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Ahmed Hassan Laq'Dé : Un homme, une destinée!!!!
Né dans le mont Goda, Ahmed Hassan Ahmed, dit Laq'Dé, est le précurseurs de la littérature
moderne. Il a mis sur pieds le premier groupe musical djiboutien le DATE MAO fondé dès 1958
mais officialisé en 1960. Il écrit la première pièce de théâtre écrite en Afar « Naharsi
Ma’atta » (premier pas) où il expose son premier concert. Il rassemble tous les artistes qui vont
faire plus tard la renommée de la chanson djiboutienne. Sek Ahmed, Ahmad Al Gohari, Talha
ainsi que les musiciens Taha, Tamam et Nahari sans parler de Helem Ahmed, Ali Houmed Witi
constituent la première vague d’artistes lors de ce concert joué en 1962.
Laq'Dé marque a initié une génération d’artistes à la poésie lyrique, à la musique locale, au
théâtre professionnel écrit d’abord pour être joué ensuite. Lui, il n’a chanté que 7 chansons
(Belay belay, Gufne
kak nabam, Kok angaaraw beleyya, …) mais il a composé plus de 250 chansons. Dans ses
chansons, il parle métaphoriquement de la femme qui symbolise tout mais surtout le drapeau et
la nation djiboutienne. La chanson « Tekkem Taaxagoy » a permis à toute une génération
d’aller fréquenter les bancs de l’école ; « saakuy aysuk eysiyya » est avant-gardiste et dénonce
la déperdition des cultures et valeurs ancestrales à cause de l’occidentalisation due à la
colonisation et enfin, il n’hesite à s’engager ouvertement contre Ali Aref dans « Gabûti ganta
mara kee gunta mara ».
Laq'Dé a marqué de son emprunte le monde artistique pour avoir amené les femmes dans la
chanson, rendu original la musique djiboutienne en y mêlant avec un emprunt américain des
années 60 de Sam Cook, de Ray Charles alors que le style soudanais et yéménite dominaient
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encore.
Laq'Dé n’était pas simple artiste, il était aussi journaliste, animateur ; il crée en 1978 à la RTD
une émission socioculturelle intitulée « Aysuk ayse geytaanak sugtem inkih ma baysina » (aller
de l’avant sans perdre son passé) dans laquelle il devient le fervent défenseur des langues et
cultures africaines menacées par le colonialisme. Sa première émission dénonce l’indifférence
du public pour l’artiste et son art en démontrant que l’art, loin de nourrir son artiste, appauvrit et
exclut de la société. Il participe au CERD (ancien ISERST) à l’élaboration d’un premier recueil de contes de Djibouti
avec Didier Morin publié une année avant sa mort en 1980. Chercheur, historien, narrateur,
poète, Laq'Dé est l’ami et l’informateur de Didier Morin qui lui rendra hommage à titre posthume
dans ses ouvrages « des paroles douces comme la soie », « le Ginnili », la « poésie
traditionnelle des Afars » ou enfin « Dictionnaire historique afar » (2004) dans lesquels il évoque
la contribution de Laq'Dé pour l’histoire, la culture et la langue pour le pays. Grâce à la
contribution de Laq'Dé, la langue afare est aujourd’hui connue de par la monde.
Med Houmed alias Charlie
Écoutez le répertoire de Laq'Dé
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