Sombre Rivière - Théâtre National de Strasbourg
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Sombre Rivière - Théâtre National de Strasbourg
VITA NOVA Sombre Rivière Texte et mise en scène Lazare CRÉATION TNS | 2017 Production | diffusion Création Théâtre National de Strasbourg Tournée Nouveau Théâtre de Montreuil Le Liberté | Toulon 28 avril 2017 14 - 25 mars 2017 29 mars - 6 avril 2017 Production déléguée Théâtre National de Strasbourg Bertrand Salanon Directeur de la programmation et de la production 03 88 24 88 02 | [email protected] Louise Bianchi Administratrice de production et de diffusion 03 88 24 88 19 | [email protected] Sombre Rivière Création Texte et mise en scène Lazare Avec Anne Baudoux Laurie Bellanca Denis Charolles Benjamin Colin Julien Eil Bianca Iannunzzi Julien Lacroix Lazare Olivier Leite Mourad Musset Frank Williams Distribution en cours Collaboration artistique Marion Faure Lumière Christian Dubet Son Jonathan Heig Production Théâtre National de Strasbourg, Vita Nova Coproduction MC93 - Bobigny, Théâtre Liberté – Toulon Le Grand T – Nantes - en cours Le décor et les costumes sont réalisés par les ateliers du TNS Lazare est artiste associé au projet du TNS Sombre rivière - extrait Au cours d’échanges téléphoniques, un homme évoque avec sa mère et un dramaturge la séparation. Ils éclairent l’instant à la lumière de leur histoire. J’essaye de mettre en place des choses. On n’a pas les armures pour se défendre on va être méprisés et méprisables on va être les chiens de cette société c’est certain ! c’est certain on ne s’en rend pas compte mais c’est fini… Avec l’histoire de France et l’histoire de ses colonies. Une histoire qu’elle n’a jamais dépliée qu’elle n’a jamais su murmuré dans sa nuit qu’elle n’a jamais su tracé. J’essaye de passer comme un chant d’oiseau au milieu de tout ça. Sans alcool je ne tiendrais pas, maman ! Dans cette période… Tu n’aimes pas l’alcool je sais mais sans alcool je ne tiendrais pas. ça ne m’arrange rien du tout. C’est comme si je passais la serpillière dans le marécage. Je suis dans le marécage. ça me fait un petit coup de serpillière dans le marécage. Je suis en train de me noyer dans le marécage. Je me suis avancé tout seul dans le marécage. Je vois que tout ce que j’ai construit autour de moi, ça s’effrite et s’émiette et ça s’abat sur moi comme des portes sur ma poitrine. Je suis en train de bruler dans mes murs. Note d’intention C’est la rencontre de l’autre qui m’intéresse. La façon dont on invente un monde ensemble. Pour moi, ça passe par le chant qui, comme le blues, permet de surmonter une violence, une douleur. Mon écriture est liée à la parole, c’est une écriture du rythme et du temps, d’ouverture d’espaces dans la parole. Est-ce que la parole a encore un poids ? une dimension ? Est-ce qu’elle peut permettre de transcender la violence ? Est-ce qu’elle peut enrayer des machines de pensées qui se sont mises en place, qui empêchent la rencontre, qui font que des groupes se reconnaissent entre eux et que d’autres se rejettent, se considèrent comme ennemis ? Sombre Rivière est un monde qui refuse cette séparation. C’est une lutte, un chant d’amour profond. Une espérance. Dans Sombre Rivière, je ne me mets pas en devoir de « raconter une histoire ». L’important, ce n’est pas tant le récit que le désir « d’être ensemble ». Avec les gens, avec les musiciens, chanteurs, comédiens de ma compagnie, avec l’histoire que nous avons vécue et celle que nous vivons, avec les attentats, avec les morts, avec notre désir de mettre en question le monde et, surtout, que le théâtre puisse être le lieu où retrouver une multiplicité des mondes. C’est l’endroit où trouver un chant pour nos morts. C’est aussi l’endroit d’une fête où le poème se donne en partage et peut être entendu parce qu’il est porté par des êtres vivants. J’aimerais qu’on puisse entrer dans un intime qui soit spectaculaire. Avec la virtuosité des mots, de la musique, avec la puissance de l’imaginaire. Que l’imaginaire puisse déferler, qu’on puisse jouer à bousculer les choses définies, réinventer, reconstruire, ne pas se laisser imposer une réalité aliénante. « Entre le réel et l’impossible, ouvrir le destin des forces en cours »… C’est une des phrases de la pièce. Je vais arriver en répétitions avec de nombreux textes, poèmes, chansons, et nous construirons le spectacle ensemble, avec mes amis de toujours et de nouvelles personnes, des gens d’âges et d’horizons différents, qui ne viennent pas forcément du milieu des écoles − moi-même je ne viens pas du milieu institutionnel − mais qui ont en commun de vouloir dire que le monde n’est pas «séparé», comme on veut nous le faire croire. Je pourrais dire que Sombre Rivière, c’est d’innombrables étoiles dans la nuit, qui émettent des signes pour créer des passerelles et pouvoir faire société ensemble à travers des chants. Pas des champs de blé ni des champs de bataille, mais des chants de la vie et des chants du monde. Et je vais remonter sur scène, ce que je n’ai pas fait ces dernières années. Je ne veux pas être séparé des gens, justement. Je ne veux pas être celui qui orchestre tout. J’ai envie d’être là, de donner la parole aux acteurs, la partager avec eux. Sombre Rivière n’est pas un concert, mais il y aura beaucoup de chansons, parce que j’ai besoin de chanter, parce qu’aujourd’hui est trop dur. J’ai besoin que les chants soient joyeux, fiers et beaux. Lazare, janvier 2016 Lazare Lazare franchit un jour les portes du Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis. Depuis, il n’a plus quitté les salles et les plateaux, écrivant ses premières pièces et multipliant les rencontres avec des metteurs en scène tels que François Tanguy, Claude Régy ou Stanislas Nordey, qui l’invite à rejoindre l’École du Théâtre national de Bretagne. Auteur dès son adolescence, improvisateur dans les lieux publics, il devient acteur et metteur en scène avant de créer, en 2006, sa compagnie Vita Nova, dont le nom est une référence à la Divine Comédie de Dante. Il fait de nombreuses improvisations, accompagné de musiciens au festival La voix est libre au Théâtre des Bouffes du Nord, de 2005 à 2009, avec entre autres, Balaké Sissoko, Jean François Pauvros, Benjamin Colin. Résident à la Fondation Royaumont en 2008, il participe à la tournée franco-malienne Du griot au slameur, de mai à décembre 2008. Il joue sous la direction du chorégraphe Josef Nadj dans Sherry Brandy (2011), et des metteurs en scène Stanislas Nordey, Pascal Kisrch, Claude merlin et Ivan Stanev. Autour de Lazare se constitue un « noyau dur » de fidèles collaborateurs et des lieux refuges comme la Fonderie au Mans, le Studio-Théâtre de Vitry-sur-Seine et l’Échangeur à Bagnolet qui vont l’accompagner dans une grande aventure théâtrale débutée en 2007. Une trilogie qui s’ouvre avec Passé – je ne sais où, qui revient, suivi en 2011 de Au pied du mur sans porte, deux titres empruntés à Pessoa, avant de se conclure, temporairement, avec Rabah Robert, touche ailleurs que là où tu es né. En 2014, Lazare s’écarte de cette grande fresque épique pour écrire Petits contes d’amour et d’obscurité présenté au dernier festival Mettre en scène à Rennes. Il dirige des ateliers d’écriture par l’improvisation. En 2012, il accompagne pendant trois mois l’atelier d’écriture hebdomadaire du Théâtre de Gennevilliers. En 2014, la classe de terminale pro en plasturgie du lycée Galilée à Gennevilliers. Depuis septembre 2014, il est artiste associé au Théâtre national de Strasbourg. De février à mai 2016, il encadre Troupe Avenir, un atelier d’improvisation théâtrale et musicale destiné aux jeunes n’ayant jamais fait de théâtre.