les objectifs de séjour des personnes . Nous les uti- sont également organisés lisons comme un support à l’accompagnement soL’assistante sociale de l’ANcial. PAA intervient depuis avril Nous répartissons les ateliers selon 4 grands 2012 une soirée par mois. Ce items : La vie sociale, la création, la santé et la vie lien a permis de favoriser l’accès au centre de soin mais quotidienne. également de pouvoir parler des addictions autrement que sur un mode culpabilisateur. La parole est favorisée et les tabous sur la dépendance et les addictions se lèvent peu à peu. L’accompagnement proposé Page 12 Ateliers vie sociale. Le vivre ensemble n’est pas facile. Ces ateliers ont pour objectifs de favoriser des liens positifs, des expériences agréables avec les autres. Il s’agit de favoriser le jeu et notamment les jeux de sociétés : tarot, scrabble, … Des projections de films sont organisées dans la salle collective. La journée portes ouvertes organisée en début d’année a permis à chacun de rencontrer et d’accueillir les visiteurs. Les fêtes de fin d’années sont des temps importants à marquer même si ces moments sont chargées d’affects et pas toujours facile à vivre dans un centre d’hébergement d’urgence. Ateliers créatifs : Il s’agit d’ateliers arts plastiques, peinture et ateliers d’écriture. Un court métrage a été réalisé sur une semaine avec un groupe de 6 personnes et Damien, stagiaire éducateur spécialisé. Le film est en ligne sur le blog du st Didier. Ateliers centrés sur la vie quotidienne : Il s’agit de la confection de repas. Les personnes élaborent les menus, puis font la liste des courses et vont-elles mêmes faire les achats nécessaires. Ces ateliers regroupent également des ateliers informatiques car l’ordinateur est entré dans notre quotidien. Un animateur de la b@se intervient 2 heures par semaine. Il forme ou conseil les personnes sur l’utilisation de l’ordinateur pour les plus novices mais aussi sur l’utilisation du traitement de texte pour la réalisation de CV ou de lettre. Nous avons réalisé un jardin aromatique dans la cour intérieure du centre d’hébergement. L’accompagnement proposé Page 13 Les personnes hébergées au CHRS Saint Didier sont des personnes qui ont connu différentes ruptures et qui ont perdu toute confiance en elles et aux autres. Le rapport au temps est perturbé, les personnes vivant au jour le jour. Les priorités sont liées à la subsistance, à l’accès aux besoins primaires. il y a peu de place à la projection, au désir, à l’envie…. Les personnes ont perdu toute estime d’elle-même, ne savent plus prendre soin d’elles, que se soit sur le plan de l’hygiène, de la santé physique ou psychique. Nous avons pu observer des effets de changements grâce à ces ateliers. Dans un premier temps, nous pouvons noter l’évolution positive du comportement dans le CHRS. Les personnes restent ainsi plus longtemps et ne quittent pas l’établissement sous forme de rupture. Les personnes modifient leur mode relationnel. Ils sont moins sur le mode de l’immédiateté et de l’instant présent. Ils réapprennent à se projeter, à anticiper, à différer. Nous observons des changements dans leur projet de vie, plus réaliste. Les personnes acceptent mieux la réalité. Ils arrivent mieux à prendre un temps pour chaque chose, à gérer l’attente d’une décision, d’un passage en commission ou d’un rdv avec un employeur. Ils vivent le quotidien de manière plus détendue même si celui-ci est toujours difficile. Ils arrivent à s’inscrire dans un rythme sociétale. Les personnes vont d’elles même vers des manifestations organisées dans la ville. Elles vont chercher les informations nécessaires et les font souvent partager au groupe. Nous faisons des sorties équestres chaque mois aux poneys d’Éole. Cette activité permet de remettre de la sérénité dans le groupe. Nous avons des effets étonnants chez les personnes en grande difficultés psychiques. Les échanges avec les chevaux permettent un mieux être quasi immédiat. Les ateliers ont permis, indirectement à plusieurs personnes de débloquer leur situation administrative et notamment l’accès au RSA et à la CMU. Les ateliers vécus ont aidés ces personnes à poser leur sac pour un temps suffisamment long. Les personnes peuvent toute à un moment accéder à un logement, avoir des ressources financières, des droits santés ouverts. Cependant, avoir des relations adaptées avec autrui est plus complexe. Les ateliers sont des supports pour aller à la rencontre de l’autre, de la différence. Ils sont des moyens de mettre un tiers dans la relation, d’ouvrir son esprit et ses idées à d’autres cultures, d’autres mœurs. Les personnes ne pourront construire un parcours d’insertion solide et stable, seulement si elles se sentent mieux, qu’elles arrivent à prendre soin d’elles mêmes et qu’elles soient convaincues d’avoir leur place dans notre cité. Pour cela des relations sociales adaptées sont indispensables. Les lits halte soins santé Par Bérangère SOLER infirmière Page 14 Le Saint Didier, c’est aussi une structure lits halte soins santé (LHSS). Les LHSS offrent une prise en charge médico-sociale de la personne en situation de précarité. Ils sont destinés à l’accueil temporaire des personnes, quelle que soit leur situation administrative, dont l’état de santé ne justifie pas d’hospitalisation mais nécessite une prise en charge adaptée. Les LHSS ne sont pas dédiés à une pathologie particulière. L’admission est prononcée par le directeur après avis du médecin ayant exclu la nécessité d’une prise en charge hospitalière. Le médecin coordonnateur et l’infirmière assurent l’accompagnement médical. Un travailleur social du St Didier assure l’accompagnement social. 31 demandes ⇒ ⇒ 8 admissions sur l’année ⇒ 8 demandes sans suite (autre solution trouvée ou amélioration de l’état ne nécessitant plus le dispositif, ou encore personne ne désirant plus venir dans l’établissement). 11 refus car la structure d’accueil n’était pas adaptée (perte d’autonomie trop importante au regard des possibilités de prise en charge de la structure) ⇒ ⇒ 3 refus pour manque de place disponible ⇒ 1 refus pour une personne ayant un logement et une pathologie contagieuse. ⇒ 13 personnes sur le dispositif dont 1 ayant fait 2 séjours. ⇒ Taux d’occupation : 106 % ⇒ Age moyen : 39 ans (18-25 ans :1 ; 26-39 ans :6 ; 40/59 ans :3 ; 60 et+ :3) ⇒ Public essentiel masculin : 12 hommes, 1 femme ⇒ 11 personnes sans ressources à leur entrée, 2 percevaient l’Allocation Adulte Handicapé. ⇒ 9 personnes venaient d’un pays extérieur à l’Union Européenne, 3 étaient français, 1 d’un pays européen. Les orientations sont faites par : • Essentiellement par les centres hospitaliers de Valence et Romans • Les établissements de santé spécialisés • • • Le Samu social L’accueil de jour « Entraide » et autres CAU Equipe Mobile Précarité Psychiatrie de la Drôme LHSS Page 15 Après avoir établi des objectifs de soins propres à chaque patient, le médecin et l’infirmière salariés de la structure coordonnent et/ou effectuent les soins au regard du projet de soins, et réajustent si besoin. Nous avons régulièrement recours à des structures de soins et de diagnostics extérieurs : laboratoires, kinésithérapeutes, pharmacies, médecins de ville, médecins spécialistes, psychologues. Un cabinet infirmier libéral assure la continuité des soins en l’absence de l’infirmière salariée de la structure Des pathologies aigues ou chroniques sont découvertes lors du séjour : ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ cancer maladie infectieuse chronique pathologie cardiaque Des régimes alimentaires peuvent être recommandés par le médecin (régime sans sel, régime diabétique, haché, mixé…) . Ces repas sont alors commandés et livrés à la structure, ou préparés par le personnel ou les patients eux-mêmes quand cela est possible. pathologie rhumatismale chronique pathologie urologique ⇒ addictions ⇒ troubles psychiatriques ⇒ infections dermatologiques dues à l’usage de toxiques ⇒ virus saisonniers Il y a eu une hospitalisation en urgence en 2012. La personne est par la suite revenue sur le dispositif. Les autres hospitalisations étaient programmées (interventions chirurgicales). LHSS Page 16 D’une manière générale au CHRS Saint-Didier, on note une demande bien plus importante cette année de places en rez-de-chaussée pour des personnes ayant des difficultés de mobilité, qui sont orientées par le 115 ou sur les LHSS. Les trois chambres disponibles au rez-de-chaussée ne suffisent pas pour répondre à tous les besoins : personnes à mobilité réduite, ayant une perte d’autonomie, non-mixité, chambre seule pour les personnes sur les LHSS, chambre avec possibilité d’accueil d’animal de compagnie. L’accueil d’une personne en fauteuil roulant n’est pas possible au regard de la configuration des locaux. Ce public a des besoins bien particuliers et nécessite des aménagements spécifiques, ainsi qu’un temps de présence humaine pour les gestes de la vie quotidienne plus important. Ainsi, nous faisons ponctuellement appel à des auxiliaires de vie pour des aides à la toilette. Des lits médicalisés sont disponibles. Une deuxième rampe d’accès aux étages doit être mise en place. Le personnel doit veiller à faire ou à ce que le ménage soit fait. L’accès aux sanitaires n’est pas toujours aisé pour ces personnes, il faudrait le repenser. Nous ne sommes pas en mesure de recevoir des personnes dont la perte d’autonomie est trop importante. L’évolution sanitaire est plutôt favorable pour les personnes ayant bénéficié du dispositif. Pour les patients ayant des pathologies chroniques, un réseau de professionnels de santé a été mis en place, avec médecins généralistes et spécialistes et une stabilisation de la maladie a été observée. Un accompagnement médico social : Certaines personnes se retrouvent sans couverture sociale. Les démarches d’accès aux droits sont élaborées au cours du séjour. Le temps de convalescence est aussi l’occasion de faire le point sur la situation administrative et sociale. La personne en LHSS bénéfice d’un accompagnement social. Cet accompagnement se construit autour de l’accès aux droits et sur la recherche de solutions adaptés à sa situation en terme de logement ou hébergement. Une bonne coordination entre les travailleurs sociaux et le personnel médical est essentielle. LHSS Page 17 La durée moyenne de séjour : 4 mois. Le séjour le plus court : 3 semaines Couverture maladie à l’entrée du dispositif: Le séjour le plus long : 15 mois ( la personne est encore présente sur le dispositif) -5 Aides Médicales d’Etat 10 personnes sont sorties dans l’année -4 personnes n’avaient aucune couverture maladie -2 chez un tiers -2 personnes parties sans prévenir -3 personnes bénéficiaient du régime de base de la sécurité sociale -1 vers l’ hôpital -1 vers un LHSS hors département -2 avaient la CMUC -1 vers un logement -3 vers des dispositifs d’accueil d’urgence Les pathologies ayant motivé l’entrée des personnes sur les LHSS sont variées : -Pathologies cardiaques -Pré et post opératoire (chirurgie viscérale, orthopédique) -Affections dermatologiques D’autres pathologies associées sont connues à l’entrée : ⇒ conduites toxicomanes. ⇒ troubles psychiatriques diagnostiqués ⇒ pathologies chroniques -Altérations de l’état général à explorer -Traumatologie -Perte modérée d’autonomie suite à accident neurologique ou altération de l’état général -Affections rhumatologiques Les projets Page 18 Pour 2013, nous souhaitons : Un changement de prise en charge • Poursuivre la collaboration avec La B@se et avec l’ANPAA. • Poursuivre le travail engagée en 2012 sur la prise en compte des souf- frances psychiques des personnes hébergées. • Etre force de propositions innovantes concernant l’accès au logement et aux solutions durables. • Travailler autour de modalités d’accueil et d’hébergement qui permettent d’offrir une chambre par personne et l’accès aux personnes à mobilité ré- duite.