dossier green

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dossier green
p.505378
Septembre 2014 • n° 07
Magazine mensuel de
Brussels Enterprises Commerce & Industry
DOSSIER GREEN
6 idées reçues sur la durabilité
Gaëtan Dartevelle (Greenloop) :
les opportunités de l'alimentation durable
Focus économies d'énergie
(Reporters)
édito
Thierry Willemarck,
Président de BECI
Des lendemains qui chantent ?
V
oilà ! C’est la rentrée pour toutes et tous. BECI vous la souhaite excellente, pleine
de défis que vous ne manquerez pas de rencontrer avec notre soutien !
À cet égard, BECI ne peut que saluer la volonté du Gouvernement de Bruxelles-Capitale
de mettre en œuvre une alliance emploi-enseignement, enfin ! Dans un monde où la
compétence et la pratique des langues font la différence, jeter enfin des ponts entre les
mondes de l’éducation et de la vie active est indispensable.
De la parole aux actes, il faut
Force est de constater que les aides aux investissemaintenant agir – et agir vite !
Les entreprises sont prêtes à
ments généraux sont à l’arrêt. L’enveloppe est épuisée,
se mobiliser pour disposer de
nous dit-on ? Des entreprises en meurent !
personnel qualifié. Oublions
ces formations surannées qui
ne débouchent sur aucun emploi concret. Où sont les ingénieurs, les informaticiens, les
techniciens, les vendeurs et autres dont les entreprises ont besoin ?
Si les entreprises peuvent faire un pas vers l’enseignement, encore faut-il que l’inverse
soit vrai également. La Région de Bruxelles-Capitale et les deux Communautés doivent
absolument se doter d’un système qui offre à tous de véritables chances d’aboutir à
l’emploi, pas à des pis-aller.
Pour ce faire, BECI attend que Bruxelles développe aussi un climat favorable aux affaires.
Dans sa déclaration de majorité, le nouveau gouvernement promet des lendemains qui
chantent. Attention cependant que toutes les mesures ne se transforment seulement
en contraintes supplémentaires pour les entreprises !
Si nous pouvons adresser nos bons vœux de rentrée aux politiques régionaux, encore
faudrait-il que le budget suive. Force est de constater que les aides aux investissements
généraux sont à l’arrêt. L’enveloppe est épuisée, nous dit-on ? Des entreprises en meurent,
d’autres reportent leurs investissements, quelques-unes filent…
Une première carte jaune ? Voire…
1
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Back to Brussels, Back to Business, mais aussi Back to School sont nos mots d’ordre
aujourd’hui : plus de 700.000 personnes reprennent le chemin de leur travail, qu’ils soient
Bruxellois ou habitants la périphérie, pour essayer de relancer la machine économique,
génératrice de bien-être, chacun à son niveau.
sommaire S EPTEMBRE 14
BECI
5
6
8
12
14
16
18
Le mois politique
Pour ou contre le vote par internet ?
Interview : Joël Riguelle, bourgmestre de Berchem-Sainte-Agathe
Rencontre avec Denis Coderre, maire de Montréal
Retards de paiement : nouvelles règles européennes
Brussels Metropolitan
Colloque Free : mobilité et croissance
DOSSIER GREEN
21
Six idées reçues sur le développement durable
24 Achats durables 2.0 : l’économie de la fonctionnalité
Entreprendre est le mensuel de BECI
(Chambre de Commerce & Union
des Entreprises de Bruxelles)
Editeur responsable
Olivier Willocx [email protected]
Avenue Louise 500 • 1050 Bruxelles
t +32 2 648 50 02 • f +32 2 640 93 28
www.beci.be
Rédaction
Media Coordinator : Emmanuel Robert [email protected]
Production & Abonnements
26
30
L'alimentation durable, source d’emploi à
Graphisme – Impression : DB Print
32
Bien manger : une idée qui progresse dans les
Tous droits réservés – Reproductions interdites sans autorisation
34
35
36
Les hôtels bruxellois et la durabilité
Bruxelles ?
entreprises
Bike Experience : au travail en deux-roues
Au travail sans voiture ? Chiche !
Brussels Waste Network : bilan après quatre ans
FOCUS ENERGIE
41 Quick wins : économiser l’énergie vite et bien
44 Les investissements verts, vraiment rentables ?
46 La formation pour booster la rénovation durable
L'ENTREPRISE AU QUOTIDIEN
50 Atrium, au service du commerce bruxellois
52 L’e-Procurement bientôt obligatoire
54 Élections sociales 2016 : c’est déjà demain
55 BECI répond : n’attendez pas pour vous faire aider
56 Starter : Urban Farm Company
57 Self-employed corner
58 Conseil resto : Henri & Agnes
60 Impression of a Brit
61 Un cycle de gestion pour les PME-TPE
Administration : Emmanuel Robert [email protected]
Traduction : Litteris
écrite de l’éditeur
Abonnements
Prix : 80 € pour 10 numéros
Infos : [email protected] • t +32 2 643 78 44
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NOTRE PROCHAIN DOSSIER
Octobre 2014
• Dossier Transport & Mobilité
BRUXELLES
ENVIRONNEMENT
ENTREPRISE
DYNAMIQUE
E C O DYNAMISCHE
ONDERNEMING
BECI & CO
62 Agenda
64 Espace réservé aux membres BECI
65 En bref
66 En images : vous étiez tous à la Garden Party !
68 Demandes d'admission
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label n. 2014/351/2
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Faisons de Bruxelles
une ville intelligente !
Beci
PSYCHANALYSE DE L’ACTU : LE MOI(S) POLITIQUE
Cela étant, il y a des assainissements qui font du bien. Celui
du tourisme, par exemple : les touristes font partie de notre
économie ; fusionner les six structures supposées travailler à
leur bon accueil relève du bon sens. Mais ce ne sera pas facile :
il faudra ménager certaines susceptibilités, tailler dans les budgets, traquer les doublons, optimiser l’ensemble... De même,
l’alliance emploi-enseignement semble avoir convaincu. On
hésite entre se réjouir et soupirer « enfin ».
5
Casting de rêve ?
Arrêtons-nous un peu sur cette nouvelle Région bruxelloise.
À sa tête, Rudi Vervoort évidemment. Vraiment ? Ce n’était
pas si évident… Souvenons-nous de l’annonce du renvoi des
socialistes dans l’opposition fédérale. Et de l’empressement
de Laurette Onkelinx à mener les négociations pour former le
gouvernement bruxellois. Au vu de cela, Vervoort fait presque
figure de survivant. Super Laurette a en effet choisi de lui laisser son job. Un geste élégant, mais qu’on ne s’y trompe pas :
en tant que cheffe de groupe à la Chambre et surtout comme
patronne des socialistes de la capitale, elle ne manquera pas
de pouvoir. Ni de visibilité. Et surtout, elle se préserve pour
l’avenir. Au cas où – par exemple – la coalition suédoise prenait
l’eau. Ou, si d’aventure, Elio Di Rupo devait à nouveau quitter
le boulevard de l’Empereur.
Les ministres ont tous de l’expérience. C’est positif, même si,
évidemment, ça ne sent pas spécialement le renouveau. Guy
Vanhengel est Ministre des Finances et du Budget, comme avant
(comme toujours ?). Pascal Smet semble fuir le Gouvernement
flamand pour revenir à Bruxelles. Évidemment, il y a Didier
Gosuin. Véritable animal politique, il aurait presque des airs de
Charles Picqué, avec son accent, son ancrage local (on l’appelle
Dieu dans sa commune d’Auderghem) et surtout sa capacité à
réunir au-delà de son camp. Malgré ces qualités, et même si l’on
fait mine de croire que dix ans d’opposition vous requinquent
un homme, ce n’est pas franchement un homme neuf.
Dans le fond, la renaissance de la Région bruxelloise tient visiblement à l’arrivée de femmes aux postes de secrétaires d’État.
Bianca Debaets d’abord, qui devra remplacer Brigitte Grouwels
et surtout rajeunir l’image du CD&V. Un grand écart compliqué
car Brigitte Grouwels (« Minder Frans, meer Brigitte ») avait, avec
les années, accumulée une compétence qui lui donnait plus de
pouvoir que ce qu’elle pesait réellement dans le Gouvernement.
Cécile Jodogne, comme son nom l’indique, doit représenter la
commune de Schaerbeek. Commune symbolique à plus d’un
titre : celle de Bernard Clerfayt, ponte FDF qui saura faire peser
son poids durant la législature ; commune qui a aussi à passer
de l’image du Bronx bruxellois à celle de commune diversifiée,
populaire et bourgeoise à la fois (selon le quartier où l’on habite
évidemment).
Enfin, last not least : Fadila Laanan. Elle rêvait d’intégrer l’équipe
Bruxelloise, jure-t-elle. Et la parole d’une Légion d’Honneur
française, ça n’a pas de prix. On se plait donc à croire qu’après
dix années passées avec le maigre mais symbolique portefeuille
de la culture, elle se réjouit de gérer notamment les pompiers.
Et on prend les paris sur le temps qu’il faudra avant que ceux-ci
viennent arroser sa façade (un mois, un an ?).
Bruxelles, on t’aime. Et on veut croire que cette équipe te rendra
encore plus admirable !
Michel Geyer
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
B
ruxelles ma belle, Bruxelles nouvelle… Il ne manque
pas d’expressions ni de rimes pour dire à quel point on
aime notre capitale. Le nouveau gouvernement ne s’y
est pas trompé, notamment lorsqu’à la tribune du Parlement
le Ministre-Président Rudi Vervoort a évoqué une nouvelle
naissance de la Région. Une Région dotée de compétences flambant neuves et d’un gouvernement paritaire. Bingo ? Bof. Pour
l’instant tout cela tient surtout de la déclaration d’intention.
Primo, si le gouvernement est paritaire, les gros portefeuilles
sont essentiellement tenus par des hommes. Secundo, les compétences nouvelles demanderont des efforts budgétaires. Et le
programme de la législature pourrait ressembler à une longue
série d’assainissements, avec toutes les frustrations qui s’en
suivront.
(Reporters)
Une nouvelle région
POUR OU CONTRE
Le vote par internet ?
Après le couac informatique des dernières élections,
d’aucuns ont appelé au retour du vote « papier ».
D’autres ont plaidé pour une solution plus moderne
David Glaude, représentant de l’association PourEva
(Pour une Éthique du Vote Automatisé)
bonne idée ? Deux avis.
Tout d’abord, il faut différencier les scrutins politiques d’autres
types de vote tels que les élections sociales, assemblées générales,
etc. Dans ces derniers cas, si toutes les parties sont d’accord sur un
mode de scrutin électronique, je ne vois pas de problème.
POUR
Hugues Dorchy, CEO de la société bruxelloise Elegio
SA. Sa société a développé une solution SaaS (logiciel en tant que service) de vote dématérialisé, qui a
notamment été utilisée avec succès lors des élections
sociales 2012.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Je partage l’objectif démocratique d’une association comme
PourEVA et une bonne part de ses constats : le système belge
actuel de vote électronique n’est pas fiable et coûte trop cher ; il
faut arrêter. Par contre, je suis convaincu qu’on peut mettre en
œuvre une solution électronique correcte et ce, dès aujourd’hui,
sans pour autant revenir au papier.
Ce qu’il faut remettre en cause, c’est un système basé sur du hardware et du logiciel ;
c’est dépassé. Notre propre système est innovant en ce qu’il réussit, sous forme d’une
technologie web dématérialisée, à résoudre
le paradoxe d’authentifier des électeurs
par la carte d’identité électronique, tout en
garantissant l’anonymat du vote. À chaque
étape du vote, toutes les informations sont
scellées dans des PDF, ce qui garantit à la fois
l’intégrité, la transparence, la conservation
des bulletins pour un éventuel recomptage.
Voter par internet, via des lignes dédiées et sécurisées, est une
chose : on peut l’organiser très facilement sur des bornes placées
par exemple dans les supermarchés ou dans les banques. Voter de
chez soi, sur l’internet public, c’en est une autre. En effet, assurer
la sécurité informatique de bout en bout jusqu’au domicile de
chaque citoyen est très difficile actuellement. Cependant, j’ai
confiance dans le progrès et ma conviction est qu’on y arrivera
dans un avenir prochain.
Je pense par ailleurs qu’il faut relativiser les exigences imposées
au vote électronique, qui devraient aussi s’appliquer au vote
papier mais qui ne le sont pourtant pas ! Par définition, aucun
système n’est parfaitement fiable, ne fut-ce que par le facteur
humain ; il y a déjà eu assez d’exemples de défaillance avec le
vote papier. Si on admet cela, ce qu’il faut mettre en place, c’est
un système qui donne une confiance et une transparence suffisante pour accepter le résultat. D’autre pays, d’autres cultures,
on déjà intégré cette réflexion.
Info : www.elegio.be
Dans le cas qui nous occupe, ce que nous réclamons, c’est que le
pouvoir appartienne aux électeurs et ne dépende pas d’un fournisseur de services. Le problème du vote électronique – dont le vote par
internet n’est qu’une variante – c’est la difficulté du contrôle citoyen.
Qui peut garantir l’intégrité de l’input ? 99,9 % des gens n’ont pas
les compétences nécessaires ; on est donc obligé de faire confiance.
Mis à part le contrôle des résultats, internet pose d’autres problèmes
spécifiques : si l’on vote de chez soi, sur son propre PC, c’est toute la
question du piratage, des virus, des botnets… Qui pourra garantir
que chaque ordinateur est sécurisé ?
Ensuite, s’il faut s’identifier en
utilisant par exemple la carte
d’identité électronique, le vote
n’est plus secret. Enfin, il y a
un problème de principe lié
au vote à distance – qui est le
même pour le vote par correspondance : on ne sait pas qui
vote. On peut imaginer que je
vote à la place de ma femme,
ou que ce soit mon employeur
ou le directeur de ma maison
de repos qui vote à ma place…
On en oublie pourquoi il faut voter en personne et pourquoi on a
inventé les isoloirs : pour soustraire les électeurs aux influences.
(Reporters)
et a priori plus aisée : le vote par internet. Fausse
6
CONTRE
La citoyenneté n’y gagne rien non plus : chaque fois que l’on met
de la technologie entre le vote et le citoyen, on exclut des gens. Des
tas de gens ne savent pas utiliser l’informatique ; internet ne va
rien améliorer de ce point de vue. Quant
au gain
de écoute!
vitesse dans
Beci
vous
le traitement des résultats, je ne pense pas que ce soit un objectif
en soi. Voyez combien de temps il a fallu pour obtenir les résultats
du 25 mai – et combien de temps il nous faut pour former un
gouvernement…
Info : www.poureva.be
Emmanuel Robert
Scannez ce QR Code et
donnez-nous votre opinion.
exhibitions
•
EVENTS
the meeting point
in the heart of Europe
•
CONFERENCES
Beci
HOMMES ET FEMMES DE POUVOIR
Joël Riguelle, bourgmestre de Berchem
Sainte-Agathe
Le H de cdH, c’est sans doute pour lui : quand Joël Riguelle vous brosse sa vision du vivre ensemble ou vous
détaille les projets qu’il mène dans sa commune, c’est l’humanisme d’un discours attentif à l’autre que l’on
remarque. Pas de laxisme cependant chez cet homme aussi pragmatique que multiple1 qui, au détour de
(R.A.)
la conversation, dira même être partisan d’un « service à la nation » !
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
8
Entreprendre : Quelle est la
« patte » de Joël Riguelle dans
votre travail de bourgmestre ?
En quoi est-elle cdH ?
Joël Riguelle : Cette « patte » est collégiale - ma liste s’est voulue rassembleuse - et vous la décèlerez sans doute
dans toutes nos grandes orientations.
Nous nous attachons particulièrement
à la qualité du vivre ensemble, avec
une attention aux plus faibles. Ainsi,
nous construisons actuellement une
école avec le choix d’en faire d’emblée
une école « inclusive », qui pourra
accueillir 10 % d’élèves porteurs de
handicaps. Nous soutenons aussi le
projet HOPA pour l’accueil de handicapés et, avec le CPAS, nous accueillons un projet de Maison de Répit qui
doit permettre d’alléger la tâche des
parents de personnes lourdement
handicapées.
Nous sommes la démonstration qu’on
peut être social sans être socialiste,
qu’on peut être favorable à l’économie
de marché sans rejoindre les rangs libéraux et qu’on peut défendre l’écologie
sans pointer chez Écolo ! Une capacité
de synthèse donc, qui doit être aussi
la qualité première d’un bourgmestre.
C’est un positionnement sans doute
1 Voir ses sketchs sur YouTube…
2 Institut Emile Vandervelde – www.iev.be - [email protected]
difficile au moment où l’on se propose
à l’électeur mais sincère par rapport à
d’autres formations qui « recrutent »
avec des discours contrastés mais
mènent ultérieurement des politiques
assez centristes, par pragmatisme.
Je crois aussi beaucoup à la force du
mouvement associatif privé… et je
compte ») qui s’appliquera aux
communes ?
Je ne crois pas et c’est pour cela que
nous avons anticipé notre investissement ! Telle quelle, cette norme est en
fait inapplicable aux communes. Lors
d’un emprunt qui permet de financer
un investissement comme celui-là, la dé-
« Nous sommes la démonstration qu’on peut être social sans
être socialiste, qu’on peut être favorable à l’économie de marché sans rejoindre les rangs libéraux et qu’on peut défendre
l’écologie sans pointer chez Écolo ! »
freine des quatre fers lorsqu’il est
question d’institutionnaliser ce qui
fonctionne très bien tout seul.
Quels sont les défis que rencontre
spécifiquement votre commune ?
Nous étions 18.500 Berchemois en 1995
et un plan communal de développement
prévoyait 23.000 habitants pour l’année
2020 ; or, nous sommes déjà 23.500 et d’ici
à 2020, les prévisions nous créditent de
25.000 habitants ! Donc, les défis concrets
sont ceux qui accompagnent une démographie en croissance rapide : créer des
écoles, des crèches, organiser le vivre ensemble et maintenir la cohésion sociale,
ce qui doit notamment se traduire par la
création d’espaces de loisirs, de culture,
etc. C’est dans cette perspective que nous
avons, par exemple, racheté récemment
l’ancien domaine sportif de la Banque
Nationale, soit 1 % du territoire de la commune, pour 4,5 millions d’euros. Nous
lancerons un marché de concession pour
trouver un opérateur privé.
De tels investissements seront-ils
encore possibles avec la nouvelle
norme comptable SEC 95
(« Système européen de
pense dans la comptabilité communale
est étalée sur plusieurs années, tandis
que l’emprunt lui-même est enregistré
comme recette. En SEC 95, les investissements sont des dépenses qu’il faut équilibrer par des recettes courantes l’année
de leur réalisation, un peu comme si vous
deviez rembourser un crédit hypothécaire l’année de sa souscription ! C’est
préoccupant car, d’une part, les pouvoirs
locaux, dont les communes, sont la principale source d’investissement en Belgique (47 % de l’investissement public en
Belgique2, ndlr) ; d’autre part parce que la
Région bruxelloise, via ses communes, va
être amenée à investir massivement en
raison de la croissance démographique.
À l’heure où la Région manque de
terrains pour l’industrie, est-ce un
bon choix d’affecter 26.000 m2
au sol à des infrastructures non
orientées vers la production ?
Certainement. Le vivre ensemble et la
cohésion sociale passent par ce type
de projet. On ne peut pas réduire une
Région, une ville ou une commune à un
lieu de travail et de logement, c’est un
« lieu de vie ». Concernant l’emploi des
peu qualifiés, il faut d’abord souligner
Design: www.acg-bxl.be
BRUXELLES,
VILLE PORTUAIRE
AU COEUR DE
L’EUROPE
SITUATION PRIVILÉGIÉE Situé à cinq heures de navigation d’Anvers,
le port de Bruxelles offre une accessibilité exceptionnelle à la navigation fluviale
et maritime jusqu’à 4 500 tonnes. Le port est situé au centre d’un réseau dense
d’autoroutes et de voies ferrées.
OUTIL PERFORMANT Un terminal
à conteneurs est opérationnel à l’avant-port, desservant les quatre modes de
transport présents sur le site portuaire: fluvial, maritime, rail et route. Outre
les terrains situés le long de la voie d’eau, le Port de Bruxelles offre 160 000 m2
d’entrepôts au centre TIR. AU
SERVICE DE BRUXELLES Le domaine
portuaire bénéficie d’un hinterland de plus de deux millions d’habitants et
représente un poids économique important: près de 350 entreprises génèrent
12 000 emplois directs et indirects, et un trafic annuel par la voie d’eau de plus
de 6,6 millions de tonnes.
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618 000 camions en moins dans la ville chaque année. 96 000 tonnes de CO2 économisés chaque année.
www.portdebruxelles.be
Place des Armateurs, 6
B-1000 Bruxelles
T : +32 (0)2 420 67 00
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��201��12�21�1�
Ganshoren, Koekelberg,
Berchem : ces trois petites
communes ne pourraientelles être regroupées ? Voire
fusionnées dans de plus grandes
entités comme Anderlecht ou
Molenbeek ?
Dans la liste des 589 communes belges,
Ganshoren occupe la 113e place, Koekelberg la 142e et Berchem Sainte Agathe
la 118e : il y a donc de la marge… Par
ailleurs, l’expérience d’Anvers nous
apprend que c’est ce qu’il ne faut pas
faire. Ceci dit, nous ne sommes pas
isolées les unes des autres : les zones
de police chevauchent efficacement
plusieurs communes, des projets intercommunaux volontaires se mettent en
place et nous essayons de déterminer
des lieux de synergie. Bref, ça marche
assez bien : le niveau communal est un
des plus efficaces.
Le domaine sportif, récemment racheté à la Banque Nationale.
Région et communes : vous avez
un jour conseillé à Rudi Vervoort
de mener une réflexion globale
« sur les rôles et les répartitions
des charges ». D’une façon
générale, ne serait-il pas urgent
de repenser toute la répartition
des compétences ?
Ce projet est clairement inscrit dans les
accords du nouveau gouvernement. Il y
a en effet une rationalisation possible
que j’ai toujours appelée de mes vœux.
Les actions d’acteurs comme Citydev ou
l’exercice des compétences d’aménagement du territoire, par exemple, doivent
s’inscrire dans un projet de planification
urbaine cohérente que dirige un « patron
régional ». Cela éviterait que des lieux
intéressants comme le quartier de la gare
de Berchem, exemple parmi d’autres,
soient encore et toujours une sorte de
no man’s land dont le sort dépend de
la STIB pour son réaménagement, de la
SNCB pour la gare RER, de Citydev pour
le petit zoning adjacent, etc. Ces acteurs
devraient développer un projet cohérent
sous l’égide d’une autorité régionale
fédératrice et qui a une vision de développement global.
Nous avons aussi éprouvé ce manque
lors du réaménagement de notre place
Schweitzer qui est pourtant un carrefour
important de la Région : dès la première
réunion, nous avions 20 personnes autour de la table avec 20 avis différents. Et
en l’absence d’un patron de la mobilité,
la STIB prend toujours le leadership et
propose, naturellement, un projet basé
uniquement sur ses seuls objectifs et
sur… ses amortissements.
L’addition des transports publics, de Villo,
des voitures partagées, ne fera jamais un
projet de mobilité ; il lui faut une autorité dédiée. Un patron de la mobilité à
Bruxelles permettrait aussi de dialoguer
avec les autres Régions et de réduire les
mauvaises volontés, dont celle de la
SNCB, entre autres… !
Social, économie, investissements
immobiliers, mobilité,
planification urbanistique, etc.
On demande beaucoup à un
bourgmestre…
En effet. Être bourgmestre, c’est ne
connaître aucun répit, ne serait-ce que
par le dialogue permanent que la population entretient avec vous. Mais c’est
exaltant car on est dans l’exécutif et on
combine court terme, moyen terme et
stratégie à longue échéance et ce dans
tous les domaines. On est obligé de
faire quotidiennement des choix, de
prendre des décisions, ce qui par ailleurs met notre responsabilité en jeu
(nous pouvons être tenus pour responsables civilement et pénalement, là où
un Ministre aura loisir de simplement
démissionner…). C’est une passion mais
il est probable qu’il faille être un peu fou
pour faire ce genre de métier...
Propos recueillis par Didier Dekeyser
11
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
que des opportunités de travail existent
aussi hors de la Région. Ensuite, il faut
admettre que Bruxelles s’oriente résolument vers le tertiaire et donc former
les jeunes davantage et en conséquence.
Dans notre commune, nous avons pris
diverses initiatives pour favoriser l’entrée
sur le marché du travail. Nous avons par
exemple mis en place un « mentorat »
au niveau communal qui permet à un
certain nombre de personnes de lancer
leur propre PME ou TPE en étant guidées
par une personne d’expérience. Pour des
jeunes qui doivent être réinsérés, nous
avons créé « Été solidaire », qui permet de
se mettre au service de la commune, du
CPAS et/ou du centre hospitalier Valida
pendant les vacances. « Job Jump » a suivi
cette initiative pour, cette fois, impliquer
les entreprises locales : nous offrons un
coaching et une prime pour des emplois
étudiants de minimum 2 semaines destinés à des jeunes qui ont moins de chance
d’être acceptés spontanément. Ces initiatives visent à combler certains déficits
en soft skills et à démystifier le monde
du travail pour le jeune (tout comme à
démystifier le jeune vis à vis de l’entreprise, d’ailleurs…). Enfin, nous recrutons
aussi des stagiaires handicapés car nous
voulons prôner par l’exemple une société
handicap free. Permettre l’insertion de
tous dans la vie citoyenne, inculquer
le sens de l’intérêt général et donner la
possibilité d’éprouver nos valeurs communes sont essentiels ; cela justifierait
même la restauration d’un service à la
nation militaire ou civil.
(R.A.)
Beci
Beci
INTERVIEW DE DENIS CODERRE, MAIRE DE MONTRÉAL
Montréal, porte d’entrée du marché nordaméricain
Orateur hors pair, fin politicien, homme autoritaire, bête de pouvoir, négociateur habile, visionnaire… Ses
concitoyens, qu’ils l’aiment ou non, ne pourront cependant vous présenter Denis Coderre que sous les multiples facettes d’un homme de grand talent. Hors contexte, c’est la synthèse de ces qualités qui saute aux
yeux : le maire de Montréal est avant tout un leader d’exception, talent qui sera bien nécessaire à sa ville
s’il entend lui faire jouer un rôle dans le concert des métropoles mondiales qui seront, selon lui, les pôles
(R.A.)
économiques et politiques de demain.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
12
Denis Coderre, maire de Montréal et président
de la Communauté métropolitaine de
Montréal.
Entreprendre : Votre vision du
développement de Montréal
repose sur l’idée que les entités
métropolitaines seront les grands
acteurs de demain sur le plan
économique, voire politique. BECI
partage cette approche mais elle
a ses détracteurs.
Denis Coderre : Au niveau mondial, on
assiste à une croissance de population
dans et autour de villes qui sont, comme
Montréal et Bruxelles, des carrefours naturels d’échange. Ces zones urbaines sont
animées d’un dynamisme propre qu’il
faut capter, canaliser, homogénéiser,
marketer pour en faire des lieux attractifs
de création d’activités, de recherche, de
croissance. Les métropoles sont un élément clé du paradigme de la mondialisation et ce sont elles qui vont définir les
identités nationale et internationale des
acteurs de demain. Ce défi extraordinaire
de la mondialisation fait que l’on peut
être tenté par le repli sur soi, mais c’est
évidemment l’attitude contraire qu’il
faut adopter. De plus, la concurrence est
rude, même au cœur des pays – voyez
la Chine –, et c’est rapidement qu’il faut
donner à nos métropoles les moyens de
renforcer leur attractivité. Cela passe notamment par des partenariats. Comme
Bruxelles présente beaucoup de similitudes avec Montréal et que nous entretenons depuis de très nombreuses années
des relations étroites et très positives1,
c’est tout naturellement que je pose mon
bâton de pèlerin sur vos terres.
Le moment est sans doute
favorable, dans le cadre
de l'Accord économique et
commercial global (AECG)2 que
le Canada et l'Union européenne
négocient actuellement. Sachant
que l’AECG pourrait être plus
favorable aux Canadiens qu’aux
Européens, tailles respectives
des marchés obligent, que nous
apportera Montréal en particulier
et qu’a-t-on à vous offrir ?
Je défends le libre-échange et l’histoire
nous apprend qu’un accord sur cette base
est, in fine, toujours favorable à toutes les
parties prenantes. Je ne crois donc pas
que l’accord sera plus favorable au Canada qu’à l’Europe mais qu’il déploie plutôt
les conditions d’un win-win particulièrement intéressant. Même cas de figure
pour l’accord de coopération BruxellesMontréal : s’il est vrai que Bruxelles est
au cœur de ce que l’on appelle la « banane
bleue », cette zone où la production de
richesses et les flux de marchandises sont
les plus denses d’Europe, il faut savoir
que Montréal est une porte d’entrée
privilégiée pour toute la zone nordaméricaine. Au-delà de notre marché
local – le Grand Montréal compte près
de 4 millions d’habitants –, nous sommes
un des plus importants carrefours commerciaux du continent américain : nous
sommes à une heure de vol de New York,
Boston ou Toronto ; notre port international3 est le port le plus proche du cœur
du marché de l’Amérique du Nord (il est
plus rapide de passer par Montréal que
par New York pour accéder à Chicago !) ;
notre modèle de transfert de marchandises rail + camions est particulièrement
performant ; etc.
En tant que hubs de premier plan,
Bruxelles et Montréal partagent une vocation d’extériorité et donc des manières
de faire et une bonne compréhension
des atouts spécifiques qu’il nous faut
mettre en exergue sur la scène mondiale. Nos villes se positionnent toutes
deux comme carrefours d’affaires, et ce
sur des marchés différents et complémentaires : c’est un cadre idéal de collaboration, d’échange d’expertises et de
partenariats. Il y a un gros potentiel dans
notre coopération.
Si j’ajoute que nos relations sociales
sont très conviviales et empreintes d’un
humour aussi développé qu’à Bruxelles,
vous comprendrez qu’à Montréal, vous
êtes chez vous. Partager d’emblée une
part importante des codes culturels est
un énorme avantage ; et dans les codes
culturels, on peut aussi inclure l’esprit
de notre législation et notre rapport au
droit.
Vous nous vantez les avantages
de Montréal, que plusieurs
entrepreneurs belges présents
lors de votre conférence ont
unanimement confirmés : vous
1 http://www.canadainternational.gc.ca/belgium-belgique/bilateral_relations_bilaterales/index.aspx?lang=fra
2 Élimination de droits de douane, ouverture des marchés publics des provinces canadiennes; renforcement des flux d’investissement grâce, notamment, au relèvement du seuil
de contrôle des autorités canadiennes pour les investissements étrangers; protection de la propriété intellectuelle; etc.
3 Les Ports de Montréal et d’Anvers ont récemment signé un partenariat pour “joindre leurs forces et collaborer sur plusieurs points…” en vue, notamment, de mieux aborder les
marchés asiatiques et nord-américains.
Beci
semblez autant être venu pour
rechercher des investisseurs que
pour prospecter notre marché.
En effet. Cela tient à ma conception de
Montréal comme grande métropole en
puissance. C’est une ville de dynamisme,
de savoir (elle compte cinq universités) et
d’entreprenariat, mais qui doit réévaluer
sa façon de faire et s’engager plus avant
dans un concept de ville-organisation.
En ce sens, nous avons à apprendre de
vous, entre autres parce que vous avez
réussi à accueillir les principales organisations internationales, pour votre
recherche d’une plus-value spécifique à
votre région, etc. Nous avons beaucoup
de choses en partage sous des approches
particulières : sur cette base, nous pouvons enrichir nos compétences et optimiser nos façons de faire respectives.
Je songe à l’économie sociale, à l’économie numérique ou encore à l’économie verte : Bruxelles acquiert un statut
de leader en construction passive mais
savez-vous que Montréal compte déjà
40.000 bâtiments passive house ? Oui,
nous sommes prêts à accueillir des investisseurs et nous leur offrons des incitants
fiscaux, de la main-d’œuvre qualifiée, des
infrastructures performantes, un climat
d’affaires très favorable et, surtout, un
potentiel de développement et de succès,
comme en atteste la part grandissante de
nos échanges avec l’Europe. L’accord de
coopération que nos deux villes viennent
de signer doit offrir à nos organismes
privés et publics une structure formelle
performante dans laquelle toute future
collaboration doit pouvoir s’inscrire
et être facilitée. Ce sera aussi un cadre
pour l’identification et le partage de
projets pertinents. Ainsi, nos initiatives
en matière d’événementiel urbain, par
exemple, seront étudiées par la Ville de
Bruxelles ; le challenge des villes intelligentes est un autre projet – de taille – que
nous partagerons d’évidence avec profit.
Bref, nous avons toutes les cartes en main
pour nous engager dans un win-win de
premier plan. « La meilleure façon de
prédire l’avenir, c’est de le créer », disait
Peter Drucker : allons-y !
Votre ville ressemble à Bruxelles
par bien des aspects, notamment
par son cosmopolitisme, la
croissance de sa population,
un budget parfois difficile à
équilibrer, une gouvernance
pas toujours simple, etc. Cela
a-t-il un impact sur le climat
d’investissement ?
Oui, mais dans un sens positif. Comme
d’autres métropoles, Montréal est à la
croisée des chemins mais on y agit. On
a ainsi adopté un plan de diminution de
la masse salariale supportée par la ville
et un plan de gestion comptable de nos
D’une façon globale, on va diversifier
l’origine de nos ressources et apporter
plus de transparence dans l’utilisation
des fonds publics. Quant à notre gouvernance, elle est probablement plus simple
qu’à Bruxelles et elle est efficace ; personnellement, je recherche toujours ce
qui unit et non ce qui divise et dans ce
cadre, l’initiative politique positive est
soutenue par les acteurs et les gens.
C’est une recette de bonne
gouvernance ?
Sans doute. Au fond, il suffit de comprendre qu’on n’a pas besoin de se ressembler mais de se montrer solidaire…
Propos recueillis par Didier Dekeyser
Montréal en bref
◗ Deuxième ville du Canada
◗ Métropole de la province de Québec, son centre culturel et son
centre financier
◗ Plus importante ville francophone d'Amérique et l’une des
plus grandes villes francophones
au monde
◗ 1,7 million d’habitants, 4 millions
d’habitants pour son agglomération
◗ 53 % de sa population est de culture
et de langue française, 13 % est de
culture et de langue anglaise et
34 % est d'une autre culture
13
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
(Reporters)
immobilisations. Ceci permettra de dégager de quoi investir massivement dans
les infrastructures pendant au moins
10 ans ; nous avons de grands projets
qui devraient intéresser les entreprises
bruxelloises. Par ailleurs, nous allons
demander au prochain gouvernement
du Québec qu'il nous confie l'enveloppe
budgétaire d'Investissement Québec
destinée à la région de Montréal dans
le cadre d’une structure appelée Investissement Montréal et dans celui d’une
Loi Montréal, qui explicite et reconnaît
notre statut de métropole et redéfinit nos
pouvoirs en matière de développement
économique, social et de gouvernance.
Voilà encore un sujet d’inspiration mutuel car votre Région entame elle aussi
une réforme ambitieuse de son rapport
à l’État central.
Beci
ENTERPRISE EUROPE BRUSSELS
Nouvelle règlementation européenne
contre les retards de paiement
Alors que les retards de paiement continuent de grimper à un niveau atteignant plus de 360 milliards
d’euros, de plus en plus d’entreprises européennes risquent de faire faillite en raison de factures impayées.
En Belgique, le délai de paiement moyen est de 49 jours pour les transactions entre entreprises contre 68
pour les transactions entre autorités publiques et entreprises. Environ 70 % des entreprises belges éprouvent
des problèmes de liquidités en raison des retards de paiement.
L
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
14
a culture des retards de paiement a
été longtemps un sujet de préoccupation dans le monde des affaires
en Europe. Afin d’y mettre un terme, la
Commission européenne a élaboré une
nouvelle directive conçue pour combattre ces retards dans les transactions
commerciales. Elle s’inscrit dans le cadre
du Small Business Act et reflète la volonté
de la Commission de reconnaître le rôle
central des PME dans l’économie européenne. Elle souligne aussi que l’accès
effectif au financement est l’une des
principales difficultés rencontrées par
ces PME. Il est particulièrement difficile
pour elles de défendre leurs droits d’être
payées rapidement. Les retards peuvent
entraîner des coûts élevés en termes de
temps et d’argent et un différend peut
vite détériorer les relations avec les
clients.
Cette directive fait l’objet d’une campagne d’information visant à sensibiliser les principaux acteurs européens
– en particulier les PME et les autorités
publiques – aux nouveaux droits qu’elle
confère tout en soutenant sa mise en
œuvre rapide. Dans le cadre de cette
campagne, BECI/Enterprise Europe
Brussels a été associée à l’organisation
d’un séminaire d’information, organisé
en juin dernier au Centre de Conférences
Albert Borschette à Bruxelles.
Les intervenants étaient Joseph Jamar,
Chef de la Représentation de la Commission européenne en Belgique ; Philippe De Backer, Député européen ; Antti
Peltomäki, Directeur général adjoint
de la direction générale Entreprises et
Industrie ; Maciej Gorka, Chef d’Unité
à la Direction Générale Entreprises et
Industrie ; Guy Colpaert, Intrum Justitia ; Valérie Vandermeersch, Ministère
de la Justice. Jean-Luc Louis, fort de son
expérience dans le secteur l’assurancecrédit et dans le cadre de la plateforme,
représentait BECI/Enterprise Europe
Brussels dans le panel.
Quelles sont les nouvelles
règles ?
Il est important que les entreprises
européennes, et notamment les PME,
connaissent leurs droits et sachent comment les exercer au mieux. La directive
prévoit un cadre juridique afin de poursuivre les débiteurs. Les nouvelles règles
sont simples :
◗ Les autorités publiques doivent payer
pour les biens et services reçus dans
les 30 jours ou dans le cadre de circonstances exceptionnelles dans les
60 jours.
◗ Liberté contractuelle pour les transactions commerciales. Les entreprises
doivent payer leurs factures dans les 60
jours, excepté pour les accords exprimés
au préalable tant qu’ils restent justes
vis-à-vis du créancier.
◗ Les entreprises ont automatiquement le
droit de réclamer des intérêts pour un
retard de paiement et peuvent obtenir
un montant minimum fixe de 40 euros
à titre de compensation pour les frais de
recouvrement. Elles peuvent également
demander une indemnisation pour
tous les autres frais de recouvrement
raisonnables.
◗ Le taux d’intérêt légal pour le retard
de paiement est augmenté d’au moins
8 % au-dessus du taux de référence de
la BCE. Les autorités publiques ne sont
pas autorisées à fixer un taux d’intérêt
pour les retards de paiement en-dessous de ce seuil.
◗ Les entreprises peuvent contester des
procédures injustes et des pratiques
déloyales plus facilement devant les
juridictions nationales.
◗ Plus de transparence et de sensibilisation : les États membres doivent publier
les taux d’intérêt pour les retards de
paiement de sorte que toutes les parties
concernées soient informées ; ils sont
encouragés à établir des codes de pratique de paiement rapide et ils peuvent
continuer de maintenir et ou de mettre
en vigueur des lois et règlements favorables au créancier.
Les nouvelles règles sont optionnelles
pour les entreprises, qui acquièrent le
droit de prendre des mesures mais ne
sont pas obligées de le faire. Dans certains cas, une entreprise peut souhaiter
prolonger la période de paiement pour
quelques jours ou quelques semaines
afin de maintenir une bonne relation
commerciale avec un client spécifique.
Mais ces nouvelles mesures sont obligatoires pour les autorités publiques, qui
doivent montrer l’exemple et montrer
leur fiabilité et leur efficacité en honorant leurs contrats.
Jean-Philippe Mergen
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Beci
Brussels Metropolitan and its method
Brussels Metropolitan is in the midst of organising its next annual symposium, titled “A method for the
Brussels Metropolitan Community. 2014-2018: five years for a breakthrough with the new Ministers-Presi-
dents of our 3 Regions”, and which will be held next Tuesday 28 October at Flagey. The goal of this year’s
symposium is to present and explain its ambitious development strategy for the Brussels metropolis and
The Brussels Metropolitan’s
strategy
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
16
Brussels Metropolitan refined a number
of its main lines and priority actions to
be followed. Because we are entering a 4
year period without any election of any
kind, this is an opportunity to pursue
fundamental and long-term decisions.
Brussels Metropolitan calls upon political representatives to give/provide their
support for the next 5 years of legislation
to the topics listed below. With the help
of a key message, Brussels Metropolitan
illustrates the necessity for the following
measures:
◗ Introduction of a mileage fee;
◗ List the missing links in infrastructures;
◗ Exchange and virtual consolidation of
land and planning information;
◗ Re-enforcement in Brussels of economic and political heavy-weights’
presence;
◗ Promotion of Brussels as the European
capital of Arbitration and Mediation;
◗ Sustainable management of Brussels’
Airport’s growth;
◗ Lowering the legal age for entering
school;
◗ Boosting collaboration between cultural institutions.
Brussels Metropolitan considers these
8 measures as being key measures, decisive for the future development of the
Brussels metropolis and which require
political interventions. Brussels Metropolitan, on its side, engages itself to actively pursue the preparation and the
achievement of these measures.
Throughout the first part of 2014, midterm reviews were held to review and
assess the above topics. 8 groups have
been defined in 2 major practices: 4
groups (War for Time, War for Jobs, War
for Talent, War for Space) dedicated to
social and political issues; 4 groups (ICT
Media, EU Legal and Public Affairs, Fi-
nance, Biotech) focused on niche markets
and economies, where growth opportunities exist.
(Reporters)
how to implement it.
Each group gathered top CEOs and managers from the business world, who gave
their time to brainstorm and elaborate
concrete action plans for each theme.
The Brussels Metropolitan’s
method
What makes this method so different,
compared to other organisations sharing
the same interest, i.e. Brussels and its future? Brussels Metropolitan has and continues to build a global approach about it.
Brussels Metropolitan does not limit itself to Brussels but includes in its project
Brussels and a wide geographical area
including large parts of the province of
Flemish Brabant (district of Halle-Vilvoorde) and of the province of Walloon
Brabant (district of Nivelles).
Thanks to its partners (FEB-VBO, BECI,
VOKA and UWE) and the involvement
of our working groups’ leaders, Brussels
Metropolitan tackles complex socioeconomic and transregional issues like
mobility, land and urban planning, housing, sustainability, talent, jobs, … and develops propositions aimed at every level
of power (Federal and federated entities).
Brussels Metropolitan‘s main goal is to
go across regional borders to offer common solutions to shared issues! Its enlarged vision asks for a new approach,
with more and better cooperation between the different governmental bodies
involved, which is crucial for a sustainable growth in this geographical area.
The Brussels Metropolitan’s
Symposium – next October
The symposium’s aim is to showcase
the preliminary results from the work-
Brussels Metropolitan Midterm Event, last
March.
ing groups. Working group’s leaders will
engage and confront a political representative about one topic.
Through the symposium, Brussels Metropolitan wants to present and elaborate
its vision, which will become the instrument to implement initiatives for the
benefit of the metropolis’ community.
Brussels Metropolitan’s area is in urgent need of an integrated vision for its
long-term social-economic development.
Why? Because this region is the economic
driver for the entire nation. Because this
region and the Brussels brand offer huge
opportunities to engage the world economy which we should not throw away.
Because we have to rise above everyday
politics.
Come and join us.
For more information on the Brussels Metropolitan project and on
the symposium, please refer to
www.brusselsmetropolitan.eu.
Beci
Colloque Mobilité-Croissance
Dans un futur assez proche, la mobilité sera un enjeu primordial pour les entreprises, qui vont très vite devoir
opérer des choix pour leur survie. Cette réflexion, BECI et l’Union Wallonne des Entreprises (UWE) ont choisi
de la poursuivre ensemble. Cela passait par l’organisation d’un colloque, le 24 avril dernier, orchestré par la
fondation Free à Genval. L’objectif ? Permettre aux sociétés de mieux cerner les défis, mais aussi envisager
À l’échelle internationale, il est bon tout
d’abord de rappeler que les populations
dans les villes ont tendance à fortement s’accroître, personnes et biens
convergeant de plus en plus vers elles.
Ainsi, pour cette année par exemple,
l’OMC prévoit une croissance mondiale
de 3 %. Mais ce chiffre est inférieur de
2 à 3 % à la croissance des échanges
commerciaux réels, tant en valeur
qu’en volume. En d’autres termes, les
mouvements de gens et de marchandises tendent à augmenter bien plus
(Reporters)
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
18
Alain Deneef (Intendant Brussels
Metropolitan) : « Nous pouvons imaginer
développer des parkings de dissuasion, et
miser davantage sur de meilleurs transports
publics. »
rapidement que la production. Ce qu’a
d’ailleurs tenu à d’emblée rappeler
Baudouin Dubuisson, président de la
Fondation Free.
Bruxelles saturée
Chez nous, Bruxelles assume pleinement ce rôle. Les Régions dépendent
étroitement de notre capitale, celle-ci
faisant partie des métropoles attirant
une croissance nettement supérieure
à leur population et à leur superficie.
C’est ainsi que le rayonnement bruxellois se chiffre aujourd’hui à près de
20 % du PIB national. Une statistique
parlante, qui rappelle que plus la moitié de la population mondiale vit dans
les agglomérations urbaines, et que ce
pourcentage grimpera à 70 % dans les
25 prochaines années. « Tout passe par
Bruxelles », confirme Benoît Gilson (Infrabel). « C’est peut être un tort, en tout
cas dans de telles proportions. D’autant
que le réseau ferroviaire autour de la capitale est complètement saturé. Songer
au contournement de Bruxelles est, selon moi, une solution d’avenir. » Jacques
Dehalu (Sofico) confirmait ces propos :
« Nous devons impérativement songer
à des routes plus intelligentes et à opti-
miser nos outils actuels. Que, dans tout
le pays, les aéroports, les entreprises et
les hôpitaux soient plus proches les uns
des autres, par exemple. » Mais Laurent
Ledoux (SPF Mobilité et Transports)
prévenait : « On doit fluidifier, c’est sûr.
Mais les nouvelles technologies doivent
elles aussi constituer une priorité. Car
on ne pourra éternellement construire
et investir dans le béton. »
N’omettons pas non plus que les problèmes de non-mobilité ont un coût :
(Reporters)
C
hacun en conviendra, la mobilité ressemble, depuis de nombreuses années, à un chantier
sans fin. « Tout le monde voudrait une
meilleure mobilité, mais elle ne se fait
pas », entendons-nous souvent. Mais
à l’heure où notre pays doit faire face
à une concurrence internationale sans
précédent, l’heure est à la prise de
décisions concrètes. C’est dans ce sens
que BECI et l’UWE ont établi plusieurs
pistes, présentées lors d’un long débat.
Celui-ci a été animé - avec brio - par
notre chroniqueur Jean Blavier, dont le
talent oratoire a captivé l’attention de
(presque) tout l’auditoire. De quoi faciliter le travail des très nombreux intervenants.
(Reporters)
quelques solutions. Car le temps presse !
Jannie Haek (CEO Loterie Nationale) : « La
jeune génération n’a plus peur de partager.
C’est aussi par là que la mobilité peut se
révolutionner »
« Et puis, au niveau du public, 30 à 40 %
des navetteurs viennent vers Bruxelles
par rail. La voiture peut tout à fait subsister, mais nous pouvons imaginer
développer des parkings de dissuasion
et miser davantage sur de meilleurs
transports publics. Comme à Stockholm,
où 60 % des habitants les utilisent désormais », précisait Alain Deneef (Brussels
Metropolitan).
(Reporters)
(Reporters)
Beci
2.
selon l’OCDE, il se situerait entre 1 et 2 %
de croissance à l’économie planétaire.
« Sans crier gare, des moyens mal utilisés peuvent coûter excessivement cher à
la collectivité », indiquait encore Benoît
Gilson. « Or, par les temps qui courent,
nous ne pouvons plus nous permettre
de gaspiller ». Car là aussi, les chiffres
risquent hélas de gonfler dans un avenir tout proche, les investissements en
infrastructures de mobilité coûtant de
plus en plus pour des États qui, la plupart du temps, sont déjà trop endettés!
Conséquences, tant au niveau national
qu’international ? Ce sont les régions
les mieux équipées qui sont les plus
congestionnées. Ce, malgré une croissance tendant à se ralentir. Un serpent
qui se mange la queue, en somme !
4 axes de réflexion
Malgré ces constats a priori délicats,
l’avenir doit et peut être envisagé de
façon optimiste. C’est d’ailleurs dans
cette optique que BECI, l’UWE et Free
ont mobilisé une quarantaine de personnes pendant près d’un an. Histoire
de structurer une bonne dizaine de propositions, que nous pourrions articuler
ici en quatre grands axes.
1.
Tout d’abord, donner la priorité absolue aux chaînons manquants. Ceuxci bloquent inutilement la circulation,
tant dans qu’autour de Bruxelles, et
handicapent les synergies économiques entre les diverses régions du
pays. « Dans notre entreprise », mentionnait Jean de Leu de Cecil (Colruyt),
« nous veillons à ce que tous nos camions roulent complètement pleins. Ils
couvrent 130 000 kilomètres par jour.
Mais nous perdons encore trop de temps
dans les files. »
3.
Exploiter au mieux les possibilités
offertes par les nouvelles technologies
en misant sur les nouvelles formes de
travail, en mettant à disposition en
temps réel l’information sur la mobilité. « N’oublions pas que la jeune génération, celle dite Facebook, n’a plus peur
de partager. Grâce au numérique, les
jeunes partagent : leur vélo, leur voiture,
leur bureau. C’est aussi par là que la mobilité peut se révolutionner », a indiqué
Jannie Haek (CEO Loterie Nationale).
4.
Travailler sur les comportements en
vue de modifier la demande de mobilité. « Les gens veulent de plus en plus
travailler de chez eux: c’est là un facteur
évidemment intéressant et même capital », justifiait Laurence Janssens (Belgacom).
Un effort collectif
Quoiqu’il advienne, la poursuite de la
croissance va nécessiter un réel effort
de gouvernance, guidé par une vision
intégrée des perspectives de développement. Ce, bien au-delà des limites institutionnelles et structurelles : tous les
acteurs de la mobilité, tant publics que
privés, mais aussi les Régions, doivent
participer à cet effort de coordination.
« Plusieurs visions, non. Une vision globale, oui ! » « Au fédéral », expliquait
encore Laurent Ledoux (SPF Mobilité et
transports), « nous voulons contribuer à
une vision commune de cette mobilité, si
importante, tout en continuant à investir dans certaines infrastructures, dans
de nouvelles technologies mais aussi,
en effectuant un travail de localisation
autour de l’habitant. Certaines lignes
Thierry Willemarck (Président de BECI) : « On
doit aussi sortir des approches trop locales et
mieux collaborer entre les régions. »
peuvent clairement être mieux utilisées.
On doit repenser les choses complètement et contribuer à un dialogue qui
doit devenir permanent, entre tous les
acteurs. »
À l’heure des conclusions, Jean-François Heris, Président de l’UWE, déclarait: « La mobilité reste, vous l’aurez
compris, un facteur essentiel de croissance. La Wallonie est un point économique important et une région ouverte,
avec encore de multiples possibilités de
connexions. Le lien entre Bruxelles et
la Wallonie est lui aussi élémentaire,
Bruxelles ayant besoin de la Wallonie
et vice-versa. Nous devons encore améliorer les rapports entre nord et sud du
pays. C’est quelque chose d’évidemment
essentiel dans ce domaine. Chacun y
gagnera. »
Thierry Willemarck, Président de BECI,
indiquait de son côté : « Ne rien faire
n’est de toute façon plus une option.
Bruxelles est l’un des villes les plus embouteillées d’Europe. La problématique
de l’aménagement du territoire est à
prendre avec sérieux et rigueur. Énormément de choses sont encore améliorables. Les trains peuvent être mieux
remplis, l’organisation des travailleurs
est encore à optimiser, on doit miser sur
le partage, tenir compte de l’avènement
du télétravail, fluidifier les déplacements… Mais pour nous, il n’y aura pas
de meilleure mobilité sans gouvernance
au plus haut niveau. On doit aussi sortir
des approches trop locales et mieux collaborer entre les Régions ».
David Hainaut
19
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Jean-François Heris (Président de l’UWE) :
« Le lien entre Bruxelles et la Wallonie est
élémentaire. »
Mieux utiliser ce qui existe, par
exemple en tarifant chaque mode de
transport selon son coût réel, et en étalant dans le temps l’utilisation des infrastructures existantes. « Bien pensée,
l’instauration d’un péage peut être une
source de financement intelligente »,
indiquait Marc Derycke (Deloitte).
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LE PLUS GRAND RISQUE
C’EST L’INERTIE
Ces dernières années, de nombreux épargnants et investisseurs, échaudés par les crises
successives, ont tourné le dos aux marchés financiers. Par dépit, l’aversion au risque les a souvent
conduits à réorienter massivement leur épargne vers des placements labellisés “sûrs”. Mais … à
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Dans le même temps, l’inflation et les diverses mesures fiscales n’ont pas épargné et
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Six idées reçues sur le développement
durable
Lorsqu'on aborde un sujet aussi bouillant que celui du développement durable, la meilleure solution
Forcément plus écolo, le papier recyclé ?
Longtemps, on a estimé qu'il valait mieux
privilégier le papier recyclé par rapport au
papier fabriqué à partir de fibres vierges
pour limiter les quantités de CO2 émises.
Si ce débat peut parfois avoir du sens, il
convient toutefois de bien prendre en
compte tous les éléments de comparaison et se poser toutes les bonnes questions avant d'émettre un avis définitif. En
réalité, lorsqu'on parle de papier recyclé,
il faut d'abord s'entendre sur le type de
papier dont on parle. S'agit-il de papier
recyclé non désencré gris, de papier recyclé blanchi à l’eau oxygénée ou bien de
papier hybride constitué d’un mélange
de papiers recyclés et de fibres vierges ?
Certes, il faut 0,06 kWh pour fabriquer
du papier recyclé contre 0,08 kWh pour
fabriquer du papier blanc, mais si l'on
opte pour un procédé de blanchiment
peu écologique, le léger avantage du
papier recyclé en termes de gains énergétiques et d'émissions de CO2 est vite
perdu. Tant qu’à faire, si vous souhaitez
réaliser un geste net pour l’environnement, commencez déjà par privilégier
l’impression recto-verso. La plupart des
photocopieuses offrent désormais cette
fonctionnalité sans que cela ne complique la vie de l’utilisateur. Autant en
profiter...
2. Le télétravail n'est pas toujours
intéressant
Travailler depuis sa maison ou depuis
un autre endroit que son lieu de travail
permet assurément d'éviter des déplacements inutiles. Si la démarche peut
souvent se révéler intéressante dans
l'optique d'un effort de réduction des
(Reporters)
1. Les méprises autour du papier
recyclé
émissions de gaz à effet de serre, cette
manière de réorganiser le travail ne doit
toutefois pas être considérée comme la
panacée. Récemment, le Carbon Trust a
mené une étude qui a permis de conforter les hypothèses émises à propos du
télétravail. Le Carbon Trust a pu établir que travailler depuis son domicile
ou depuis un bureau satellite pouvait
effectivement contribuer à réduire les
déplacements, et donc les émissions de
CO2, mais, dans certains cas, le jeu n'en
vaut pas la chandelle. Par exemple si le
télétravailleur travaille à domicile dans
une habitation peu efficace d'un point
de vue énergétique avec une isolation
défaillante. S'il occupe sa maison mal isolée en journée, il devra chauffer un bâtiment énergivore et utilisera un éclairage
qui ne sera peut-être pas aussi efficient
que celui dont il dispose au siège de son
entreprise. De plus, si les équipements
informatiques personnels du travailleur
ne sont pas du dernier cri, il y a de fortes
chances pour que leur efficacité énergétique ne corresponde pas aux standards
de consommation les plus récents… Dans
l'hypothèse où la distance domicile-lieu
de travail est importante, le télétravail
s'imposera malgré tout. Mais si cette distance n'excède pas quelques kilomètres,
il y a de très grandes chances pour que
les avantages retirés du télétravail soient
insuffisants.
L’impact environnemental du télétravail dépend de nombreux facteurs : distance, équipements
du travailleur, chauffage, etc.
21
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
(Reporters)
n’est pas toujours celle que l’on croirait. Illustration à partir de six exemples concrets.
3. La face cachée du courrier électronique
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
22
Selon des estimations chiffrées réalisées
par l'Agence de l’environnement et de
la maîtrise de l’énergie (Ademe), en
collaboration avec le cabinet Bio Intelligence Service, le transfert d'un courrier
électronique d'un serveur à un autre
et son stockage provoquent l'émission
d'environ 20 g de CO2, tenant compte
de l'énergie nécessaire au transfert du
mail, mais aussi du bilan écologique
des équipements nécessaires à l'envoi
du courrier électronique. Outre le CO2
émis, cet envoi se traduirait également
par la « consommation » de 4,8 g de fer
et de 5,2 g de pétrole. Quant à savoir s'il
vaut mieux opter pour la lecture à l'écran
de son courrier électronique ou pour son
impression, l'Ademe répond en avançant
le critère clivant du temps nécessaire à
la lecture du document. Si la lecture à
l’écran ne dépasse pas 3 minutes et 24
secondes, dans le cadre d’un document de
quatre pages à raison d’une impression
en noir et blanc recto verso avec deux
pages par feuille, l'Ademe recommande
la lecture à l'écran. Si le temps nécessaire
à la lecture dépasse les 3 minutes et 24
secondes, mieux vaut penser à l'impression. D'autres enseignements ont été retirés de cette réflexion. Comme l'utilité de
zipper ses pièces jointes pour diminuer
l'impact des émissions de CO2. Ou le fait
d'opter pour la transmission de photos
de basse résolution.
4. Eteindre les lumières ne vaut
pas toujours la peine
Contrairement à une idée très répandue,
on ne consomme pas plus d’énergie en
éteignant la lumière et en la rallumant
quelques minutes plus tard, lorsqu'on
s'absente pour seulement quelques minutes. En revanche, en multipliant de
manière intempestive l'extinction des
lampes, on risque de diminuer sensiblement la durée de vie de l'éclairage. Si vous
êtes encore équipés de lampes de type TL,
le fait d'éteindre et d'allumer souvent la
lumière risque de se révéler contre-productif, surtout si cette lampe est équipée
d'un starter conventionnel. Dans ce cas,
un courant d'allumage élevé est en effet
libéré sur les filaments froids de la lampe,
ce qui entraîne un scintillement, un léger
crépitement à l'allumage doublé d'une
nette réduction de la durée de vie de la
lampe. Si vous êtes équipé de lampes de
type fluo-compactes, éteindre et allumer
la lumière n'aura pas beaucoup d'effet
(Reporters)
DOSSIER GREEN
Changer de voiture, c’est souvent réduire ses émissions.
dans la mesure où vous diminuerez ici
aussi la durée de vie de l'ampoule. En
outre, dans des pièces où l'on ne reste
pas longtemps comme les sanitaires,
l'ampoule ne délivrera sa pleine puissance qu'après quelques dizaines de
secondes. En coupant et en allumant ces
lampes fluo-compactes, vous ne bénéficierez donc pas d'un éclairage optimal.
Enfin, concernant les ampoules de type
LED, ce temps nécessaire pour délivrer la
pleine puissance lumineuse sera ramené
à une ou deux secondes mais, comme
pour les lampes fluo-compactes et pour
les lampes TL, l'extinction intempestive
des ampoules LED réduira leur durée de
vie. L'économie d'énergie réalisée risque
d'être bien insuffisante au regard du coût
de l'ampoule...
5. Le bio, pas toujours meilleur
La nourriture bio est-elle vraiment
« durable » si elle doit parcourir 1.000
km pour arriver dans votre assiette?
C’est loin d’être sûr... En effet, si une
partie des fruits et légumes provenant
du sud de l’Europe commence très doucement à être transportée par train pour
remonter jusque dans le nord de l’Europe,
c’est encore et toujours le transport par
route qui domine. Pour poser un choix
durable dans ce registre, en lieu et place
de la seule étiquette bio, assurez-vous
en complément que vous consommez
des produits de saison. L’énergie nécessaire à leur culture sera ainsi réduite au
minimum. En outre, les fruits et légumes
auront été produits localement et auront
dû parcourir une distance de quelques
centaines, voire quelques dizaines de
kilomètres avant d’arriver dans vos assiettes. Au même titre que l'origine des
fruits et légumes, ce respect des saisons
est d’ailleurs devenu un label que certains distributeurs mettent à juste titre
en avant pour revendiquer la « vertitude » de leurs marchandises.
6. Garder sa vieille voiture ?
Certains avancent des critères environnementaux pour justifier le non-remplacement d’un bien d’équipement ou d’un
véhicule, prétextant les ressources naturelles et l’énergie qui ont été nécessaires
pour le fabriquer. Ce faisant, ils tiennent
compte de la première partie du cycle de
vie du produit, mais ils occultent la partie
la plus importante : celle qui concerne
la période d’utilisation de l’équipement.
Cette utilisation requérant de l’énergie,
et tenant compte des progrès qui sont
réalisés chaque jour en matière d’efficacité énergétique, mieux vaut parfois
changer d’équipement que de s’acharner à vouloir conserver l’ancien. Selon
la Febiac, la consommation moyenne de
carburant de l’ensemble de toutes les voitures neuves vendues en 2003 s’élève à
6,2 l/100 km. En 1995, celle-ci était encore
de 7,5 l/100 km, soit une diminution de
17,2 %. Les émissions correspondantes de
CO2 ont baissé de 186 g/km à 158 g/km,
soit 15 %. Une différence qu’il convient
toutefois de relativiser selon Christian
Piguet, ingénieur au Centre Suisse d'Electronique et Microtechnique (CSEM) qui
avance les 400.000 litres d’eau et les 30
tonnes de matières premières nécessaires en moyenne pour la fabrication
d’un véhicule…
Johan Debière
Optimiser ses coûts énergétiques,
c’est améliorer sa compétitivité
Qu’en est-il de la compétitivité d’une entreprise
dans la globalisation ?
Les contextes environnemental, économique et géopolitique
mondiaux interpellent les entrepreneurs. Partant du principe
que la maîtrise des coûts constitue un enjeu essentiel, il importe de constater que jusqu’à 14%* des dirigeants ont le
sentiment que le coût de l’énergie va impacter la compétitivité de leur entreprise.*source UCM 2013.
Parmi le spectre de solutions qui s’offre à eux, le recours
aux alternatives énergétiques durables figure en bonne
place, en ce qu’il se conçoit comme un investissement à long
terme, dans un contexte d’augmentation inéluctable du prix
de l’énergie, qui influence favorablement tant la compétitivité
que la responsabilité sociétale de l’entreprise.
Quelles pistes explorer pour économiser l’énergie en entreprise ?
Le chauffage et l’électricité (dont l’éclairage) exercent un
impact considérable sur les frais généraux, pas seulement la
consommation mais aussi l’entretien ou le remplacement de
pièces défectueuses.
une période de 25 ans, et ce en ne tenant compte ni de
primes, ni d’avantages, d’amortissements ou de rendement
lié à l’octroi de certificats verts.
L’éclairage
Opter pour l’éclairage de type LED, c’est opter pour un investissement durable et rentable. La durée de vie d’un éclairage LED est actuellement de 15 ans, avec une garantie de
bon fonctionnement de 5 ans. Après pré-étude par un expert
(conseillée), le remplacement de vos anciens éclairages par
du LED de qualité garantit jusqu’à 80% d’économie sur la
consommation liée à l’éclairage.
De manière concrète, une ampoule à incandescence
consomme 8x plus que l’ampoule LED à intensité égale et
avec le même confort. Un raisonnement similaire vaut pour
le tube néon qui, après quelques années d’utilisation, baisse
d’intensité et dont le scintillement provoque une gêne oculaire. Le remplacement des anciens tubes néon par du LED
ne nécessite aucune adaptation au niveau du ballast/armature et ce grâce au système plug & play. Ici aussi, un calcul
s’impose.
Comment procéder ? A qui s’adresser ?
Le chauffage
Priorités économiques obligent, l’installation de chauffage
d’une entreprise est souvent vétuste.
Ce processus de remplacement, partiel ou complet, peut
s’envisager/se réaliser via une combinaison de solutions,
suivant les sources d’énergies disponibles et votre localisation. La source primaire peut être complétée par des adjuvants énergétiques de ressources naturelles, par exemple
une pompe à chaleur, des panneaux thermiques ou un boiler
thermodynamique .
L’électricité
Il est d’abord utile de veiller au bon choix du fournisseur
d’électricité, de comparer les formules tarifaires et d’opter
pour un contrat qui répond aux besoins spécifiques de l’entreprise.
Mais produire sa propre électricité s’avèrera souvent économiquement judicieux. Une installation photovoltaïque a pour
objectif de produire cette électricité, ce qui réduira drastiquement la facture, voire rendra l’entreprise autonome. Sur base
des tarifs actuels de l’énergie et grâce à l’installation d’une
station photovoltaïque, le coût de chaque watt consommé
diminue de 40% du prix sur la puissance installée, pendant
Soit l’entreprise dispose des compétences internes pour définir elle-même les solutions à apporter, soit elle fait appel à
un auditeur de solutions globales en énergie et confie l’étude
et la réalisation d’une partie ou de l’entièreté des améliorations énergétiques à un professionnel comme BELPOWER*.
Pionnier du photovoltaïque en Belgique et fournisseur dès
les premières heures qui ont suivi la libéralisation de l’électricité, BELPOWER dispose avec le siège de sa maison-mère,
baptisé « ReibelHouse », d’une illustration parfaite de mise
en œuvre des principes énoncés ci-dessus.
Cette solution dite « très basse énergie » se caractérise
notamment par une consommation d’électricité minimisée
grâce à un système de régulation domotique (des détecteurs de présence remplacent les interrupteurs, des sondes
adaptent automatiquement l’intensité de la lumière artificielle
LED à la clarté du jour), par deux pompes à chaleur qui fonctionnent avec l’eau du canal et assurent le chauffage et le
refroidissement du bâtiment, appuyées par un système de
ventilation, ou encore par une vaste installation photovoltaïque d’une capacité de 240 KWc qui pourvoit la majeure
partie des besoins en électricité du groupe.
En résumé, il existe plusieurs solutions, selon le(s) objectif(s)
fixé(s), pour réduire les frais relatifs à la consommation
d’énergie. Le bon choix découlera d’une réflexion globale,
accompagnée ou non d’avis d’experts.
(*) BELPOWER INTERNATIONAL S.A. est une entreprise bruxelloise active sur le marché de la fourniture d’électricité. Elle propose également des solutions en énergies renouvelables permettant de réduire
la facture d’énergie des entreprises et indépendants. Qualité de service, implication et développement
durable sont ses valeurs principales.
Belpower International sa/nv - www.belpower.be – 02 421 99 99 – [email protected]
DOSSIER GREEN
Fonctionnalité, nouveau modèle d’achat ?
L’achat occupe dans l’entreprise une fonction stratégique, qui influence voire conditionne sa durabilité.
Celle-ci ne passe plus seulement par des critères de produit, par des labels ou des certifications, mais
aussi, de plus en plus, par de nouveaux modèles commerciaux – économie circulaire ou économie de la
fonctionnalité –, où la valeur d’usage prend le pas sur la valeur de possession. Business & Society Belgium
L’
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
24
achat est aujourd’hui au cœur de
l’entreprise. À mesure que celleci se recentrait sur son core business, au fil des dernières décennies, des
fonctions de plus en plus nombreuses
ont été externalisées (nettoyage, catering, gardiennage, IT, travaux graphiques,
mais aussi fabrication, call center, comptabilité, etc.). À tel point que la fonction
d’achat représente parfois, aujourd’hui,
la moitié ou les trois quarts du chiffre
d’affaires, une part croissante dans la
création de valeur et des pans entiers
de la relation avec les parties prenantes
(clients et fournisseurs).
Logiquement, on comprend que l’achat
offre une foule d’opportunités : amélioration du produit ou du service à
la clientèle, innovation, optimisation
des coûts… Il présente aussi sa part de
risques, puisqu’il implique de travailler avec de nombreux partenaires qui,
parfois, agissent au nom de l’entreprise,
voire sous sa marque. Des risques commerciaux et opérationnels, liés à la taille
des contrats, à la situation financière
des partenaires, mais aussi des risques
sociaux et environnementaux…
Économie circulaire et leasing
L’achat est également devenu, pour
beaucoup d’entreprises, le principal
vecteur d’une politique de durabilité.
Il ne s’agit pas seulement d’acheter des
produits « durables » (comme du café
bio ou du papier labellisé) mais surtout
d’identifier, dans la chaîne de valeur, les
risques et les opportunités d’une stratégie durable – c’est-à-dire d’une stratégie
qui non seulement garantit un développement durable, mais qui assure aussi la
pérennité de l’entreprise. Les matières
premières en offrent un bon exemple :
la raréfaction de certaines matières premières implique un risque de pénurie et
d’augmentation des prix. L’identification
de ce risque permet de collaborer avec
les partenaires en amont et en aval de
la chaîne de valeur pour « boucler la
boucle », organiser la récupération et le
(Reporters)
a récemment consacré une table ronde à ces « achats durables 2.0 ». Nous y étions.
À Anvers, Solvay a conclu un accord de « leasing chimique » avec son fournisseur d’acide
sulfurique.
recyclage, réduire les besoins de matières
premières et ainsi maîtriser les coûts.
Cette réflexion sur la dimension durable
des achats rencontre aujourd’hui, de plus
en plus souvent, de nouveaux modèles
économiques – économie circulaire et
économie de la fonctionnalité – qui
mettent l’accent sur la valeur d’usage du
produit plutôt que sur la possession. Le
concept n’est certes pas tout-à-fait neuf :
les formules de leasing, bien connues
en gestion de flotte de véhicules ou de
parc d’imprimantes, en offrent déjà des
exemples. Dans le cas des véhicules, le
client loue une solution de mobilité pour
ses collaborateurs ; dans le cas des imprimantes, il loue une solution d’impression. Et dans les deux cas, le fournisseur
reste propriétaire de l’outil, qu’il récupère
ou remplace au terme du contrat.
L’intérêt de telles formules n’est pas seulement économique, il a aussi des implications en termes de durabilité. En effet,
dans un modèle de leasing, le fournisseur a tout intérêt à ce que son produit
puisse être récupéré et recyclé – donc à
ce qu’il soit conçu en fonction de ce futur
recyclage, qu’il puisse être facilement
démantelé et ses composants valorisés
dans de nouveaux produits ou auprès
de récupérateurs. Alors que l’économie
classique est linéaire (extraction, fabrication, utilisation puis mise au rebut),
l’économie circulaire tend à fonctionner
« en boucle », en transformant le déchet
en nouvelle ressource.
Quitter la logique du volume
Damien Dallemagne, CEO du bureau
de consultance Innergic et orateur à la
table ronde de Business & Society, préfère quant à lui parler d’« économie de la
fonctionnalité », qu’il distingue de l’économie circulaire et qu’il voit comme un
« niveau supérieur » du développement
durable : « L’économie circulaire prône la
transformation des déchets en ressources
et l’écologie industrielle ; malgré tout, on
reste dans la même logique de volume que
l’économie classique, avec le risque d’effet
‘rebond’ : on a réduit l’impact par unité,
mais quel sera l’impact total si le nombre
d’unités augmente ? Quid des ressources
matérielles et de l’énergie ? On voit bien
qu’on est dans l’impasse. L’économie de
la fonctionnalité, quant à elle, propose
une solution de service intégrée, centrée
sur la performance d’usage et qui intègre
(Ricoh)
DOSSIER GREEN
FIGURE 7 The circular economy at work: Ricoh’s Comet Circle™
Materials
manufacturer
Parts
manufacturer
Product
manufacturer
Sales
company
Reuse of parts
Reuse of products
Long use
Product
recovery
center
Maintenance
company
User
Collection
center
Parts
recovery
center
Closed loop
materials
recycling Materials
recovery
company
User of
recycling
materials
Open loop
materials
recycling
Generation of raw materials
• Chemical recycling
Oil recovery • Metals recycling
company,
smelting
company Metals
Thermal
energy Energy recovery
Disassembly oil collection (Energy, CO2)
company
Sorting and
disassembly
Recycling
center
© 1994 RICOH
Materials
supplier
Final
disposal
company
Shredder
company
Crushing of products
Shredder dust
Landfill
« The Comet Circle » : le schéma de réduction des impacts développé par Ricoh.
25
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
des éléments de valeur immatérielle. Pluversoises, Solvay a besoin d’importantes
du démantèlement et de la récupération
Resource
Recirculation
Ricohsulfurique, utilisé pour
tôt qu’une voiture, j’achète
une solution
quantitésatd’acide
de pièces détachées ; la dernière celle du
de mobilité ; plutôt qu’une chaudière,
la production de chlore sec. Moyennant
recyclage. Chaque boucle assure l’exploiportfolio with
lower-cost
models
and dans un
In 1994,
the Comet
j’achète du confort thermique,
etc. »Ricoh established
un investissement
commun de 2 millions
tation
optimale de
la ressource,
serving
a
wider
range
of
customers
to
Circle™
as
a
catalyst
for
change.
It
Selon Damien Dallemagne, l’économie
d’euros (rentabilisable en deux ans), Solcircuit aussi efficace que possible.
rendering its offering more competitive
expresses
a
comprehensive
picture
of
de la fonctionnalité « touche au cœur
vay et son fournisseur d’acide sulfurique
by mixing ‘new’ and recirculation
how Ricoh can reduce its environmental
ont installé entre eux une boucle fermée :
Tapis à louer
du business model de l’entreprise et à
equipment.
impact, not only in its activities as a
la façon dont elle crée de la valeur ». En
l’acide usagé est directement renvoyé au
Le dernier exemple est celui du fabricant
manufacturer and sales company, but
cela, elle favorise aussi l’innovation :
fournisseur, en éliminant les étapes de
tapis Desso, déjà évoqué dans nos
Its evolvedde
relationship
with its
also upstream and downstream—along
« En économie classique, on n’a pas forstockage et de traitement des eaux
–
ainsi
pages
notre focus
« ecodesign » du
products in use (voir
is producing
further
the entire lifecycle of its products.
cément intérêt à faire un
produit
plus
que
leurs
impacts.
Résultat
:
des
économois
de
mai)
:
Desso
a
développé avec
results: optimising the years that
The Comet Circle™ centres on the
mies
de
90
%
de
matières
premières,
20
%
Composil
–
une
société
spécialisée
dans
efficace, parce qu’on court
le
risque
de
machines
are
in
operation
at
customer
belief that all product parts should
vendre moins et moins souvent.
C’est unandd’eau
et 20 % d’énergie.
Alors que,
dans
l’entretien etannuity;
le nettoyage des tapis – une
sites
and generating
be designed
manufactured
in
frein à l’innovation. Dans l’économie
dethey
la
un modèle
classique,
auformule
de location
moquette qui
generating
additional
revenuedeand
a way that
can
be recycled
or seul le client
fonctionnalité, l’efficacité reused.
profite à tout
le management
rait intérêt à cette
de volume,
dans les principes
margin by s’inscrit
selling equipment
more du cradleRicoh
uses réduction
the
than
once;to-cradle
and of course
making
a
monde, au client comme au
fournisseur.
» asles
client
(C2C). Au
lieu d’acheter
un
Comet
Circle™
a intérêts
real tooldutofournisseur
plan its et du
contribution
resource
of products
and activities.
Et de pointer trois grands portfolio
enjeux de cette
sont réconciliés
par unItmodèleconsiderable
d’achat
tapis
qui, en fin deto
vie,
sera envoyé à la
conservation.
Ricoh’s
objectives
are toune foris décroissance
on this basis that
established
« nouvelle économie » : la
baséRicoh
sur l’usage
: Solvay n’achète
plus
décharge,
l’utilisateur
souscrit
input
new resources
by laquelle
GreenLine
as asulfurique
concretemais paie la reduce
d’acide
« tonne themule
deoflocation
et entretien,
des facteurs matériels, lathe
croissance
des label
25%
by
2020
and
by
87.5%
by
2050
expression
of
its
resource
recirculation
facteurs immatériels (qui permettent de
de chlore sec », en fonction de son propre
comprend aussi la récupération et le recyfromqui
the level
ofQuand
2007;onand
reduce
business,
with the
priorityindustriel.
focus onUn tel modèle
créer de l’emploi), ainsi qu’une
meilleure
processus
clage.
saitto
que
la sous-couche
the use of—or prepare alternative
inner-loop
recycling.
prise en charge des externalités sociales
implique une étroite collaboration entre
de ces tapis est composée de polyoléfine
materials for—the major materials
et environnementales. « C’est une révoles partenaires, mais aussi un partage
(un produit de la pétrochimie ; bref : on
of products that are at high risk of
The benefits of moving on a ‘tighter
lution aussi pour les prescripteurs, qui
des bénéfices économiques.
marche sur des mètres carrés de pétrole),
depletion (e.g., crude oil, copper, and
loop’—long use and reuse (the left side
doivent apprendre à ne plus centrer leur
on comprend l’intérêt à la fois éconochromium) by 2050.
of the Comet Circle™) —are manifold
demande sur le ‘comment’ mais sur le
Boucles
concentriques
mique et environnemental de la formule.
for Ricoh, from enhancing its product
Autre exemple : Ricoh (fournisseur de
Ce qui s’applique aux produits chimiques,
‘quoi’, c’est-à-dire sur leur besoin pluservice d’impression et de gestion docuaux imprimantes et aux tapis peut aussi
tôt que sur le moyen de répondre à ce
besoin. »
mentaire) a établi dès 1994 un schéma
bien s’appliquer à une multitude d’autres
de réduction des impacts environnemenproduits et services, ouvrant la voie à un
Leasing chimique
taux qui inclut le cycle de vie complet de
modèle commercial plus sobre en resDes exemples concrets permettent d’ilses produits. Baptisé « Comet Circle », il
sources, sans être moins profitable.
dessine une série d’orbites concentriques
lustrer le discours. L’un de ceux évoqués
Emmanuel Robert
autour de la table ronde concerne l’éton(qui sont autant de boucles de réutilisanant modèle de « leasing chimique » mis
tion) dont l’utilisateur occupe le centre.
en place entre différents partenaires
Prenons l’exemple d’une imprimante
dans la zone industrielle d’Anvers, dans le
placée chez le client : la première boucle,
cadre du projet Tabachem (take back chela plus courte, est celle de la maintemicals). Pour produire de la soude causnance ; la seconde celle du reconditionnetique et du PVC dans ses installations anment et de la revente ; la troisième celle
DOSSIER GREEN
Les hôtels bruxellois intègrent le
développement durable
Les hôtels bruxellois ont intégré une démarche de développement durable, notamment parce que c’est
une demande des consommateurs. La gestion plus écologique des serviettes de bain est devenue la
norme, par exemple. Mais nombre d’hôtels vont bien plus loin et sont en phase active de labellisation
(Reporters)
de leur démarche de durabilité, pour l’inscrire dans la… durée.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
26
C
onstruction ou rénovation
durable, performances énergétiques, gestion des déchets, utilisation raisonnée de l’eau, processus
d’approvisionnement et d’achats plus
écologiques, mobilité et bien-être des
travailleurs, etc. Un hôtel peut être considéré comme un laboratoire autant qu’un
condensé de diverses problématiques
en matière de développement durable.
Les leviers d’action ne manquent pas et
certaines pratiques peuvent d’ailleurs
inspirer d’autres secteurs d’activités.
« Le développement durable est un mouvement de fond qui a naturellement été
intégré par le secteur hôtelier, de par ses
spécificités mais aussi parce que c’est
une demande des consommateurs, des
particuliers et des entreprises. Il arrive
de plus en plus souvent que des entreprises internationales qui doivent réserver plusieurs chambres à Bruxelles lient
leurs appels d’offre au respect de critères
environnementaux », observe Rodolphe
Van Weyenbergh, le secrétaire général
de la Brussels Hotels Association (BHA).
Après s’être inscrits dans une démarche
environnementale, beaucoup d’hôtels
sont actuellement en phase de labellisation. Le label le plus connu à Bruxelles
est sans doute la Clé Verte (lire ci-dessous), un label international pensé pour
le secteur touristique et dont celui-ci fait
la promotion avec le soutien du gouvernement bruxellois. La Fédération InterEnvironnement Wallonie (IEW), en collaboration avec différents partenaires
dont Wallonie-Bruxelles Tourisme, Visit
Brussels et la BHA elle-même, se charge
de la réalisation. Seize hôtels bruxellois
sont désormais labellisés Clé Verte.
18% des chambres d’hôtels à Bruxelles ont la Clé Verte
En juin dernier, le Hilton Brussels City a décroché l’écolabel international « Clé Verte » distinguant les établissements touristiques pour leurs performances environnementales. Il s’ajoute aux 15 établissements qui ont obtenu le
renouvellement de cette labellisation. Au total, en incluant les chambres d’hôtes et auberges de jeunesse, la Région
de Bruxelles-Capitale compte désormais 28 labellisés (près de 18 % des chambres d’hôtel reconnues par la Cocof et
80 % de la capacité en auberges de jeunesse).
Les critères d’attribution du label concernent une dizaine de thématiques au niveau desquelles les structures touristiques peuvent limiter leur impact environnemental : consommation d’énergie, d’eau, production de déchets, tri
sélectif des déchets, promotion d’une mobilité plus durable et des énergies renouvelables, un certain pourcentage
d’alimentation durable à leurs clients, achats de produits éco-labélisés, mesures en faveur de la biodiversité, etc.
Plusieurs critères ont trait, également, à l’information et la sensibilisation du personnel et des clients.
Convaincre les clients
L’information des clients apparaît en effet comme un élément clé pour mener une politique de durabilité cohérente
et efficace. Partant du principe que « le client est roi », il faut convaincre plutôt qu’imposer. En matière de gestion
des déchets et tri sélectif par exemple, une entreprise peut imposer des directives strictes à ses collaborateurs, ce
qui est plus délicat pour un hôtel vis-à-vis de ses clients. Une communication intelligente et créative, si possible
avec humour, est donc de mise.
Renseignements et liste des établissements labellisés sur www.cleverte.be.
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« Les initiatives ‘durables’ sont très diverses (ndlr : lire ci-contre). S’il faut trouver
un fil rouge, c’est celui de la recherche de
gains structurels, sur le plan énergétique,
par une meilleure utilisation de l’eau par
exemple, ou sur le plan de la filière d’approvisionnement. On constate une réelle
volonté de mettre en avant un ancrage
local dans les services horeca proposés.
De nombreux hôtels font le choix de produits locaux, en favorisant des filières plus
courtes et donc aussi plus écologiques. Il y
a aussi un avantage social, en ce sens que
cela crée de l’emploi local. La démarche
de développement durable est désormais
considérée comme faisant partie de la responsabilité sociale de l’entreprise. »
(Reporters)
DOSSIER GREEN
Eco-innovations
male des ressources naturelles, peuvent
non seulement soulager la planète mais
aussi générer des nouvelles opportunités
commerciales, au niveau local comme
international, et asseoir de ce fait la
pérennité des entreprises.
« Il arrive de plus en plus souvent que des entreprises internationales qui doivent réserver plusieurs chambres à Bruxelles lient
leurs appels d’offre au respect de critères environnementaux »,
observe Rodolphe Van Weyenbergh, le secrétaire général de
la Brussels Hotels Association (BHA).
Même des ruches sur le toit …
Plusieurs hôtels bruxellois ont installé des ruches sur leurs toits. La production est évidemment très limitée mais s’inscrit dans une démarche
cohérente d’achats de produits alimentaires locaux. Voici quelques exemples
d’autres initiatives, que nous laissons volontairement « anonymes » :
◗ Mise en place d’un système de chauffage et de refroidissement relié
directement aux chambres occupées afin de maintenir la température
souhaitée de manière constante, ceci afin d’éviter un réchauffement
ou un refroidissement total à chaque entrée ou sortie dans la chambre.
◗ Prise en compte de l’avis des clients spécifiquement sur les questions
environnementales, à travers un questionnaire afin d’obtenir leurs opinions sur nos actions et la recherche de nouvelles solutions.
◗ Approche participative du management permettant d’impliquer tous les
chefs de département dans le projet environnemental.
◗ Mise à disposition des clients de différents types de vélos.
◗ Production d’énergie renouvelable au niveau du site, via l’installation de
plus de 1.000 panneaux photovoltaïques.
◗ Utilisation de produits de nettoyage respectueux de l'environnement
aussi bien pour l’entretien des chambres que pour la vaisselle.
◗ Installation d’éclairage LED et de capteurs dans les salles de réunion et
les espaces publics.
◗ Mise en place d’un programme de recyclage rigoureux.
◗ Mise en place de menus saisonniers, faisant la part belle aux producteurs
régionaux.
Le secteur hôtelier est également impliqué dans le programme public-privé
Brussels Waste Network, qui vise une
gestion plus efficace et propre des déchets.
La promotion de circuits d’approvisionnement plus courts, au bénéfice de
l’économie bruxelloise, est également
à l’honneur. En 2012, dans le cadre de
Brusselicious, année gourmande, la BHA
avait publié un mini-guide à l’intention
de ses membres pour mettre en avant des
« produits bruxellois ». Cette initiative a
fédéré tant les hôtels indépendants que
les chaînes, qui voient dans cette « belgitude » un levier de développement durable mais aussi un argument marketing.
Olivier Fabes
29
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
À travers la BHA, le secteur hôtelier est en
outre partie prenante au projet paneuropéen ResilieNtWEB, porté à Bruxelles
par BECI. Ce programme intersectoriel,
financé par l’Europe, cherche à stimuler
les échanges et synergies entre PME pour
faire émerger des éco-innovations. Les
secteurs de l’alimentation, de la construction et du tourisme sont vus comme
des moteurs en la matière, étant donné
leur transversalité et leur influence sur
d’autres secteurs économiques. Certaines
initiatives hôtelières listées ci-contre, en
prônant notamment une utilisation opti-
DOSSIER GREEN
L'alimentation durable pour nourrir l'emploi
à Bruxelles ?
À Bruxelles comme ailleurs – voire même plus qu’ailleurs – bien manger est un plaisir. Manger saine-
ment, c’est aussi un élément de notre bien-être et une préoccupation de tout un chacun. Et si, en plus,
c’était bon pour l’emploi ? Aussi anecdotique puisse-t-il paraître, le secteur de l'alimentation représente
un beau potentiel en termes de création d'emplois, singulièrement lorsqu'on prend en considération
D
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
30
ans le cadre de la mise à jour de
son étude intitulée « Système
d'alimentation durable - Potentiel de création d'emplois en Région
bruxelloise », réalisée pour le compte de
l’Institut Bruxellois pour le Gestion de
l’Environnement, Greenloop et le Centre
d'études régionales bruxelloises (Université Saint-Louis) sont arrivés à la conclusion que le potentiel d'emplois pourrait
doubler dans un délai compris entre dix
et quinze ans.
« Sur la base des hypothèses précisées, il
ressort que le secteur potentiellement le
plus pourvoyeur d'emplois est celui de la
production agricole urbaine, avec plus de
1.400 postes à créer, grâce au recours à des
techniques de maraîchage respectueuses
de l’environnement et intensives en maind’œuvre », écrit Gaëtan Dartevelle, directeur chez Greenloop.
Lorsqu'on examine les projections chiffrées, on constate que les débouchés de
cette production urbaine permettraient
de générer plus de 1.300 emplois supplémentaires dans les secteurs de la
transformation, de la distribution et de
l’horeca. Enfin, près de 200 emplois pourraient voir le jour dans le traitement des
déchets et dans la formation. Le potentiel
total s’élève donc à plus de 2.900 emplois,
ce qui ne représente rien de moins qu'un
doublement de l’emploi actuel, que l'on
pourrait atteindre en dix à quinze ans.
Des activités de transformation
très porteuses
Le directeur de Greenloop le reconnaît volontiers : l'étude a été construite sur l'hypothèse de politiques très volontaristes
envisageant un doublement de l'emploi
dans un intervalle de dix à quinze ans.
Faudra-t-il attendre jusque-là pour voir
l'activité économique se développer dans
ce créneau ? « Sûrement pas », répond
Gaëtan Dartevelle, qui évoque le nombre
incroyablement élevé de dossiers liés à
(Reporters)
l'alimentation durable. C’est du moins ce que semble démontrer une étude réalisée par Greenloop.
l'alimentaire déposés dans le cadre de la
Business Sustainable Academy.
D'autres signaux concrets confortent
Gaëtan Dartevelle dans son hypothèse
de travail. Ainsi, l'étude a permis de
pointer de belles activités économiques
qui ont pu démarrer pour couvrir des
besoins existants et identifiés en Région
de Bruxelles-Capitale. Selon le directeur
de Greenloop, dans le domaine de l'alimentation durable, les besoins sont
particulièrement importants du fait des
activités de transformation : « Les fruits
et légumes que l'on fait pousser en ville,
il faut les laver, les découper, les mettre en
sachets pour les acheminer vers les cantines ». Des opérations qui sont d'ores
et déjà prises en charge par des acteurs
bruxellois comme Travail et Vie. Cette en-
treprise de travail adapté a investi dans
l'installation d'une grosse cuisine, afin
de pouvoir faire de la transformation sur
commande de surplus provenant d'une
coopérative d'agriculteurs bio.
Exploiter les atouts des zones urbaines
Cet exemple est loin d'être le seul :
l'atelier Groot Eiland a lui aussi évolué
dans le même sens en valorisant tout ce
qui peut être récupéré dans les circuits
agro-alimentaires classiques. Les denrées
alimentaires sont ainsi transformées en
soupe et en confiture. Les produits sont
ensuite distribués dans les cantines
sociales de la Région bruxelloise.
Même chose chez le grossiste en viande
Viangros, qui a déjà pris la très bonne
Slow food versus fast food
(Reporters)
Les responsables de l'étude l'admettent :
en Région bruxelloise, le potentiel de
production est physiquement bridé du
fait qu'il n'existe pas dans cette zone de
ceinture verte que l'on pourrait mettre
Des exemples de serres urbaines existent déjà dans d’autres grandes villes, comme ici à Berlin.
à profit pour déployer des activités plus
gourmandes en territoire. Néanmoins,
la Région peut nous réserver de belles
progressions, notamment grâce aux
développements technologiques et
au développement d'activités comme
l'hydroponie. « Il suffit de s'inspirer des
exemples qui existent déjà depuis plusieurs années dans d'autres grandes villes
à l'étranger où de grandes serres prennent
aujourd'hui place au-dessus d'entrepôts
ou au-dessus de supermarchés », explique
encore Gaëtan Dartevelle.
À cet élément très spécifique, il juge
encore utile d'ajouter un autre facteur
potentiellement intéressant: celui du
des groupes d’achats solidaires, le développement des potagers collectifs...
Des chiffres éloquents
Dans l'état actuel des choses, l’Observatoire bruxellois de l’emploi (Actiris)
estime déjà à 2.500 le nombre d'emplois
occupés en Région bruxelloise si l'on tient
compte de l'alimentation durable, dont
près d'un millier pour le seul secteur de
la distribution – les autres postes importants étant l’horeca et la transformation,
le reste se partageant entre la production,
la gestion des déchets, la formation...
L’étude montre par ailleurs que l’alimentation durable a poursuivi sa croissance
Gaëtan Dartevelle (Greenloop) : « Le secteur potentiellement
le plus pourvoyeur d'emplois est celui de la production agricole
urbaine, avec plus de 1.400 postes à créer. »
mélange d'activités liées au « high-tech »
et au « low-tech ». À cet égard, le directeur de Greenloop peut encore s'appuyer
sur les avancées déjà relevées à l'étranger. Dans de nombreuses mégapoles de
pays industrialisés, un mouvement fort
s'est engagé depuis plusieurs années
vers une alimentation de qualité et de
proximité, avec un développement très
net de l'alimentation biologique et/ou
équitable, avec aussi des mouvements
tels le « slow food » qui soulignent une
véritable inversion des mentalités (ndlr :
l'alimentation inscrite dans le mouvement « slow food » étant très consommatrice d'emplois). Au-delà de ces mouvements quelque peu institutionnalisés,
il faut également citer des phénomènes
plus marginaux, comme le déploiement
en emplois même pendant la crise, et que
par rapport à d’autres secteurs d’activité, elle se distingue par une proportion
importante d’ouvriers, de travailleurs de
moins de 25 ans, de travailleurs faiblement et moyennement qualifiés et de
travailleurs résidant à Bruxelles. Que du
positif donc pour une Région qui cherche
justement à créer des opportunités d'emplois pour des jeunes au chômage, parmi
lesquels on trouve un grand nombre
d'individus peu ou pas assez qualifiés.
Johan Debière
31
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
habitude de céder les lots de viande dont
la date de péremption se rapproche. On
pourrait aussi parler de l'initiative Permafungi, qui consiste à récupérer le marc
de café sur le territoire de Bruxelles-Capitale afin de l'utiliser comme substrat
pour la culture de pleurotes et pour la
fabrication d'engrais. Ou encore du projet
d'implantation d'une ferme urbaine sur
près de 4.000 m² en surplomb du bâtiment occupé par les abattoirs d'Anderlecht.
« Dans de nombreux cas, la question clé
sera celle de la rentabilité. Les rendements
atteints en ville doivent être comparés à
ceux des acteurs situés à la campagne
dans des zones où ils ont naturellement
la possibilité de déployer de très grandes
productions, bénéficiant ainsi de plus
grosses économies d'échelle », prévient
Gaëtan Dartevelle. Fort heureusement, le
fait de porter ces projets à Bruxelles présente aussi de solides avantages : « Outre
la production maraîchère, les acteurs de
la Région de Bruxelles-Capitale peuvent
songer à l'organisation de visites didactiques, à la restauration... », explique le
directeur de Greenloop. Autre évolution :
l'apparition de machines permettant
de composter rapidement les déchets
de cuisine. À l'heure d'écrire ces lignes,
deux sociétés essayaient de s'implanter
à Bruxelles. Cela permet en quelque sorte
de boucler un cycle en créant une activité
économique complémentaire.
(Reporters)
DOSSIER GREEN
DOSSIER GREEN
Bien manger : une idée qui progresse dans
les entreprises
Bien manger, soit manger sain et bio, c’est une idée qui progresse dans les entreprises. Ces dernières
peuvent ainsi montrer toute l’attention qu’elles accordent à la santé et au bien-être de leurs salariés,
C’
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
32
est un signe qui ne trompe pas
: avec le soutien de Bruxelles
Environnement, Simply Food
vient de publier un guide pratique pour
une alimentation durable dans les cantines et restaurants de collectivité. Avec
ses vingt fiches pratiques et ses cinquante fiches recettes, cet ouvrage de
plus de 400 pages offre un plein de ressources de toutes sortes pour mettre plus
facilement et plus rapidement le pied
des organisations, publiques comme privées, à l'étrier de l'alimentation durable.
Le guide liste par ailleurs quelques acteurs qui ont décidé de passer à la cuisine
durable dans leur cantine. Parmi eux, la
Chancellerie du Premier Ministre qui a
été parmi les premières institutions (en
2011) à participer au programme d’alimentation durable mis en place par le
SPP Développement durable.
Moins de viande, moins de CO2
Sans forcément jouer la carte du bio,
Toyota Motor Europe a pour sa part décidé de diminuer la quantité de viande
servie dans les assiettes des collaborateurs à Evere : avec 17 % de viande en
moins dans les 85.000 repas carnés servis
annuellement, Toyota réussit à réduire
ses émissions d'environ 45 tonnes équivalent CO2.
Ce guide est évidemment du pain bénit
pour des traiteurs bios comme Biorganic
Factory, un prestataire spécialisé dans la
mise à disposition de buffets bio pour des
inaugurations, des congrès, des incentives, des vernissages d’expositions.
Également active sur le territoire de la
Région de Bruxelles-Capitale, l'association sans but lucratif Dauranta a été
créée voici quatre ans avec un objectif
à la fois très précis et très ambitieux :
proposer à des personnes éprouvant des
difficultés à trouver un travail de suivre
une formation (serveur, aide cuisinier
en catering, salles des fêtes ou en entreprises).
En 2013, l'asbl a décidé de prolonger son
activité avec la création d'une société
(Dauranta)
mais aussi à celui des travailleurs situés en amont du repas.
Chris Derudder (Dauranta) : « Pourquoi manger mal quand on peut manger sain et bio ? »
coopérative à finalité sociale, qui propose de la nourriture bio et/ou équitable, notamment en entreprise. Pour
Chris Derudder, l'homme qui préside à
la destinée de Dauranta, la question des
ingrédients et de l'utilisation de produits
issus l'agriculture biologique et/ou du
commerce équitable est un peu « une
question de principe ». Ce passionné de
cuisine se pose sans cesse des questions :
« Pourquoi manger mal quand on peut
manger sain et bio ? Pourquoi manger
du bœuf, gros émetteur de CO2, quand on
peut manger des insectes? »
Parmi les références de Dauranta, on
trouve sans surprise des entreprises et
des associations comme Greenpeace, Ecover ou comme Belfius dont on connaît
l'ancrage sociétal, mais aussi des entreprises plus conventionnelles comme Essilor, Coca Cola Services ou Wolters Kluwer.
de saison. En outre, pour la préparation
de ses plats, Biorganic Factory met tout
en œuvre pour consommer aussi peu
d'énergie que possible. Une fois le repas terminé, les nappes et les éléments
de décoration sont recyclés. Le tout est
proposé pour des fêtes, des baptêmes,
des mariages, des incentives... à des prix
équivalents à ceux qui sont pratiqués
par les traiteurs conventionnels. Parmi
les souvenirs les plus mémorables de ses
responsables, une fête organisée par une
entreprise pour les familles des membres
de son personnel au stade Roi Baudouin.
Avec au menu, un quatre heure avec des
fruits de saison et de la glace bio, suivi en
soirée par un fast-food avec des hamburgers, des dips de poulet, des hot-dogs, le
tout accompagné de délicieuses sauces et
fabriqué avec des ingrédients bio.
Une fête d’entreprise bio
Au sein des entreprises de restauration et
de services aux collectivités, Sodexo fait
bien évidemment figure de référence.
Force est de constater qu’en matière
Chez le traiteur Biorganic Factory, les
ingrédients utilisés sont bien évidemment certifiés bio, mais aussi locaux et
L’engagement de Sodexo
Dès 2015, Sodexo proposera systématiquement des produits locaux, saisonniers ou issus d’une
agriculture responsable.
tablement changer les mentalités. De
nombreux acteurs mettent en avant des
arguments économiques pour continuer
à fonctionner sans rien changer au modèle. Ce n’est pas le cas de Sodexo qui a
décidé de prendre le problème à bras le
corps : « D’ici à 2015, nous référencerons
des produits de la mer issus des filières durables dans tous les pays où nous sommes
présents. Et d’ici à 2020, nous référencerons des équipements et des fournitures
issus de filières durables », nous a-t-on
expliqué au sein du groupe de services.
En arrière-fond de ces engagements,
Sodexo dit vouloir apporter sa pierre à
l’édifice d’une agriculture responsable,
fondée sur la préservation des ressources
naturelles, le respect de la biodiversité,
mais aussi la justice sociale et la viabilité
économique.
Au-delà de l’alimentaire
Le soin apporté au contrôle de toutes
les étapes donne même le vertige. Car
outre ces aspects liés aux caractéristiques
intrinsèques de la nourriture servie, le
groupe suit attentivement ses consommations d’énergie et ses émissions de
CO2, veille à une gestion responsable de
ses effluents, de ses matériaux et de ses
déchets. Cette démarche débordera largement du cadre alimentaire et s’appliquera également aux produits d’entretien, aux produits à usage unique, aux
équipements et fournitures de bureau,
ainsi qu’aux fournitures de maintenance
technique...
Infos
Johan Debière
http://www.simplyfood.be
http://www.dauranta.be
http://www.biorganicfactory.be
Appel à projets pour une alimentation durable
Le traiteur bruxellois Biorganic Factory
privilégie les ingrédients bio, locaux et de
saison.
Pour expliquer le très grand nombre d’initiatives durables prises autour de la
thématique de l’alimentation en Région de Bruxelles-Capitale, il faut se tourner vers Bruxelles Environnement. En septembre dernier, l’organisme lançait
en effet pour la troisième année consécutive son appel à projets autour de
l’alimentation durable. Objectif : soutenir des initiatives prises par des particuliers, mais aussi par des associations, des entreprises, des administrations (à
l'exception des écoles). Avec la nécessité de porter des projets particulièrement
innovants susceptibles de faire évoluer les comportements des Bruxellois en
matière d'alimentation durable. A la clé : un soutien financier particulièrement
intéressant puisqu’il peut aller jusqu'à 15.000 euros.
33
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
(Biorganic Factory)
de respect de la chaîne d’approvisionnement, ce groupe a fait le nécessaire
pour travailler de manière vertueuse.
Ainsi, d’ici à 2015, les responsables de
Sodexo mettront tout en œuvre pour
s’assurer que les approvisionnements
soient conformes au code de conduite
du groupe. Pas seulement en Belgique
ni même en Europe, mais partout où le
groupe est présent. Comme rien ne peut
se faire sans la collaboration des fournisseurs, Sodexo s’investira corps et âme
pour permettre à l’ensemble de ses fournisseurs de signer le code de conduite du
groupe pour la fourniture de produits et
de services.
Cet engagement ne sera pas cosmétique.
Des vérifications seront effectuées par
l’entreprise ou par un tiers certificateur,
afin de bien s’assurer de l’application du
code. D’ici à 2015, cela amènera le groupe
à référencer dans son offre globale des
produits locaux, saisonniers ou issus
d’une agriculture responsable dans tous
les pays où il est présent.
En trente ans, la consommation de poisson et des produits de la mer a triplé,
mettant en péril la survie de certaines
espèces et exploitant plus que de raison
75 % des sortes de poisson. Un sujet de
préoccupation qui justifie l’évocation
très régulière du sujet dans les médias...
sans que cela ne semble pouvoir véri-
(Sodexo)
DOSSIER GREEN
DOSSIER GREEN
Domicile-travail : les deux-roues à toute
vitesse
La mobilité douce en deux-roues, c’est possible en Région de Bruxelles-Capitale, même pour les travailleurs
qui ne pratiquent que très irrégulièrement le vélo. Comme l'a prouvé la dernière édition de la Bike Experience,
A
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
34
u printemps dernier, Pro Velo
a réédité la Bike Experience.
Objectif : inciter les Bruxellois
à se déplacer à vélo en s'appuyant sur un
accompagnement des « débutants » par
des coaches habitués à utiliser ce moyen
de transport en milieu urbain. C'est cette
casquette de coach que Vincent Campeol,
conseiller mobilité chez BECI, a décidé
de coiffer. « J'ai été amené à écoler Ines
Boudghene, une habitante de WoluweSaint-Lambert qui a pu tester le vélo
pendant quelques jours sur son trajet
domicile-lieu de travail. » Au cours de
cet écolage, et après une formation de
base dispensée par Pro Velo, le coach a
veillé à ce que sa protégée adopte les
bons réflexes une fois lancée dans la
circulation. « Une partie importante du
trajet emprunté par Ines suivait la promenade dite du Chemin de Fer. L'idéal pour
commencer sans trop de difficultés ».
Une douche avant de prendre son
service
Parmi les freins les plus importants à
la pratique du vélo pour se rendre au
travail, le fait de transpirer fait partie
des éléments les plus rédhibitoires.
« Dans cette mesure, l'installation de
douches dans l'entreprise permet souvent
d'encourager les collaborateurs hésitants
à opter pour ce type de transport », explique Vincent Campeol. Or, cette possibilité de prendre une douche existe chez
BECI, qui a profité de la rénovation d'une
(R.A.)
il suffit de se laisser accompagner.
Trois bikers de l’équipe BECI, de gauche à droite : Geneviève Boxus, Vincent Campeol et Laurie
Verheyen.
partie du bâtiment pour offrir cette facilité à ses collaborateurs. Vincent Campeol le confesse sans aucune honte : s'il
enfourche son deux-roues avec plaisir,
notamment à l'occasion d'initiatives
comme la Bike Experience, il n'utilise
pas systématiquement le vélo pour se
rendre au travail, mais lorsqu'il délaisse
la petite reine, c'est toujours au profit du
deux-roues : « Au quotidien, je roule en
scooter. C'est bien plus pratique que la
voiture. Il me permet à la fois de bénéficier des avantages de la voiture et du
vélo. Je me déplace ainsi rapidement, en
me faufilant partout. »
La "promenade du Chemin de Fer"
Situé sur le site de l'ancienne ligne de chemin de fer Bruxelles-Tervuren,
ce parcours pour piétons et pour cyclistes long d'environ 6 km traverse
Auderghem en partant de Beaulieu, passant par un pont construit en 2008
au-dessus du boulevard des Invalides (Bruxelles), la chaussée de Wavre et
l'avenue du Parc de Woluwe, longeant le parc homonyme. Il passe au-dessus
de l'avenue de Tervuren à hauteur du Musée du tram bruxellois et traverse
ensuite Woluwe-Saint-Pierre jusqu'à Stockel en longeant le parc des Sources.
Une partie de ce parcours s'intègre d'ailleurs dans la promenade verte de
la Région bruxelloise.
Biker2biker, une plateforme
permanente
Le retrouvera-t-on avec la casquette
de coach ? « Pourquoi pas, mais plus à
travers la Bike Experience qui a été remplacée par l'action permanente biker2biker.be. » Renseignements pris auprès de
Bruxelles Mobilité, le successeur de la
Bike Experience – qui était une action
temporaire – est donc le portail permanent biker2biker, permettant aux
coaches et aux personnes qui souhaitent
tester le vélo pour le trajet domicile-lieu
de travail de se rencontrer sur la base du
tracé renseigné par le candidat. Lancé
fin avril, biker2biker comptait environ
200 coaches pour une centaine de candidats cyclistes (ndlr : à l'heure d'écrire
ces lignes). Un contingent appelé à grossir au cours des prochains mois, si l'on
en croit Pedro Dos Santos, secrétaire à
la division Stratégie de Bruxelles-Mobilité : « Pour être sûr d'avoir assez de
coaches, nous avons dans un premier
temps concentré la communication sur
ces acteurs avant de communiquer l'existence de la nouvelle plate-forme aux candidats cyclistes. » Pour plus d’info, une
adresse : www.biker2biker.be.
Johan Debière
DOSSIER GREEN
Au travail sans voiture ? Chiche !
Depuis 2008, l'action « Au travail sans voiture » vise un objectif clair : promouvoir les modes de déplacement
durables en changeant la perception qu'en ont les automobilistes. 20 % des personnes qui l’ont testée ont
changé leur mode de transport !
«L
e but est simple : permettre
aux travailleurs à Bruxelles
de tester les transports en
commun. Beaucoup ignorent qu’il est tout
à fait faisable d’aller au travail sans sa
voiture. Ou certains ont oublié comment
cela fonctionne », constate Christian Van
de Velde, attaché à Bruxelles Mobilité, le
service public à l’initiative.
Au départ
limitée à la
journée du 22
septembre et
touchant une
soixantaine
d’entreprises,
l’action a été
étendue en 2011
à la totalité de la
Semaine de la Mobilité, cette année du 15 au 22
septembre. Un appel à candidatures est
lancé en février et une sélection de dix
entreprises, publiques et privées, est effectuée en mars. « Les entreprises doivent
démontrer leur intérêt et leur motivation
et idéalement, expliquer comment elles
comptent combiner cette action avec
d’autres initiatives, que ce soit un stand
d’info ‘mobilité’ dans l’entreprise, une
démonstration de voitures électriques
ou des cours de sécurité routière par
exemple », explique Christian Van de
Velde.
Les dix entreprises sélectionnées cette
année sont BNP Paribas Fortis, Vivaqua, Marsh, la SRIB, le CPAS de Forest,
l’ACV-CSC, le groupe P&V, la Régie des
Bâtiments, le Parlement européen et Allianz. Chaque entreprise reçoit un quota
35
de titres de transport
gratuits en fonction
de son nombre de
collaborateurs
automobilistes.
Bruxelles MobiMobi
lité met ensuite
à la disposition
des employeurs
participants un lien
vers un formulaire
internet qui permet à
tout travailleur intéressé
de s’inscrire. L’année dernière,
quelque 650 travailleurs ont participé
à l’action.
Bilan
La majorité des participants utilisent
les transports en commun plutôt que
le vélo comme alternative à la voiture.
Tout simplement parce que deux tiers
des travailleurs concernés habitent
en dehors de Bruxelles et que le trajet
intégral en vélo requiert quelques aptitudes sportives. Mais presqu’un tiers des
participants veulent néanmoins tester
le vélo.
Interrogés directement après l’action,
50 % des travailleurs participants affirment qu’ils ont l’intention de changer
de mode de transport. Certes, cette volonté de changement est souvent conditionnée à plus de confort, des cadences
plus fréquentes, etc. mais seuls 30 % des
interrogés déclarent que l’action ne va
rien changer à leurs habitudes.
Une évaluation plus approfondie basée
sur l’action de 2012 a révélé qu’environ
20 % des travailleurs automobilistes qui
ont testé une alternative ont effectivement changé leur mode de transport.
« C’est un résultat très positif, même en
tenant compte du fait que les participants constituent a priori une population déjà plus réceptive. »
Rappelons que la démarche des travailleurs est tout à fait volontaire, d’où
l’importance d’une communication originale et efficace de la part des entreprises : « L’une d’entre elles a distribué
ses 70 tickets SNCB en 24 h. D’autres
mettent plusieurs semaines pour écouler leur quota. »
Bruxelles Mobilité rappelle par ailleurs
qu’en dehors des 10 entreprises sélectionnées pour « Au travail sans voiture »,
toutes les entreprises bruxelloises, petites ou grandes, peuvent commander
gratuitement des affiches ou brochures
pour sensibiliser leurs travailleurs aux
modes de transport « alternatifs » durant la Semaine de la Mobilité.
Olivier Fabes
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Concrètement, un certain nombre d’entreprises reçoivent une fois par an des
titres de transport gratuits pour tester
la STIB, la SNCB, De Lijn, le TEC et Villo.
Ces titres de transports sont ensuite distribués aux employés qui en font la
demande et qui peuvent
ainsi tester un autre
mode de transport
que la voiture.
DOSSIER GREEN
Brussels Waste Network, quatre ans et demi
plus tard
« Les déchets, ça se gère » : plus simple à dire qu’à faire car ils sont nombreux, divers, encombrants, polluants,
etc. De plus, une législation régionale s’y intéresse et impose aux indépendants et entreprises des règles
(R.A.)
spécifiques. Des obligations certes nécessaires, mais contraignantes et mangeuses de temps.
pour induire un changement de comportement.
Grâce à la formation et l’information reçues en amont par les
équipes Atrium, nous avons pu introduire la seconde phase du
projet, qui concernait la mise en place effective d’un tri sélectif.
Le résultat est encourageant, avec une augmentation du tri PMC
de 110 %. Notons que le fait de fournir à certains commerçants,
comme l’a fait Atrium, des poubelles adaptées au tri, favorise
grandement une meilleure pratique. »
Les hôtels bruxellois
Les hôtels sont des entreprises discrètes mais d’un poids considérable dans notre métropole : la Brussels Hotels Association
(BHA) représente environ 130 hôtels, 15.000 chambres et 12.500
Marie Gillet, Atrium
La petite restauration est l’un des groupes-cibles du Brussels Waste
Network.
C’
est pourquoi BECI, avec l’aide de Bruxelles Environnement, a créé le service d’aide Brussels Waste Network
(BWN) qui a déjà facilité la vie de nombreuses entreprises (13 projets menés depuis 2010, 5.000 entreprises participantes dont 140 accompagnées concrètement). Une attention
particulière a été portée récemment et avec succès à deux catégories très différentes d’acteurs économiques de la Région : les
lieux de petite restauration et les hôtels.
Que vous a apporté votre collaboration avec BWN ?
(R.A.)
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
36
Snacks et sandwicheries
C’est sous la coordination de BECI qu’Atrium (Agence Régionale
du Commerce) a porté le projet de sensibiliser ces commerces
à une gestion performante de leurs déchets. Laurie Verheyen,
responsable et coordinatrice du BWN chez BECI, nous rapporte
les enjeux et les résultats de cette action :
« Brussels Waste Network possédait déjà une expérience d’approche de ce groupe-cible (en 2010, Molenbeek et le quartier de
la Porte de Namur avaient fait l’objet d’un projet spécifique) ;
c’est donc sans surprise que nous avons rapidement constaté
une très faible maîtrise du thème des déchets dans les nouvelles
communes visées, Saint-Josse et Forest, et qu’il est apparu qu’un
plan d’action performant ne pouvait débuter que par une sensibilisation.
Nous avons constaté que certains commerçants pratiquaient déjà
un tri de leurs déchets mais insuffisant ou inadéquat, tandis que
la plupart ne le faisait pas du tout, par manque de temps et/ou
d’espace de stockage, ce qui est compréhensible (il n’est pas rare
que les déchets soient stockés dans les cuisines !). Continuer à les
sensibiliser avec une communication adaptée est l’élément-clé
« De mener à bien ce projet de façon efficace et d’en
aborder tous les aspects ; en effet, BWN nous a permis
de nous insérer dans un réseau où nous avons rencontré de nombreux acteurs de la problématique des
déchets, des personnes qui ont porté d’autres projets et
qui nous apportent des idées, où nous avons pu nouer
des contacts avec des intervenants que nous n’aurions
pu rencontrer autrement. Nous avons eu l’occasion, par
exemple, de visiter un impressionnant centre de tri et
de rencontrer les responsables de Bruxelles Propreté.
BECI nous permet aussi de bénéficier de son réseau de
communication et nous signale ainsi auprès de cibles
potentielles de nos actions. Voir notre projet sélectionné
nous a permis également de recevoir quelques subsides
supplémentaires, ce qui n’est pas négligeable. Enfin, il
faut souligner l’implication permanente de BWN qui
participe au projet du début à la fin avec beaucoup
d’enthousiasme. »
ICI,
ON TRIE
COMME À
LA MAISON
A la maison, nous trions presque tous parfaitement. Ensemble, nous pouvons contribuer encore plus
à ce succès en triant nos PMC aussi sur notre lieu de travail. Fost Plus, l’organisme de gestion des déchets
d’emballages ménagers en Belgique, aide les entreprises qui souhaitent démarrer ou optimaliser leur
collecte PMC. Renseignez-vous vite sur TrierAuTravail.be pour recevoir des conseils utiles ainsi que
du matériel de communication.
Ensemble > Trions bien > Recyclons mieux
DOSSIER GREEN
Rodolphe Van Weyenbergh, Secrétaire général BHA
Pourquoi avoir répondu au projet Brussels Waste
Network ?
« Ce projet nous a d’emblée intéressés car il apporte une réponse
à une demande croissante de nos membres. Une collaboration
avec le BWN est évidemment intéressante car leur expertise
intersectorielle permet la mise en œuvre rapide d’actions
concrètes, sachant qu’une des difficultés rencontrées est que
toute action implique un grand nombre d’acteurs différents –
les diverses catégories et équipes de personnel sans oublier les
clients. Le BWN propose un processus éprouvé, de l’établissement
emplois dans la Région de Bruxelles-Capitale et son hinterland
économique ! En 2012, la BHA répondait à un appel à projet
lancé par le BWN et Bruxelles Environnement, lançant l’action
Let’s all recycle with Brussels hotels, destiné à susciter une
dynamique positive dans la gestion des déchets des hôtels
bruxellois. Laurie Verheyen le résume :
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
38
« Ce projet a permis à 6 hôtels de la Région bruxelloise de bénéficier d’un diagnostic déchets approfondi débouchant sur une
proposition de plan d’actions. Sensibilisation du personnel, du
management et des clients, mise en place du tri dans chaque
département ainsi que dans les chambres et les espaces communs,
réflexion sur la politique d’achats… autant d’exemples d’actions
qui ont permis d’atteindre des résultats immédiats et prometteurs car il s’agit, en effet, d’une démarche à long terme que des
procédures claires pour le personnel permettront de pérenniser.
d’un diagnostic aux actions mêmes et un suivi excellent, en
ce compris la motivation qu’ils entretiennent chez les participants. »
Ce projet connaîtra-t-il des développements dans
votre réseau ?
« Oui, car un guide sera tiré de cette expérience qui permettra à
d’autres hôtels de mettre leur propre plan déchets efficacement
et rapidement en place. »
papier/carton. Les résultats sont significatifs, avec une réduction
des déchets non triés de 30 % et, en corollaire, une augmentation
de 38 % des déchets triés.
Notons toutefois que la mise en place de ce comportement durable rencontre des obstacles (mobilisation de moyens humains
et financiers, diversité des normes et règles en matière de tri en
BE/UE, etc.) et requiert du temps ; les hôteliers soulignent dès lors
l’importance d’un soutien à la motivation pour pérenniser un
comportement responsable, par exemple la diffusion d’un guide
de bonnes pratiques, l’accompagnement au-delà de l’action par
le porteur de projet, une communication régulière quant à la
législation en matière de tri des déchets, etc. »
Didier Dekeyser
Bien que l’opération ne soit pas terminée, on a pu observer une
nette diminution du volume de déchets « sacs blancs » au profit
d’une augmentation pour les trois autres flux, PMC, verre et
L’obligation de tri
L’ensemble des arrêtés d’exécution de l’ordonnance de
juin 2012 sont entrés en vigueur imposant aux entreprises :
◗ Le tri des déchets et la collecte séparée de ceux-ci
dans les entreprises pour le PMC, le papier/carton,
les verres et les déchets verts,
◗ L’obligation de contrat avec un opérateur lorsque
l’entreprise produit ou détient plus de
➤ 30l/semaine de déchets résiduels OU
➤ 50l/semaine de PMC OU
➤ 30l/semaine de papier et carton
Pourquoi trier ?
Respecter la législation et éviter d’écoper d’une amende
de la Région pour non-respect de l’Ordonnance. Mais
trier, c’est aussi économiser de l’argent ! En effet, les flux
triés sont moins chers à la collecte que le tout-venant.
En pratique :
Pour aider les entreprises, BECI lance un service gratuit
de diagnostics déchets. Problèmes à mettre en place le tri
des déchets dans votre entreprise ? Envie d’aller plus loin
en termes de prévention et de gestion ? Sensibilisation de
vos employés ? Contactez notre conseiller déchets chez
BECI pour faire appel à une aide ciblée.
Infos et contact :
http://www.brusselswastenetwork.eu/ – Laurie Verheyen
– [email protected] – 02/ 210 01 75
DOSSIER GREEN
Le Stanhope Hotel, un 5 étoiles exemplaire
responsable dès que c’est possible. Dans
notre hôtel, nous montrons que nous
avons ce comportement et nous leur offrons
l’occasion de le manifester via notre green
corner, nos offres de tri sélectif, etc. »
(R.A.)
Ilse Huenaerts, Executive Officer du Stanhope situé dans le quartier européen, a
déployé une belle énergie pour labelliser
son hôtel « Clef verte », distinction internationale, et pour obtenir une deuxième
reconnaissance, régionale celle-là, via le
label Entreprise Ecodynamique de Bruxelles
Environnement. Il était presque naturel
qu’elle réponde à l’appel à projet lancé par
la BHA et le BWN.
Quelques exemples concrets
d’actions menées dans votre hôtel ?
BECI : Votre clientèle est-elle sensible à ces
distinctions ? Choisit-on plus volontiers un hôtel parce
qu’il est écoresponsable ?
Ilse Huenaerts : « Nos hôtes sont attentifs à cela chez eux,
dans leur environnement de travail, etc. Il est donc naturel
qu’ils adoptent cette même attitude ici. La problématique
environnementale est assez bien intégrée chez nos clients et il
y a un volontarisme perceptible pour adopter un comportement
« Bien sûr, tout ce qui peut réduire ou prévenir un impact négatif sur l’environnement
(ampoules économiques, gicleurs d’eau pour
nos robinets….), notre participation récurrente à la semaine européenne de réduction
des déchets, nos actions vouchers vis-à-vis des clients respectueux de leur chambre, etc. A côté de cela, nous nous attachons
aussi à lancer un nouveau projet chaque année, comme celui
proposé par le BWN. Nous l’avons retenu car il s’inscrit dans
notre démarche mais aussi parce qu’il propose une assistance
professionnelle dans ce domaine : il est en effet important pour
nous de pouvoir nous appuyer sur un processus éprouvé et une
qualité de prestation d’un certain niveau. »
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39
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Que vous a apporté votre collaboration
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Services
Focus énergie
Quick wins :
économiser l’énergie vite et bien
Économiser l’énergie ne passe pas forcément par de coûteux investissements, ni même par de laborieux
audits. Les plus grosses économies peuvent souvent être réalisées grâce aux « quick wins » que l'on peut
Protégez votre bâtiment de la
surchauffe
Dans un bâtiment professionnel, il est
de coutume de considérer que c’est le
risque de surchauffe qu’il va falloir
tenir à l’œil plutôt que la lutte contre
les pertes énergétiques. En été, certains
bureaux peuvent se transformer en
véritables fours, en particulier lorsque
les surfaces vitrées sont importantes.
Dans ce cas de figure, les groupes de
conditionnement d’air vont tourner à
plein régime, risquant de faire monter
en flèche les consommations électriques.
Pour éviter ce genre de problème, quand
la chose est possible, on pourra recourir à
41
L’isolation – à commencer par la toiture – est l’une des mesures d’économie les plus efficaces.
la plantation d’arbres à feuilles caduques
du côté de la façade la plus exposée au
rayonnement solaire. En été, une ombre
naturelle sera ainsi créée, évitant que le
rayonnement pénètre à l’intérieur des
bureaux. Et une fois l’hiver venu, les
feuilles tombées laisseront les rayons
du soleil pénétrer au sein des espaces
de travail, apportant les calories nécessaires pour réchauffer l’atmosphère. Si
la plantation d’arbres n’est pas envisageable, on pourra recourir à la pose de
films solaires sur les vitrages. Ou encore
à l’installation de stores pare-soleil ou
de lames posées à l’extérieur, à l’aplomb
des fenêtres. Ces lames permettront de
couper le rayonnement solaire en été et
réduiront sensiblement le phénomène
d'effet de serre propre aux surfaces de
bureaux.
Isolez votre toiture
Si la surchauffe doit être surveillée, la
lutte contre les déperditions thermiques
ne doit pas non plus être négligée. À cet
égard, il y a moyen d’obtenir des résultats
très impressionnants à partir d’investissements très réduits. L’isolation est bien
évidemment l’élément susceptible d’apporter l’amélioration la plus importante
de votre bilan énergétique. Dans un bâti-
ment, on considère que les déperditions
d’énergie s’opèrent par la toiture (30 %),
par le renouvellement d’air peu ou pas
contrôlé (20 %), par les murs (16 %), par
les sols (16 %), par les portes et fenêtres
(13 %), par les ponts thermiques (5 %).
La toiture constituera donc la partie à
isoler en priorité si l’on veut alléger la
facture énergétique. Ces interventions
présentent l’avantage de produire des
effets d’économie très importants pour
des aménagements qui sont parfois plus
simples à réaliser qu'on ne l'imagine. En
quelques jours, il est aujourd'hui possible
d’isoler un bâtiment professionnel sans
perturber l’activité au sein de l’entreprise. Le contrôle du renouvellement
d'air et la lutte contre les fuites existantes
dans l'enveloppe peuvent également
donner des résultats impressionnants.
En particulier, il s'agira de focaliser son
attention sur les sas d'entrée, les châssis
des fenêtres, les joints. Le cas échéant, là
où elle est défaillante, l'étanchéité pourra
être rétablie en posant des joints neufs,
de la silicone ou de la mousse de polyuréthane. Aucun détail ne doit être négligé :
un trou percé dans un mur communiquant avec l'extérieur pour faire passer
un câble peut, à lui seul, entraîner une
déperdition thermique énorme en lais-
N°07N°1
- SEPTEMBRE
- JANVIER 2013
2014 - E NTR EPRE N DRE
É
conomiser l’énergie, ce n’est pas
forcément coûteux ni difficile.
Le plus souvent, c'est même en
se posant des questions simples et en y
répondant ensuite de manière basique
que l'on peut obtenir les résultats les
plus impressionnants. Pour vous aider
à profiter facilement d’opportunités pour
économiser l’énergie, nous avons identifié pour vous quelques-uns des quick
wins les plus couramment utilisés dans
les entreprises.
Tout d'abord, même lorsqu'il s'agit
d'identifier des sources d'économies
d'énergie facilement réalisables, il vous
sera conseillé de respecter une certaine
méthodologie afin de ne pas mettre
la charrue avant les bœufs. Parmi ces
méthodologies light, celle qui est recommandée par Fedesco, société de services
énergétiques publique créée en mars
2005 à l’initiative du gouvernement fédéral, figure parmi les plus intéressantes.
Contrairement aux audits approfondis
souvent très denses et dont les recommandations sont difficiles à suivre par
des entreprises de petite taille ou de taille
moyenne, la réalisation du quick scan tel
que celui qui est proposé par Fedesco est
une manière plus pragmatique d’obtenir
les informations essentielles, y compris
lorsqu'il s'agit de prendre une décision
d’investissement.
(Reporters)
réaliser à partir d'investissements parfois très réduits, voire de simples aménagements de l'existant.
(Reporters)
Focus énergie
tionnement se contrôlant sur base de la
mesure de la température des fumées
et de leur teneur en dioxyde de carbone.
Le « relighting » pour y voir plus
clair
N°07
N°01
- SEPTEMBRE
- JANVIER 2014
2013 - E NTR
NTREEPRE
PRE N DRE
42
Entretenir les chaudières : une question de sécurité, mais aussi d’économie.
sant passer de l'air froid dans le bâtiment
en hiver.
Faites inspecter annuellement
votre chaudière
Une installation de chauffage doit s’entretenir chaque année. Il y va de votre
sécurité, mais aussi du rendement de
votre installation. Saviez-vous qu’une
couche de suie de quelques millimètres
peut réduire de 10 % le rendement de
votre installation ? Un bon entretien
passera par plusieurs opérations : le
nettoyage du conduit d’évacuation des
gaz, le nettoyage du corps de chauffe
de la chaudière, le nettoyage du brûleur, la vérification de l’étanchéité des
conduits de combustion, la vérification
des dispositifs de sécurité de l'appareil.
Une fois toutes ces opérations réalisées,
il conviendra de régler la chaudière. Ce
réglage se fera essentiellement à partir du contrôle de l’injection d’air et de
combustible dans le brûleur ; le bon fonc-
Qu'est-ce qu'un « quick scan » ?
Le quick scan est un audit énergétique rapide et ciblé qui vise à répertorier
la consommation énergétique ainsi que les principaux postes de consommation d’un bâtiment et à donner un aperçu des principales mesures d’économies d’énergie. Il permet d'établir la consommation d’électricité, de
gaz ou de mazout et éventuellement d’eau, en renseignant les principaux
postes de consommation. Le cas échéant, cet examen permettra d'établir
un benchmarking, c'est-à-dire de situer les performances énergétiques du
bâtiment par rapport à des bâtiments similaires dotés d’une surface ou de
paramètres d’utilisation comparables. Au bout de la démarche, on pourra
établir un tableau reprenant un aperçu des principales mesures à prendre
et, pour chacune d’elles, une estimation des coûts, le potentiel d’économies
d’énergie réalisables ainsi qu'une estimation du temps de retour sur investissement. Moins complet qu’un véritable audit énergétique, le quick scan
a déjà prouvé qu'il permettait de donner suffisamment d'informations aux
entreprises de petite taille et de taille moyenne pour pouvoir prendre une
décision « go/no go » pour chacune des différentes mesures envisagées.
Info : http://www.fedesco.be
L’éclairage constitue un des postes sousestimés dans les milieux professionnels.
Dans la mesure du possible, vous veillerez à optimiser l'apport de lumière naturelle provenant de l'extérieur. Il suffit
parfois de modifier l'emplacement et/ou
la disposition des bureaux pour pouvoir
laisser la lumière s'infiltrer dans votre
bâtiment. Certaines entreprises, notamment celles qui disposent d'espaces de
stockage, recourent de plus en plus
souvent à des puits de lumière. Il s'agit
de coupoles translucides placées en toiture. Equipées d'un système de miroirs,
ces coupoles permettent véritablement
d'injecter au cœur du bâtiment des flots
de lumière. Outre ces puits, on pourra
songer au remplacement des ampoules
à incandescence ou des lampes fluocompactes d’ancienne génération par
des éclairages écologiques de dernière
génération. Appelées opérations de relighting, ces interventions ne mobilisent
que des budgets limités avec un retour
sur investissement généralement très
rapide, dans la mesure où les éclairages
de type LED ont vu leur prix fortement
baisser.
Pensez au facteur humain
Tout ce qui précède ne servira à rien si
vous n’accordez pas assez d’importance
à la variable humaine, et donc à vos ressources humaines. Ce sont en effet vos
collaborateurs qui feront en sorte que les
mesures techniques prises seront bien
appliquées, permettant ainsi d’engager
effectivement et durablement les actions
programmées pour réaliser les économies envisagées. Si vous en avez l’occasion, désignez un responsable des économies d’énergie. Cette personne aura
à faire régulièrement rapport de l’évolution de la situation. Le cas échéant, elle
pourra être aussi chargée de former les
collaborateurs aux économies d’énergie.
En outre, en faisant établir par plusieurs
personnes ressources au sein de l'entreprise un relevé par zone, les membres du
personnel accorderont une attention plus
importante aux gestes qu'ils posent au
quotidien.
Johan Debière
“Je reçois un e-mail
dès que des factures
sont disponibles et cela
simplifie mon suivi.”
Daniel Mercken
Facturation
électronique
Facture
en ligne
L’e-facture : pratique, efficace
et durable
A la fois plus rapide, plus simple et plus
efficace, la facturation électronique
permet aussi une gestion optimale de
vos factures. L’occasion d’envisager votre
processus de facturation sous un nouvel
angle ?
Le saviez-vous ? Depuis le 1er janvier 2013,
les factures électroniques et papier ont la
même valeur légale. Votre entreprise peut
dès lors créer, envoyer, recevoir et conserver
électroniquement ses factures. Avec de
nombreux avantages à la clé : une gestion
simplifiée, une diminution de la consommation
de papier, des coûts d’impression, des frais de
port, etc.
C’est aussi une solution plus durable. Car
rendre le cycle de facturation plus ‘vert’,
a un impact positif sur l’environnement et
sur les coûts de l’entreprise. Actuellement
et selon Agoria, seules 20% des factures
émises dans notre pays sont envoyées par
voie électronique, contre 90% en Finlande et
au Danemark. Un exemple à suivre pour les
entreprises belges.
Une gestion plus avantageuse
Avec l’e-facturation, vous économisez des
frais administratifs. Selon Forrester Research,
le coût de la gestion manuelle d’une facture
entrante est de 22 euros. Plus le processus est
automatisé, plus vous faites des économies.
Un geste pour l’environnement
En Belgique, environ un milliard de factures
sont envoyées ou reçues chaque année. Ce
qui correspond à environ 5 000 tonnes de
papier imprimé et 120 000 arbres coupés.
Et ce chiffre ne tient ni compte du poste
‘enveloppes’ ni du fait que certaines grandes
entreprises archivent jusqu’à 6 copies de leurs
factures !
Electrabel s’engage
Afin d’améliorer constamment la qualité de
son service clients, Electrabel propose une
solution de e-facturation conçue pour ses
clients Business. Vos factures officielles sont
mises à votre disposition dans l’Energy Bill sur
votre Customer Area. Un e-mail de notification
est envoyé à chaque nouvelle facture.
Vos avantages
Outre un coût réduit et un impact positif
sur l’environnement l’e-facture présente
également d’autres avantages :
Simplicité et efficacité : vos factures sont
centralisées à un endroit, permettant un
meilleur suivi. Plus besoin d’archiver et/ou
de scanner vos factures papier et moins de
risques de pertes de documents.
Rapidité : votre facture est envoyée à la (aux)
bonne(s) personne(s). Un e-mail de notification
leur est envoyé dès que de nouvelles factures
sont disponibles.
Flexibilité : vous pouvez partager
facilement vos factures et elles sont toujours
consultables. Via l’Energy Bill, vos factures
restent disponibles en ligne pendant 36 mois.
• Le Gouvernement fédéral a lancé un site
pour encourager la facturation électronique :
www.efacture.belgium.be
• Objectif de l’Union européenne : 50% de
facturation électronique d’ici 2020.
Sources:
400 millions de factures vers les particuliers/ 1 milliard de factures par an : www.efacture.belgium.be
Forrester research : “manually-processed invoices cost, on average, $30 per invoice”
Agoria : article du 8 octobre 2013 “20 % des factures des entreprises belges sont électroniques”
Si Daniel Mercken, propriétaire de l’agence
immobilière bruxelloise IDM, a opté pour
l’e-facturation, c’est au départ pour des
raisons de sécurité. “Pendant un certain
temps, j’ai eu des problèmes avec la
distribution de mon courrier et des factures
ont été égarées. En tant que gestionnaire,
recevoir des rappels de paiement et payer
des coûts supplémentaires pour des
factures jamais reçues, n’est jamais très
agréable. A présent, je reçois un e-mail dès
que des factures sont disponibles et cela
simplifie mon suivi. Un autre avantage :
il est plus facile et plus rapide de trier les
factures électroniques et de les répartir
entre les copropriétaires concernés.”
PLUS D’INFO
Vous voulez en savoir plus sur les
avantages de la facturation électronique ?
Surfez sur www.electrabel.be/billpme
Focus énergie
Les investissements verts,
vraiment rentables ?
Les prix du pétrole flambent. Ceux du gaz leur emboîtent le pas. L’électricité n’a jamais été aussi chère… Le
coût de l’énergie devient une contrainte de plus en plus importante pour les entreprises. Que ce soit pour
des raisons de coût ou de protection de l’environnement, il est désormais indispensable d’en maîtriser la
consommation. Mais comment évaluer la rentabilité de ces investissements ? Avis d’experts.
É
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
44
(R.A.)
conomiser l’énergie dans l’entreprise est aujourd’hui
une nécessité économique qui se conjugue avec une
nécessité environnementale. D’après une étude réalisée
par McKinsey, si la Belgique souhaite atteindre les objectifs
climatiques européens, elle devra, au cours des 20 prochaines
années, investir environ 30 milliards d'euros pour améliorer
l'efficacité énergétique des bâtiments et de l'industrie. En Belgique, les bâtiments sont en effet responsables de 30 % de la
consommation d’énergie. A l’instar des autres paramètres de
fonctionnement, la gestion de l’énergie devient donc incontournable pour toute entreprise et de plus en plus d’entrepreneurs
décident d’investir pour améliorer les performances énergétiques de leurs bâtiments.
Un outil pour mesurer la rentabilité des investissements
Investir dans les économies d’énergie suppose, dans de nombreux cas, un recours au financement extérieur. Et c’est là que
des difficultés peuvent apparaître. Car les banques sont parfois réticentes à financer ces projets faute de certitudes quant
aux gains potentiels associés. L’outil d’évaluation des investissements verts, créé en 2010 par Agoria, Febelfin et la FEB,
permet d’y remédier. « Conçu sur la base d’études techniques
et scientifiques et de l’expérience pratique des entreprises technologiques, cet outil doit aider les banques dans l’évaluation et
le traitement des demandes de crédit pour des investissements
verts. Concrètement, il s’agit d’une liste de référence des technologies économes en énergie, avec leur potentiel de réduction de
la consommation. Chaque technique est décrite dans un langage
clair, avec des valeurs de référence minimum et maximum. On y
trouve par exemple les équipements de cogénération (20 à 25 %
d’économie d’énergie), les pompes à chaleur (15 à 35 %), les ballasts
électroniques pour l’éclairage (20 à 50 %), etc. », explique Freddy
Vandaele, Senior Business Development Manager chez Agoria.
Et Bob De Leersnyder, Spokesman commercial banking and
consumer affairs chez Febelfin, d’ajouter : « Pour le banquier, il
est intéressant de savoir de combien les dépenses de l’entreprise
diminueront, car économiser augmente la capacité de paiement
de l’entreprise. Ce qui veut dire que faire un investissement vert
peut augmenter la capacité financière de l’entreprise à faire des
investissements directement liés à son ‘core business’. »
Réduire ses coûts énergétiques pour gagner en
liquidité
Du côté des banques, un certain assouplissement est cependant nettement visible. Belfius, par exemple, s’attache particulièrement à soutenir ce type d’investissement. Un premier
programme de financement avec la BEI a permis à la banque de
Bob De Leersnyder (Febelfin) : « Économiser augmente la capacité de
paiement de l’entreprise. »
soutenir pour plus de 300 millions d’euros d’investissements
dans l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique. Et le tout
nouveau programme Smart Cities & Sustainable Development
devra, quant à lui, permettre de dégager des investissements
« écoresponsables » pour un montant complémentaire de 400
millions.
Aides et incitants financiers
Pour accompagner les entrepreneurs dans leurs démarches d’efficience énergétique, il existe toute une
série de déductions, aides ou primes. L’État belge permet
par exemple aux entreprises et aux indépendants de
déduire une partie importante de leurs investissements
économiseurs d’énergie. Qu’il s’agisse d’immobilisations
pour une utilisation plus rationnelle de l’énergie, pour
l’amélioration énergétique de processus, pour la récupération d’énergie, au total, plus de 12 catégories donnent
droit à une déduction pour investissement sur les bénéfices ou profits. Par ailleurs, des provinces et communes
offrent également des subventions visant à promouvoir
certains systèmes de production. Il est donc judicieux de
se renseigner auprès de ces administrations avant d’entamer des aménagements. Souvent sous-utilisés par les
indépendants et entrepreneurs, ces incitants financiers
permettent pourtant de rentabiliser assez rapidement
des travaux ou investissements économiseurs d’énergie.
Bob De Leersnyder confirme : « Ces dernières années, l’énergie
est devenue de plus en plus chère et la tendance n’est pas près
de s’inverser. Mettre en œuvre des projets pour diminuer sa facture énergétique est donc d’autant plus intéressant. Réduire
les coûts énergétiques permet aux entreprises de disposer de
plus de liquidités pour d’autres choses. Chaque euro épargné
sur l’énergie peut être réinvesti ailleurs. Les placements ne rapportant actuellement pas beaucoup, économiser sur l’énergie
est bien plus rentable. »
Des freins subsistent
(R.A.)
Malgré les gains évidents à long terme, des freins subsistent
au sein des entreprises. Le principal étant généralement celui
François Franssen (Belfius) : « D’un point de vue strictement financier,
le rendement des investissements verts est, de facto, supérieur au
rendement offert sur un compte d’épargne. »
Freddy Van Daele (Agoria) : « Pour encourager les investissements verts,
une solution peut être de signer un bail vert. »
de la durée du retour sur investissement. « Les ESCO (Energy
Services Company) peuvent être un bon moyen de contourner
ce problème », avance Freddy Vandaele. « Concrètement, les
ESCO se chargent de la conception, de l’implémentation et de
l’exploitation de projets d’efficacité énergétiques. L’ESCO vend
au client un projet clé-en-main tout en garantissant les économies d’énergie générées par celui-ci pendant toute la durée
nécessaire au remboursement du projet. L’ESCO peut également
financer intégralement le projet et capter par la suite les économies d’énergie générées par celui-ci pour se rembourser pendant
une durée définie à l’avance. Les risques liés au temps de retour
sur investissement sont donc intégralement supportés par ces
entreprises de services énergétiques. »
Autre paradoxe : celui du gain, qui sera différent selon que
l’entreprise est propriétaire ou locataire des locaux. Pour un
locataire, améliorer les performances énergétiques est intéressant car cela permet de diminuer les factures mensuelles et de
libérer ainsi des liquidités pour d’autres projets. Mais il pourra
hésiter à réaliser les travaux car, au final, le bâtiment n’est pas
à lui. A contrario, le propriétaire en tirerait avantage au niveau
de la valeur de son bien immobilier, mais cela ne lui fera rien
économiser. « Pour encourager malgré tout les investissements
verts, une solution peut être de signer un bail vert », explique
Freddy Vandaele. « Aussi appelé ‘green leasing’, ce contrat invite
le propriétaire et le locataire de l'immeuble à se communiquer
mutuellement les caractéristiques des équipements et systèmes
de leur bâtiment, ainsi que leurs consommations d'énergie, d'eau
et la quantité de déchets générés. Cela offre au preneur et au
bailleur une occasion de se rencontrer afin de dresser ensemble
le bilan de la performance énergétique et environnementale
de leurs locaux, et de s'engager sur un plan d'actions visant à
l'améliorer. » En France, c’est même devenu obligatoire pour
tous les bâtiments commerciaux de plus de 2.000 mètres carrés. Une prochaine étape pour encourager les investissements
verts en Belgique ?
Gaëlle Hoogsteyn
45
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
François Franssen, Marketing Public & Wholesale Banking chez
Belfius Banque : « Nous sommes convaincus de l’intérêt pour les
entreprises d’investir dans les énergies vertes, et ce pour plusieurs
raisons. Tout d’abord parce que ces investissements rendent les
entreprises moins sensibles à la hausse des prix de l’énergie.
Ensuite, parce que les taux actuels des comptes d’épargne et
des placements sont très bas. D’un point de vue strictement
financier, le rendement de tels investissements est, de facto,
supérieur au rendement offert sur un compte d’épargne. Ainsi,
par exemple, en Flandre, le rendement pour une installation
photovoltaïque est estimé à environ 5 % par an pendant 15 ans.
D’autres éléments entrent également en ligne de compte. De
tels investissements sont nécessaires pour rendre les bâtiments
(existants ou nouveaux) passifs ou presque neutres et rencontrer ainsi les futures normes énergétiques. Ils sont par ailleurs
générateurs d’investissements dans l’économie, souvent au
profit de sous-traitants ou de fournisseurs locaux. En outre, en
investissant dans les énergies vertes, l’entreprise contribue à son
niveau à l’engagement européen ‘3x20’ (20 % de réduction CO2,
20 % d’amélioration d’efficacité énergétique, 20 % de production
d’énergie renouvelable). Enfin, investir dans les énergies vertes
est également porteur d’une valeur autre que financière pour
l’entreprise. Ces investissements contribuent clairement à lui
donner une image positive ainsi qu’à souligner son engagement
sociétal responsable. »
(R.A.)
Focus énergie
Focus énergie
La formation : une clé pour booster la
rénovation durable
Moins de 10 % des jeunes Bruxellois qui sortent d’une filière d’enseignement orientée construction se
retrouvent effectivement dans le secteur. Les efforts de formation, déjà bien stimulés via l’Alliance Emploi-
Environnement, doivent encore être amplifiés pour que la construction durable et spécifiquement la rénovation lourde soient un véritable « win-win-win » : pour les pouvoirs publics, pour les résidents et pour le
secteur. Les enjeux vus par la Confédération Construction Bruxelles-Capitale.
L
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
46
(Reporters)
es Belges rénovent désormais
plus qu’ils ne font construire. Et
c’est tant mieux, puisque comme
le rappelait encore le journal Le Soir fin
juillet, plus de 75 % du parc immobilier
en Belgique datent d’avant les années
80. Tant qu’à faire, pour éviter de devoir
rénover lourdement à nouveau dans 30
ans, autant faire en sorte que ces travaux
soient « durables ».
La transition est en marche
En Région bruxelloise, la rénovation
lourde, c’est-à-dire celle qui implique
plus de 75 % de la surface de déperdition
thermique du bâtiment et le remplacement de toutes les installations techniques, est désormais soumise, autant
que les bâtiments neufs, à la réglementation PEB « passif », dont l’essentiel
des dispositions entrera en principe
en vigueur en 2015. Cette imposition
de constructions plus performantes au
niveau énergétique concerne autant les
immeubles de bureau que les logements.
Ces dernières années, le secteur a travaillé de concert avec les pouvoirs
publics bruxellois pour relever ce défi :
« Avec comme résultat que Bruxelles
figure parmi les villes à la pointe de la
construction durable en Europe », affirme
Laurent Schiltz, directeur adjoint de la
Confédération Construction BruxellesCapitale. « Le projet Bâtiments exemplaires notamment, combiné aux primes
énergie, a eu un effet incitatif certain sur
la demande. La performance énergétique
des bâtiments est désormais considérée
comme un win-win-win : par les autorités, qui y voient un moyen d’atteindre les
objectifs de protection du climat ; par les
occupants, soucieux de réduire leur facture énergétique tout en préservant la
planète ; et enfin du secteur du bâtiment
lui-même, qui réalise ainsi des chantiers
à plus grande valeur ajoutée. »
Les avantages sont avérés sur le long
terme, même s’il ne faut se voiler la face
sur l’investissement à court terme : « Un
bâtiment performant énergétiquement
coûte plus cher au départ, même si la
majeure partie de l’investissement est
largement récupéré en économie d’énergie durant la vie du bâtiment. » Le surcoût
reste difficile à chiffrer, mais une fourchette de 10 à 20 % circule, en fonction
des technologies utilisées.
Partant de l’expérience de terrain, les
experts de la Confédération Construction
mettent en garde contre le risque d’une
réglementation qui serait trop précise
dans les moyens à mettre en œuvre afin
d’atteindre les objectifs. « La fixation d’un
niveau minimal d’étanchéité à l’air des
bâtiments, qui devrait entrer en vigueur
en 2018, est un parfait exemple. Atteindre
un tel niveau d’étanchéité n’est peut-être
pas pertinent dans tous les cas de figure.
De plus, ce facteur est de toute façon déjà
pris en compte dans le calcul des objectifs plus globaux de besoin net d’énergie
global pour le bâtiment ou le chauffage.
Il faut rester attentif à ce que la réglementation ne soit pas un frein à de nouvelles
technologies innovantes qui viendraient
de la pratique. »
Un nouvel outil on-line pour vous tenir informés des évolutions dans votre secteur !
Soyez curieux, votre secteur bouge ! Pour vous tenir informés de ses évolutions, Bruxelles Environnement
et le SPW (Service Public de Wallonie) ont joint leurs forces pour mettre en ligne un nouveau site portail.
Son but ? Faciliter l’accès à l’information disponible sur le thème de la construction durable, et ce pour tous
les professionnels.
Pour qui ?
Le Portail Construction Durable est un espace d’information centralisé
destiné à l’ensemble des professionnels de la construction, tels que
• concepteurs
• entrepreneurs
• bureaux d’étude
• négociants en matériaux, …
Quoi ?
Un outil simple, rapide et intuitif, où sont réunies
• des informations pratiques
• des détails techniques
• des informations sur les normes, les aides financières et les formations
disponibles
• des outils d’aides à la conception…
Comment ?
Tout est fait pour vous faciliter l’accès à l’information. Plusieurs types de
recherches sont possibles en fonction de vos besoins :
• par secteur d’activité
• par thématique particulière (eau, …)
• par type d’information spécifique telle que les normes ou fiches
techniques.
> BRUXELLES ENVIRONNEMENT – IBGE
Gulledelle 100
1200 Bruxelles
Tél. +32 (0)2 775 75 75
www.bruxellesenvironnement.be
Contrairement à une recherche par moteurs classiques, le portail ne
ramasse pas tout ce qu’il rencontre mais évalue, trie pour fournir une
information ciblée et pertinente. Le contenu qu’il vous propose été
sélectionné par un panel de représentants du secteur rassemblés au
sein du comité éditorial.
Cet outil se veut également évolutif et participatif, il se construira de
manière dynamique grâce à la participation de tous les représentants
du secteur. N’hésitez donc pas à vous inscrire et à proposer à votre tour
des articles !
Ce portail vous est proposé par Bruxelles Environnement et le
Département développement durable du SPW dans le cadre de leurs
Alliances Emploi-Environnement respectives, en partenariat avec le
CSTC et la Confédération Construction.
www.portailconstructiondurable.be
(R.A.)
Focus énergie
Laurent Schiltz (Confédération Construction
Bruxelles-Capitale)
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
48
Améliorer la performance énergétique
des bâtiments constitue le premier pas,
le plus fondamental mais aussi le plus
évident, vers une construction plus
durable. Vient ensuite l’utilisation de
plus en plus généralisée de matériaux
« durables », sur la définition desquels lequel il faudra d’ailleurs s’accorder. Quelle
serait en effet la durabilité de matériaux
réputés plus « écologiques » si ceux-ci
sont importés d’origines lointaines ? La
dimension sociale et économique ne
peut être exclue de la réflexion sur la
durabilité. Le recours à des matériaux
durables, ici aussi avec probablement un
surcoût qu’il ne faut pas sous-estimer,
risque d’être plus difficile à faire passer
que le message sur l’efficacité énergétique, pour lequel les citoyens perçoivent
un intérêt financier à moyen terme. « Il
faudra sans doute réfléchir à des incitants,
mais l’exemplarité des pouvoirs publics
est aussi un excellent moyen de mettre le
pied à l’étrier pour les entreprises », fait
remarquer Laurent Schiltz.
Le défi de la formation
Mais le principal souci du secteur de la
construction à Bruxelles, pour bien négocier le virage vers le « durable », reste
celui de la formation. L’Alliance EmploiEnvironnement lancée par le gouvernement sortant a eu un impact positif, en
permettant notamment la mise en place
d’une plateforme spécifique Formation
Construction durable. « Entre 2012 et 2013,
environ 600 travailleurs ont été formés
aux nouvelles technologies et techniques
pour une meilleure PEB. Le rythme actuel
est de 400 travailleurs par an. Le secteur
a acquis une certaine expertise, mais il
a besoin de davantage de formations
encore, et donc de temps : tout le monde
ne peut pas faire du ‘passif’ du jour au
lendemain sans formation préalable »,
poursuit Laurent Schiltz. Le chantier de
la formation à la construction durable
est en effet de taille : le secteur de la
construction représente environ 30.000
travailleurs à Bruxelles, et l’on estime que
20 % d’entre eux doivent être spécifiquement formés à ces nouvelles techniques.
Selon la Confédération Construction, les
efforts de formation doivent être triplés,
si on veut que tout le secteur soit capable
de respecter les normes en 2018, en particulier pour l’étanchéité à l’air.
L’offre de formation « durable » qui a
pu être développée ces deux dernières
années, en collaboration avec le CDR
(Centre de référence professionnelle pour
le secteur de la construction à Bruxelles),
a ciblé tous les niveaux de compétences,
du cadre à l’ouvrier. La priorité des formations est allée à l’enveloppe énergétique
des bâtiments : isolation, étanchéité, système de refroidissement, gros œuvre,
techniques spéciales, etc. De nouveaux
outils pédagogiques ont vu le jour,
comme une maquette d’une maison passive à taille humaine, qui peut accueillir
jusqu’à 30 personnes en formation.
Il s’agit donc à présent d’amplifier le
mouvement, pour réussir pleinement
la transition durable et… créer de nouveaux emplois non délocalisables. « Il est
essentiel d’aborder aussi le monde de l’enseignement technique et professionnel,
car moins de 10% des jeunes qui sortent
des filières construction se retrouvent
effectivement dans le secteur. C’est très
préoccupant. »
Olivier Fabes
Une « Active House » de Velux à Anderlecht
La multinationale d’origine danoise Velux, dont les fenêtres de toit sont passées
dans le langage commun, pousse son propre concept de rénovation « Active
House ». L’idée est d’améliorer les performances énergétiques et le confort
d’une habitation par une rénovation « abordable » qui mise sur la diffusion
de la lumière naturelle (à travers des verrières, logique) et une meilleure ventilation, notamment.
Début de cette année, l’entreprise a annoncé le lancement d’un premier projet de rénovation « climatique » à Bruxelles, avec pour objectif de combiner
efficacité énergétique élevée, santé et bien-être. Velux a conclu un partenariat
avec le Foyer Anderlechtois, qui détient quelque 3.600 logements sociaux en
région bruxelloise, et a mis à disposition une maison mitoyenne compacte,
datant du milieu des années 1920, en très mauvais état. Le projet a débuté par
un concours d’architecture remporté par ONO Architecture, qui s’est engagée
à rénover selon le cahier des charges précis de cette Active House. Le bureau
d’architectes a été retenu pour son utilisation rationnelle de l’espace, son
rapport coût-efficacité et son approche à la fois simple et facile à reproduire
dans d’autres projets similaires. Le début des travaux est prévu fin 2014. Le
projet sera suivi pendant deux ans, en vue d’en tirer des leçons.
Développer l’alternance
Des actions se mettent en place pour rapprocher le monde de l’enseignement
technique et professionnel et la réalité du terrain. Ainsi, un projet pilote de
stage de longue durée - un concept proche de la formation en alternance - est
actuellement mené à Bruxelles par cinq entreprises de construction et une
école. Des élèves de 4e secondaire y participent, dans le but de les plonger le
plus tôt possible dans la réalité d’un chantier. La plupart d’entre eux ont déjà
des promesses d’engagement.
Nous inventons les réseaux qui raccorderont
les énergies de demain
Au-delà des énergies classiques, de nouvelles sources se présentent
à nous. Le soleil, la mer, le vent nous offrent aujourd’hui des
possibilités infinies mais aussi d’incroyables défis. Elia les relève.
Acteur international du transport de l’électricité, le groupe Elia invente
les réseaux des énergies de demain.
L’entreprise au quotidien
LES GRANDS ACTEURS BRUXELLOIS
Atrium Brussels :
au service du commerce bruxellois
Arnaud Texier est un homme de terrain, qualité bien nécessaire quand votre domaine de compétence
s’étend aux petits commerces de la région bruxelloise – un secteur économique qui n’est pas le plus grand
mais dont l’impact sociétal est très fort. Mais le nouveau patron d’Atrium (avril 2013) possède bien d’autres
(R.A.)
atouts pour donner un nouveau souffle à une agence qui, jusqu’il y a peu, se cherchait encore.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
50
BECI : Atrium a été un acteur assez
discret jusqu’il y a peu ; votre visibilité est plus grande aujourd’hui,
notamment au travers de divers
partenariats ou participations à projets, comme celui du Brussels Waste
Network. Qu’est-ce qui a changé ?
Arnaud Texier : « Nous sommes aujourd’hui beaucoup mieux positionnés
dans le champ institutionnel bruxellois ; nous travaillons en effet sous la
tutelle du Ministre de l’Économie et
sommes compétents pour l’ensemble
de la Région bruxelloise, ce qui est plus
logique que la situation antérieure où
nous agissions dans le cadre de la rénovation urbaine et uniquement en zone
ZIP1. De plus, le commerce de proximité
est compris par l’ensemble des acteurs
de la Région comme un enjeu économique majeur – qui plus est menacé –
mais aussi sociétal. Enfin, la notion de
transversalité ne semble plus être un
vain concept et nous sommes appelés à
participer à plus de projets, en effet. La
tendance aujourd’hui est que la ville se
conçoive comme un projet global auquel
les diverses institutions – communes,
fédérations et associations diverses –
peuvent et doivent participer ; la poursuite de leurs objectifs spécifiques doit
être cohérente avec le projet de ville
qui sera thématisé par le nouveau gouvernement bruxellois. Ce cadre défini,
Atrium, fort de son expertise, pourra
préconiser ce qu’il convient de faire
pour permettre le maintien ou l’implantation de commerces dans les divers
lieux de la Région, en tenant compte et
en interagissant avec les autres acteurs
bruxellois. Nous serons donc amenés à
être plus visibles qu’autrefois. »
originale, une offre-service supérieure
à ce que peuvent offrir de plus grandes
entités, un espace public qualitatif et un
professionnalisme marqué de la part du
commerçant. Ce dernier point est essentiel. Demandez, par exemple, à un boulanger les ingrédients de son pain ou le
type de farine utilisée : il vous répondra
qu’il l’ignore car il n’est pas boulanger
mais tenancier d’un dépôt de pains. Vos
Arnaud Texier (Atrium Brussels) : « Il existe encore trop peu de
commerces qui répondent aux attentes du client d’aujourd’hui. »
Les commerces de quartier ne
semblent pas toujours très attrayants par rapport aux centres
commerciaux ou aux grandes
chaînes. Il peut même sembler paradoxal que certains responsables
politiques voient dans le commerce
local une source d’emplois pour des
travailleurs infra-qualifiés.
« Il existe, en fait, de moins en moins
de clients pour le commerce tel qu’il est
pratiqué aujourd’hui ; ou, pour le dire
autrement, il existe encore trop peu de
commerces qui répondent aux attentes
du client d’aujourd’hui. Globalement, la
pérennité et le développement du commerce ne pourront être assurés que si
le commerce propose une offre-produit
constaterez d’autre part que les maisons
qui ont une bonne réputation ne désemplissent pas : le client bruxellois est prêt
à faire des kilomètres pour la qualité et,
ajouterais-je, pour l’excellence. Ces lieux
connaissent le succès car ils ont axé leur
action sur la satisfaction du client, qui
veut avoir affaire à un professionnel,
qui possède une maîtrise et un savoirfaire et qui peut les traduire en produits
ou services de qualité. Pour la majorité
des commerces, nous en sommes hélas à
un stade où le commerçant local semble
avoir totalement exclu le client de son
modèle économique !
Par conséquent, je m’oppose beaucoup
à ce que j’entends souvent ; à savoir,
que le commerce peut et doit être une
Atrium Brussels est l’Agence Régionale du Commerce, qui a pour mission de stimuler et promouvoir le commerce de détail dans la Région, de renforcer l’identité des quartiers commerçants et de mettre en œuvre une stratégie de marketing
urbain. Dotée d’un budget de 5 millions d’euros, l’agence occupe 130 personnes
dont une moitié arpente quotidiennement la Région, divisée en 5 zones où sont
répartis 104 noyaux commerçants identifiés au Plan Régional d'Affectation du
Sol. On comprend l’intérêt de la Région pour le petit commerce quand on sait
qu’il occupe plus d’une personne sur sept, soit 100.000 emplois, mais qu’il est
diversement menacé.
1 La Zone d'Intervention Prioritaire (ZIP) est située sur les rives est et ouest du canal, du nord au sud de la Région.
(R.A.)
L’entreprise au quotidien
L’école propose des formations
professionnelles adaptées aux
commerces ou même des apprentissages, assez décriés il est vrai ;
la transmission de techniques, de
savoirs et de compétences ne peut
finalement avoir lieu que dans
l’exercice même du métier. Est-ce
envisageable ?
« C’est en tous cas dans ce cadre que
nous évoquons souvent chez Atrium
le concept de ‘fonction professionnalisante’ qui renvoie un peu à la notion de
de compagnonnage, à celle de corporation comme lieu d’apprentissage, etc. Il
y a, dans les métiers que proposent des
commerces de détail exemplaires, une
potentialité de transmission de compétences très riche ; cependant elle est
inexplorée (ce qui fait que certains de
ces commerces, qui ont du succès, ne
trouvent pas de repreneurs !). Or, d’une
part, la pérennité du commerce local re-
pose sur sa professionnalisation, comme
nous l’avons dit ; d’autre part, beaucoup
de gens aspirent à posséder un métier
qui soit une vraie source d’activités
positives, épanouissantes. Il y a donc
dans le commerce une source possible
de formations qualifiantes qui rencontreraient à la fois le besoin du secteur et
la motivation de candidats. Une valorisation de ce type de formation éviterait
aussi que l’on entre dans ces métiers
par défaut. C’est une cause importante
d’échec de jeunes indépendants, que
l’on pousse trop légèrement à s’engager
dans l’entreprenariat, notamment via
des primes. Le commerçant lui-même
sortirait par ce biais de la vision globalement négative qu’il a de lui-même,
comme il ressort de nos enquêtes. Bref,
deux populations en souffrance pourraient s’enrichir mutuellement et nous
pourrions doper un secteur à la fois vital
pour notre économie et très important
dans la perception du bien-vivre en ville.
Le commerce comme lieu d’apprentissage qualifiant est donc une piste à
explorer sérieusement. A notre niveau,
nous avons déjà pu mettre une cinquantaine de stagiaires en poste, avec l’aide
de BECI notamment. »
Quelle est votre méthode de travail
pour appréhender la diversité du
commerce et quels sont les orientations suivies pour entreprendre le
redéploiement de ce secteur ?
« Tout d’abord, nous avons réformé en
profondeur le mode de fonctionnement
de l’agence et c’est un contrat de gestion
qui orientera désormais notre travail,
avec déclinaison des propositions en
mesures opérationnelles et évaluation
des mesures prises. Nous lançons ensuite des ponts vers les divers acteurs
impliqués dans l’économie régionale.
51
Deux exemples de l'expertise d'Atrium au
service du renouveau du commerce bruxellois:
la Mercerie et la Gazzetta.
Nous avons aussi développé un outil
extraordinaire et très envié par nos voisins : un ‘baromètre’ annuel, qui décrit
par le menu le profil complet des quartiers commerçants bruxellois ; c’est-àdire, qui détaille l’offre commerciale,
les flux piétons ainsi que le profil et les
recommandations du chaland, et ce via
des études quantitatives et qualitatives.
Notre stratégie vise à renforcer l’identité
et la spécificité de chaque quartier commerçant, très divers, et ayant chacun
leur attractivité particulière. D’abord
via nos contacts de terrain avec les commerçants, les autorités locales et les propriétaires, pour favoriser au mieux des
implantations en phase avec des lieux
(voir, par exemple, l’avenue Jean Volders
à Saint-Gilles, la place du Miroir à Jette,
etc.). Nous pratiquons un marketing
territorial basé sur l’expérience des usagers de la ville et non de planificateurs
technocrates comme c’était le cas par
le passé. J’ose croire que notre motivation et notre approche nouvelle nous
rendent assez bons ; d’ailleurs, Atrium
a reçu récemment le Mapic Award de
la ville la plus performante en termes
d’attractivité commerciale ! »
Propos recueillis par Didier Dekeyser
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
source d’emploi pour les infra-qualifiés.
Tout simplement parce que, si le commerce doit se nourrir de ça, il ira encore
plus vite à sa perte… Quand un client est
accueilli dans un lieu banal, par un nonprofessionnel assisté d’un infra-qualifié,
pour se voir proposer des produits identiques à ce qu’il peut trouver ailleurs et
sans qu’on lui offre le moindre service
particulier, croyez-vous qu’il va revenir
? À l’heure de l’e-commerce, qui a modifié complètement le comportement du
consommateur, qui veut du zéro-défaut,
un service total, un avis sur la qualité et
une rapidité de transaction, c’est suicidaire ! Viser le développement du commerce pour occuper les demandeurs
d’emplois non qualifiés est un fantasme
contradictoire, car il renforcerait la
cause principale du déclin du commerce
qui est son non-professionnalisme. »
L’entreprise au quotidien
L’e-Procurement : bientôt obligatoire, déjà
vivement conseillé
La procédure d'attribution des marchés publics devra se dérouler de manière entièrement automatique d'ici
quelques années. Il n'empêche : nous vous recommandons d'envisager cette méthode dès à présent. Vous
en récolterez les avantages à divers niveaux.
L’
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
52
e-Procurement n'a rien de
nouveau. Les avantages de
la commande électronique
de produits et services font l'unanimité depuis l'émergence de l'e-commerce. Sauf qu'à l'époque, la technologie devait encore faire ses maladies
d'enfance et bien des entreprises ont
préféré temporiser. Les quelques organisations qui se sont risquées à l’e-Procurement à l'époque, se contentaient
habituellement de diffuser leurs appels
d'offres par la voie électronique. C'était
notamment le cas du SPF Défense. Il
se limitait, au début, à faire connaître
les marchés publics qui concernaient
ses propres besoins, jusqu'au moment
où, au début des années 2000, il a commencé à faire de même pour d'autres
SPF. L'initiative a rapidement croulé
sous son propre succès. Face à la charge
de travail excessive, la mission a été
transférée au SPF Personnel et Organisation.
Plusieurs modules
Voilà pourquoi le service d’e-Procurement a redémarré dans un nouvel environnement en février 2005. Ce département qui ne comptait au départ que
trois collaborateurs, en emploie quatorze dans l'intervalle. La plate-forme
d’e-Procurement a suivi le même trajet d'expansion vertigineuse. Passons
en revue les possibilités qu'elle offre
aujourd'hui.
◗ e-Notification : l'application via
laquelle les pouvoirs adjudicateurs
peuvent publier leurs marchés publics
et sur laquelle les entreprises peuvent
consulter les publications en question.
L'application intègre le Bulletin des
Adjudications, le canal officiel obligatoire pour des missions qui dépassent
les 85.000 euros. Elle propose toutefois
aussi l’environnement Free Market où
peuvent être publiées les missions qui
représentent un montant plus faible,
du moins si tel est le souhait du pouvoir adjudicateur. Ces publications
sont consultables gratuitement et vous
avez la faculté de définir un profil de
recherche grâce auquel les annonces
qui correspondent à ce que vous cherchez arrivent directement dans votre
boîte e-mail.
◗ e-Tendering : cette application permet aux entreprises de soumettre leur
offre et/ou demande de participation
par la voie électronique. Le service
public “ouvre” les offres en question et
établit un procès-verbal d'ouverture,
de sorte que toutes les parties participantes découvrent qui sont leurs
concurrents. Le service public transmet
électroniquement les dossiers introduits à la commission d'évaluation.
◗ e-Catalogue : ce module permet aux
entreprises de mettre leur catalogue à
la disposition des services publics pour
des commandes plus modestes (fournitures de bureau, équipements sanitaires...). Ces catalogues sont contrôlés
minutieusement. Seul un nombre restreint de fournisseurs sont autorisés
à mettre leur catalogue en ligne pour
une catégorie spécifique de produits.
Le service public qui souhaite en faire
usage peut passer commande et la gérer via le catalogue, le tout par la voie
électronique.
◗ e-Awarding : ce module permet aux
acheteurs de traiter les procédures
d'évaluation et d'attribution de manière entièrement électronique.
◗ e-Auction : cette vente aux enchères
virtuelle (et inversée) permet aux entreprises de voir l'offre de la concurrence et d'adapter leur propre offre en
live pour remonter dans le classement.
Le résultat de la modification est visible directement.
Waldo Van Den Broeck, responsable du service
e-Procurement auprès du SPF P&O.
S'il est vrai que les deux derniers modules ne sont guère utilisés, il faut bien
admettre que le système d’e-Procurement a beaucoup gagné en maturité,
ces dernières années, au sein des pouvoirs publics. Quoi qu'il en soit, lesdits
pouvoirs publics n'avaient guère le
choix : la Commission européenne a
imposé la généralisation d'un processus d'e-Tendering entièrement électronique d'ici quelques années.
Obligatoire en Flandre uniquement
Les Régions et le fédéral réagissent
en ordre dispersé à cette directive. La
Flandre impose depuis 2012 à toutes les
entreprises d'introduire leur demande
par la voie électronique. Les envois
papier sont tout simplement refusés. La Flandre utilise pour ce faire la
plate-forme d’e-Procurement décrite
ci-dessus et que le fédéral a mise à la
disposition des Régions. Au niveau
fédéral précisément, mais aussi en
Région de Bruxelles-Capitale, les offres
électroniques sont autorisées, mais
ne font pas toujours l'objet d'une promotion enthousiaste. Le pourcentage
de soumissions électroniques se situe
actuellement à 40 % au niveau fédéral. Aucun pouvoir public de la Région
Wallonne n'utilise la plate-forme d’eProcurement fédérale, ce qui s'explique
L’entreprise au quotidien
par le fait que depuis des années déjà,
la Région dispose de son propre environnement d’e-Procurement. Nous
ignorons le pourcentage de services
publics qui y ont recours.
La plate-forme d’e-Procurement a
jusqu'à présent été utilisée pour
100.000 publications (e-Notification)
et 10.000 ouvertures électroniques
d'offres. Ceci positionne la Belgique
parmi les meilleurs élèves d'Europe,
mais loin derrière l'élève modèle qu’est
le Portugal (qui fonctionne déjà depuis
de nombreuses années en mode 100 %
électronique). La situation belge est
néanmoins suffisante pour que l'Europe nous cite comme best practice.
Pas obligatoire, mais tellement
recommandé
C'est vrai, la soumission d'offres électroniques n'est pas obligatoire partout,
loin s'en faut. Il n'empêche : Waldo Van
Den Broeck, responsable du service
e-Procurement auprès du SPF P&O,
conseille vivement aux entreprises
d'utiliser le module d’e-Tendering
chaque fois que c'est possible. « Il ressort des chiffres récents que les frais de
soumission sont réduits de 80 % par
rapport à une offre sur papier. Il me
semble qu'à lui seul, cet argument est
déjà suffisamment convaincant pour
privilégier les dossiers électroniques. »
La méthode permettrait aussi d'économiser 2 heures de travail par offre.
D'autres arguments encore plaident
en faveur des soumissions en format
électronique, selon Waldo Van Den
Broeck : « Tout le monde bénéficie d'une
transparence accrue. Chacun sait qui
a soumis une offre et la lutte se fait à
visage découvert. » À propos de visage
découvert : les risques de corruption
sont également réduits en préférant le
tendering électronique, dans la mesure
où tous les chiffres et détails sont beaucoup mieux documentés et disponibles
pour toutes les parties impliquées. Ce
n'est donc pas par hasard que la Régie
des Bâtiments, accusée de corruption il
y a quelques années, utilise à présent
le système de soumission électronique
d'offres avec beaucoup de rigueur.
Van Den Broeck constate également un
avantage financier pour les pouvoirs
publics qui numérisent l'ensemble du
processus d'adjudication : « Les pays européens affectent chaque année de 15 à
20 % de leur produit intérieur brut (PIB)
à des marchés publics. Nous gravitons
en Belgique autour de 17 % du PIB. Une
étude européenne affirme qu'il est possible d'économiser de 5 à 20 % lorsque
toutes les étapes d'un marché public
sont gérées de manière électronique.
Cela signifie que l'informatisation des
marchés publics permettrait aux Etats
membres d'économiser de 0,75 à 1 % de
leur PIB, sans compromettre la qualité
de leurs services. À titre d'exemple, le
Portugal, qui figure parmi les pionniers
de l’e-Procurement, a imposé en 2009
la gestion électronique de l'ensemble
des procédures et transactions qui ont
trait aux adjudications publiques. Cette
mesure permet au Portugal d'économiser environ 28 millions d'euros par an. »
Le module d’e-Notification mérite également d'être mieux accepté, déclare
Waldo Van Den Broeck : « Il suffit de
passer en revue tout ce que l'on obtient
gratuitement et pour lequel il fallait
jadis dépenser beaucoup d'argent en
services d'intervenants spécialisés. Je
pense aux avertissements en cas de
publications de marchés qui correspondent aux mots-clés que vous avez
indiqués comme pertinents pour vous.
Je pense à la possibilité de déposer sur
le site une carte de visite virtuelle, qui
permet à l'acheteur du service public de
vous intégrer plus rapidement dans sa
liste d'entreprises à contacter. Tout cela
augmente votre visibilité et vos chances
de remporter tel ou tel dossier. De quoi
faire pencher la balance dans la décision de participer ou non, surtout dans
le chef des PME. »
Stef Gyssels
53
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Lancé fin juillet, le nouveau module « gestion des utilisateurs » intègre l’ensemble des applications e-Procurement existantes. Les utilisateurs ne
doivent plus s’enregistrer qu’une seule fois pour pouvoir ensuite naviguer facilement d’une application à l’autre.
Voir https://my.publicprocurement.be.
L’entreprise au quotidien
IL N’EST PAS TROP TÔT POUR S’Y PRÉPARER
Élections sociales 2016 :
qu’est-ce qui vous attend ?
Cet automne, histoire d’anticiper au mieux le long processus électoral, Partena et BECI vont organiser une
séance d’information sur ce qui attend les entreprises au cours d’une procédure qui démarrera en 2015, soit
C
omme chacun le sait, les élections sociales se déroulent tous les quatre ans. Celles-ci sont pour rappel
utiles à l’institution – voire au renouvellement – des
délégués du personnel, au sein des conseils d’entreprise et
des comités pour la prévention et la protection au travail. Et
si le prochain scrutin ne se tiendra – en principe – qu’en mai
2016, c’est dès à présent qu’il se prépare.
(Reporters)
dans quelques mois, déjà !
Diminuer l’impact
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
54
Pour les entreprises, cet événement représente un certain
coût, tant sur un plan logistique qu’humain. Mais heureusement, vu l’évolution des moyens technologiques, en diminuer
l’impact (argent, énergie, temps…) est aujourd’hui mission
largement possible. « Ne l’oublions pas, les élections sociales
restent une organisation complètement à charge de l’employeur », fait bien de préciser Alain Lancelot (Partena Business Solutions SA), l’un des orateurs. « Cela touche donc très
sérieusement le département du personnel, qu’il faut former,
et cela représente pas mal de charges supplémentaires. Donc,
le but essentiel de cette formation, c’est de permettre à chaque
entrepreneur de prendre en compte toutes les difficultés qu’il
pourrait rencontrer. Tant pour les novices, bien sûr, que pour
les autres, à qui nous rafraîchirons la mémoire. »
2015, année-référence
Un scrutin idéal s’orchestrant en amont, l’année 2015 qui
s’approche sera déjà déterminante. Elle servira de référence à
la fois concernant le nombre de salariés et pour la description
des unités techniques d’exploitation. On rappellera en outre
que la procédure, qui dure 150 jours, est toujours scindée en
deux, puisque qu’une période pré-électorale de 60 jours précédera la période électorale, s’étalant elle sur 90 jours. Durant ce laps de temps, plusieurs décisions capitales seront à
prendre par les chefs d’entreprise (nombre de mandats, périmètre de l’entreprise, fonctions de direction et de cadre…). « Et
le 1er janvier, nous y serons très vite ! », souligne encore Alain
Lancelot. « Donc, si des regroupements ou des scissions d’entreprises doivent se faire, il faut le savoir le plus vite possible, et
idéalement avant le 1er janvier 2015.»
Le vote électronique à l’honneur
Si, en 2008, seules… 8 entreprises ont opté pour le vote électronique, ce sont des dizaines d’entreprises et plusieurs dizaines de milliers de travailleurs qui ont utilisé cette méthode
quatre ans plus tard. Mais avec un potentiel d’1,3 millions de
personnes en Belgique, ce chiffre devrait encore s’accroître en
2016. L’accent sera bien entendu mis sur cet aspect. « Curieusement, la plupart des entreprises de plus de 50 personnes ne
savent pas toujours qu’il est légalement possible de procéder
par voie électronique. Et encore moins comment ! », observe
Hugues Dorchy (Elegio), expert dans le domaine. « Notre objectif sera d’informer au mieux tout le monde, et de surtout
expliquer que nous utiliserons un système technologique novateur, sûr, fiable et surtout totalement distinct de celui, bien
trop archaïque, utilisé lors des dernières élections fédérales. »
Car naturellement, le processus de ce type de scrutin réclame
plusieurs choses : un bon déroulement, une méthode à la fois
simple et efficace, et surtout, une confiance maximale. Mais
Rome ne s’est pas faite un jour. « Effectivement, tout cela n’a
pas été simple à mettre en place, surtout au début où à peu
près tout le monde nous riait au nez. Mais depuis 2010, nous
avons veillé, y compris avec l’aide de BECI, à construire un outil
répondant à toutes les contraintes. Rien n’a été laissé au hasard : ainsi, nous avons collaboré pendant deux ans avec trois
des principales banques du pays (ndlr : Fortis, ING et KBC), qui
ont servi d’entreprises-pilotes, avec de très larges échantillons
de travailleurs. Le succès a été tel qu’il a permis une ouverture
de la loi à ce sujet ! Et je reste convaincu que nous avons encore
une belle marge de progression. » Cette formation évoquera
bien sûr d’autres points capitaux, de la signification de l’Unité technique d’exploitation (UTE) à l’impact éventuel du Statut Unique, en passant par la composition du banc patronal
et syndical. Un programme aussi copieux qu’alléchant, donc !
David Hainaut
Séance info les 17 ou 31/10
BECI et Partena vous proposent une séance d’information pour
vous aider à appréhender la matière - ou vous la rappeler. Programme complet sur www.beci.be. Contact : Myriam Michiels
– 02-643 78 19 – [email protected].
L’entreprise au quotidien
RÉPOND
Une difficulté ?
N’attendez pas pour vous faire aider
Au fil de son existence, l’entreprise peut être confrontée à divers problèmes : baisse de rentabilité, difficultés
de paiement, conflit social, litige commercial… Les PME, aux moyens humains et financiers limités, sont
particulièrement sensibles à de telles situations, qui peuvent rapidement menacer leur existence même.
C’est pour les aider à faire le point et à rebondir que BECI, avec le soutien de la Région de Bruxelles-Capitale,
a créé le Centre pour Entreprises en difficulté.
En de telles circonstances, beaucoup
d’entrepreneurs perdent pied. Dans l’urgence, par méconnaissance des dispositions légales ou des possibilités d’assistance, ils ne savent comment réagir. Le
risque est alors grand de prendre une
mauvaise décision qui, d’une situation
sérieuse, fera une situation désespérée.
« Désespérés, nous l’étions quand nous
nous sommes adressés au Centre d’Entreprises en difficulté », confie M. Hulot de
Collart. « La situation paraissait inextricable. Nous avons d’abord trouvé au CEd
une assistance morale non négligeable
en pareil cas. Ensuite, nous avons bénéficié d’une aide pratique et de conseils qui
nous ont permis de prendre des mesures
conservatoires adaptées. La conseillère
du CEd a attiré notre attention sur les
possibilités offertes par la loi sur la conti-
nuité des entreprises, dont nous ignorions
jusqu'à l'existence. Dans le cadre de cette
procédure, le tribunal du commerce nous
a accordé un délai qui nous a permis de
consolider notre position. »
(BECI/Reporters)
Réagir à temps
Fabienne Malaise, conseillère CEd, reconnaît dans ce récit une situation typique :
« En cas de difficulté, le temps joue contre
l’entrepreneur. Heureusement, M. Hulot
de Collart a entamé sa démarche à temps
et il était prêt à prendre les dispositions
nécessaires. C’est ce qui lui a permis d’agir
utilement.»
« La loi sur la continuité des entreprises
commence à être connue des entrepreneurs, mais pas toujours dans ses détails », poursuit-elle. « Beaucoup d’entre
eux se réfèrent encore à l’ancien concordat, assimilé à ‘l’antichambre de la faillite’. Ils ont une culture de la réussite qui
peut les empêcher d’admettre la difficulté
et les retenir d’entrer dans un tel processus. Par ailleurs, cela reste une procédure
judiciaire, ce qui implique une publication et peut nourrir leurs réticences. Sans
oublier l’aspect affectif, qui empêche de
prendre du recul. »
« Pour garantir le succès dans une procédure de réorganisation judiciaire, le
plus tôt est le mieux », insiste Fabienne
Malaise. « Il faut avoir encore suffisamment de ressources pour mettre en place
un plan de relance. Il faut aussi impérativement une vision financière claire, un
bon suivi au niveau comptable et une
réflexion approfondie sur la stratégie. Or,
beaucoup d’entrepreneurs s’adressent à
nous très tard ; c’est pourquoi nous insistons beaucoup sur la prévention, en proposant des consultations décentralisées
55
Fabienne Malaise
dans les communes ou auprès de guichets
d'économie locale. Enfin, pour faire face
à une difficulté, il faut aussi être psychologiquement en forme. Nous y portons
également attention, avec un service d’assistance psychologique par téléphone,
disponible 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. »
Les services du CEd ne sont pas limités
aux membres de BECI : ils sont ouverts à
toutes les entreprises bruxelloises. Leur
confidentialité est garantie. Qui plus est,
ils sont entièrement gratuits.
Le mot de la fin appartient à M. Hulot
de Collart : « Finalement, la société a pu
poursuivre son activité – entretemps, je
l’ai quittée et elle a été revendue, mais
c’est une autre histoire. Je suis convaincu
que la gestion de cette crise, grâce à l’aide
que nous a apporté le CEd, a renforcé
notre crédibilité. »
Emmanuel Robert
http://ced-com.be/fr/
Fabienne Malaise - [email protected]
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
«D
u jour au lendemain, alors
que tout allait bien, notre
société s'est trouvée en
quasi-cessation de paiement. À court
terme, nous étions menacés de faillite. »
Cette douloureuse situation, M. Hulot de
Collart l’a vécue voici quelques années,
alors qu’il était administrateur délégué
de la SA Douchka, une marque de vodka.
« Le produit marchait très bien ; nous
étions devenus la 2e marque de vodka sur
le marché belge, nous étions distribués
en grande surface et nous commencions
à nous développer à l’international…
Jusqu’au jour où notre actionnaire principal nous a fait défaut, pour des raisons
exogènes à la société. Il n’y avait eu aucun
signe avant-coureur ; c’était un coup de
tonnerre dans un ciel serein. La situation
était aussi inattendue que périlleuse,
notre cash-flow s'étant retrouvé fortement impacté. »
L’entreprise au quotidien
STARTER
Urban Farm Company :
un jardin dans la ville
Alors qu’il y a un siècle, la population mondiale vivait majoritairement à la campagne, elle est aujourd’hui
de plus en plus citadine et cette tendance va se confirmer. En outre, elle ne cesse d’augmenter et devrait,
selon les démographes, atteindre son pic à l’horizon 2050 avec près de 10 milliards d’êtres humains contre
plus de 7 aujourd’hui. Parmi eux, 75 % vivront en ville. Face à cette inéluctable évolution, la question cruciale de l’alimentation va se poser d’autant plus que les terres agricoles ne cessent de voir leur superficie se
réduire. Ainsi, on passera en termes de surfaces agricoles disponibles par habitant de 4.500 m² à 1.500 m².
(Reporters)
planche sur une centaine de projets très
divers : de l’éco-potager communautaire
à la ferme urbaine.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
56
D
ans ce contexte, l’agriculture urbaine prend tout son sens. C’est
ce que s’est dit Jean-Patrick Scheepers, co-fondateur des ateliers de cuisine
Mmmmh, qui a créé fin de l’année dernière
Urban Farm Company avec le professeur
Haissam Jijakli, de Gembloux Agro-Bio
Tech. Ce dernier est spécialisé en agriculture urbaine, une matière qui séduit de
plus en plus d’étudiants et qui n’est pas
un doux rêve mais une réalité déjà bien
ancrée dans de nombreux pays. Actuellement, entre 20 et 30 % des produits que
nous mangeons sont déjà cultivés en milieu urbain. Aux États-Unis, ce pourcentage
grimpe jusqu’à 40 % dans des villes comme
New York ou Chicago. A Singapour, ce sont
plus de la moitié des légumes consommés
qui sont produits en ville.
« Quand on parle d’agriculture urbaine, il
s’agit de cultiver des produits tels que des
tomates, des concombres, des salades, des
poivrons ou encore des plantes aromatiques, mais pas des pommes de terre ou des
céréales », précise Jean-Patrick Scheepers.
« Ce mode de production s’inscrit parfaitement dans une démarche de développement durable et ses trois dimensions :
environnementale, sociale et économique.
L’agriculture urbaine favorise les circuits
courts avec une réduction des transports – et
donc d’émissions de gaz à effet de serre –
ainsi qu’une activité génératrice d’emplois
locaux. »
De l’éco-potager à la ferme urbaine
Basée à Bruxelles, Urban Farm Company se
positionne sur ce marché naissant et prometteur en tant que bureau de conseil, qui
développe et accompagne les projets de ses
clients. Des clients qui se répartissent dans
quatre créneaux : les promoteurs immobiliers qui souhaitent se positionner différemment sur le marché, les entreprises
soucieuses du bien-être de leur personnel
et qui disposent de surfaces leur permettant de produire de la nourriture zéro carbone, la grande distribution et l’horeca.
Actuellement, Urban Farm Company
Elle réalise ses études tant à Bruxelles que
dans d’autres villes belges mais également
à l’étranger. La spin-off planche ainsi sur
le développement potentiel d’une installation de serres sur le futur Centre TIR à
Bruxelles, ou encore sur la création de jardins communautaires au cœur de Liège. À
Paris, c’est dans le quartier de la Défense
que s’ouvrent des perspectives vertes qui
devraient se concrétiser à l’horizon 2019.
« Ce sont des projets qui s’inscrivent dans
la durée », reprend Jean-Patrick Scheepers.
« Ils concernent aussi bien des bâtiments
existants, notamment dans le cadre de
rénovation de quartiers, que de nouvelles
constructions. C’est un défi à long terme. »
L’expansion attendue dans les années
qui viennent de l’agriculture urbaine est
devenue possible grâce à l’amélioration
des techniques de culture, notamment
l’aquaponie – mariage entre l’aquaculture (la culture de poissons) et l’hydroponie (culture de légumes et d’herbes
aromatiques hors-sol). Mais au-delà de la
technologie, l’agriculture urbaine permettra à terme de fournir aux habitants une
alimentation plus saine et plus goûteuse.
Le transport n’ayant plus d’importance, on
pourra ainsi cultiver d’autres variétés de
légumes et les récolter à maturité, c’est-àdire au moment où ils ont le plus de saveur.
Que du bonheur.
Plus d’infos : [email protected]
Guy Van den Noortgate
L’entreprise au quotidien
SELF-EMPLOYED CORNER
Professions libérales : désormais des
entreprises comme les autres ?
Une révolution copernicienne est-elle en marche pour les titulaires de professions libérales ? Jusqu’ici, les
avocats, médecins, comptables, etc. étaient tenus à des règles légales et déontologiques différentes de
celles qui s’imposent aux commerçants (information, publicité, ventes via internet, etc.). Or, une nouvelle
législation est entrée en vigueur en toute discrétion le 31 mai 2014, qui régit désormais les pratiques du
marché pour les professions libérales.
L
Bras de fer entre euro-belge
Pour l’Europe, les professions libérales sont des entreprises à part
entière. Pour la Belgique, elles restaient des entreprises entièrement à part… exclues du champ d’application de la loi de 2010
relative aux pratiques du marché et à la protection du consommateur.
Plusieurs arrêts de la Cour constitutionnelle (avril 2011, juillet
2013) ont déclaré inconstitutionnelle cette exception. Selon la
Cour, les titulaires de professions libérales et les autres entreprises doivent être de la même manière soumis aux règles des
pratiques de marché, notamment aux règles relatives à la protection des consommateurs et à l’interdiction générale des pratiques
déloyales.
Les pressions conjuguées de l’Europe et de la Cour Constitutionnelle appelaient une réponse du législateur belge. Elle vient
d’être apportée par la loi du 15 mai 2014, entrée en vigueur le 31
Afin de donner un éclairage pratique à ce nouveau cadre légal,
IZEO organisera en octobre une série de séminaires sur les
changements à mettre en œuvre par les professions libérales
dans leurs relations avec les « consommateurs » et leur pratique du marché.
Info : www.izeo.be
57
Pharmacien, avocate : désormais des professions comme les autres ?
mai 2014. La nouvelle loi prescrit d'abord une série d'obligations
qui concernent la sphère précontractuelle (publicité, informations générales et indications de prix) d’une part, et la sphère
contractuelle (dispositions générales, contrats à distance, offre
conjointe, clauses abusives, etc.), d’autre part. Enfin elle précise
les pratiques commerciales interdites. Cette loi est analysée en
profondeur dans un article de Maître Alex Tallon, avocat au bureau Praetica, que vous trouverez sur le site www.izeo.be
Quels changements ?
Se pose dès à présent la question de la mise en œuvre concrète
de cette loi pour certaines professions libérales. Certes, elles sont
désormais des entreprises, mais elles n’en demeurent pas moins
soumises à des règles déontologiques particulières, et la relation
établie entre le titulaire d’une profession libérale et son « client »
reste d’une nature particulière, fondée sur la personnalisation et
la confiance.
Faut-il rédiger des conditions générales de service ? Si oui, comment les adapter à la réalité de chaque profession libérale ? Qu’en
est-il de l’autorisation de faire de la publicité ? De la transparence sur les prix ? Des limites de la libre concurrence ? Quid des
contrats à distance ? Les règles ordinaires de rétractation trouveront-elles à s’appliquer ? Et le contrôle de l’application de cette
loi ne portera-il pas atteinte au secret professionnel ? La nouvelle
loi prévoit un grand nombre de dispositions sur tous ces thèmes,
mais posera inévitablement des questions d’interprétation.
Miguel Van Keirsbilck,
Secrétaire général d’IZEO
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
a Belgique compte près d’un million d’indépendants, dont un
sur quatre est titulaire d’une profession libérale – à Bruxelles,
c’est un sur trois ! Leur importance socio-économique est
évidente, mais mériterait une meilleure reconnaissance.
Longtemps, les professions libérales ont dû se contenter d’une
définition quasi par l’absurde : était professionnel libéral l’indépendant qui n’était ni commerçant, ni artisan, ni agriculteur, ni
éleveur. En 2010, le législateur a enfin formulé une définition
partiellement positive de la notion de titulaire d'une profession
libérale : « toute entreprise qui n'est pas commerçante au sens de
l'article 1er du Code de commerce et qui est soumise à un organe
disciplinaire créé par la loi. »
Cette définition présente encore des lacunes : les dentistes et les
kinésithérapeutes ne disposent pas d'un organe disciplinaire et
ne répondent donc pas à la définition au sens strict. Les ostéopathes et psychothérapeutes sont toujours dans le flou. Et que
dire des nouvelles professions intellectuelles et de services : coach,
consultant, expert du web ? La question n’est pas que sémantique
puisqu’elle conditionne l’accès à certaines aides économiques.
L’entreprise au quotidien
© Saskia Vanderstichele
LE CONSEIL RESTO DU MAGAZINE AGENDA
HENRI & AGNES ••••
Généralement, les restaurants des
hôtels n’ont guère d’âme et sont
plutôt interchangeables, mais il
y a une remarquable exception à
cette règle : Henri & Agnes, à l’Hôtel
Chelton, un « atelier de fabrication
de bonnes choses » débordant de
caractère. Même en pleine semaine,
on peut y échapper complètement
au brouhaha du quartier européen.
Dès que la porte se referme derrière vous, un délicieux sentiment de
vacances vous envahit. On peut lire
le journal en étant bercé par Aretha,
Otis et Louis, les pots de couverts
sont déjà sur la table, l’ambiance
est très décontractée. Le concept est
simplissime mais sa réalisation est
sans faille. Au menu on trouve seulement trois éléments : de la soupe, un
plat du jour (ce jour-là, du poulet au
citron confit) et une assiette de légu-
mes (principalement bios) avec ou
sans fromage de chèvre (12,50 euro).
Dit comme ça, ça a l’air un peu basique mais contrairement à pas mal
d’adresses où « sain » est un euphémisme pour « fade » ou « trop cher »,
on accorde ici beaucoup d’attention
aux saveurs et aux combinaisons.
L’assiette de légumes comporte une
dizaine de préparations différentes
qui ont été assaisonnées soigneusement de façon à ce que chacune ressemble à un petit plat en soi. Nous
avons reçu une petite composition
colorée comprenant entre autres
une purée d’artichaut, des carottes
à l’étuvée, des navets, un coulis de
poivron, du riz noir avec une touche
de safran, du panais et une boule de
fromage de chèvre frais. Pour 3 euros
50 de plus, on peut prendre avant
cela une soupe chaude ou froide. La
AGENDA, c’est Le magazine des sorties à Bruxelles, lu chaque semaine par plus de 150.000
personnes. Les lecteurs y trouvent un panorama complet de ce que la ville a à offrir: concerts,
expositions, films, restos et bien plus encore. En plaçant votre annonce dans AGENDA,
vous touchez des Bruxellois actifs francophones, néerlandophones et anglophones. Vous
trouverez plus d’information sur www.agendamgazine.be/pub
soupe aux tomates cœur de bœuf,
avec ce goût typique de légumes
grillés, est carrément la meilleure
que nous ayons mangée. Nous avons
accompagné le repas par un délicieux thé glacé maison à la rhubarbe
et à la vanille, présenté avec des
pétales de fleur dans un grand verre.
Nous avons terminé de manière tout
aussi saine par une rafraîchissante
soupe de fraises avec une rosette de
crème de pistache et sommes rentrée à la maison sur un petit nuage.
Happy food! KAROLIEN MERCHIERS
Info
48, rue Véronèse, Bruxelles
0471-22.28.02, www.henrietagnes.com
lu > ve11.30 > 18.00, brunch: premier
dimanche du mois 11 > 15.00
Pour plus de conseils resto :
agendamagazine.be
L’entreprise au quotidien
The Europeans on holiday
La Rentrée is a good time to talk about vacations. In Europe, like everywhere else, holiday habits are
changing. The elderly now go on cruises instead of flocking to Club Méditerranée resorts, and the young
are combining their vacations with increasingly extreme sports.
B
ut, still, some habits die hard.
The ‘packaged holiday’ boom,
which got off the ground in
the second half of the Sixties, opened
up vistas for ordinary people whose
perspective had been limited to their
national frontiers. A glut of beer-drinking northerners in short pants and
‘kiss-me-quick’ hats destroyed large
swathes of the Mediterranean littoral.
Unfortunately, popular tourism has
turned large, mainly coastal and alpine,
areas of Europe into international ghettoes: one visit to Spain's Costa Blanca or
Italy's Val d'Aosta should convince you.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
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The only major exception to this tourism trend has been the French, who
more often than not prefer quite sensibly to stay in their own large and
varied country. They still spend onethird of their holiday time visiting family and friends, by definition mainly in
France.
The Spanish also tend to stay at home
because they are so attached to their
roots and their relatives; they leave the
Mediterranean coast to the foreigners.
The other nations on the Mediterranean littoral also tend to be stay-athomes. One thing they all do is keep
away from the beaches the northerners frequent, unless they are making
money off them.
The Germans are the European tourists
par excellence. They are still the trendsetters, heading for exotic or romantic
destinations which often take them as
far away from home as they can possibly get – often in search of, among
other things, Kultur. In the words of Karin Minke, a German escapee, “this is
pure escapism”. Like the Dutch, they are
also great caravaners, the difference
being that their caravans are generally
motorised and tend to be bigger.
Where the Germans tend to the exotic
in their choice of leisure activities, the
Dutch prefer ‘the home away from
home’ approach. They demonstrate
their native genius for saving money
– a trait that outrages their Mediterranean hosts and one that prompted the
Maire of a small Dordogne town to retaliate by suspending refuse collection
services.
Consider this cameo from the Wall
Street Journal Europe: “It's a glorious
summer afternoon here at the Petit
Paradis campground in the Belgian Ardennes. Fred Buitenhuis [an invented
name, I hope], a Dutch insurance man
stripped down to his lime-green swimming trunks, is perched on a plastic
chair outside his caravan. He looks up
from the sports section of his Dutch
newspaper. His Dutch neighbors’ laundry is strung from tree to tree around
a murky pond. Gas canisters rust in
the brush. Cars, many bearing Dutch
license plates, buzz along the highway
20 meters away. ‘We came here to see
the nature,’ Mr. Buitenhuis explains.”
Good reporting, but… yuck!
Evidently the northern Europeans
like baring themselves. They certainly
make an impression when enjoying
themselves abroad. The Mediterraneans, by comparison, are positively
discreet. They see the British get extrovert and boisterous, the French get
moody and assertive, the Germans get
noisy and arrogant, the Dutch get devious and the Swedish get drunk - and
they take their money. As a general rule
the inhabitants of the smaller countries are less likely to change personality when they go abroad.
There are still some hardy souls who
remain loyal to the risky pursuit of
trans-European hitchhiking - risky because, these days, the bourgeois motorist mind equates hitchhiking with
promiscuity of some kind or another.
Katie Wood, editor of The Hitchhiker's
Guide to Europe, insists that the characteristics of each country are reflected
in their attitudes to hitchhikers. “The
French are their usual mean old selves
and don't give rides. The Scandinavians
are great, as are the British, especially
the Scots and the Welsh.”
Incidentally the Irish, more than anyone else, have been in the habit of
spending a bigger percentage of their
household budget on recreation, according to Eurostat. Presumably most
of this goes on Guinness, gin-and-orange and whiskey.
Richard Hill
Beci & co
Un cycle de gestion spécialement imaginé
pour les PME-TPE
C’est la crise. Les temps sont durs. Il s’agit
plus que jamais de s’armer pour tenir le cap.
D’autant plus lorsque l’on constate que beaucoup de crashes d’entreprises auraient pu
être évités par une meilleure formation de
leurs dirigeants.
◗ La compta en pratique
◗ La gestion au quotidien
◗ Les budgets, version PME et TPE
◗ La gestion des coûts de revient et des
marges
La formation sera basée sur des dizaines de
cas vécus. Vous ne devez pas être un expert
pour participer au cycle. Une bonne dose de
motivation et une affinité minimum avec
les chiffres seront amplement suffisantes !
Bonne nouvelle : avec quelques principes clés
et bons réflexes, il est possible d’assurer la
gestion financière de sa PME-TPE dans des
conditions optimales.
Cycle en gestion : 4 ateliers de 4 à 5h, les
15/10 – 22/10 – 29/10 et 5/11/2014 chez BECI
(formation en français)
Inscriptions et informations : Brigitte van der
Mensbrugghe : [email protected] – 02 -643 78 30
Une organisation de
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles asbl
Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale
de BECI - Chambre de Commerce de Bruxelles qui se tiendra
au 500 Avenue Louise (salles de réunion) le
Mercredi 1er octobre 2014 à 16 h
Ordre du jour
◗ Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 2 octobre 2013
◗ Rapport du Conseil d'Administration
◗ Rapport du Commissaire réviseur
◗ Approbation des comptes pour l'exercice 2013-2014
◗ Approbation du projet de budget et fixation du montant de
la cotisation pour l'exercice 2014-2015
◗ Décharge aux Administrateurs et Commissaire réviseur
◗ Nomination du Conseil d’Administration
◗ Nomination du Commissaire réviseur
◗ Allocution du Président
◗ Attribution de la Médaille de BECI
Thierry Willemarck, Président
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
BECI – Union des Entreprises de Bruxelles asbl
Nos membres sont invités à assister à l'Assemblée Générale
de BECI – Union des Entreprises de Bruxelles qui se tiendra au
500 Avenue Louise (salles de réunion) le
Mercredi 1er octobre 2014 à 16 h 30
Ordre du jour
◗ Approbation du Procès-verbal de l'Assemblée Générale ordinaire du 2 octobre 2013
◗ Rapport du Conseil d'Administration
◗ Rapport du Commissaire réviseur
◗ Approbation des comptes pour l'exercice 2013-2014
◗ Approbation du projet de budget et fixation du montant de
la cotisation pour l'exercice 2014-2015
◗ Décharge aux Administrateurs et Commissaire réviseur
◗ Nominations statutaires
◗ Allocution du Président
Thierry Willemarck, Président
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N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Pas de grandes théories, mais beaucoup de
pratique. Tel est l’objectif de ce cycle qui sera
animé de manière interactive. Précisément,
quatre axes seront parcourus au travers de
nombreux exemples, exercices et échanges
d’expériences :
AGENDA
Management & RH, Personal
improvement
• 26.09.2014
Business Model You
• 30.09.2014
90 trucs pratiques pour mieux gérer
votre temps
62
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
• 21.01.2015 au 09.12.2015
Assistante de direction : Gagnez 12 ans
u début de l’été : ambiance
d’expérience professionnelle en 1 an !
, jardin magnifique, des
Vente, marketing et communication
• 21.11.2014
de zomer: een ontspannen
10 outils pour intéresser les journauitzondelijk groen
kader,
listes
et 10 erreurs à éviter
res
Fiscalité, Finances
70 €
Leden
• 15.10 au 05.11.2014
Niet-leden La gestion,
90 € I love (cycle de 4 modules)
• 15.10.2014
Jardins
d’Axa
La compta comme si elle vous était
contée
• 22.10.2014
La gestion en TRES pratique
• 29.10.2014
Le calcul du coût de revient de vos
produits/services
balle, rejoignez-nous
sur le
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• 17 et 31.10.2014
Petits investissements, grandes éconoElections sociales 2016 : c’est maintemies énergétiques
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• 14.11.2014
BECI HR Lunch
➜ Frédéric Simon
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• 24.09.2014
Entrepreneurs Night
• 16.10.2014
Annual Event – Back to school
• 21.10.2014
Speed Business Lunch
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à la page suivante.
• 24.10.2014
Job Day Vente, Finance & Administra-
Wenst
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• 23.09.2014
How to write a successful EU grant
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• 21.10.2014
Incoterms®
Colloque – 07/10/2014
Mission publique en territoires complexes
Àpd 8h00
Accueil des participants et café
12h00>13h30
Lunch
8h45
Mot de bienvenue du président et de
l’administrateur délégué
13h30>14h30
9h00>10h00
LA PLACE DE L’ENTREPRISE
DANS LA VILLE
LA MIXITÉ FONCTIONNELLE
AU SERVICE DE LA VILLE DE
PROXIMITÉ
François Menard, chercheur au
PUCA (Plan Urbanisme Construction
Architecture), service
interministériel français :
« Mixité fonctionnelle et diversité
urbaine : nouveaux enjeux d’une
vieille question »
Albert Ravestein, Project Manager
Stadgenoot, Amsterdam
« SOLIDS : l’expérience de
l’adaptabilité »
Martine Gossuin, directrice Projets
mixtes :
« L’expérience de citydev.brussels
dans le développement des projets
mixtes »
Séance de questions/réponses
Mark Brearley, professeur,
Spatial Planning and Urban Design,
Cass Business School, Londres :
« L’industrie dans la ville »
Philippe Antoine, directeur général
de l’Expansion économique :
« Des solutions innovantes et sur
mesure pour Bruxelles »
Miriam Dubois, directrice
département Développement :
« Un cas concret : Birmingham »
Séance de questions/réponses
10h15>10h45
Pause
10h45>11h45
LA DENSIFICATION AU SERVICE
DE LA QUALITÉ DE VIE ?
Priscilla Ananian, professeure chercheuse au département d’études
urbaines de l’Université du Québec :
« Les grands projets résidentiels en
Région de Bruxelles-Capitale :
Vers de nouvelles stratégies de
densification et de régénération
urbaine »
Gert Nys, directeur général f.f de la
Rénovation urbaine: « De la rénovation urbaine à la construction de
logements moyens »
Séance de questions/réponses
14h45>15h00
Conclusions par Benjamin Cadranel,
administrateur général
15h00
Drink d’anniversaire
LIEU
Albert Hall,
avenue Eudore Pirmez 9,
1040 Etterbeek
INSCRIPTION
avant le 1er octobre sur le site
www.citydevbe/40years
INFORMATIONS
citydev.brussels
02/422.50.88
[email protected]
Espace membres
Espace réservé aux membres. Vous désirez parler de votre activité? Envoyez un communiqué d'une
quinzaine de lignes à [email protected] (sous réserve d'espace disponible).
Toucan(s), votre nouveau rendez-vous gastronomique
la cuisine de style « brasserie » prend des accents franco-belges
qui se retrouvent à la carte avec, entre autres, des croquettes aux
crevettes faites maison.
À l’autre coin de la rue, vous accueille le Toucan sur Mer avec son
banc d’écailler, sa cuisine de fruits de mer et son ambiance « bistronomique ». Pour vos réceptions et diners d’affaires, sachez que
le Toucan propose également, au 1er étage de la brasserie, une
salle de banquets au cadre intimiste du début du 19e siècle.
Un service voiturier est disponible 7jour / 7 midi et soir. Et cerise
sur le gâteau, vous pouvez vous faire livrer à domicile en commandant via la nouvelle interface de commandes en lignes.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
64
C’est devenu une maison incontournable du quartier Brugmann :
le Toucan Brasserie est un établissement contemporain sur fond
de classicisme : tables de bistrot émaillées, luminaires insolites
issus de l’imagination du créateur belge Armand Jonckers. Dans
une ambiance décontractée aux connotations méditerranéennes,
Infos : www.toucanbrasserie.com –
www.facebook.com/restaurantstoucan
- Toucan Sur Mer - Av. Louis Lepoutre 17
- 1050 Bruxelles - Tél : +32 (0)2 340 07 40 Toucan Brasserie - Av. Louis Lepoutre 1 - 1050
Bruxelles - Tél : +32 (0)2 345 30 17
Facilitez votre travail grâce aux solutions IT de Bisoft
Active depuis 1992, Bisoft accompagne ses
clients dans la gestion de leur infrastructure IT et leur propose des solutions en
informatique adaptées à leur évolution et
leurs besoins.
Spécialisée autour des technologies Microsoft, l’entreprise dispose de talents, de
compétences et de certifications qui lui
ont permis de prendre une place reconnue dans le secteur public, tout comme
dans le monde de l’entreprise et de la
PME. La société est également active dans
le secteur associatif et non-marchand.
Notre objectif : améliorer votre efficacité
au travail et ainsi booster votre activité
grâce à un système informatique performant et sous contrôle.
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◗ Une expertise dans le domaine des technologies de collaboration incluant des
outils tels qu’Office 365, Sharepoint® et
Lync®.
◗ Une offre 360° grâce aux sociétés soeurs
de Bisoft, qui font toutes parties du BDE
Group (www.bde-group.be) : DRP Agency, Ecologic et BDE Training Center.
◗ Une transparence envers ses clients,
engendrant une relation de confiance et
un réel partenariat.
Bisoft met ses clients au coeur de son
activité et, de par ses solutions faites sur
mesure, les encourage à exceller dans leur
propre activité.
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Espace membres
Daoust, nominée aux HR Excellence Awards 2014
Daoust est nominée aux HR Excellence Awards dans la catégorie “Best Interim & Staffing Company”. Cette nouvelle mise à
l’honneur fait suite à la nomination de Daoust aux HR Excellence
Awards en 2012 et 2013 ainsi que la nomination au titre d’Entreprise de l’Année en 2011.
Les HR Excellence Awards récompensent chaque année les
fournisseurs et prestataires de services RH qui se distinguent
par une performance exceptionnelle en termes d'innovation, de
réalisations et de valeur ajoutée pour leurs clients.
La prestigieuse cérémonie de désignation des lauréats, qui réunira de nombreux fournisseurs et décisionnaires HR, aura lieu le
13 novembre prochain.
Cette nomination vient saluer les efforts constants de Daoust en
termes de qualité de services. Daoust est reconnue par de nom-
breuses certifications, telles que ISO 9001, VCU/LSI, FSE, qui sont
les garants d’une gestion optimale, de rapidité et d’efficacité.
Daoust porte aussi une attention toute particulière à la prévention en matière d'hygiène et de sécurité et aux valeurs humaines
et sociétales.
Pour Daoust, les Ressources Humaines, ce n’est pas juste un métier : c’est une passion depuis 1954 !
Bienvenue chez Daoust, Welcome to the Family !
Daoust s.a.
[email protected] – 070/22 11 40
www.daoust.be
Brèves
La Semaine de la Ligue Braille, qui
se déroulera du 12 au 30 septembre
prochains, permet d’aborder chaque
année un sujet concernant les personnes déficientes visuelles. Après le
vote en 2012 et la mobilité en 2013, il
sera cette année question d’emploi.
Les personnes aveugles ou malvoyantes ont aussi leurs talents et
leurs compétences, qui peuvent intéresser les entreprises. C’est à
cette question que la campagne de la Ligue Braille tâchera cette
année de sensibiliser le public, en particulier les entreprises :
quelles sont les possibilités, les difficultés à surmonter, les aides
disponibles pour les employeurs… ? Info : www.braille.be
Prologistics renouvelle son concept
Prologistics se déroulera les 24 et 25 septembre
prochains à Brussels
Expo. La 8e édition du
salon du transport et
de la chaîne d’approvisionnement proposera
un concept renouvelé,
élargi à de nouveaux
segments. Aux segments de l’entreposage/manutention et
à celui de la chaîne d’approvisionnement intelligente viendront en effet s’ajouter ceux de la logistique contractuelle, du
fret aérien et de la distribution cargo, ainsi que celui du commerce électronique. Plus de 100 exposants seront présents.
Le salon comprendra notamment un Knowledge Corner où
sont représentés les fédérations et partenaires du secteur.
Les visiteurs pourront également suivre des démonstrations
interactives, tester le parcours sécurité de Febelsafe et em-
Lu dans L’e-Mag
Back to school
Back to Belgium : 6e réforme de l’Etat
Back to Brussels : un nouveau gouvernement
Back to work : la mobilité en entreprise
Réduire ses coûts
Comment créer des emplois ?
Le tram, 71 fois plus efficace ?
Mangez mieux, mangez durable !
Bientôt des sols propres
Détecter les vrais besoins de vos clients
Retrouvez ces articles sur notre site web :
www.beci.be/newsletter/e_mag
prunter le Green Track – la route des solutions et innovations
logistiques durables. Ils pourront suivre les dernières innovations au Start-Up Pavillion avec des scans 3D et les drones, ou
encore écouter des entretiens avec les décideurs du secteur de
la logistique dans un studio live.
Rappelons que, parallèlement, se déroulera également le salon du conditionnement et de l’emballage Empack 2014, où
sont annoncés 240 exposants.
Info : www.easyfairs.com
65
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Une semaine pour l’emploi des personnes malvoyantes
Beci & co
Vous étiez tous à la Garden Party !
La Garden Party de BECI est l’un des principaux rendez-vous de networking à Bruxelles. La dernière édition l’a encore confirmé :
vous étiez plus de 700 le 25 juin dernier dans les jardins d’Axa, baignés de soleil.
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
66
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
Beci & co
67
demandes d’admission
DEMANDES D'ADMISSION PAR PRESENTATION AU CONSEIL D’ADMINISTRATION
André Loïc PPE Rue de la Vénerie 8 - 1170
Bruxelles Code Nace : del. : Loïc André
Anebel SA avenue Oscar Van Goidtsnoven
27 - 1180 Bruxelles Code Nace : 46431 - Commerce de gros d'appareils électroménagers
et audio-vidéo 46693 - Commerce de gros
de matériel électrique, y compris le matériel d'installation 47592 - Commerce de
détail d'appareils d'éclairage en magasin
spécialisé del. : Pierre Carniaux
AOC Group SA Rue Colonel Bourg 127 - 1140
Bruxelles Code Nace : 46423 - Commerce de
gros de vêtements, autres que vêtements
de travail et sous-vêtements 47910 - Commerce de détail par correspondance ou
par Internet 63120 - Portails Internet del. :
Jean-Pol Boone
N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
68
Atena Intercontinental SPRL Chaussée
de Gand 14 - 1080 Bruxelles Code Nace :
5221004 - Exploitation de centrales d'appel
pour taxis 52290 - Autres services auxiliaires des transports 7733001 - Location et
location-bail de machines et équipements
de bureau, sans opérateur: ordinateurs, machines et matériels informatiques, duplicateurs, photocop., machines à écr. et de
traitem. de texte, etc. del. : Jean-Luc Surquin
B & C SPRL avenue Circulaire 138 - 1180
Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil pour
les affaires et autres conseils de gestion
82990 - Autres activités de soutien aux
entreprises n.c.a. del. : Jean-Pierre Coene
Belgium Visa Service SPRL Rue Van Eyck
30 - 1000 Bruxelles Code Nace : 53200
- Autres activités de poste et de courrier
del. : Panayotis Doukissis
BI Training ASBL avenue Louise 475 - 1050
Bruxelles Code Nace : 85592 - Formation
professionnelle del. : Cundy Raes
BKCP SCRL Chaussée de Waterloo 16 - 1000
Bruxelles Code Nace : 64922 - Octroi de crédit hypothécaire del. : Patrice Rojtman
BMMA - Belgian Management & Marketing Association ASBL Rue Colonel
Bourg 133 - 1140 Bruxelles Code Nace :
73200 - Études de marché et sondages
d'opinion del. : Joëlle Liberman
Compil international Commerce - CIC SARL Rue Bénie
Kaltmoun - 4016 MSakem
- Tunisie Code Nace : del. :
Amine Achour
Consensa BVBA Interleuvenlaan 62 - 3000
Leuven Code Nace : 70220 - Conseil pour
les affaires et autres conseils de gestion
82990 - Autres activités de soutien aux
entreprises n.c.a. 85591 - Enseignement
de promotion sociale del. : Annick de Swaef
d'Audiffret Yves PPE Rue des Atrébates
127 - 1040 Bruxelles Code Nace : del. : Yves
d'Audiffret
Daar Mohamoud Abdi PPE Avenue de
la Bergerie 113 - 1410 Waterloo Code Nace :
del. : Mohamoud Abdi Daar
Dale Carnegie Training (People Performance Results) SPRL Square de Meeus 37
- 1000 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil
en relations publiques et en communication 70220 - Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion 82990 - Autres
activités de soutien aux entreprises n.c.a.
del. : Philippe Nemry
De Hondt Pascale PPE Rue de la Bruyère
31 - 1332 Genval Code Nace : del. : Pascale
De Hondt
Des Idées Aux Mots SPRL Rue de l'Eglise
Saint-Pierre 96 - 1090 Bruxelles Code
Nace : 7311001 - Conception et réalisation
de campagnes publicitaires pour des tiers,
en utilisant tous les médias 7311003 - La
conception de textes et de slogans publicitaires (copywriters) 7311006 - Conception de techniques de publicité visant à
toucher le consommateur (marketing direct) au moyen de publicité personnalisée
(publipostage), propositions téléphoniques
d'achat, etc. del. : Christophe Vanden Broeck
Direct Search - Tram Wai-Feng PPE avenue Louise 367 - 1050 Bruxelles Code Nace
: 7810002 - Les activités de recherche et de
placement de cadres ("chasseurs de têtes")
7810003 - Le placement, pour compte des
entreprises, de personnel ayant perdu son
travail 78200 - Activités des agences de travail temporaire del. : Wei-Feng Tram
Econocom Group SA Leuvensesteenweg
510 - 1930 Zaventem Code Nace : 46431
- Commerce de gros d'appareils électroménagers et audio-vidéo 77330 - Location
et location-bail de machines de bureau et
de matériel informatique del. : Chantal De
Vrieze
Elite Interim SPRL Rue Henri Werrie 87
- 1090 Bruxelles Code Nace : 78100 - Activités des agences de placement de maind'oeuvre 78200 - Activités des agences de
travail temporaire 78300 -Autre mise à
disposition de ressources humaines del. :
Peggy Gohier
Emixis SA Rue du Bassin Collecteur 3 - 1190
Bruxelles Code Nace : 26400 - Fabrication
de produits électroniques grand public
58290 - Édition d'autres logiciels 61200 Télécommunications sans fil del. : Didier
Gélin
Emove SPRL Rue des Tanneurs 58-60 1000 Bruxelles Code Nace : 70220 - Conseil
pour les affaires et autres conseils de gestion del. : Gauthier Demaret
Euro DB SA Rue de la Fusée 50 - 1130
Bruxelles Code Nace : 46510 - Commerce de
gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de logiciels 4741001
- Le commerce de détail d'ordinateurs et de
logiciels non personnalisés 63110 - Traitement de données, hébergement et activités
connexes del. : Burt Riské
Eurospeak SA Rue de Stassart 49 - 1050
Bruxelles Code Nace : 82990 - Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. 85599 Autres formes d'enseignement del. : Regine
Castel
EWA engineering PPE Rue Général Lotz
40 - 1180 Bruxelles Code Nace : 7111101 - les
activités de conseil en matière d'architecture au maître d'ouvrage 74909 - Autres
activités spécialisées, scientifiques et techniques del. : Frédéric Oleksandrow
Fibresson SPRL avenue Emile Van Becelaere 26A - 1170 Bruxelles Code Nace :
4676902 - Commerce de gros de papiers
et cartons destinés à faire l'objet d'une
transformation ultérieure par l'industrie
del. : Johan Lilliehöök
Gem Aerospace SPRL avenue des Saisons 100-102 - 1050 Bruxelles Code Nace :
78100 - Activités des agences de placement
de main-d'œuvre 82990 - Autres activités
de soutien aux entreprises n.c.a. 85592 Formation professionnelle del. : Mathias
Elhaut
GL Events Brussels SA Rue Ravenstein 2
- 1000 Bruxelles Code Nace : 82300 - Organisation de salons professionnels et de
congrès del. : Eva Stefanovic
Graph'in Beauty SPRL Avenue Louise
284 - 1050 Bruxelles Code Nace : 85592
-Formation professionnelle 96022 - Soins
de beauté del. : Caroline Chamut
Holand Nathalie PPE Rue du Mail 19 1050 Bruxelles del. : Nathalie Holand
Iceco SA Avenue des Désirs 29 - 1140
Bruxelles Code Nace : 10520 - Fabrication
de glaces de consommation 46389 - Commerce de gros d'autres produits alimen-
demandes d’admission
Poelman
Immo Stop SPRL avenue Montjoie 58 1180 Bruxelles del. : Evrard Hulot De Collart
Lee Chi Ko SPRL Rue Vanderlinden 20 1030 Bruxelles Code Nace : 46322 - Commerce de gros de viande de volaille et
de gibier 47222 - Commerce de détail de
viande de gibier et de volaille en magasin
spécialisé del. : Albert Lee
IMSM SPRL Marnixlaan 74 - 3090 Overijse
Code Nace : 7022001 - Conseils
et assistance aux entreprises
et aux services publics en
matière de planification, d'organisation, de recherche du
rendement, de contrôle, d'information du gestion, etc. 82990 - Autres
activités de soutien aux entreprises n.c.a.
del. : Philippe Andrieux
IN.be - Immobilier Neuf.be SPRL Avenue
du Port 86C - 1000 Bruxelles Code Nace :
68201 - Location et exploitation de biens
immobiliers résidentiels propres ou loués,
sauf logements sociaux 68311 - Intermédiation en achat, vente et location de biens
immobiliers pour compte de tiers del. :
Gilbert Aelbrecht
Infiniti - By Lentz NV Leuvensesteenweg
321 - 1932 Sint-Stevens-Woluwe Code Nace :
45113 - Commerce de détail d'automobiles et d'autres véhicules automobiles
légers ( = 3,5 tonnes ) 45193 - Commerce
de détail d'autres véhicules automobiles
( > 3,5 tonnes ) 45320 - Commerce de détail
d'équipements de véhicules automobiles
del. : Danny Vermylen
ISC Intelligence in Science SPRL Rue
du Trône 4 - 1000 Bruxelles Code Nace :
7021001 - Conseils et assistance opérationnelle aux entreprises dans les domaines
des relations publiques et de la communication7022003 - Les activités d'audit général82300 - Organisation de salons professionnels et de congrès del. : Pilar Gomez
Istaffit SA Rue Colonel Bourg 127 - 1140
Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil en
relations publiques et en communication
7022001 - Conseils et assistance aux entreprises et aux services publics en matière de
planification, d'organisation, de recherche
du rendement, de contrôle, d'information
du gestion, etc. 85592 - Formation professionnelle del. : Pascal Dujardin
Kinepolis Group SA Boulevard du centenaire 20 - 1020 Bruxelles Code Nace : 59130
- Distribution de films cinématographiques,
de vidéo et de programmes de télévision
59140 - Projection de films cinématographiques 64200 - Activités des sociétés holding del. : Mélanie Lisanti
Korn/Ferry International, Futurestep
SPRL Avenue Louise 489 - 1050 Bruxelles
Code Nace : 78100 - Activités des agences
de placement de main-d'oeuvre del. : An
Lee Hecht Harrisson SA Avenue Louise
149 - 1050 Bruxelles Code Nace : 6920101 Etablissement de déclarations fiscales pour
les particuliers et les entreprises 73200 Études de marché et sondages d'opinion
78100 - Activités des agences de placement
de main-d'oeuvre del. : Claudine Debice
Les Ateliers Alfa SPRL Avenue Jean-Libert
Hennebel 20 - 1348 Louvain-la-Neuve Code
Nace : 10810 - Fabrication de sucre 1083001
- Torréfaction et décaféination du café :
fabrication de café moulu, de café soluble,
d'extraits et de concentrés de café 2893003
- Fabrication de machines et app. pour la
boulangerie, pâtisserie, biscuiterie ou la
fabrication des pâtes aliment.: fours de
boulangerie, malaxeurs à pâte, machines
à trancher et à diviser la pâte, etc del. : Léonard Bosschaert
MG COM (Pangloss Int) BVBA Rue du
Marché aux Poulets 39 - 1000 Bruxelles
Code Nace : 78100 - Activités des agences
de placement de main-d'œuvre 78200 Activités des agences de travail temporaire
del. : Gregory Van Woonsel
MJ Fiduciaire Comptable & Fiscale PPE
avenue Louise 306 - 1050 Bruxelles Code
Nace : 69202 - Activités des comptables
et des comptables-fiscalistes del. : José
Mukota Kabambi
MLD Interim - Mediors 45+ SPRL Chaussée de Wavre 473 - 1040 Bruxelles Code
Nace : 70220 - Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion 78200 - Activités
des agences de travail temporaire 96099
- Autres services personnels del. : Maurice
de Biolley
Neos Interim Management SPRL Avenue
Jules César 9 - 1150 Bruxelles Code Nace :
70220 - Conseil pour les affaires et autres
conseils de gestion 78100 - Activités des
agences de placement de main-d'oeuvre
del. : Didier Woitrin
NEVE ASBL Rue des Tanneurs 58 - 62 - 1000
Bruxelles del. : Paula Hirsch
Ovizio Imaging Systems SA Rue Engeland 555 - 1180 Bruxelles Code Nace : 71121
- Activités d'ingénierie et de conseils techniques, sauf activités des géomètres del. :
Philip Mathuis
Racines Bruxelles SPRL avenue Henri Jaspar 125 - 1060 Bruxelles del. : Ugo Federico
Seykad Rue Breesch 43 - 1020 Bruxelles
del. : Kadri Aldudak
Sotrad SPRL Drève Richelle Bâtiment 161
- 1410 Waterloo Code Nace : 26200 - Fabrication d'ordinateurs et d'équipements
périphériques 46492 - Commerce de gros
de fournitures scolaires et de bureau 46510
- Commerce de gros d'ordinateurs, d'équipements informatiques périphériques et de
logiciels del. : Daniel Vanderstraete
Tempo Team Group Belgium SA Esplanade du Heyzel bte 56 - 1020 Bruxelles
Code Nace : 78200 - Activités des agences
de travail temporaire del. : Bruno Thollebeke
Training Solutions SA avenue Louise 475
- 1050 Bruxelles Code Nace : 70210 - Conseil
en relations publiques et en communication 73200 -Études de marché et sondages
d'opinion 85592 - Formation professionnelle del. : Cindy Raes
Travexco SA avenue Charles
Madoux 71 - 1160 Bruxelles
Code Nace : 49320 - Transports de voyageurs par taxis
7711001 - La location à court
terme de voitures particulières sans chauffeur del. : Alain Verhelst
Van Piperzeel SA avenue de la Chasse 140
- 1040 Brussel Code Nace : 73110 - Activités
des agences de publicité del. : Christophe
Reiter
Virtuoso SCRL Buitenland 25 2880 Bornem Code Nace : 70220
- Conseil pour les affaires et
autres conseils de gestion del.
: Jacques Segers-Lyssens
Vitess'ke SA Chaussée de Vilvorde 94 a 1120 Bruxelles Code Nace : 81220 - Autres
activités de nettoyage des bâtiments; nettoyage industriel del. : Nicolas Van der AA
WorldBridge Partners SPRL Route de Lennik 451 - 1070 Bruxelles Code Nace : 70220
- Conseil pour les affaires et autres conseils
de gestion 73200 - Études de marché et
sondages d'opinion 78100 - Activités des
agences de placement de main-d'oeuvre
del. : Veerle Vandervelde
Y-Insure Heirbrant Yves PPE Rue Centenaire 2ème Avenue 33 - 1332 Genval
Code Nace : 70210 - Conseil en relations
publiques et en communication 70220 Conseil pour les affaires et autres conseils
de gestion del. : Yves Heirbrant
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N°07 - SEPTEMBRE 2014 - E NTR EPRE N DRE
taires n.c.a. del. : Alain Boribon
Idéales pour managers et chefs de famille.
Les nouvelles Passat et Passat Variant.
La nouvelle Passat prend la digne succession de ses prédécesseurs dans le secteur fleet. D’emblée,
elle séduit par son design unique, sa conduite dynamique, son généreux confort et son ingéniosité
technologique. En tant que manager, vous appréciez particulièrement ses moteurs hyperperformants
et économiques en termes de fiscalité et de consommations. Et en tant que chef de famille, vous craquez
pour son vaste espace de chargement que vous modulez en un clin d’œil. Bref, la nouvelle Passat occupe
déjà une place privilégiée dans votre vie. Sur le parking de votre société, et dans l’allée de votre maison.
Découvrez-la très bientôt chez votre concessionnaire ou dès maintenant sur volkswagen.be
4,1-5,2 L/ 100 KM • 108-122 G CO2/KM
Informations environnementales (AR 19/03/2004) : www.volkswagen.be