l`IUT de Haguenau

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l`IUT de Haguenau
Dernières Nouvelles d’Alsace
Geneviève Lecointre, 18/01/2014
IUT : les nouvelles filières d’excellence
Le directeur de l’IUT de Haguenau Jean-Christophe Deveaux a fait visiter jeudi
l’établissement au maire de Haguenau, Claude Sturni, et au recteur de l’académie de
Strasbourg, Jacques-Pierre Gougeon. PHOTO DNA – FRANCK KOBI
De plus en plus demandés, les IUT peuvent se permettre de sélectionner leurs étudiants.
Exemple à Haguenau où l’institut universitaire forme dans les domaines électrique,
industriel, multimédia…
1 600 dossiers ont été déposés l’an passé à l’IUT de Haguenau pour 411 places. Soit une
chance sur quatre pour un candidat d’être retenu. « Nous sélectionnons en fonction des notes
du lycée et des avis des enseignants puis sur entretien de motivation », résume le directeur
Jean-Christophe Deveaux. « Les IUT sont devenus des filières d’excellence qui ont le luxe de
choisir entre un très bon et un excellent candidat », estime Michel Deneken, vice-président de
l’Université de Strasbourg dont dépend l’institut haguenovien.
« Les détracteurs diront qu’ils se sont éloignés de leur mission », reconnaît le recteur de
l’académie de Strasbourg, Jacques-Pierre Gougeon, qui visitait l’établissement jeudi matin. «
Créés en 1966, les IUT devaient permettre de favoriser l’accession des élèves issus d’un bac
technologique à l’enseignement supérieur. »
En 2013, seul un tiers des élèves de l’IUT de Haguenau avait passé un bac technologique, les
deux autres venant de la filière générale — dont l’indétrônable bac scientifique. « Pour moi, le
début de l’année a été difficile, j’avais du mal à suivre dans les matières basées sur les maths,
reconnaît Valentin, 19 ans, un bac techno en poche. Mais ça va mieux, le premier semestre a
remis tout le monde à niveau. »
Onze mille euros, c’est le coût pour la collectivité d’un étudiant en IUT, soit dix fois plus qu’à
la fac. À ce prix-là, avec 27 enseignants-chercheurs et 120 vacataires à Haguenau, «
l’encadrement est bon », apprécie Guyted, 22 ans, étudiant en DUT trinational — « première
année en France, deuxième en Allemagne et troisième en Suisse ». Après son diplôme, il
aimerait « entrer en école d’ingénieur » et se spécialiser « dans l’automobile ».
« C’est un phénomène croissant, les gens passent par l’IUT pour aller plus loin », constate le
recteur. À la sortie, 17 % des diplômés travaillent tandis que 83 % poursuivent leurs études. «
C’est comme une classe préparatoire, considère Yuva, 18 ans. Sauf qu’en prépa, si on rate les
concours d’entrée dans les grandes écoles, on n’a rien. Ici, on a un diplôme reconnu. »
« C’est vrai, la mention IUT sur un curriculum vitae rassure les employeurs », affirme JeanLouis Michalak, directeur adjoint de l’établissement. « Une partie de l’enseignement se
déroule sur le terrain dans nos entreprises, c’est du concret », confirme Claude Kuhne,
directeur des ressources humaines du fabriquant de moteurs Sew-Usocome et président du
conseil d’administration de l’IUT.
Les étudiants sont chouchoutés : « Pour loger les jeunes en stage ou en apprentissage, la Ville
de Haguenau s’apprête à construire une résidence junior de 95 places », précise le maire,
Claude Sturni. Le fonctionnement de l’IUT ressemble de plus en plus à celui d’une grande
école. Pour l’anecdote, tous les étudiants de deuxième année et de licence professionnelle sont
cette semaine en cours… dans une station de ski de Haute-Savoie.