CR saint-lambert 22.10.10 - Mairie du 15e

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CR saint-lambert 22.10.10 - Mairie du 15e
COMPTE-RENDU
DU CONSEIL DE QUARTIER SAINT-LAMBERT
DU 22 OCTOBRE 2010
Ordre du jour :
1) L'Œuvre Saint-Jean de Dieu : chantier et projet d'avenir
2) Précarité : actions de solidarité
Collège des élus :
Pascale BLADIER-CHASSAIGNE, Adjointe au Maire du 15e, chargée des conseils de quartier SaintLambert et Pasteur/Montparnasse.
Hélène MACÉ de LÉPINAY, Conseillère de Paris, Déléguée auprès du Maire du 15e à la vie locale
pour les quartiers Saint-Lambert, Pasteur/Montparnasse et Alleray/Procession, Député suppléant.
Catherine BRUNO, Conseillère de Paris, Déléguée auprès du Maire du 15e à la Caisse des écoles et à
l’Animation locale.
Gilles ALAYRAC, Conseiller de Paris
Collège des personnalités qualifiées :
Isabelle BRUN, Proviseur du Lycée Brassaï
Charles du CHARLAT, Vice-Président délégué de l’association Gestion de l’Œuvre Saint-Jean de
Dieu.
Collège des associations :
Claudine BAL-VOIRAT, Amicale des locataires CNL.
Maryse BAZZOLI, FCPE, Conseil Local Camille Sée.
Sylvianne ACQUIER-DEYRIS, DDEN XV
Collège des habitants :
Annick de BÉCHADE
Lonni BOLO
Nicolas BESSON
Jean VINCENT
Claude FAVET
Selda BESNIER
Invités :
Sylvie CEYRAC, Adjointe au Maire du 15ème chargée de la Solidarité, de la Famille, de la Lutte contre
l’exclusion et des Personnes en situation de handicap.
Marie LANTERNIER, Relais Frémicourt
Henry d’HEROUVILLE, Soupe Bausset
Régis GODARD, Août Secours Alimentaire
Christiane PERDRIAT, Dispensaire Miollis
Guy FRANCOIS, Bagagerie Antigel
• L'Œuvre Saint-Jean de Dieu : chantier et projet d'avenir
Située au 233 rue Lecourbe, elle est créée en 1868 pour accueillir de jeunes garçons handicapés.
Une convention avec l’Education nationale de 1975 lui confère le rôle d’école et de collège pour les
pensionnaires, qui ont une scolarité quasi normale pour la moitié d’entre eux. Gérée par une
association loi de 1901, elle relève d’un statut privé non lucratif, est reconnue activité de
bienfaisance et peut recevoir des dons. Elle est présidée par Frère Olivier.
L’Œuvre est aujourd’hui destinée aux enfants et adultes handicapés parisiens, hommes et femmes.
L’institut d’éducation motrice pour enfants et jeunes adultes accueille 95 résidents, dont 35 en internat.
L’Unité Spécialisée pour Enfants Polyhandicapés accueille en externat depuis 2 ans, à la demande de
la DDASS, des enfants polyhandicapés (physique et mental), qui ne sont pris en charge par personne
d’autre et qui nécessitent d’être davantage entourés. Elle accueillera en tout 42 enfants en 2013.
La Maison d’Accueil Spécialisée accueillera 48 adultes en internat. Les locaux qu’ils occuperont
doivent être réhabilités. Des lits médicalisés et un équipement spécial leur permettront une petite
mobilité autonome, les pensionnaires sont des citadins qui sortiront dans le 15ème et iront au square
Saint-Lambert. L’institution se rapprochera de la Mairie du 15ème pour que leur environnement
immédiat leur soit favorable.
Les adultes et les enfants seront séparés. Les pièces seront larges pour créer un espace de liberté en
fauteuil roulant. 10000 transports par an sont nécessaires pour les pensionnaires en externat. La
nuisance pour les riverains est la plus faible possible, et sera réduite avec la réduction du nombre
d’enfants externes.
Le projet représente 30 millions d’euros, et est financé par emprunt remboursé par l’Etat sur 25 ans, et
par les fonds propres de l’Œuvre. Presque tout le bâtiment sera reconstruit. La Communauté des Frères
sera regroupée dans le bâtiment à l’angle Javel / Lecourbe, et aura une entrée séparée. La
réglementation thermique et les normes HQE régionales seront appliquées pour le réaménagement, ce
qui représente un surcoût de 2 millions d’euros.
Réponses aux questions :
- Le site compte deux fois plus d’ascenseurs que dans un bâtiment ordinaire, larges, et adaptés aux
enfants qui doivent pouvoir appuyer seuls sur les boutons.
- Le personnel paramédical ou médical est hautement spécialité. Il est difficile de trouver du personnel
qui connaisse à la fois les handicaps moteurs et mentaux. Un éducateur référent suit chaque enfant, car
il faut le connaître pour s’en occuper. L’Œuvre a recourt à peu de bénévoles. Le financement de
l’institution provient de l’Etat.
Le directeur du centre est responsable (pénalement) de l’établissement, du personnel et de la sécurité
des enfants. Il décide si un enfant est pris en charge ou non. Chaque enfant est unique. Un objectif de
transversalité implique de réunir l’équipe pour savoir ce qu’il faut faire pour l’enfant, définir son
emploi du temps, insérer une activité ou une opération. Le directeur prend la décision en fonction de
l’intérêt de l’enfant, avec l’avis de la famille.
- Pour le moment les enfants reçoivent peu de visites, étant en externat, mais après leurs 18 ans ils
seront résidents, et auront besoin de visites pour leur tenir compagnie, les sortir.
- Il s’agit d’un établissement religieux, mais qui accueille actuellement plus de musulmans que de
chrétiens. Cela ne pose pas de difficultés, et ils assistent parfois aux offices religieux (Noël, …).
- Les liens entre adultes handicapés hommes et femmes sont indispensables, la mixité est recherchée.
- Une visite du centre sera organisée pour le Conseil de Quartier.
• Précarité : actions de solidarité
Présentation d’associations actrices de la solidarité dans le quartier
- Le Relais Frémicourt : association créée en 1985, reconnue opération de bienfaisance. Il a pour
mission la collecte et la distribution de nourriture aux habitants du 15ème dans le besoin. Il participe à
la collecte de la Banque Alimentaire, et va y récupérer des denrées tous les jours.
75 tonnes de nourriture par an sont distribuées à plus de 2000 bénéficiaires envoyés par la DDASS.
Leur carte d’habilitation est renouvelée tous les 2 mois, un jour leur est attribué pour venir récupérer
leur colis alimentaire. Les bénéficiaires sont de toutes nationalités et de tous âges (65 % de femmes,
50 % de familles, 17 % de femmes seules avec enfants).
Des dîners sont organisés tous les mardis et jeudis. Les bénéficiaires et bénévoles font les courses et
préparent le dîner ensemble. 200 dîners sont offerts chaque année, à environ 30 habitués.
L’association repose sur plus de 80 bénévoles, dispose d’un local de 80 m², et d’un budget de 86000 €.
Elle reçoit surtout ses dons des deux associations fondatrices, Saint Vincent de Paul et les Petits Frères
des Pauvres, ainsi que de la Mairie du 15ème et de donateurs privés.
- Le Dispensaire Miollis : centre de santé où l’on peut être bien soigné sans frais excessifs. Par
convention avec la Sécurité Sociale, le patient ne règle que le tiers payant, soit 30%. Si le patient est
bénéficiaire du 100%, de la CMU ou de l’AME, il ne paie rien et le centre se fait directement régler.
Le centre propose des consultations de généralistes et de spécialistes, qui se rencontrent et se
concertent (3 généralistes, 1 gynécologue, 1 rhumatologue, 1 dermatologue, 1 ophtalmologue, 1 ORL,
1 angiologue). Des soins infirmiers sont assurés le matin sur le quartier proche. Une permanence est
assurée au local l’après midi, sans rendez-vous. Actuellement un kinésithérapeute est présent tous les
après-midi. Un pédicure podologue est également présent, mais le tiers payant n’est pas assuré.
- La Bagagerie Antigel : initiée par la paroisse Saint-Jean Baptiste de Grenelle, elle répond à un
besoin exprimé par les Sans Domicile Fixe. Le Conseil d’Administration de l’association est composé
de SDF et d’anciens SDF, ainsi que d’Avec Domicile Fixe. 115 000 € provenant de partenaires
institutionnels et de mécènes ont été nécessaires à l’aménagement. L’aide de la Mairie de Paris et de la
Mairie du 15ème a été importante. Le loyer représente 40000 €. La Mairie du 15ème participe
également financièrement au fonctionnement.
L’objectif est de redonner une liberté de mouvement à des personnes sans domicile qui se retrouvent
coincées par des bagages à déplacer. Elles peuvent déposer leurs bagages en toute sécurité, prendre un
café, regarder si elles ont un mail. Cela constitue un bon départ pour la journée et permet d’imaginer
un parcours de réinsertion. L’association accepte les personnes qui ont décidé de faire quelque chose
pour changer leur situation, en se domiciliant dans une association. Beaucoup de bénévoles ont rejoint
l’association, notamment des habitants du quartier qui ont cru en ce projet.
- Août Secours alimentaire. L’association agit du 1er au 31 août quand les autres centres de colis
alimentaires sont fermés. Elle se créée en 1994 avec 15 000 équivalents repas par an, pour 500 000
aujourd’hui. Plusieurs centres sont présents sur Paris et autour.
Des associations et institutions attribuent 6000 cartes de bénéficiaires, sur lesquels seuls 3000 se
présentent. 40 personnes sont accueillies chaque soir. Le centre est également ouvert les jeudis soirs
du 15 septembre au 15 juillet. L’association insiste sur l’accueil : une personne en détresse demande à
être reconnue. Une buvette sera ouverte, et une personne accueillera les enfants.
Les bénéficiaires sont de toutes origines. Parmi eux, 20 % ont vraiment faim et mangent
immédiatement. Pour 50 % il s’agit d’un bonus, permettant de dépenser sur d’autres besoins. 10 à
15 % de personnes ont plusieurs cartes, n’en ont pas besoin et truandent.
Au moins 50 tonnes sont distribuées par centre chaque année, grâce à la Banque Alimentaire et à des
achats à Auchan. Le budget de 400 000 € provient de la Mairie de Paris, de la Fondation Notre-Dame,
et de dons. L’association ne fait preuve d’aucun prosélytisme.
- La Soupe Bausset (désormais dénommée Soupe du Mardi). Une équipe de bénévoles se relaie et
offre chaque mardi des repas. Placés sous la tutelle du curé de la paroisse Saint-Lambert, ils ne sont
pas réunis en association et ne bénéficient d’aucune subvention. Les bénévoles préparent les repas
chez eux, donc en quantité limitée. Ils choisissent quel mardi, et quels plats (entrée, plat, salade,
fromage, dessert, café, fruits). L’équipe ne peut accueillir que 25 personnes. Tous les mardis, 2 à 3
élèves de l’EMC viennent aider pour servir et nettoyer la salle.
Sylvie CEYRAC indique que dans l’arrondissement, un repas est offert tous les soirs (Notre-Dame du
Lys le lundi, Soupe Bausset et relais Frémicourt le mardi, foyer de Grenelle le mercredi, Saint-Jean
Baptiste de la Salle et relais Frémicourt le jeudi…). Elle espère que le centre des Restos du Cœur rue
d’Alleray, qui servait des colis alimentaires pour 9 arrondissements, ouvrira cette année encore.
La solidarité est une des priorités du Maire du 15ème Philippe GOUJON, qui a mis en place la
distribution d’un petit déjeuner tous les premiers mercredis du mois à la Mairie, auxquels viennent en
moyenne 25 personnes. Grâce à la Mairie du 15ème, le réseau des maraudes (Aurore, Ordre de Malte,
Croix Rouge, de proximité…) est coordonné sur l’arrondissement, afin d’éviter les doublons ou leur
absence dans un secteur. Des échanges par mail permettent aux membres des maraudes de signaler à
l’association intervenant le lendemain un besoin, ou un rendez vous chez le médecin à rappeler.
Le Maire et Sylvie CEYRAC participent aux maraudes, et aux dîners les 1ers mardis du mois.
Questions et réponses :
- Comment aider les personnes qui sont dans la rue et qui font la manche ? Comment les informer sur
les différents lieux d’accueil ? Sylvie CEYRAC indique qu’il n’est pas évident de parler aux gens
dans la rue. Il est possible de signaler les sans-abri par mail à la Mairie du 15ème, une maraude est alors
envoyée. Un centre est ouvert le dimanche après-midi pour les accueillir. Elle a récemment trouvé des
logements à deux personnes.
- Selda BESNIER a retiré son projet de kiosque de la solidarité et de la fraternité du métro
Convention, malgré l’intérêt de la RATP, suite aux réserves formulées lors du Conseil de quartier du
1er juin par Hélène MACE DE LEPINAY sur la modestie de Geneviève ANTONIOZ DE GAULLE,
qui n’aurait pas souhaité un projet ambitieux. En contact avec sa famille, Hélène MACE DE
LEPINAY indique que celle-ci est davantage favorable à une plaque en sa mémoire. Son nom a été
donné à la place de la Convention sur décision du Conseil de Paris, mais la plaque n’est toujours pas
posée. La place mérite un réaménagement de voirie. Gilles ALAYRAC souscrit à ce point de vue.
- Il est nécessaire d’aller voir une assistante sociale pour se rendre au relais Frémicourt. Mais certains
ne veulent pas faire la démarche, n’ont pas de papiers, ou ne font plus ces démarches. Peut-on quand
même les envoyer ? Le relais mène une réflexion sur les bénéficiaires. L’aide devait être temporaire,
les cartes étant délivrées pour deux mois, mais certains sont bénéficiaires depuis 2 ans. Un travail est
mené avec les services sociaux pour cibler d’autres bénéficiaires.
- Gilles ALAYRAC : Le tissu associatif du 15ème est peu connu du public. Il salue l’absence de
prosélytisme. La crise économique frappe tout le monde, des personnes secourues aux institutions
elles-mêmes. Le budget solidarité de la Ville de Paris a augmenté de 170 % en 9 ans, mais n’est pas
extensible à l’infini. La solidarité n’est pas une compétence des régions mais celles-ci y consacrent des
budgets importants, il souhaite que les toutes les collectivités puissent continuer d’y participer.
- Les bénévoles sont plus difficiles à trouver que les financements. Août Secours Alimentaire envisage
à la demande de la Mairie de Paris d’ouvrir en juillet mais manque de bénévoles. Pascale BLADIERCHASSAIGNE invite le public à en parler autour de soi pour susciter les bonnes volontés. Maryse
BAZZOLI suggère de communiquer grâce au budget du Conseil de quartier. Sylvie CEYRAC
précise que souvent les gens ne savent pas comment aider, pour être orientés ils peuvent écrire à la
Mairie ou s’adresser à l’espace bénévolat à la Maison Communale. Il est possible de réaliser un tract,
mais les destinataires doivent avant tout se sentir concernés.
- La Mairie du 15ème et la Croix-Rouge souhaitent mettre en place une épicerie sociale, où les
personnes en difficulté peuvent acheter des produits à faible coût, pour être acteurs et ne pas recevoir
gratuitement les denrées. Le local et les bénévoles ont été trouvés, mais les subventions de la Mairie
de Paris sont reportées à 2011. Une épicerie sociale existe déjà pour les femmes à Saint-Christophe de
Javel, le jeudi. Des bénévoles les aident à faire une liste, et vont faire les courses avec eux. Le fait
d’acheter les produits évite également le gâchis, une partie des colis alimentaires des Restos du Cœur
étant parfois trouvée sur les trottoirs ou revendus.
- Des habitants évoquent les produits jetés par les magasins dès la date de péremption passée, mais les
associations n’ont pas le droit de les accepter. Parfois les magasins ou leurs employés les donnent à
des personnes qui vivent à la rue, en leur laissant sur une poubelle où ils viennent les chercher.