Le bon et le mauvais selon Savater

AQφE
La pratique de la philosophie en communauté de recherche au secondaire
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Le bon et le mauvais vus par Fernando Savater
[…] Il y a des choses bonnes et mauvaises pour la santé : il faut savoir que nous devons
manger, que le feu peut chauffer ou brûler selon les circonstances, que l’eau peut étancher
notre soif et nous noyer. Pourtant, rien n’est simple : certaines drogues, par exemple, augmente
notre énergie, […] produisent des sensations agréables [ou nous aident à affronter une
maladie], mais leur abus continu peut être nocif. Elles sont bonnes par certains côtés, mais
mauvaises par d’autres : elles nous conviennent, et en même temps ne nous conviennent pas.
Dans le domaine des relations humaines, ces [difficultés] sont encore plus fréquentes. Le
mensonge est généralement mauvais, […] car il dresse les gens les uns contre les autres; mais
il peut être utile ou profitable de mentir pour obtenir un petit avantage. Ou encore pour accorder
une faveur à quelqu’un. Exemple : vaut-il mieux dire la vérité sur son état à un malade atteint
d’un cancer incurable, ou le tromper pour qu’il vive ses derniers instants sans angoisse? Le
mensonge ne nous convient pas, il est mauvais, mais il a parfois du bon. Nous avons déjà dit
qu’il vaut mieux ne pas chercher la bagarre, mais tolérerons-nous qu’une fille soit voilée soit nos
yeux sans intervenir, simplement pour éviter de se battre? Par ailleurs, celui ou celle qui a
toujours dit la vérité –quoiqu’il arrive–, est mal vu par les autres. Et celui ou celle qui prend des
risques pour sauver quelqu’un a plus de chance de se retrouver la tête en compote que celui ou
celle qui rentre tranquillement chez en sifflotant. En résumé, le mauvais peut paraître plus ou
moins bon, et, dans certaines circonstances, le bon a toutes les apparences du mauvais.
[Il n’est pas simple de vivre, car les opinions que nous avons sur la vue peuvent être opposées].
En mathématiques ou en géographie, […] les savants s’entendent sur l’essentiel. Pour vivre, en
revanche, les opinions sont loin d’être les [mêmes]. […| Selon l’un, rien n’est plus noble que de
vivre pour les autres; son voisin affirme que le plus utile est de convaincre les autres de vivre au
service d’un seul; un troisième trouve que l’essentiel est de gagner de l’argent, un point c’est
tout, et certains soutiennent que l’argent sans la santé ni les loisirs, sans affections sincères ni
esprit serein, n’a aucun intérêt. Des médecins autorisés prétendent que la suppression du tabac
et de l’alcool est un moyen sûr d’allonger la vie, à quoi fumeurs et ivrognes répliquent que privés
de tout ils trouveraient la vie beaucoup plus longue. Etc.
À première vue, le seul point sur lequel nous sommes tous d’accord, c’est que nous ne sommes
pas d’accord avec tout le monde. Mais que tu remarqueras que ces opinions divergentes sont
unanimes sur un autre point, à savoir que notre vie sera, au moins en partie, le résultat de ce
Document préparé par Mathieu Gagnon, en collaboration avec Élisabeth Couture
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que chacun voudra en faire. Si notre vie avait un caractère essentiellement déterminé [suivant
un destin prévu d’avance), toutes ces [questions et ces réflexions] n’auraient aucun sens.
Personne ne se demande si les pierres vont tomber vers le haut ou vers le bas : elles tombent
vers le bas, et on y peut rien.[Mais pour les êtres humains, c’est une autre histoire…]
Questions :
1. Selon vous, quelles sont les idées que l’auteur cherche à défendre et quels sont les
arguments qu’il utilise?
2. Êtes-vous d’accord (ou en désaccord) avec une (ou plusieurs) idée(s) de Savater?
Expliquez.
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