Horticulture 1992 - CESER Pays de la Loire

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Horticulture 1992 - CESER Pays de la Loire
REGION DES PAYS DE LA LOIRE
CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
SESSION DU 7 DECEMBRE 1992
avis
relatif au rapport sur
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
Présenté par M. Louis ALLARD
au nom de la Commission n°3 "Développement Economique et Recherche"
Entendues les interventions de MM. LEMAITRE, PICHERIT, PILET, GUIHENEUF, BOUYER,
BERNIER-DUPREELLE, DEFOIS
Les Pays de la Loire se placent au deuxième rang de la production de l'horticulture ornementale française.
Alors que cette production constitue l'un des rares secteurs primaires à connaître une croissance soutenue
de la demande depuis plus de 10 ans, et qu'elle est forte de potentialités importantes, elle fait preuve d'une
faiblesse au plan de l'organisation économique et commerciale qui la rend incapable de répondre
pleinement à cette demande.
Cela est sanctionné par une détérioration continue de la balance du commerce extérieur, en Pays de la
Loire comme ailleurs. En France le déficit généré par l'horticulture s'élevait à 3,7 milliards en 1991 et
représentait 12 % du déficit commercial. Ce sont autant de chances perdues pour créer des emplois, et une
aubaine pour les opérateurs néerlandais.
I - UNE DETERIORATION CONTINUE DE LA BALANCE DU COMMERCE EXTERIEUR,
MALGRE D'EXCELLENTS ATOUTS.
1 - UN SECTEUR EN EXPANSION MALGRE SES FAIBLESSES.
En dix ans, le chiffre d'affaires a progressé de plus de 150 % et l'emploi s'est accrû de 13 %. On observe
l'arrivée de nouveaux producteurs qui ont quitté l'agriculture ou le maraîchage. La production se
développe autour de produits leaders et de quatre secteurs spécialisés : les fleurs et feuillages coupés, les
plantes en pots et à massif, les pépinières et les bulbes. La prééminence du Maine et Loire est très nette,
devant la Loire Atlantique.
La région bénéficie de conditions agronomiques et climatiques particulièrement favorables. Par ailleurs,
un riche savoir-faire et une maîtrise des technologies de pointe concourrent à donner à la région une place
de choix dans l'horticulture française. Aujourd'hui, on observe l'émergence d'une horticulture de type
industriel, à côté d'exploitations traditionnelles sans spécialisation.
2 - UNE VOLONTE DE DEVELOPPEMENT, ET UN ENVIRONNEMENT SCIENTIFIQUE ET
TECHNIQUE DE QUALITE.
Si la balance du commerce extérieur montre qu'il y a beaucoup d'efforts à réaliser face au dynamisme des
pays du Nord, il n'en demeure pas moins que de véritables outils de développement sont déjà en place.
Il existe trois principales structures de développement : le Bureau Horticole Régional (BHR), soutenant
les entreprises dans leurs efforts de développement technique, dans leur gestion, leur stratégie, voire leur
commercialisation, le Comité National Interprofessionnel de l'Horticulture (CNIH) , organisme parapublic,
chargé de proposer des mesures visant à organiser et améliorer la production, la commercialisation et
l'utilisation des produits de l'horticulture, et enfin l'Association Nationale Interprofessionnelle de
l'Horticulture (ANIHORT), assurant la promotion nationale et internationale auprès des consommateurs.
Par ailleurs, une volonté politique se manifeste au travers des contrats de plan Etat-Région. Ainsi
l'horticulture a bénéficié de plus de 20MF au titre des deux derniers contrats de plan au travers du BHR,
de divers programmes de recherche et d'expérimentation, de promotion des produits, d'aides aux
investissements. Hors contrat, l'Etat et les Départements interviennent financièrement également,
notamment en faveur de la construction de serres.
Enfin la région dispose d'un potentiel scientifique et technique de premier plan, comprenant plusieurs
centres de recherche fondamentale et appliquée et des structures de développement.
3 - UNE INADAPTATION DE L'ORGANISATION COMMERCIALE.
La situation est paradoxale : la région dispose de grands atouts en faveur de la production mais elle
manifeste une difficulté à suivre l'évolution de la demande.
La valorisation du marché français des fleurs coupées et des plantes en pots représente 15,4 milliards de
francs et se situe au 3ème rang européen, mais la production atteint seulement 3,5 milliards de francs. Le
marché européen s'élève à près de 100 milliards de francs, dont les fleurs coupées représentent plus de la
moitié. L'Allemagne et l'Italie sont les premiers consommateurs, tandis que les Pays-Bas et l'Italie
fournissent chacun 30 % de la production. Aujourd'hui des pays de tous horizons participent à la
production.
Depuis près de 20 ans, la balance du commerce extérieur se dégrade régulièrement. On enregistre un
accroissement du déficit de 300 MF chaque année depuis 1987. Le M.I.N. de Rungis apparaît de plus en
plus comme une centrale de distribution de fleurs d'importation.
Le marché évolue sensiblement : l'offre fait l'objet d'une concurrence plus vive, elle doit suivre les
modifications du goût du public, s'adapter aux exigences de la grande distribution et affronter les
fluctuations du pouvoir d'achat des consommateurs.
Les filières de distribution évoluent également, les systèmes de vente en gros se développent de plus en
plus. La distribution et l'organisation du marché ont la caractéristique d'être aussi touffues et enchevêtrées
que le système radiculaire d'une plante en pot.
II - DES PROPOSITIONS POUR UN REDRESSEMENT COMMERCIAL.
1 - AMELIORER LA MAITRISE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE.
Les tentatives d'organisation du marché ont souvent été mal conçues ou décevantes. Ainsi le projet de
Centre Horticole Régional des Ponts de Cé, conçu il y a quatre ans en vue du marché européen pour
regrouper l'offre et la demande du Val de Loire jusqu'à Tours, n'a pas encore vu le jour et est envisagé
désormais beaucoup plus modestement. De même le projet de l'organisation régionale d'une véritable
interprofession n'a pas encore abouti. Toutefois une initiative telle que Océane-fleurs, au M.I.N. de
Nantes, montre qu'il est possible de réussir à construire une plaque-tournante entre les producteurs et les
détaillants.
Propositions:
- Mettre en place un outil informatique de connaissance du marché. Pour satisfaire aux exigences des
circuits de distribution modernes il est indispensable de disposer de nouveaux systèmes de connaissance et
de concentration de l'offre, fondés sur l'information plutôt que sur la concentration physique des produits
en un seul lieu. L'aide publique pourrait soutenir la mise en place de cet outil.
2
- Développer le partenariat Producteurs-Distributeurs. Il paraît indispensable de mettre en relation
l'ensemble des intervenants sur un produit : du concepteur au distributeur. Il convient donc d'encourager la
constitution de groupes de travail interprofessionnels.
- Favoriser les structures de commercialisation. L'opération vise des producteurs qui ont en commun un
objectif de commercialisation. Le regroupement doit leur permettre de renforcer leurs moyens, notamment
en recrutant des agents commerciaux, dans le cadre de structures nouvelles ou en développement.
- Promouvoir l'aide au Conseil et à l'Exportation. Le Bureau Horticole Régional exerce ce type d'action,
toutefois les entreprises horticoles peuvent solliciter des aides de la Région au titre des Fonds régionaux
spécifiques.
- Coopérer avec l'agriculture pour développer l'exportation. L'agriculture possède des réseaux
d'exportation sur lesquels l'horticulture pourrait s'appuyer dans certains pays pour réaliser des opérations
de promotion.
- Soutenir des opérations pilotes de conditionnement du produit fini et d'identification des produits
régionaux pour les distributeurs et les consommateurs. De même il conviendrait d'inciter à effectuer un
étiquetage du jour de coupe des fleurs.
- Développer le Salon du Végétal. Le salon d'Angers doit acquérir une dimension européenne, en
devenant le pôle de l'Ouest européen, ses bases étant déjà fortes puisqu'il a accueilli 7 000 professionnels
en 1992.
3
2 - FAVORISER LE DEVELOPPEMENT ET L'ORGANISATION DE LA PRODUCTION
HORTICOLE.
Des initiatives intéressantes ont déjà été prises. Quatre exemples peuvent être cités:
Les clubs "produits", lieux d'échange et de vulgarisation des nouvelles connaissances techniques et
économiques sur un produit. Les serres-relais conçues dans l'esprit des ateliers-relais pour faciliter
l'installation de jeunes producteurs. Les zones horticoles, destinées à permettre de concentrer sur un site
l'ensemble des composantes de la filière horticole. L'association CNIH-BHR en faveur de
l'expérimentation, consacrée à la mise au point de nouveaux savoir-faire destinés aux horticulteurs pour
développer leur production.
Propositions :
De nouvelles initiatives méritent d'être prises :
- Développer les zones horticoles, lieux privilégiés d'accueil des serres-relais : l'aide régionale aux
serres-relais pourrait être envisagée sur la base de trois critères : nouvelles installations, serres chauffées,
projets de production accompagnés d'une organisation commerciale.
- Organiser la production : le regroupement des moyens des petits producteurs est indispensable pour
conquérir de nouveaux marchés. Il permet de réduire les coûts et de recruter des techniciens supérieurs. Il
est également nécessaire de saisir l'opportunité offerte par de nouvelles productions appelées par le
marché.
- Poursuivre la recherche d'économies d'énergie : la gestion de l'énergie peut être optimisée par le
recours à l'ordinateur climatique.
- Améliorer la qualité et la récupération de l'eau : des travaux de recherche et d'expérimentation sont à
poursuivre dans la région.
3 - VALORISER LES RESSOURCES HUMAINES.
L'horticulture emploie 4 800 personnes, qui constituent une population relativement jeune. En dix ans plus
de 500 emplois ont été créés.
La formation dispensée dans la région est large puisqu'elle s'étend du CAP au diplôme d'ingénieur;
toutefois le développement de la formation continue s'avère très insuffisant, alors que l'évolution des
métiers est de plus en plus rapide.
L'existence d'un Contrat d'Etude Prévisionnelle constitue un atout. Elaboré au plan national conjointement
par la profession et l'Etat, il est fondé sur une étude prospective sur l'évolution de l'horticulture et indique
les actions qu'il paraît souhaitable d' entreprendre pour se préparer à l'horticulture de demain, en terme de
formation.
Propositions :
- Exploiter dans les Pays de la Loire le Contrat d'Etude Prévisionnelle. Il conviendrait que la Délégation
Régionale à la Formation Professionnelle et la Direction Régionale de la Formation Professionnelle et de
l'Apprentissage, en liaison avec la Direction Régionale du Travail et de l'Emploi et la Direction Régionale
de l'Agriculture et de la Forêt organisent dans la région la mise en relation des partenaires sociaux ainsi
que des organismes de formation.
- Développer l'aide au conseil. Il paraît nécessaire de promouvoir l'aide au conseil pour favoriser la
réflexion stratégique, l'organisation, et la gestion des ressources humaines en vulgarisant davantage les
possibilités offertes aux horticulteurs par le Fonds Régional d'Aide à la Compétitivité.
4
- Soutenir des formules collectives permettant de réduire la précarité de l'emploi, obstacle à une
recherche de qualification. Des entreprises s'associent déjà pour mieux gérer l'emploi et la formation des
salariés saisonniers; le développement de ces initiatives mérite d'être soutenu.
- Optimiser la gestion des ressources humaines. Les entreprises pourraient être encouragées à s'organiser
pour pouvoir disposer, en commun, de spécialistes en formation et gestion des ressources humaines.
- Entreprendre de nouvelles actions de requalification. L'évolution des techniques rend nécessaire
d'accentuer les efforts d'adaptation des compétences des ouvriers en leur offrant des possibilités de
requalification, à l'instar de l'expérience réalisée par la "Mission Nouvelles Qualifications".
- Promouvoir le métier horticole en partenariat avec l'enseignement. Il convient d'améliorer l'image de
la profession et de mieux informer les jeunes en participant largement aux forums des métiers et des
formations.
CONCLUSIONS
Il s'agit de tirer les leçons, d'une part du déphasage souvent constaté entre les organismes publics et le
terrain, d'autre part des concurrences stériles entre organismes faute d'une définition claire du rôle de
chacun. Afin de coordonner l'action publique, une conférence régionale, regroupant producteurs et
distributeurs, Région et Etat, Collectivités locales concernées, organismes de développement et de
recherche, organisations professionnelles, semble nécessaire pour tracer une stratégie régionale qui
conduise à une meilleure organisation de mise en marché, à l'installation de jeunes horticulteurs, à la
valorisation des ressources humaines.
Le prochain contrat de plan devrait privilégier ces orientations. Il est nécessaire pour cela que se manifeste
une volonté claire de la part des professionnels de l'horticulture.
Présents :
74
Pour
62
Contre :
3
Abstentions : 9
Le Président
Gilles BOUYER
5
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
INTRODUCTION
1
Ière PARTIE :
UNE DETERIORATION CONTINUE DE LA BALANCE DU COMMERCE EXTERIEUR,
MALGRE D'EXCELLENTS ATOUTS
5
CHAPITRE I : UN SECTEUR EN EXPANSION MALGRE SES FAIBLESSES
5
CHAPITRE II : UNE VOLONTE DE DEVELOPPEMENT, FAVORISEE PAR
UN ENVIRONNEMENT SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE QUALITE
11
CHAPITRE III : UNE GRAVE INADAPTATION DE L'ORGANISATION COMMERCIALE
14
IIème PARTIE :
DES PROPOSITIONS POUR UN REDRESSEMENT COMMERCIAL
21
CHAPITRE I : AMELIORER LA MAITRISE DE L'OFFRE ET DE LA DEMANDE
22
CHAPITRE II : FAVORISER LE DEVELOPPEMENT ET L'ORGANISATION DE LA
PRODUCTION HORTICOLE
27
CHAPITRE III : VALORISER LES RESSOURCES HUMAINES
31
CONCLUSIONS
40
BIBLIOGRAPHIE
41
REMERCIEMENTS
42
ANNEXES
6
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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INTRODUCTION
Face à un marché en croissance, mais fortement importateur des pays de l'Europe du Nord,
comment l'horticulture ornementale régionale, déjà forte, peut-elle s'appuyer sur ses atouts,
dépasser ses faiblesses, pour développer des activités nouvelles créatrices d'emplois et
accroître ses parts de marché ?
Ainsi peut être formulée la question ayant mené le CESR à s'intéresser à ce secteur d'activité
très présent dans la région des Pays de la Loire et tout particulièrement dans le département
du Maine et Loire.
Un paradoxe étonnant pour un observateur.
En effet, l'évolution de son activité met en évidence un paradoxe qui ne manque pas d'étonner
un observateur extérieur comme peut l'être un Conseil économique et social régional.
Alors qu'elle est un des rares secteurs primaires à connaître une croissance soutenue de la
demande depuis plus de 10 ans, l'horticulture ornementale, forte pourtant d'un environnement
favorable et de potentialités importantes, fait preuve d'un manque d'organisation économique
et commerciale chronique qui la rend incapable d'y répondre de façon satisfaisante, ce qui
provoque une détérioration continue de sa balance du commerce extérieur.
1981 : un diagnostic et des propositions.
Cette inadaptation aux exigences de la distribution moderne fragilise le secteur tenté par le
repliement sur soi au moindre aléa conjoncturel. A ce titre, la morosité actuelle ne manque
pas de rappeler les prémices de l'année 1981 au cours de laquelle, sur 3000 salariés
permanents, l'horticulture angevine enregistra 250 licenciements.
Dès cette époque, le diagnostic était établi : difficultés de trésorerie, système de
commercialisation inadapté au marché et inorganisation d'une profession encore trop
individualiste. La distribution et l'organisation du marché des produits de l'horticulture ont la
caractéristique d'être aussi touffues et enchevêtrées que le système radiculaire d'une plante en
pot.
Des propositions étaient formulées par les responsables économiques et professionnels du
Maine et Loire : faire de la vallée de l'Authion un centre européen de production horticole,
créer un organisme qui aurait la connaissance de l'ensemble de la production de Maine et
Loire, qui organiserait la commercialisation en l'adaptant aux produits du département. Le
Ministère de l'Agriculture envisageait de faire de l'Anjou une région-test pour la relance de la
production horticole, la mise sur pied d'une organisation du marché.
A l'initiative du Comité d'expansion de Maine et Loire et de la Chambre d'Agriculture, une
commission de travail constituée des représentants du syndicat horticole, de la CFDT, du
Département, du comité de l'Authion, de la DDA, de la Préfecture et du Crédit Agricole avait
été crée, avec pour objectif la mise en oeuvre d'une réorganisation professionnelle. La
commission avait conclu à la nécessité de créer deux structues : l'une technique, chargée du
développement, l'autre, composée d'élus, d'employeurs, de salariés et d'organismes, chargée,
en matière d'attribution d'aides publiques, de formuler des propositions et d'effectuer un
contrôle. La structure technique s'est concrétisée par la mise en place du Bureau Horticole
Régional. L'autre structure n'a jamais été créée.
Dix ans après, malgré les gros efforts entrepris pour pallier ces faiblesses aboutissant à des
initiatives intéressantes mais trop peu nombreuses, le bilan paraît décevant, tant la situation
semble pour l'essentiel inchangée, même si 533 unités de travail supplémentaires ont été
recensées entre 1980 et 1989.
Des interrogations sur l'avenir.
Les perspectives de reconversions agricoles sur l'ensemble du territoire national à la suite de
la réforme de la Politique Agricole Commune, l'ouverture des frontières à l'intérieur de
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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l'Europe, la concurrence exacerbée entre les pays et l'émergence de nouveaux pays
producteurs comme l'Espagne pourraient être pour l'horticulture régionale une sévère remise
en cause de son rang dans les années à venir.
En effet, qu'est-ce qui pourrait empêcher les producteurs des régions céréalières par exemple,
organisés et disposant de fortes capacités d'investissement, de développer de nouveaux sites
de production de type industriel particulièrement compétitifs ?
Trois questions essentielles.
Dans ces circonstances, à l'issue de nombreux entretiens et auditions, le présent rapport
s'attache à analyser les initiatives entreprises afin de dégager de nouvelles pistes de réponse
aux trois questions essentielles qui restent posées :
Quels outils promouvoir pour améliorer la maîtrise de l'offre et de la demande ?
Comment favoriser le développement et l'organisation de la production régionale ?
Par quels moyens valoriser les ressources humaines ?
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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1ERE PARTIE : UNE DETERIORATION CONTINUE DE LA
BALANCE
DU
COMMERCE
EXTERIEUR,
MALGRE
D'EXCELLENTS ATOUTS
CHAPITRE I : UN SECTEUR EN EXPANSION MALGRE SES
FAIBLESSES
L'horticulture ornementale regroupe quatre branches d'activités spécialisées : les fleurs et
feuillages coupés, les plantes en pots et à massif, les pépinières et les bulbes. C'est un des
rares secteurs regroupant les fonctions de production et de commercialisation, les producteurs
assurant aussi la mise sur le marché des produits qu'ils ont fabriqués.
I
DES
CONDITIONS
AGRONOMIQUES
ET
CLIMATIQUES
PARTICULIEREMENT ADAPTEES ET UN RICHE SAVOIR-FAIRE.
Malgré le développement des cultures hors sol, ces qualités restent un atout pour la région
dans la mesure où elles garantissent des coûts de production compétitifs par rapport à des
régions dont le climat nécessite un appel plus important au chauffage ou dont la qualité de
l'eau est moins bien adaptée aux besoins des plantes.
Cependant aujourd'hui, c'est peut-être plus le savoir-faire concentré dans la région, issu d'une
longue tradition horticole et valorisé par un environnement scientifique et technique de choix
qui est le gage de perspectives de développement prometteuses.
II - UNE PRODUCTION QUI SE DEVELOPPE, FONDEE SUR QUATRE
ACTIVITES SPECIALISEES ET DES PRODUITS LEADERS.
Evolution de l'horticulture régionale de 1980 à 1989
1980
1989
Nombre d'exploitations
1 564
1 414
- 9,6 %
Surface horticole (ha)
2 530
2 513
- 0,7 %
122
234
+ 91,8 %
Emplois (UTA totales)
4 226
4 765
+ 12,8 %
Chiffre d'affaires (milliards F)
0,465
1,170 (*)
+ 151,6 %
Surface en serres et abris hauts (ha)
Sources : Resencement Général Horticol 1980 et 1989 - CNIH
Evolution
1980-1989
(*) CA en 1990
Entre 1980 et 1989, l'évolution globale de l'horticulture ornementale dans les Pays de la Loire
s'est traduite par une diminution de près de 10 % du nombre d'exploitants. Cette diminution a
été nettement inférieure à celle du nombre global d'exploitations agricoles qui atteint environ
22 % sur cette même période. Elle est le fait de personnes âgées sans successeur, avec un
outil de production obsolète et concerne en général de très petites exploitations qui
commercialisent sur les marchés forains ou sur place, très concurrencées aujourd'hui par le
commerce moderne.
Sur la même période, on observe une stabilité des superficies, un doublement de la surface en
serres et abris hauts, une augmentation de près de 13 % du nombre d'emplois, une
multiplication du chiffre d'affaires par 2,5 (en francs courants) soit une augmentation de 37 %
par an en francs courants.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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Cette évolution marque donc une nette orientation vers des productions intensives et
spécialisées créatrices d'emplois notamment saisonniers, sans augmentation sensible de la
superficie horticole totale.
Le développement de l'intensification est étroitement lié à l'utilisation de technologies
nouvelles ainsi qu'au développement de l'automatisation et des cultures hors-sol.
Quatre grands secteurs
- Les plantes en pot fleuries, vertes et à massif.
- Les fleurs coupées et les feuillages,
- La pépinière d'ornement, fruitière et forestière,
- Les bulbes,
auxquels il convient d'ajouter les plantes vivaces, aromatiques, condimentaires et potagères
(en tant que plantes à replanter) repartis parmi les plantes en pots ou les pépinières.
CHIFFRE D'AFFAIRES
(MF)
% DANS LE CA
FRANCE
PLANTES EN POT
550
43
FLEURS COUPEES
130
11
PEPINIERES
410
25
80
7
1170
13,3 %
BULBES
TOTAL
2.1 - LES PLANTES EN POTS FLEURIES, VERTES ET A MASSIF.
C'est le secteur qui utilise le plus de serres et qui s'est le plus développé depuis 10 ans.
Plantes en pot fleuries :
les Pays de la Loire fournissent 14 % de la production nationale dont 73 % proviennent du
Maine-et-Loire, 7 % de la Loire-Atlantique, 20 % provenant des trois autres départements.
Plantes à massif :
les Pays de la Loire fournissent 16 % de la production nationale. 65 % de la production
régionale provient du maine et loire et 8% de Loire-Atlantique.
C'est le secteur dans lequel naissent le plus de projets, et qui peut encore se développer de
manière significative. Toutefois trois facteurs freinent son expansion :
- le financement des investissements lourds tels que les serres,
- l'implantation des entreprises insuffisamment concentrée dans des petites régions ou dans
des zones spécialisées (zones horticoles),
- la mise en oeuvre insuffisante de systèmes de connaissance de l'offre.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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2.2 - LES FLEURS COUPEES ET LES FEUILLAGES
Ce secteur s'est développé plutôt en Loire-Atlantique (67 % de la production régionale) à
partir de maraîchers-serristes déjà producteurs de muguet. Ce type de production a tendance à
stagner en Maine-et-Loire.
La production de feuillage a diminué (producteurs âgés) et pourrait se développer, ainsi que
celle de plusieurs espèces de fleurs, car la gamme régionale est courte.
Des produits comme la rose sont en forte progression mais nécessiteront à moyen terme la
présence de grossistes-expéditeurs performants, absents actuellement, compte-tenu de
l'accroissement de la consommation de fleurs en "bouquets préparés".
2.3 - LA PEPINIERE D'ORNEMENT, FRUITIERE ET FORESTIERE
Ce secteur a subi de profondes mutations techniques (culture hors-sol) et c'est le plus sensible
économiquement du fait de la longueur des cycles de culture. Les ventes aux entreprises de
jardins et Collectivités suivent le marché du bâtiment et des travaux publics.
Les ventes aux consommateurs propriétaires d'un jardin sont de plus en plus saisonnières,
surtout au printemps avec leur conséquence sur la trésorerie des entreprises qui, de plus,
fabriquent un produit à cycle long (3 à 7 ans).
C'est le secteur qui occupe le plus de surface et d'emplois dans la région (+ de 50 %). Le
chiffre d'affaires estimé est de près de 500 millions de francs dont une partie (7 à 8 %)
réalisée à l'exportation.
2.4 - LES BULBES
La Région des Pays de la Loire détenait la première place en tant que région de production
française. Elle est actuellement au second rang, immédiatement après l'Aquitaine. Dans cette
région, un développement récent des cultures de bulbes est enregistré, principalement dans le
département des Landes où des grandes surfaces de sols sableux sont favorables.
La production de bulbes, concentrée en Anjou, reste une spécialité régionale, en particulier
pour la production de glaïeul et de dahlia pour lesquelles elle tient le 1er rang français.
Cette activité implique des besoins en surface et qualité de sol importants du fait de la
nécessité de ne pas cultiver ces bulbes pendant 5 à 7 ans sur la même parcelle (pour des
questions phytosanitaires).
Dans ce secteur, la culture sous contrat est largement pratiquée et permet à des maraîchers, ou
des agriculteurs, de disposer d'une culture complémentaire.
LES PLANTES VIVACES, AROMATIQUES, CONDIMENTAIRES ET POTAGERES
Ce secteur connaît un développement récent, lié aux besoins des consommateurs qui préfèrent
planter plutôt que de semer. Il fait appel à des installations de type léger (tunnels plastique),
avec un taux de rotation rapide.Il est l'apanage des spécialistes.
La distribution de ces produits est par contre plus complexe : petites quantités, gamme
variétale très large et grand nombre de points de vente.
La production est marquée par la présence de produits leaders que sont l'hortensia, le
cyclamen, le chrysanthème et le muguet...
III - LA PREEMINENCE DU MAINE ET LOIRE, SUIVI DE LA LOIRE
ATLANTIQUE.
Avec 47 % des exploitations horticoles, le Maine et Loire représente plus des 2/3 de la
superficie horticole régionale.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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La Loire-Atlantique arrive au second rang avec 1/4 des exploitations, mais seulement 16 %
de la superficie horticole.
Les trois autres départements totalisent 16 % de la superficie consacrée à l'horticulture.
IV - UNE PLACE DE CHOIX DANS L'HORTICULTURE FRANÇAISE :
En 1989, la production régionale de fleurs, plantes ornementales, bulbes et pépinières
(ornementales, fruitières et forestières) est assurée par 1 414 producteurs; elle occupe 2513
hectares et place à ce titre les Pays de la Loire au 2ème rang national.
Avec peu de surface (0,1 % de la surface agricole utilisée) l'horticulture ornementale
représente ainsi 3,7 % des emplois agricoles de la région.
Par rapport à l'ensemble de l'horticulture française, les Pays de la Loire représentent : 12,4 %
de la surface agricole, 10,6 % des surfaces en serres et abris hauts, 11,4 % des emplois,
13,3 % du chiffre d'affaires.
Le chiffre d'affaires régional représente 1, 170 milliard de francs, soit 13,3 % du chiffre
d'affaires national.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
Les principaux bassins de production en France :
Pépinières : (en ha)
Pays de la Loire
Rhône-Alpes
Centre
Ile de France
1812
1611
1399
1089
Plantes en pots : (en millions d'unités)
Ile de France
22
Pays de la Loire
20
Provence - Alpes Côte d'Azur 17
Plantes à massif : (en millions d'unités)
Pays de la Loire
80
Ile de France
47
Rhône-Alpes
46
Fleurs coupées : (en ha)
Provence - Alpes Côte d'Azur
Ile de France
Pays de la Loire
1413
Bulbes : (en ha)
Aquitaine
Pays de la Loire
Bretagne
310
240
164
148
130
(source : CNIH - ONIFLHOR)
V - L'AGE DES ENTREPRISES : DE NOUVEAUX ENTRANTS A LA
RECHERCHE DE DIVERSIFICATION.
* 20 % ont été créées avant 1965
* 45 % entre 1965 et 1980
* 35 % depuis 1980
On observe donc que 80 % des entreprises ont moins de 30 ans. Ceci correspond bien à
l'essor du marché horticole et, surtout ces dernières années, à un mouvement de reconversion
de l'agriculture et du maraîchage vers l'horticulture. Ces nouveaux arrivants s'organisent
souvent en coopératives.
VI - UNE MAITRISE DES TECHNOLOGIES DE POINTE.
L'intensification : cette évolution est particulièrement sensible dans les exploitations de
plantes en pot sous serres où la manutention représente une part importante du coût de
production. En 1980 on arrosait à la main, on aérait les serres à la main et on transportait à la
brouette. Aujourd'hui, l'arrosage est automatique, la gestion du climat de la serre se fait par
ordinateur, le transport fait appel aux tapis roulants, aux lève-palettes et aux transporteurs
programmables qui se déplacent dans les serres. Il y a 10 ans on comptait une personne pour
800 m2 de serre, aujourd'hui une personne pour 1 500 à 2 000 m2, selon les productions.
Par ailleurs, d'autres nouvelles techniques sont maîtrisées : l'irrigation fertilisante, la
programmation des floraisons, la culture issue d'in-vitro, le contrôle de la qualité et les
productions en grandes séries homogènes.
VII - L'EMERGENCE D'UNE HORTICULTURE DE TYPE INDUSTRIEL A
COTE D'EXPLOITATIONS TRADITIONNELLES SANS SPECIALISATION.
Aujourd'hui, l'horticulture fait appel à des investissements lourds, en particulier pour les
productions hors sol, sous serres, et nécessite souvent d'importantes charges de
9
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
consommation d'énergie. Par ailleurs certaines productions telles que les pépinières, par
exemple, mobilisent une importante trésorerie. Dans ce contexte, l'augmentation récente de la
TVA a alourdi la charge financière. Elle fait également appel à une gestion des emplois et une
commercialisation complexe. Elle n'est pas comparable à l'agriculture de type polyculture
élevage ou céréalière. Ses caractéristiques sont celles d'une PME ou d'une PMI, et elle occupe
peu de surface.
Toutefois ces entreprises horticoles modernes, de type industriel, hautement spécialisées
telles que sont souvent les pépinières en particulier, côtoient un grand nombre d'entreprises
traditionnelles, qui constituent la grande majorité des unités de production.
Il s'agit de petites entreprises familiales, sans spécialisation, génèrant une production très
diversifiée et partiellement inorganisée, provoquant une dispersion de l'offre.
L'entreprise individuelle reste majoritaire bien que progressent les formes sociétaires plus
adaptées à la gestion, financière, sociale et fiscale, d'entreprises d'une certaine importance, de
plus de dix salariés. En France, le nombre de groupements de producteurs s'élève à une
soixantaine, toutes structures juridiques confondues.
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10
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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CHAPITRE II - UNE VOLONTE DE DEVELOPPEMENT, FAVORISEE
PAR UN ENVIRONNEMENT SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE
QUALITE.
I - DES STRUCTURES DE DEVELOPPEMENT.
1.1 - LE BUREAU HORTICOLE REGIONAL.
Créé en 1983 à la suite de la crise de 1981, le BHR est une SICA de Services (Société
d'Intérêt Collectif Agricole), à vocation régionale, financée pour moitié par les entreprises
adhérentes et pour moitié par des subventions. En particulier les chambres d'agriculture n'ont
pas d'ingénieurs du développement horticole, versent les fonds ANDA au BHR (Agence
Nationale pour le développement de l'Agriculture). Le BHR regroupe 150 horticulteurs sur
600 environ, représentant 70 % de l'activité horticole régionale.
Sa création répondait à plusieurs souhaits :
- aider les entreprises régionales horticoles dans leur développement technique, leur gestion,
leur stratégie, voire même leur commercialisation,
- appuyer le développement horticole régional
- être un interlocuteur face aux administrations et organismes divers
D'un avis largement partagé, le BHR, devenu expert auprès des chambres d'agriculture et des
collectivités territoriales est reconnu comme une structure active, assurant un bon soutien
technique à la production.
1.2 - LE COMITE NATIONAL INTERPROFESSIONNEL DE L'HORTICULTURE.
Le Comité National Interprofessionnel de l'Horticulture est un organisme para-public créé en
1964 sous la double tutelle du Ministère de l'Agriculture, de l'Economie et des Finances. Sa
mission consiste à étudier et proposer toutes mesures visant à organiser et améliorer la
production, la commercialisation et l'utilisation des produits de l'horticulture. Ses actions sont
par conséquent multiples : expérimentations, études techniques, économiques, marketing,
développement de la communication et de la formation.
Depuis 1988, le CNIH et l'ONIFLHOR (Office National Interprofessionnel des Fruits, des
Légumes et de l'Horticulture) réalisent une expérience de régionalisation afin de dynamiser la
filière horticole, faire la chasse aux carences, mettre en phase production et
commercialisation, sous la forme d'un comité de pilotage regroupant les différentes familles
de la filière. Un ingénieur régional siège à cet effet à Angers ; il est chargé des régions des
Pays de la Loire, de Bretagne et de Poitou-Charentes. C'est ainsi que récemment les
ingénieurs régionaux du CNIH se sont vus préciser leur mission.
Tous les professionnels reconnaissent l'intérêt des expérimentations. Les critiques portent
essentiellement sur la manière dont le CNIH a voulu organiser régionalement
l'interprofession, d'autant plus que beaucoup de gens travaillent déjà ensemble. L'échec de ces
tentatives est dû probablement autant à une certaine conception d'organisation imposée du
niveau national qu'à un manque d'implication des professionnels de la filière.L'interprofession
peut se faire aussi par touches successives, mûrissement progressif. Cette vision pragmatique
semble mieux correspondre à la réalité. Il s'agirait de s'inspirer des expériences des autres
pays ou d'autres secteurs d'activité.
1.3
L'ASSOCIATION
L'HORTICULTURE.
NATIONALE
INTERPROFESSIONNELLE
DE
L'ANIHORT, créée en 1984, est complémentaire au CNIH. Elle assure, à l'échelon national et
international, la promotion des produits auprès des consommateurs, la notoriété des produits
et son image de marque. Elle met également en place les documents normatifs régissant les
caractéristiques des produits : accords interprofessionnels horticoles, normes, etc.
11
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
II - UNE VOLONTE POLITIQUE.
2.1 - LES CONTRATS DE PLAN ENTRE L'ETAT ET LA REGION.
Pour assurer le développement de l'horticulture ornementale des Pays de la Loire, l'Etat
(ONIFLHOR) et la Région ont convenu de financer conjointement les actions suivantes :
Au titre du contrat de plan 1984-1988 :
- la mise en place du Bureau Horticol Régional,
- la création de la station nationale d'expérimentation et le soutien au développement du
secteur des bulbes à fleurs (CNIH à Angers),
- la mise en place du programme régional de l'association pour l'expérimentation en
horticulture,
- la décentralisation de l'Institut Technique des Plantes Médicinales, Aromatiques et
Industrielles et l'animation du secteur des plantes médicinales,
- l'étude sur le maintien et le développement des cultures sous serres.
Au titre du contrat de plan 1989-1993 :
- un programme de recherche et d'expérimentation,
- des actions de développement conduites par le BHR,
- un appui technique aux entreprises de production,
- la promotion des produits,
- une aide à l'investissement.
2.2 - L'ACTION HORS CONTRAT DE PLAN.
L'Etat consent annuellement, en moyenne, une aide de 9 MF au financement de serres.
La Région a inscrit à son budget 2,5 MF destinés à la mise en place du Centre Horticole
Régional et 800.000 F en vue du transfert du BHR sur ce centre.
III - UN POTENTIEL SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE.
Dans ce domaine, la région des Pays de la Loire dispose d'un outil particulièrement
développé avec des structures reconnues pour la qualité de leurs travaux. Celles-ci adhèrent
au pôle de physiologie végétale créé en 1984 au sein du PRIA (association pour le
développement d'un Pôle de Recherche et d'Innovation à Angers).
Ce potentiel scientifique et technique constitue très certainement l'un des atouts majeurs de
l'horticulture régionale. Ainsi, la région dispose des outils suivants :
3.1 - CENTRES DE RECHERCHE FONDAMENTALE
- le Laboratoire de Recherche de Physiologie Végétale
- l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)
- l'Ecole Nationale d'Ingénieurs des Techniques de l'Horticulture et du Paysage (ENITHP)
avec ses laboratoires.
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12
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
- des laboratoires de biologie végétale, de phytonique à l'Université d'Angers, des laboratoires
de physiologie et de biologie végétale à l'Université Catholique de l'Ouest.
3.2 - CENTRES DE RECHERCHE APPLIQUEE
- Le Comité National Interprofessionnel de l'Horticulture (CNIH) avec sa station d'Angers.
- Divers laboratoires appartenant à des établissements privés.
3.3 - STRUCTURES DE DEVELOPPEMENT OU LIEES AU DEVELOPPEMENT
- Le Bureau Horticole Régional
- Le Service Régional de la Protection des Végétaux
- Le Groupement Régional d'Intérêt Scientifique Phytosanitaire dispose d'un laboratoire de
disgnostics des maladies des plantes.
- L'Association pour l'inventaire et la Conservation des Plantes Cultivées (A.I.C.P.C.)
13
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
CHAPITRE III - UNE GRAVE INADAPTATION DE L'ORGANISATION
COMMERCIALE
Une situation paradoxale : de grands atouts en faveur de la production mais une incapacité à
suivre l'évolution de la demande, sanctionnée par un creusement du déficit commercial.
I - LE MARCHE FRANCAIS DES FLEURS COUPEES ET PLANTES EN
POTS.
La valorisation du marché intérieur représente 15,4 milliards de francs. Il se situe au 3ème
rang européen derrière la RFA et l'Italie. Mais la production atteint seulement 3,5 milliards
de francs.
La production française est toujours loin de répondre à la demande, d'où un recours massif à
l'importation, en provenance des Pays-Bas pour les deux-tiers, mais aussi de Belgique (15 %).
Selon les auteurs d'une étude pour le compte de la CEE1 , la production française stagne en
raison du vieillissement des exploitations, du manque de compétitivité, de la dispersion de la
production et de la mauvaise organisation de la distribution.
II - LE MARCHE EUROPEEN.
Le total des ventes de produits horticoles dans la CEE s'est élevé en 1989 à 98 milliards de
francs, dont 53 % pour les fleurs coupées.
La RFA et l'Italie sont les deux marchés les plus importants tant en valeur totale qu'en
consommation par habitant, pour l'ensemble des produits horticoles.
Le Danemark est le plus gros consommateur de plantes en pots par habitant.
L'Irlande présente les dépenses par habitant les plus faibles. La consommation de produits
horticoles est en croissance au Royaume-Uni, en France et surtout en Espagne.
Une faible croissance de la demande peut aussi être observée aux Pays-Bas, au Danemark et
au Luxembourg.
La production horticole européenne s'est élevée en 1989 à 42 milliards de francs. Les
Pays-Bas arrivent au premier rang avec 30 % de cette production. Le deuxième rang est tenu
par l'Italie. Ces deux pays représentent 58 % de la production horticole européenne et 76 %
de la production de fleurs coupées.
La fraîcheur pour les fleurs coupées et la durée de vie pour les plantes en pots sont
considérées comme les critères les plus importants par les consommateurs européens.
1 Etude "Opportunités du marché des fleurs coupées et des plantes dans la CEE" réalisée en 1991 par ACB Dialogue
(l'horticulture française, février 1992).
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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Production de fleurs coupées et
de plantes ornementales dans la C.E.E.
1989 - (millions d'ECUS) - Prix à la production
Pays
Fleurs
Plantes
TOTAL
coupés
ornementales
Belgique
31
196
227
Danemark
24
251
275
Irlande
3
3
6
France
189
315
504
Grèce
?
?
84
Italie
1194
486
1680
Luxembourg
2
2
Pays-Bas
1213
588
1801
Portugal
35
12
47
Espagne
141
56
197
Royaume-Uni
192
98
290
Allemagne
248
568
816
CEE
3270
2575
5929
Consommation par habitant par an
1989 - (ECUS)
Pays
Fleurs
Plantes
coupées
ornementales
Belgique
25
24
Danemark
27
36
Irlande
6
3
France
21
18
Grèce
14
14
Italie
44
24
Luxembourg
32
31
Pays-Bas
31
19
Portugal
8
4
Espagne
9
7
Royaume - Uni
15
7
Allemagne
35
30
CEE
25
18
TOTAL
49
63
9
39
28
68
63
50
12
16
22
65
43
(1 ECU = 7 F environ)
15
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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Chiffre d'affaires grand public- 1989
- (millions d'ECUS)
Pays
Fleurs
Plantes
TOTAL
coupées
ornementales
Belgique
247
238
485
Danemark
138
186
324
Irlande
21
9
30
France
1203
1016
2219
Grèce
138
137
275
Italie
2511
1361
3872
Luxembourg
12
12
24
Pays-Bas
456
288
744
Portugal
87
38
125
Espagne
341
261
602
Royaume-Uni
869
394
1263
Allemagne
2168
1849
4017
CEE
8191
5789
13980
Source : l'Horticulture Française (février 1992)
(1 ECU = 7 F environ)
III - L'INTERNATIONALISATION DES MARCHES.
Les Hollandais ne se contentent pas de dominer le commerce horticole français, ils dominent
le commerce mondial. Ils assurent en effet 60 % des exportations mondiales (70 % pour les
fleurs coupées, 51 % pour les plantes).
Par ailleurs, on note l'émergence de nouveaux pays producteurs à faibles coûts de production.
Des pays de tous les continents participent à la production mondiale. L'exemple le plus récent
et le plus marquant est celui du Maroc qui est devenu le deuxième fournisseur de la France en
fleurs coupées.
IV - UNE DEGRADATION CONTINUE DU DEFICIT DE LA BALANCE DU
COMMERCE EXTERIEUR DEPUIS PRES DE 20 ANS.
Depuis 1975, la balance du commerce horticole français n'a cessé de se dégrader.
En effet, la production nationale est toujours restée déficitaire face à une hausse constante de
la consommation des végétaux d'ornement.
En 1991 :
4,6 milliards d'importations
0,867 milliard d'exportations
La progression des importations révèle une fois de plus un accroissement en 1991 de 300 MF.
Ce déficit peut être qualifié de "structurel" puisque l'on enregistre une progession chaque
année de 300 MF depuis 1987.
Ce déficit de 3,7 milliards pour 1991, représentant plus de 3 fois toute la production des
Pays de la Loire, constitue 12,25 % du déficit national* (en 1986 : 8 %) puisque celui-ci
était de 30,2 milliards, produits pétroliers et matériels militaires inclus.
Le taux de couverture est de 21 % en tonnage et 19 % en valeur.
Le MIN de Rungis, marché de production et de consommation, apparaît de plus en plus
comme une centrale de distribution de fleurs d'importation.
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16
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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Notre principal fournisseur : les Pays-Bas.
Nos principaux clients : les Pays-Bas, l'Allemagne.
Commerce extérieur horticole français
4 250 millions
de francs
4500
4000
3500
3000
2500
2000
IMPORTATIONS
1500
1000
500
EXPORTATIONS
0
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
V - LE COMMERCE EXTERIEUR DES PAYS DE LA LOIRE.
En 1990, selon la Direction inter régionale des Douanes. 63,3 millions de francs de produits
horticoles ont été exportés à partir des Pays de la Loire, exportations réparties pour moitié en
produits de pépinières et pour moitié en fleurs et plantes.
Pour la même année, les importations s'élèvent à 209,2 millions de francs. Elles sont
constituées pour 80 % par les fleurs et les plantes.
La balance commerciale horticole des Pays de la Loire est donc fortement déficitaire : - 146,3
millions de francs, soit 4,2 % du déficit national. Notons qu'une part de ce déficit est due à
l'importation de jeunes plants à recultiver.
* Source : Centre Français du Commerce Extérieur
17
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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VI - L'EVOLUTION DU MARCHE DES PEPINIERES.
6.1 - L'OFFRE.
Une concurrence plus vive : d'abord inter-régionale, en provenance de régions mieux
organisées, tel l'Orléanais ; ensuite européenne, l'Italie et l'Allemagne. A long terme les pays
Nordiques. Enfin une concurrence des Pays de l'Est semble possible.
Un marché complexe : plus de 10 000 articles. Les entreprises ont donc tendance à élargir
leurs gammes par des achats auprès d'autres producteurs, ou à sous-traiter. Certaines
entreprises font au contraire le choix de se spécialiser.
6.2 - LA DEMANDE
Des modifications du goût du public. Le végétal devient un produit de consommation, le
produit se banalise.
Une place de plus en plus étendue de la grande distribution, spécialisée ou non. Ces circuits
prennent une part de plus en plus importante sur le marché.
Les autres marchés : paysagistes, collectivités. Ce marché requiert des exigences de plus en
plus forte de services.
6.3 - LES PERSPECTIVES
Le marché semble plutôt porteur pour les pépiniéristes spécialisés, à condition toutefois de
bien cerner les exigences de la clientèle et des réseaux de distribution. L'avenir dépend pour
une bonne part de l'image que les pépiniéristes pourront imposer de leur secteur d'activité, de
leur région ou même de leur propre entreprise. Face à la banalisation du produit , il est
nécessaire d'avoir une image forte (label, marque individuelle ou collective).
VII - L'EVOLUTION DU MARCHE DE L'HORTICULTURE ORNEMENTALE.
7.1 - UNE OFFRE CONCURRENTIELLE TRES VIVE
La concurrence internationale s'accentue : elle émane des pays du nord (Hollande, Danemark)
forts d'une organisation redoutable de la production et surtout de la commercialisation.
Depuis peu, elle provient aussi des Pays du Sud (Maroc, Colombie, Italie, Espagne....) et
inquiète les producteurs. Ceux-ci expliquent leur faiblesse par les distorsions de concurrence :
coût de la main-d'oeuvre, de l'énergie ou fiscalité moins élevée, mais aussi dispersion des
entreprises, inorganisation de la commercialisation. Ils sont conscients des conséquences
graves de cette situation qui se traduit dans certaines régions ou chez certains producteurs par
la perte de marchés entiers.
Peu nombreuses sont encore les entreprises qui veulent se mesurer à cette concurrence,
beaucoup cherchent un positionnement sur des créneaux de consommation qui existent
régionalement ou nationalement ou pour certaines qualités ou types de production.
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18
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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7.2 - LA DEMANDE
Au même titre qu'un produit de luxe, la demande en fleurs est sensible aux variations du
pouvoir d'achat. La distribution se modifie.
- stagnation de l'activité des fleuristes et diminution des marchands grainiers
- développement des garden-centers, jardineries
- augmentation des ventes dans les supermarchés qui deviennent incontournables.
Cette modification des circuits de distribution entraîne des exigences de plus en plus grandes
de la distribution à l'égard du service et des pratiques commerciales (trésorerie, exigences de
livraison...).
7.3 - LES PERSPECTIVES
La survie et le développement des entreprises appartiennent à ceux qui maîtriseront les coûts
de productions et qui sauront assurer la commercialisation de leurs produits, individuellement
ou collectivement.
VIII - LES FILIERES DE DISTRIBUTION DANS LES PAYS DE LA LOIRE.
Mis à part les fleurs et feuillages coupés, la vente au détail est peu développée dans les Pays
de la Loire comparativement à celle qui est pratiquée en France. Ceci s'explique par le fait
qu'une grande part de la production régionale est expédiée hors des Pays de la Loire.
A l'inverse, les systèmes de vente en gros et demi-gros prennent de plus en plus d'importance
dans la région. En effet beaucoup d'entreprises assurent elles-mêmes leur propre
commercialisation. L'évolution du marché, en raison de l'apparition de nouveaux types de
points de vente, tend également à favoriser les ventes en gros et demi-gros. Ces changements
induisent d'ailleurs des contraintes de logistique de transport et de distribution dûs au fait que
la région livre dans des zones de consommation de plus en plus éloignées.
L'évolution récente de la distribution fait apparaître une augmentation des volumes d'activité
dans les secteurs de la grande distribution et des jardineries tandis que les parts de marché des
fleuristes stagnent.
Dans les Pays de la Loire, on dénombre 1959 distributeurs :
- 68 grossistes
- 72 négociants horticoles (producteurs achetant pour revendre)
- 688 fleuristes (592 en magasin, 96 en marché)
- 183 marchands grainiers
- 410 grande distribution
- 97 jardineries
- 441 entreprises de jardin
Une étude a été réalisée en 1990 par Madame Caroline WIDEHEM, pour le CNIH, auprès
des familles professionnelles comprenant les producteurs détaillants, les structures de
regroupement de l'offre, les jardineries, la grande distribution, les marchands grainiers, les
fleuristes et les paysagistes.
Elle conclut que le secteur horticole peut poursuivre son expansion par l'amélioration du
réseau de distribution.
Observant une inorganisation de la filière, elle propose des actions et des groupes de travail
spécifiques d'une part à chaque famille professionnelle (formations, informations
régionales,...) car les politiques commerciales et de distribution sont différentes suivant les
produits, et d'autre part avec l'interprofession, source d'informations, de recherche et d'appuis
techniques et économiques tels que nouveaux moyens de communication, groupes de travail
marketing, etc.
19
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
Pour toutes les familles de la profession, il est nécessaire d'établir un état régional des
produits disponibles et de lancer des campagnes de promotion en faveur du végétal vers le
grand public.
La passage "obligé" de toute production importante est le maillon "regroupement de l'offre"
(groupement de producteurs ou grossistes, ou centrales d'achat...).
Mis à part les groupements de producteurs, ces structures de regroupement de l'offre sont à
but commercial.
Monsieur Richard POUSSIER, économiste du Bureau Horticole.Régional, ne déclarait-il pas
à la presse en 1988 "Les producteurs français savent produire de la belle qualité, mais trop
longtemps vendre n'a été qu'un mal nécessaire.... On a gentiment ronronné dans nos frontières
pendant des années avec une belle marchandise au lieu d'aller conquérir des marchés qui
n'étaient pas encore dans les mains des Hollandais."
IX - LA DISPERSION DE LA PRODUCTION ET LE MANQUE DE
CONNAISSANCE DES PRODUITS DISPONIBLES.
La distribution et l'organisation du marché des produits de l'horticulture ont la caractéristique
d'être aussi touffues et enchevêtrées que le système radiculaire d'une plante en pot.
D'une part, il y a une énorme dispersion de la production avec le manque de connaissance de
quantité des produits disponibles sur un territoire donné, d'autre part, des achats irréguliers en
quantité et dans le temps. Il y a autant de circuits commerciaux qu'il y a de genre de produit et
de structures d'entreprise. La dispersion de l'offre a en effet des conséquences importantes :
- elle incite les distributeurs les plus importants à s'approvisionner à l'étranger, où ils trouvent
des lots homogènes et réguliers (cas des plantes en pot et certaines fleurs coupées)
- l'assortiment offert par les producteurs n'est pas homogène et l'absence d'un assortiment type
entrave le développement et la consommation courante
- les coûts de distribution sont élevés, les producteurs et les intermédiaires effectuant des
transports, des recherches de clientèle pour un volume trop faible de produits
De plus le manque de coordination entre l'offre, la distribution et la demande ne permet pas
d'harmoniser les décisions des différents agents.
Ainsi pour chaque type de produits horticoles, de nombreux circuits de commercialisation
existent et se concurrencent. Les 4 schémas qui suivent montrent bien cette diversité.
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20
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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2ème PARTIE
DES PROPOSITIONS POUR UN
REDRESSEMENT COMMERCIAL
21
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
IIEME PARTIE : DES PROPOSITIONS
REDRESSEMENT COMMERCIAL
POUR
UN
CHAPITRE I - AMELIORER LA MAITRISE DE L'OFFRE ET DE LA
DEMANDE
I - DES TENTATIVES D'ORGANISATION DU MARCHE MAL CONCUES
OU DECEVANTES MALGRE DES INITIATIVES INTERESSANTES
1.1 - DES ECHECS... QUI REVEILLENT DE NOUVELLES VOLONTES.
Le Centre Horticole Régional
Le projet de Centre Horticole Régional des Ponts de Cé, initié par le Département de Maine
et Loire, devait constituer, dans l'optique du marché européen, le point de regroupement de
l'offre et de la demande pour tout le Val de Loire, de Nantes à Tours. Annoncé en février 89
pour être opérationnel en 90, prévu sur 25 000 m2 (15 000 m2 de serres, expositions,
bureaux. 10 000 m2 de parc horticole) avec possibilité d'extension, il coûtait 52 MF en
grande partie payés par la Région , le Département de Maine et Loire, prêt à investir 20 MF,
l'Etat, les communes concernées, l'Europe. La gestion devait être assurée par les
professionnels et le fonctionnement par la location de surfaces à des producteurs, des
fournisseurs pour l'horticulture, des bureaux de vente. L'objectif était de mettre sur pied une
force de commercialisation à la hauteur de qualité de la production régionale. Le
regroupement de l'offre pourrait en effet entraîner, selon les plus optimistes des initiateurs, un
doublement de la production sur 10 ans.
Ensuite annoncé pour septembre 91 "comme une dernière chance pour la région de se hisser
au niveau de l'efficacité commerciale des Hollandais".
Près de quatre années plus tard, qu'en est-il?
Le projet a été entièrement reconçu, dans des proportions plus modestes. Il devrait ouvrir en
1993. Le Centre Horticole Régional devrait comprendre :
- une partie "vente fleurs pour détaillants", où s'installeront trois producteurs, l'un en fleurs
coupées, les deux autres en plantes en pots, et un distributeur.
- un "bureau de vente plantes en pots", orienté vers la grande distribution. Il intéressait à
l'origine 27 horticulteurs, aujourd'hui il en reste 16 mais aucune décision n'a été prise. Chaque
producteur s'engagerait sur une quantité de produits, c'est-à-dire sur un chiffre d'affaires. La
cotisation au bureau de vente sera au prorata de l'engagement de chaque producteur. La mise
en place d'une telle structure nécessite que le cahier des charges soit le plus clair possible
pour toutes les parties prenantes. Le "je paie symboliquement pour voir ce qui va se passer"
doit être remplacé dans la profession par "je paie réellement pour vendre".
- un système de centralisation de l'information, afin de bien connaître le marché, est aussi à
l'étude, permettant de savoir ce qui est mis en production, ce qui est disponible, etc. .
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22
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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L'organisation régionale d'une véritable interprofession
Pendant plusieurs années, des blocages au sein de l'interprofession (producteurs-distributeurs)
ont empêché toute mise en place d'une véritable organisation régionale de la filière horticole.
Entre une application dogmatique de décisions nationales du CNIH et une volonté de ne pas
se laisser imposer des décisions prises à Paris, "le courant ne passait pas". Ce phénomène est
bien connu.
Cette situation évolue grâce à la récente constitution d'une nouvelle équipe régionale du
comité de pilotage, autour d'un président ayant la ferme volonté de travailler de manière très
pragmatique, avec tous les représentants de la filière. Une nouvelle approche de l'organisation
interprofessionnelle est en train de se faire jour.
1.2 - DES INITIATIVES INTERESSANTES.
- Le développement de structures commerciales, soit dans des coopératives : Fleurons
d'Anjou, la CAVAL, soit dans des GIE de commercialisation : Angers, Authion
(4 horticulteurs, plantes en pots), Culti-Plantes (25 horticulteurs, entreprises de plusieurs
départements : Maine et Loire, Vendée, Loire-Atlantique, Normandie, édite un catalogue
commun ; Vivaflor (plantes vivaces), SICA Ouest-Fleurs au Mans, GIE Angers-Sud
(3 horticulteurs), Horti-Ouest, Flovaloire à Saint Julien de Concelles.
- Anjou-Authion-Avenir est un groupe informel de 16 horticulteurs d'entreprises moyennes,
qui se réunit régulièrement pour débattre des produits et de la gestion. Il organise des visites
d'entreprises et des achats en commun.
- Océane-Fleurs, au M.I.N. de Nantes. Depuis plus de deux ans Océane-Fleurs joue un rôle
de plaque tournante entre les producteurs et les détaillants de la région Ouest. Au départ, une
association s'était créée pour étudier l'organisation de la mise en marché des fleurs et plantes.
La réflexion s'orientait vers la création d'un marché privé. En recherchant un site
l'Association pour le Regroupement Commercial des Activités Fleurs et Plantes a rencontré le
directeur du M.I.N, qui lui-même étudiait une extension de son marché. Un accord a très vite
été trouvé. Océane-Fleurs a donc été créée en juin 89 sur une surface de 6 500 m2. Sur un
montant total d'investissements de 11 MF, les entreprises créatrices ont participé à hauteur de
1,25 MF, auquel elles ont ajouté chacune de 100 000 à 1 MF pour équiper leur outil de
travail. La société d'économie mixte gérante du M.I.N a investi 5,5 MF, la Ville de Nantes et
le Département 2,2 MF l'une et l'autre.
Pour une bonne part, ce marché s'est fait avec les gros producteurs de la région qui s'appuient
sur les 11 grossistes d'Océane-Fleurs pour grouper et commercialiser leurs produits. Le
nombre de clients touchés : 2 000 sur 9 départements. Il est ouvert du lundi au vendredi de
6 H à 18 H. Dernièrement en mai 92, une "semaine portes ouvertes" a eu lieu afin de faire
mieux connaître ce marché aux professionnels fleuristes.
- Un stage "exporter des produits végétaux". A partir de 1992, le Centre National de
Promotion Horticole de La Ménitré, en Maine et Loire, organise un stage "exporter des
produits végétaux". Il s'adresse à des candidats ayant une expérience professionnelle.
II - PERSPECTIVES ET PROPOSITIONS.
Il est impératif d'aller vers le regroupement de l'offre afin d'aboutir à une meilleure
organisation de mise en marché, aussi bien au plan français qu'européen.
Cette nécessité ne semble pas faire l'objet d'une stratégie claire dans la région, reconnue par
l'ensemble de la profession. Le développement de la production est pourtant tributaire d'une
stratégie de commercialisation.
2.1 - METTRE EN PLACE UN OUTIL INFORMATIQUE DE CONNAISSANCE DU
MARCHE.
23
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
Les produits de l'horticulture peuvent être classés comme :
- produits de loisirs,
- produits cadeaux,
- produits nécessaires à l'aménagement de l'environnement.
Ces marchés sont en expansion et vont encore se développer. Sur le marché intérieur la
demande est encore forte, des possibilités de développement existent. C'est par contre un
marché qui évolue très vite, il faut donc être de plus en plus capable de s'adapter rapidement.
Tout cela demande un dynamisme commercial d'autant plus important que les Pays de la
Loire sont éloignés des régions de forte consommation. Il faut aussi exporter hors de France.
Cela nécessite des études de marché, des orientations de production, des moyens logistiques
et des transports performants, des commerciaux très compétents parlant au moins une langue
étrangère.
Face au développement de certains circuits de distribution (commerce moderne) il est
nécessaire de mettre en place de nouveaux systèmes de connaissance et de concentration de
l'offre, systèmes basés sur l'information plutôt que sur la concentration physique des produits
en un seul lieu.
Ces systèmes ont un double avantage : connaissance des mises en production pour les
producteurs, connaissance du disponible pour le distributeur. Ce serait un premier pas
important dans une meilleure organisation de la mise en marché.
De leur côté, les Hollandais, champions des marchés de regroupement physique, cherchent à
faire évoluer ce système de commercialisation. Des études sont entreprises sur la vente par
télé-vidéo. Quant aux Belges, qui ont réorganisé leur horticulture, quelques grands
groupements de producteurs ont mis en place des bureaux de vente avec serres-échantillons.
Les vendeurs connaissent les planning de productions, les engagements des producteurs. Les
produits n'arrivent au bureau de vente que pour un regroupement pour expéditions.
Plus près de nous, une étude de connaissance de l'offre par télématique est en cours en
Poitou-Charentes.
Il est évident qu'une telle orientation nécessite un choix stratégique de l'ensemble des parties
prenantes de la filière horticole de la région : producteurs et distributeurs. En ce cas l'aide
publique pourrait soutenir la mise en place d'un tel outil de connaissance du marché.
2.2 - DEVELOPPER LE PARTENARIAT PRODUCTEURS - DISTRIBUTEURS.
La mise en place de groupes de travail interprofessionnels semble là encore le moyen le plus
efficace de développer une stratégie avec des gens motivés. Il ne suffit pas de dire qu'il n'y a
pas de concertation entre la production et la distribution pour que le problème disparaisse.
Actuellement, certains grossistes, centrales d'achat et jardineries travaillent en étroite
collaboration avec la production : ils mettent en oeuvre ensemble des programmes de culture,
établissent des collections en fonction des désirs des consommateurs... et cette politique porte
ses fruits. En réussissant à créer des groupes de travail interprofessionnels (par produit ou par
thème), le réflexe "partenariat" production - distribution se développera. L'interprofession
consiste à mettre en relation l'ensemble des intervenants sur un produit : du concepteur à
l'utilisateur. La démarche interprofessionnelle ne prendra corps que par des réalisations
concrètes dans des domaines et produits précis, entre des acteurs vraiment motivés. Chacun
doit y trouver de l'intérêt.
Le cas du marché des espaces verts et du fleurissement des villes peut être cité en exemple.
Ce marché se développe de plus en plus. Une étude réalisée par le CNIH , sur la base des
informations récoltées auprès de 500 communes, montre qu'ils y a beaucoup d'efforts à
effectuer en ce sens. Le marché existe, encore faut-il lui "tendre les bras", Il convient de
développer la communication et le marketing dans ce domaine : pourquoi ne pas envisager un
groupe de travail interprofessionnel ?
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___
24
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
2.3 - FAVORISER LE REGROUPEMENT DE PRODUCTEURS DANS DES
STRUCTURES DE COMMERCIALISATION.
Il s'agit de regroupement des producteurs qui ont en commun un objectif de
commercialisation et leur permettre le recrutement de commerciaux.
L'aide publique, dans le Contrat de Plan par exemple, consisterait à soutenir la création de
structures commerciales, à condition que celles-ci développent un partenariat
production-distribution.
Le nouveau projet de Centre Horticole Régional, plus limité pourrait être soutenu dans la
mesure où il ouvrirait des perspectives innovantes et pourrait être la structure d'accueil d'un
outil informatique de connaissance du marché.
2.4 - PROMOUVOIR L'AIDE AU CONSEIL ET A L'EXPORTATION.
Dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région, la filière horticole bénéficie d'un soutien au
travers des actions menées par le BHR. En effet, celui-ci reçoit des crédits à ce titre pour
apporter un appui technique aux entreprises de production et pour mener des opérations de
promotion des produits.
Par ailleurs, la Région peut aider les entreprises horticoles en leur attribuant des crédits
qu'elle mobilise sur deux de ses fonds spécifiques : le Fonds Régional d'Aide à la
Compétitivité(FRAC) et le Fonds Régional d'Aide à l'Exportation(FREX).
En matière d'export, des opérations collectives d'entreprises, de missions d'acheteurs
étrangers, peuvent bénéficier de fonds spécifiques régionaux : Fonds Régional à l'Exportation
(FREX), Fonds Régional d'aide pour les Marchés Extérieurs (FRAME), Fonds Régional
d'Aide aux Investissements (FRAI).
2.5
COOPERER
L'EXPORTATION.
AVEC
L'AGRICULTURE
POUR
DEVELOPPER
L'agriculture possède des réseaux d'exportation sur lesquels l'horticulture pourrait s'appuyer
dans certains pays pour réaliser des opérations de promotion. Par exemple en Angleterre,
pays qui importe des produits horticoles des Pays-Bas, d'Italie et d'Espagne, l'horticulture
régionale pourrait coopérer avec l'arboriculture, qui y exporte des fruits depuis longtemps.
2.6 - SOUTENIR DES OPERATIONS PILOTES.
Pour être réussies et présenter un plus pour l'ensemble des acteurs de la filière, ces actions
doivent être accompagnées d'un support publicitaire. Etat et Région pourraient contribuer au
financement de telles actions.
De conditionnement du produit fini :
Jusqu'à maintenant, peu d'initiatives ont été prises concernant l'emballage des produits
horticoles, notamment les plantes en pots. La manutention dans les circuits de distribution et
le transfert par le consommateur restent toujours un réel problème. Un conditionnement doit
permettre l'entretien de la plante, sa visibilité et sa manutention facile. Il permettrait aussi
d'itentifier le producteur ou la région d'origine. Des études et des travaux doivent être
entrepris en ce sens. Il est évident qu'une normalisation de l'emballage entraînera une
standardisation des produits (grandeurs des pots, etc...).
D'identification des
consommateurs :
produits
régionaux
pour
les
distributeurs
et
les
Dans un marché européen de 350 millions de consommateurs, comment reconnaître les
produits d'une grande région ?
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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Le conditionnement, comme sur la grande majorité des produits de consommation, est le
support d'identification du produit. L'intérêt pour le consommateur est de pouvoir répérer les
producteurs ou les régions productrices qui lui donnent le plus satisfaction.
La mise en place d'un label à dimension interrégionale pourrait être une réponse.
D'étiquetage du jour de coupe des fleurs
Pour le consommateur, il est essentiel que la chaîne se passe bien : un bon travail de
producteur peut être gâché par le circuit de distribution. Pour cela, il est nécessaire que
producteurs, grossistes et détaillants, consommateurs, définissent en commun le contenu de
ces actions pilotes. La structure d'Océane Fleurs pourrait servir de support expérimental pour
une de ces actions.
2.7 - DEVELOPPER LE SALON DU VEGETAL.
Le Salon d'Angers doit acquérir une dimension européenne.
Le premier Salon du Végétal d'Angers, à dimension régionale, s'est tenu en 1981 avec 65
exposants et 2000 visiteurs professionnels. En 1990 il a pris une dimension nationale avec
205 exposants et 5000 visiteurs professionnels. Les autres salons horticoles en France sont :
Lyon, Orléans et Horti-Azur pour les plantes méditerranéennes. Il contribue au
développement des échanges commerciaux entre les fournisseurs des produits horticoles et
acheteurs professionnels. Il veut affirmer sa vocation de salon du commerce du végétal dans
l'ouest européen. En 1992, il a accueilli 210 exposants et 7000 visiteurs professionnels. En
1993, il a l'ambition de prendre une dimension internationale. Les publications préparatoires
sont en français et en anglais L'objectif est d'arriver à 10 % d'exposants étrangers.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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CHAPITRE II - FAVORISER LE DEVELOPPEMENT
L'ORGANISATION DE LA PRODUCTION HORTICOLE.
ET
I - DES INITIATIVES INTERESSANTES.
1.1 - LES CLUBS "PRODUITS".
Initiés par le Bureau Horticole Régional, ils fonctionnent depuis plus de trois ans. Ce sont des
lieux d'échange et de vulgarisation des innovations techniques ainsi que des considérations
économiques intéressant un produit (gerbera, bégonia, chrysamthème, cyclamen, hortensia,
plantes à massif, etc...). Chaque club réunit en moyenne de 10 à 30 horticulteurs. La finalité
serait de faire la promotion commerciale du produit régional.
1.2 - LES SERRES-RELAIS.
Cette infrastructure originale, soutenue par le Conseil Général du Maine et Loire*, est
destinée en priorité à favoriser l'installation de jeunes horticulteurs. En effet, les
investissements horticoles sont très lourds (5 millions de F/ha pour une activité sous serre) et
souvent hors de portée des jeunes.
D'où l'idée de mettre en place un système de serres-relais, qui seraient mises à la disposition
du créateur pour une période déterminée lui permettant de prouver la viabilité de son projet,
avant de pouvoir s'installer à son propre compte et laisser la place à un autre jeune.
Cette transposition à l'agriculture de méthodes expérimentées dans l'industrie, semble
particulièrement intéressante .
1.3 - UNE ZONE HORTICOLE.
Le concept de zone horticole vise à concentrer sur un site favorable l'ensemble des
composantes de la filière : production, transformation, stockage-conditionnement et services,
notamment de distribution. Cette concentration favorise une synergie entre les entre les
entreprises, notamment en facilitant une collaboration et la mise en place d'équipements ou de
services communs. Elle constitue aussi un point attractif pour la clientèle.
Une expérience de zone horticole est en cours sur les communes de Tiercé et de Briollay, à
15 km d'Angers, sur une surface de 110 ha de terres agricoles progressivement abandonnées,
située dans la partie nord du plus fort potentiel de l'Anjou Horticole et proche d'échangeurs
autoroutiers. Le coût de l'aménagement de la zone horticole s'élève à plus de 18 MF. La
Région s'est engagée à attribuer une aide de 3 MF. Trois entreprises nouvelles s'y installent
actuellement.
1.4 - L'ASSOCIATION CNIH-BHR EN FAVEUR DE L'EXPERIMENTATION.
Les quatre grands secteurs : pépinières, fleurs coupées, plantes en pot et bulbes sont
confrontés à des exigences de plus en plus fortes du consommateur et du commerce moderne.
Dans le cadre du contrat de plan Etat-Région 1989/1993, il a été décidé de renforcer la
compétitivité des entreprises horticoles en remettant aux professionnels de nouveaux
savoir-faire "clé en main", c'est-à-dire des techniques immédiatement opérationnelles dans les
entreprises.
Le programme régional d'expérimentation s'articule autour des thèmes suivants :
- sélection du matériel végétal,
- diversification de la gamme,
- optimisation des techniques culturales,
- amélioration de la qualité du produit.
Ces travaux sont conduits par la station du CNIH à Angers et par le Bureau Horticole
Régional (BHR) avec la coordination de l'Association pour l'Expérimentation en Horticulture
d'Ornement (A.E.H.O.).
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
En matière d'investissement, ce programme s'est traduit par la construction en 1991 d'une
serre expérimentale située à la station du CNIH d'Angers et dont l'objectif principal est la
mise au point des techniques de production de fleurs coupées issues de bulbes.
Pour 1992 et 1993 un investissement est prévu dans une unité de sélection sanitaire et de
certification à la station du CNIH.
II - PERSPECTIVES ET PROPOSITIONS.
Accroître le potentiel de production en favorisant l'installation de jeunes horticulteurs, en
développant des zones horticoles, en recherchant des spécialisations, des économies
d'énergie, de nouvelles productions, en modernisant les ateliers.
2.1 - DEVELOPPER LES ZONES HORTICOLES, LIEUX PRIVILEGIES D'ACCUEIL
DES SERRES-RELAIS.
Dans le cadre d'une dynamique de développement de l'horticulture régionale, les concepts de
zone horticole et de serres-relais représentent le maximum d'atouts pour conforter la vocation
horticole de la première région de production française et pour contribuer au maintien
d'activités créatrices d'emplois en zone rurale.
Cet objectif ne peut être atteint qu'à certaines conditions :
1 - que la collectivité locale puisse bénéficier, si le jeune y a droit bien entendu, du prêt PAM
(Plan d'Amélioration Matérielle), pour la construction de la serre-relais.
Les conditions sont remplies puisqu'il y aura dans ce cas une relation de bailleur à locataire,
dans le cadre du statut de fermage avec une acquisition au terme du crédit bail.
le principe de la serre-relais est le même que celui des ateliers-relais, en matière industriel ou
artisanal, procédure qui a fait ses preuves, c'est à dire de faire bénéficier l'horticulteur de
toutes les aides ou subventions obtenues pour minorer son loyer.
C'est donc bien lui qui bénéficie des avantages et non pas la collectivité.
2 - que l'aide des Départements soit incitative, ce qui n'est pas le cas actuellement. : l'aide du
Maine et Loire s'élève à 300 000 F, mais une revalorisation est en cours, la Loire-Atlantique
pour sa part concentre son aide sur la construction de serres chauffées.
Il faudrait une aide plus importante dans le cadre de la procédure atelier-serre-relais soit en
augmentant le taux, soit en déplafonnant le montant de la dépense subventionnable.
3 - que la Région intervienne en faveur de cette politique agricole de la même façon que pour
les activités industrielles et artisanales, c'est à dire par une avance sur 10 ans avec un différé
d'amortissement de 5 ans.
L'aide régionale aux serres relais sur les zones horticoles pourrait être envisagée sur la base
de trois critères : nouvelles installations, serres chauffées, projet de production accompagné
d'une organisation commerciale.
2.2 - ORGANISER LA PRODUCTION.
Quelque soit le cadre choisi, un regroupement des entreprises de production est nécessaire
pour augmenter la taille des ateliers et permettre une plus grande spécialisation des
productions afin de réduire les coûts et de conquérir de nouveaux marchés (G.M.S.,
jardineries).
Le regroupement permet également aux producteurs de bénéficier plus largement de l'aide
technique d'ingénieurs et de techniciens supérieurs qu'ils ne sont pas en mesure d'employer à
plein temps dans leur entreprise. Ainsi, la coopérative horticole et maraîchère Fleurons
d'Anjou, aux Ponts de Cé, regroupe aujourd'hui 32 horticulteurs, deux fois plus qu'il y a
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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quelques années, produisant 20 millions plants en 1992, contre 600 000 en 1982. Deux
ingénieurs horticoles, salariés de la coopérative, travaillent en permanence avec les
producteurs.
2.3 - SAISIR L'OPPORTUNITE OFFERTE PAR DE NOUVELLES PRODUCTIONS.
L'horticulture est très présente en Maine et Loire. Avec un chiffre d'affaires de 590 MF, elle
représente 8 % de l'économie agricole. Parmi ses axes d'adaptation en décembre 1990, la
chambre d'agriculture fixait l'objectif du doublement de la production en 10 ans pour
maintenir la part de marché du département et atteindre 15 % du chiffre d'affaires agricole.
Pour cela, la Chambre d'Agriculture de Maine et Loire étudie avec des horticulteurs qui
élaboré des stratégies de développement pour certaines productions (par exemple : fleurs
saisonnières pour des bouquets bon marché destinés aux grandes et moyennes surfaces ou
productions qui se vendaient bien mais ont été abandonnées parce que moins rentables que
d'autres) une expérience de contractualisation de la sous-traitance chez des producteurs
éleveurs. Un projet est en gestation avec une dizaine de producteurs du Segréen. Ce projet de
diversification avance à petit pas car beaucoup d'obstacles demeurent : reconversion,
conceptions culturelles différentes entre horticulteurs et éleveurs de bovins.
2.4 - POURSUIVRE LA RECHERCHE D'ECONOMIES D'ENERGIE.
Un gros effort de rénovation et de modernisation des serres a été réalisé ces dix dernières
années. Pour les années à venir, les potentialités d'économies d'énergie doivent porter sur la
gestion, d'autant plus possible aujourd'hui avec l'apparition de l'ordinateur climatique :
- meilleure utilisation de l'énergie par un bon dimensionnement des émetteurs,
- régulation des chaufferies,
- acquisition de mémoires sur les critères de consommation grâce aux données informatiques.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
2.5 - AMELIORER LA QUALITE ET LA RECUPERATION DE L'EAU.
Pour se développer l'horticulture doit disposer d'une eau abondante et bon marché, de qualité
satisfaisante, c'est-à-dire qui ne soit pas trop chargée en calcaire, ni en nitrate et non
ferrugineuse. C'est le cas aujourd'hui de la vallée de l'Authion et du Val de Loire.
Cet acquis doit être préservé. Un travail de recherche et d'expérimentation est en cours.
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L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
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CHAPITRE III - VALORISER LES RESSOURCES HUMAINES.
I - L'EMPLOI DANS L'HORTICULTURE.
1.1 - UN SECTEUR CREATEUR D'EMPLOIS : DE 1980 A 1989, 533 EMPLOIS
SUPPLEMENTAIRES (EN UNITE TRAVAIL ANNUEL),
Par rapport à l'agriculture générale, l'horticulture ornementale nécessite davantage de
main-d'oeuvre. En effet le nombre moyen d'UTA par exploitation horticole s'élève à 3,4
contre 1,7 pour l'ensemble de l'agriculture.
L'emploi se répartit ainsi : 4 758 Unités de Travail Annuel dont 1 225 main-d'oeuvre
familiale, 2 703 salariés permanents, 830 saisonniers.
Les salariés permanents occupent 57 % des emplois en 1989 contre 69 % en 1980. La maind'oeuvre saisonnière s'est fortement développée puisqu'elle représente 17 % des emplois en
1989 contrre moins de 5 % en 1980.
Des différences importantes existent entre deux sources statistiques : le Recensement Général
Horticole et la Mutualité Sociale Agricole.
La base d'unité de temps est différente : le Recensement Général Horticole calcule la
main-d'oeuvre en UTA (Unité de Travail Annuel), tandis que la Mutualité Sociale Agricole
raisonne en ETP (Equivalent Temps Plein). Une UTA a une valeur en heures travaillées
supérieure d'environ 20 % à celle de l'ETP.
La définition de salarié permanent, saisonnier, occasionnel est différente elle aussi :
Selon le Recensement Général Horticole : "est réputé occuper un emploi permanent toute
personne effectivement employée au moment de l'enquête, travaillant à temps complet ou à
temps partiel, de façon régulière chaque semaine ou chaque mois, quelle que soit la durée
hebdomadaire ou mensuelle de travail effectif". Quant aux salariés saisonniers et aux salariés
occasionnels, ils sont confondus. Un salarié travaillant tous les ans à temps complet sur une
exploitation mais pendant huit mois seulement, est recensé dans la main-d'oeuvre saisonnière.
La MSA ne différencie pas les salariés permanents des salariés saisonniers. Par contre elle
distingue très nettement les saisonniers et les occasionnels, ces derniers correspondant à une
mesure très précise d'allègement des charges sociales par une diminution de l'assiette de
cotisations.
Pour permettre un suivi des évolutions, il serait utile que Ministère et la MSA définissent en
commun la notion de permanent et de saisonnier (afin d'éviter toute confusion, le mieux serait
de raisonner en fonction de la nature du contrat de travail).
Le CESR ne peut que soutenir le souhait des organisations professionnelles de l'agriculture,
exploitants et salariés, de mettre en place un observatoire régional de l'emploi et des
formations de l'agriculture, à condition qu'il soit partie intégrante de l'Observatoire de
l'ensemble des secteurs d'activité, réclamé depuis longtemps par notre Assemblée..
31
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
MAIN D'OEUVRE DES EXPLOITATIONS HORTICOLES
En UTA (Unité Travail Annuel)
Loire
Maine et Mayenne
Atlantique
Loire
Main
d'oeuvre
familiale
totale
Sarthe
Vendée
Pays de
la Loire
France
P. Loire
/France
258
610
83
123
151
1 225
16 295
7,50%
Salariés
permanents
484
1 697
185
163
174
2 703
21587
12,50%
Saisonniers
161
574
38
25
32
830
3 895
21,30%
Ensemble
903
2 881
306
311
357
4 758
41 777
11,40%
Source : Recensement Général Horticole 1989
Main d'oeuvre des exploitations horticoles régionales en
1989
Saisonniers
17%
830
Salariés
permanents
Main d'oeuvre
57%
familiale
2703
26%
1225
Source : DRAF
_____________________________________________________________________________________________________________________________
___
32
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
Evolution de la main d'oeuvre de 1980 à 1989 en nombre
d'UTA
Ensemble
533
Saisonniers
Salariés permanents
635
-211
Main d'oeuvre familiale
-300 -200 -100
109
0
100
200
300
400
500
600
700
Source : DRAF
1.2 - UNE POPULATION RELATIVEMENT JEUNE.
Les salariés
La population salariée horticole est relativement jeune : 54 % des salariés ont moins de 35
ans. La feminisation est très importante : 35 % en moyenne.
La part de la main-d'oeuvre familiale est restée stable avec un peu plus du quart des UTA.
Le Maine et Loire représente plus de 60 % de la main-d'oeuvre des exploitations horticoles,
suivi par le Loire-Atlantique (19 %), la Vendée (8 %), la Sarthe et la Mayenne.
Par rapport à la main-d'oeuvre horticole en France, l'emploi horticole dans notre région se
caractérise par un pourcentage plus important de salariés (permanents et saisonniers) : 74 %
du total des UTA contre 61 %.
Les horticulteurs
Par rapport à l'ensemble de la population agricole les horticulteurs des Pays de la Loire sont
plus jeunes : 61 % d'entre eux ont moins de 50 ans contre 51 % pour l'ensemble des
exploitations agricoles à temps complet. Ils sont en moyenne plus jeunes que l'ensemble des
horticulteurs français (56 % ont moins de 50 ans).
Ce phénomène est encore plus net si on retient uniquement les horticulteurs ayant des serres.
En effet 64 % d'entre eux ont moins de 50 ans.
33
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
II - LA REGION EST BIEN EQUIPEE EN FORMATIONS, DU CAP AU
DIPLOME D'INGENIEUR.
Les diplômes du Ministère de l'Agriculture, option Horticulture, vont du CAP au diplômes
d'ingénieur. Suivant le niveau de formation, les options ou les modes de validation, ils
peuvent se préparer en formation initiale, par apprentissage ou en formation continue.
2.1 - LES FORMATIONS INITIALES
- CAPA dans 12 établissements (5 en Loire-Atlantique, 4 en Maine et Loire, 1 dans chaque
autre département)
- BEPA dans 16 établissements (4 en Loire-Atlantique, 8 en Maine et Loire, 1 en Mayenne, 1
en Sarthe, 2 en Vendée)
- BTA dans 7 établissements (3 en Loire-Atlantique, 3 en Maine et Loire, 1 en Vendée)
- BTSA dans 2 établissements en Maine et Loire
- Ingénieur à l'ENITHP à Angers
- L'université d'Angers propose un Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS)
Technologie du Végétal
2.2 - LES FORMATIONS PAR APPRENTISSAGE
- CAPA dans 5 CFA (1 par département)
- BEPA dans 4 CFA (1 par département sauf en Mayenne)
- BTA dans 1 CFA en Maine et Loire
A la suite des avis recueillis auprès de techniciens et de professionnels, deux remarques
apparaissent utiles à formuler :
- tous les établissements ne semblent pas être au même niveau technique pour assurer une
préparation suffisamment performante à la profession, en matière d'enseignement et d'outils
technologiques (dont serres).
- le développement des stages en entreprises n'est pas toujous satisfaisant : de nombreux
établissements pratiquent une formation de type alternée. Celà occasionne parfois des
problèmes internes à l'entreprise difficiles à gérer, par ailleurs, il semble bien que ces stages
ne soient pas toujours gage d'efficacité faute d'encadrement suffisant, en nombre et en qualité.
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34
L'HORTICULTURE ORNEMENTALE
_______________________________________________________________________________________________________________________________
LA FORMATION INITIALE ET L'APPRENTISSAGE (public et privé)
OPTION :
S. Option :
HORTICULTURE
FLORICULTURE +
PEPINIERE ORNEMENTALE ET FRUITIERE
FORMATION INITIALE
EFFECTIFS
1986-1987
RENTREE
1991-1992
APPRENTISSAGE
EFFECTIFS
1986-1987
RENTREE
1991-1992
CAPA
50
54
75
64
BEPA
186
203
Néant
22
BTA
70
72
Néant
19
BTSA
19
18
Néant
Néant
(DRAF-SRDT Pays de la Loire)
2.3 - LA FORMATION CONTINUE
Les différents diplômes CAPA, BTA, BTSA et spécifiques formation continue : Certificat de
Spécialisation, BPA, peuvent être préparés dans 5 établissements, dont 1 en Loire-Atlantique
et 4 en Maine et Loire.
Les professionnels du légume, de l'horticulture et des pépinières, deux établissements
d'enseignement supérieur agricole : l'ENSAM de Montpellier et l'ENITHP d'Angers signent
une convention de mise en place de formation continue d'ingénieur. Il s'agit de former par
alternance, sur 3 ans (1 200 H) des chefs de culture ayant un niveau BTS et justifiant 5 ans
dans la profession.
Il est à regretter que cette formation n'ait pu se mettre en place pour l'année 92-93, faute de
candidats issus de la profession.
2.4 - L'ENSEIGNEMENT PAR CORRESPONDANCE
Le CERCA d'Angers prépare du CAPA au BTSA.
III - UNE FAIBLESSE DES EFFORTS EN FORMATION CONTINUE.
C'est sans doute une grande banalité aujourd'hui de rappeler l'importance de la formation,
pour quelque secteur que ce soit. La formation est un des domaines qui bougent le plus dans
l'entreprise. Pour les 10 années à venir, la plupart des entreprises sont engagées dans une
mutation permanente. Les entreprises horticoles comme beaucoup d'autres secteurs ont
longtemps privilégié en France la production, partie noble de l'activité. Les crises depuis 20
ans, la construction européenne, l'internationalisation des marchés, ont fait prendre
conscience que produire sans vendre ne servait à rien.
Quelques grosses entreprises ont une réelle pratique de formation continue. Malgré cela, les
données sur les salariés stagiaires par secteur d'activités du FAFSEA Pays de la Loire
montrent la faiblesse des efforts de formation en direction des salariés de l'horticulture. Alors
qu'ils représentent 17 % de la main-d'oeuvre salariée agricole, ils ne représentent plus que 9 à
10 % des salariés ayant bénéficié d'une formation ces dernières années. Ce fort décalage
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décalage se retrouve aussi dans quelques autres secteurs : polyculture, champignons.
Pourquoi cette faiblesse alors que les outils, les moyens financiers existent ? Beaucoup
d'entreprises ont moins de 10 salariés : 50 % des salariés de l'horticulture ornementale sont
dans des entreprises de moins de 10 salariés, 37 % pour les pépinières. Dans ces entreprises,
il y a difficulté d'organisation pour envoyer une ou plusieurs personnes en formation, et
pourtant des secteurs comme l'arboriculture, le maraîchage surmontent cette difficulté. Le fait
aussi que dans bon nombre d'entreprises, le chef d'entreprise assure toutes les fonctions :
production, commercialisation, gestion du personnel et des ressources humaines fait que
certaines fonctions ne sont pratiquement pas assurées. Plus profondément, deux stratégies
coexistent dans la profession :
- celle qui continue de ne rechercher que les compétences gestuelles alors qu'il faut de plus en
plus analyser, comprendre, réfléchir parce que les métiers et les techniques évoluent.
- celle qui, prenant conscience de cette nécessité, organise la formation permettant d'acquérir
de nouvelles compétences, d'autant plus que pour la grande majorité des ouvriers, il y a des
déficits des formations de base.
Les moyens disponibles de la formation professionnelle continue sont sous-utilisés ou mal
utilisés alors que le déficit de compétence et la recherche de salariés qualifiés sont des
problèmes qui risquent de s'accentuer avec la rapidité des évolutions techniques. Cette
formation ne devant pas être basée que sur la maîtrise des applications techniques mais aussi
conduire à mieux maîtriser l'information, comprendre l'environnement économique, et
connaître le vivant qui en occurrence est le végétal. Il apparaît qu'actuellement, d'autres
régions horticoles misent beaucoup plus que les Pays de la Loire sur la formation continue.
IV - UN ATOUT SUPPLEMENTAIRE : L'EXISTENCE D'UN CONTRAT
D'ETUDE PREVISIONNELLE.
Eclairer une profession sur les tendances fortes d'évolution des emplois et des qualifications,
sur les besoins de formation, sur l'introduction de nouvelles technologies, des nouveaux
modes de gestion du travail, sur l'évolution des produits et des services, relève d'une action
menée par la branche professionnelle. L'étude prévisionnelle de branche est un outil, facteur
de mobilisation, pour la concertation et la négociation. Elle doit permettre aux partenaires
sociaux, par la connaissance des enjeux économiques, technologiques, humains... de dégager
les marges de manoeuvre pour mener des actions, conclure des accords donnant les moyens
de modernisation à l'ensemble des entreprises de la branche.
Ce contrat trace des perspectives :
1 - En partant d'emplois actuels : ouvrier qualifié, chef d'équipe, cadre de production,
responsable des expéditions, responsable logistique, responsable qualité/méthodes, il trace les
évolutions probables en fonction des évolutions suivantes :
L'intégration des secteurs de l'horticulture dans le contexte économique général et tout
particulièrement son adaptation aux schémas de la distribution moderne implique un double
combat sur les fronts de la compétitivité et de la qualité.
Les conséquences, en terme d'évolution des compétences, peuvent se résumer ainsi :
- Pour produire aux prix du marché, les entreprises sont contraintes à se spécialiser : choisir
un positionnement et pour ce faire, concevoir une analyse stratégique claire.
- La maîtrise des nouvelles techniques et technologies demeurera prépondérante : cependant
elle ne constituera pas un facteur majeur d'évolution des métiers.
- Les modifications de l'organisation des entreprises générées par le marché ainsi que les liens
qu'elles créeront avec leurs partenaires, notamment la grande distribution, exigeront des
compétences nouvelles, essentiellement organisationnelles et commerciales.
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- La gestion des entreprises devra mieux intégrer les ressources humaines dans leur globalité
comme un élément stratégique à part entière.
2 - Il ouvre des pistes de formation pour les employeurs comme pour les salariés aux
différents niveaux de qualification, avec des savoir-faire obligatoires, techniques,
organisationnels, relationnels , des compétences nouvelles à acquérir, notamment en matière
de commerce, de logistique de transport et de stratégie.
3 - Il présente une contribution pour bâtir un schéma cohérent visant à 'une meilleure
adéquation formation-emploi dans quatre domaines :
-
une meilleure adéquation de la formation initiale
une formation continue des salariés des entreprises plus performante
des réponses plus cohérentes aux problématiques d'emploi
une meilleure gestion des ressources humaines dans les entreprises.
Ce contrat a le mérite d'exister. Il a été voulu par les partenaires sociaux, le Ministère de
l'Agriculture. Ce travail, qui a duré 18 mois pour l'ensemble des secteurs horticulture
ornementale, pépinière, arboriculture, maraîchage, jardins espaces verts, qui a coûté
1,550 MF, doit trouver toute son utilité dans la région.
V - PERSPECTIVES ET PROPOSITIONS.
Il s'agit de valoriser dans la région toutes les ressources humaines par une formation initiale
et continue de qualité, par une modernisation des entreprises et des relations sociales, afin de
promouvoir à la fois la compétence des chefs d'entreprises er des salariés, les qualifications,
l'emploi et la compétitivité des entreprises.
5.1 - EXPLOITER DANS LES PAYS DE LA LOIRE LE CONTRAT D'ETUDE
PREVISIONNELLE.
Cela pourrait s'effectuer notamment :
- par une phase d'appropriation et de diffusion qui doit ouvrir un débat entre les différents
partenaires de l'horticulture sur le contenu, les analyses, les propositions d'intervention. Cette
phase nécessite la diffusion de l'étude auprès des entreprises horticoles, des organisations
syndicales afin de s'approprier le contenu, mener une réflexion à leur niveau
- par des choix d'axes d'intervention. Le débat entre les partenaires, en fonction de leur
stratégie propre, doit les amener à hiérarchiser les propositions, les reformuler si nécessaire,
définir un plan de travail, préciser les relations à établir (Education Nationale, etc...)
Le CESR préconise que la Délégation Régionale à la Formation Professionnelle et la
Direction Régionale de la Formation Professionnelle et de l'Apprentissage, en lien avec la
Direction Régionale du Travail et de l'Emploi, la Direction Régionale de l'Agriculture et de la
Forêt, organisent la mise en relation dans la région des partenaires sociaux, du Fonds
d'Assurance Formation des Salariés Agricoles (FAFSEA), pour la discussion et la mise en
oeuvre régionale du CEP horticole.
5.2 - DEVELOPPER L'AIDE AU CONSEIL.
Promouvoir l'aide au conseil pour l'amélioration de la stratégie, l'organisation, la gestion des
ressources humaines. Cette action peut bénéficier du Fonds Régional d'Aide à la
Compétitivité : "FRAC - conseil ou embauche de cadres".
5.3 - SOUTENIR DES FORMULES COLLECTIVES PERMETTANT DE REDUIRE
LA PRECARITE DE L'EMPLOI, OBSTACLE A UNE RECHERCHE DE
QUALIFICATION.
- G.R.O.U.P.E. Horticulteurs et viticulteurs de la région angevine créent une association pour
mieux gérer leurs besoins en personnel temporaire. Elle réunit aujourd'hui 40 entreprises. Elle
propose aussi aux saisonniers de la formation.
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- Des entreprises du Baugeois-Saumurois s'associent pour créer une structure afin de gérer
l'emploi et la formation des salariés saisonniers.
5.4 - OPTIMISER LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES..
Développer les formules de temps partagé grâce aux groupements d'employeurs pour pouvoir
embaucher à plusieurs des personnes compétentes en matière de formation, gestion des
ressources humaines.
5.5 - ENTREPRENDRE DE NOUVELLES ACTIONS DE REQUALIFICATION.
Conduire avec les horticulteurs de nouvelles actions de requalifications en s'appuyant sur
l'expérience "Mission Nouvelles Qualifications" déjà menée dans le secteur, fournir des
moyens supplémentaires à cette mission. Début 91, une étude de la Direction Régionale de
l'Agriculture montrait que les horticulteurs avaient besoin d'ouvriers permanents et qualifiés,
connaissant les produits mais aussi les processus d'organisation et les machines automatisées
de plus en plus utilisées.
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5.6. - PROMOUVOIR LE METIER HORTICOLE EN PARTENARIAT AVEC
L'ENSEIGNEMENT.
Conduire une opération de partenariat entre la profession (syndicats d'employeurs et de
salariés), et l'Education Nationale, le Ministère de l'Agriculture, les associations de parents
d'élèves, afin d'attirer vers l'horticulture des jeunes motivés et informés.
Pour cela, il convient d' améliorer l'image de marque du secteur par des campagnes de
communication externe, informer les élèves, ne pas orienter que les élèves qui ne peuvent pas
poursuivre dans les cycles généraux et favoriser l'ouverture sur l'exterieur des établissements
techniques horticoles, participer aux forums des métiers et des formations, de plus en plus
nombreux.
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CONCLUSIONS
Il s'agit de tirer les leçons d'une part du déphasage souvent constaté entre les organismes
publics et le terrain, d'autre part des concurrences stériles entre organismes faute d'une
définition claire du rôle de chacun. Afin de coordonner l'action publique, une conférence
régionale, regroupant producteurs et distributeurs, Région et Etat, Collectivités locales
concernées, organismes de développement, organisations professionnelles, semble nécessaire
pour tracer une stratégie régionale qui conduise à une meilleure organisation de mise en
marché, à l'installation de jeunes horticulteurs, à la valorisation des ressources humaines.
Le prochain contrat de plan devrait privilégier ces orientations. Il est nécessaire pour celà que
se manifeste une volonté claire de la part des professionnels de l'horticulture.
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BIBLIOGRAPHIE
L'Horticulture ornementale dans les Pays de la Loire. Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt et Région des
Pays de la Loire
Les publications du Bureau Horticole Régional
Les publications du Comité National Interprofessionnel de l'Horticulture
Le Contrat d'Etude Prévisionnelle. Réseau National d'Ingéniérie - Ministère de l'Agriculture et de la Forêt
Les serres et leurs équipements en Pays de la Loire. AFME - Chambre d'Agriculture de Loire-Atlantique
40 ans de politique horticole. Christiane COOK-PERRIN, responsable de la Chaire d'Economie à l'ENSH
L'horticulture en France - FGA.CFDT
Les revues professionnelles : le Lien Horticole, l'Horticulture Française, l'Or Vert
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier ceux qui, à la lumière de leur expérience, ont bien voulu éclairer notre réflexion, et tout
spécialement :
M. Guy BOUDAUD, Secrétaire Général de la commune de Tiercé
MM. André BRIAND et Eric HENRY, Président et Directeur du Bureau Horticole Régional
M. Jean-Claude DANTIER, Directeur de la station du CNIH d'Angers
M. Cyril GILBERT, Chef du service des Investissements et de l'Equipement Rural au Conseil Général de Maine et Loire
MM. Roger GINOUX, Directeur Régional de l'Agriculture et de la Forêt et son successeur Michel BESSIN, ainsi que M.
DEROUENE, Directeur de travaux
M. Eric GRELLIER, Directeur de la Société de Service d'Edition Formation (SEFOR)
MM. Jean-Marcel MORISSET, Directeur du Développement Economique et de la Recherche et Alain THEBAUD, Chef
du service Développement Economique de la Région des Pays de la Loire
M. Denis REYMOND, Chef du service développement de la Chambre d'Agriculture de Maine et Loire
M. Louis ROSSIER, Président de l'Union Régionale des Producteurs de l'Horticulture
M. Denis SOULAT, Chef de projet du Contrat d'Etudes Prévisionnelles
MM. TIJOU (employeur) et PORCHER (salarié) du Fonds d'Assurance Formation des Salariés des Exploitations
Agricoles (FAFSEA)
M. Philippe VINCENT, ingénieur à l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME)
Mme Caroline WINDEHEIM, auteur d'une étude du CNIH sur les filières de distribution
La CFDT de l'horticulture
Des professionnels de l'horticulture (Vallée de l'Authion, Caval, Fleurons d'Anjou)

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