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photos a. valois
bricolage / culture / loisirs...
Le tango dans la peau
Pour se ressourcer, Pierre Dagatti, maraîcher bio aixois,
danse le tango argentin avec son épouse, Caroline.
C
haque mercredi soir, Caroline
et Pierre Dagatti font le rêve
de s’envoler vers l’Amérique
du Sud. Ils confient leur
maisonnée – trois enfants de 9, 7
et 4 ans – à une baby-sitter et filent
prendre leur cours de tango argentin
à Eguilles, près d’Aix-en-Provence,
où ils habitent. Loin des cagettes de
légumes pour lui, loin de son poste
de conseillère à la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône
pour elle, le couple se retrouve.
« Le tango est une communion entre
les deux partenaires, tout part
du cœur », résume Pierre.
Le soin qu’il porte à sa production maraîchère bio, qu’il vend
en paniers ou au marché d’Aix,
n’a jamais suffi à cet hyperactif de
38 ans. Pierre a autrefois pratiqué le
karaté au niveau national, et s’aménage aujourd’hui des « moments à
lui » à travers des séances de tai-chi.
Le tango argentin qu’il partage
avec son épouse lui fait aussi « du
bien, dans le corps et dans la tête ».
Passionné, il écoute des musiciens
argentins à l’heure du déjeuner,
et fouille les vidéos de YouTube
pour trouver des idées.
être assidus pour progresser
Après avoir dansé le rock acrobatique, le cha-cha-cha et le tango
espagnol, Caroline et Pierre Dagatti
ont découvert il y a six ans le tango
argentin. « C’est une danse subtile,
Des milliers de danseurs en France
Caroline et Pierre Dagatti
suivent le cours avancé de
Claire et Dario Da Silva. Ce
duo de danseurs professionnels franco-argentin a créé
un guide en ligne en vingt et
une leçons filmées : http://aixen-tango.com (1). « Caroline
et Pierre ont un bon niveau,
ils ont plaisir à danser et des
facilités, commente Claire.
Souvent, ils arrivent au cours
fatigués de leur journée de travail mais avec une vraie envie
d’apprendre. » En France, environ 5 000 personnes dansent
le tango argentin.
En savoir plus : http://tango-argentin.fr
(1) Aller dans « cours de tango », puis
« nos cours de tango en ligne ».
LA FRANCE AGRICOLE 3529 -93 - 07 mars 2014
presque une philosophie. Outre
la technique, il faut intérioriser la
musique et l’interpréter, ralentir ou
accélérer en harmonie avec la cavalière, c’est magique », raconte Pierre.
« L’homme dirige selon le rythme
de la musique et ce qu’il ressent,
complète Caroline. Je danse le plus
souvent avec Pierre, mais quand je
suis invitée par d’autres cavaliers,
j’apprends de nouveaux pas, chaque
danseur a un style différent. »
‘‘
Quand les enfants sont
couchés, nous nous entraînons
à danser dans le salon
’’
Face au miroir, ses hauts talons
glissant sur le parquet, Caroline se
laisse emporter par Pierre, les notes
du bandonéon et de la guitare. Tout
en appliquant les éléments montrés
par leurs professeurs, le couple crée
ses propres phrases dansées, avec
une très grande sensualité. « J’écoute
la musique, je me centre et l’énergie
part du haut du buste. Alors les
jambes suivent, les pas viennent tout
seuls », s’enthousiasme Pierre, qui
peut aussi s’agacer quand il
ne trouve pas cette fluidité.
Le couple aixois participe à des
milongas (bals), à des stages avec
d’autres tangeros et projette un jour
d’aller jusqu’à Buenos Aires…
pour danser.
Alexie Valois