bulletin du paroissien - Les Fils de la Charité
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bulletin du paroissien - Les Fils de la Charité
1 Archidiocèse de Kinshasa PAROISSE Saint BENOIT BULLETIN DU PAROISSIEN Année C Dimanche 06 Janvier2013 N° 023/ 2013 Epiphanie du Seigneur Is 60, 1-6 ; Ps 72 ; Ep. 3, 2-3a. 5-6 ; Mt 2, 1-12 20ème Anniversaire Sacerdotal du Père Saturnin Mungi En cette solennité de l’Epiphanie de Notre Seigneur Jésus Christ, les Paroissiens de Saint Benoît accueillent le Père Saturnin MUNGI qui a accompli 20 ans de Sacerdoce dans la Congrégation des Fils de la charité. Il a été premier Curé de la Paroisse, installé en 1999, quand Saint Benoît, alors succursale de Saint Augustin, comme sa jumelle, Notre Dame d’Afrique, obtient son autonomie canonique et devient une Paroisse à part entière. Lelo mokolo monene oyo Mokonzi wa biso Yezu Kristu amimonisi o mokili liboso ya bakonzi basatu, nde toyambi Sango Saturnin MUNGI oyo akokisi mibu tuku mibale ya bonganga o kati ya lingomba ya ba Fils de la Charité, ye nde Fils de la Charité ya liboso ya mboka na biso. Toyamba ye, tosunga ye elongo na baninga ba ye banso na kati ya Congrégation oyo ekambi Paroisse na biso. QUI EST LE PERE SATURNIN ? Familièrement appelé Père Sat. , le Père MUNGI Saturnin est né d'une famille de cinq enfants dont trois filles et deux garçons. De cette petite communauté de sept membres les deux parents (papa Daniel et maman Margueritte) et deux de ses trois sœurs (Marie et Pelagie) ont rejoint la maison du Père. Le Père Saturnin a reçu très tôt une éducation chrétienne de base auprès de ses parents et surtout auprès de sa grande sœur maman Julienne à Masina. Cette morale catholique lui a permis successivement de franchir les exigences de la vie de l'internat à la Mission catholique d'Ipamu (entre les cités de Mangay et de Dibaya Lubwe), comme professeur à l'école secondaire de Saint Kibuka à Masina, et comme travailleur 2 de la FANAPLAST (fabrique nationale de plastique) à la 5è rue de Limete. Premier Fils de Charité de la R.D.Congo le père Saturnin est entré dans cette famille religieuse en 1987. Il a prononcé ses premiers vœux en juin 1989 à Abidjan; les vœux définitifs et le diaconat en juin 1992 à Brazzaville (lieu de formation à l'époque); ordonné prêtre en janvier 1993 à Kinshasa par le cardinal Fréderic Etsou. Quatre moments vont marquer ces vingt ans de ministère sacerdotal et pastoral. Il en parle : a. Temps de semence L'étape de Brazzaville et le séjour en France ont été déterminants pour réaliser des rencontres qui vont façonner mon cœur du disciple du Christ ouvert au dialogue et à d'autres sensibilités culturelles. Que des joies de voir que la couleur du sang humain est partout la même. Et que rien ne peut arrêter l'amour et l'esprit de dialogue que Dieu a semé en chaque personne pour vivre en communion entre nous. J'ai vécu des guerres fratricides à Brazzaville entre 1993 et 1997. J'ai fait l'expérience des horreurs des quartiers dits sensibles en France. J'ai connu des pillages bien planifiés et organisés à Kinshasa quelques jours après mon ordination. L'insécurité à l'Est de notre pays et la crise économico-sociale qui forcent le congolais à trouver d'autres réflexes pour vivre. Autant d'ingrédients qui ont forgé mon âme de pasteur pour partager les joies et les combats de ceux et celles qui espèrent un monde meilleur. Il y a vingt ans pour me rendre disponible et me rendre proche d'eux, pour rire, pleurer, partager, inventer et rêver avec eux. b. Temps de fondation Qui a voulu que je sois l'aîné des prêtres Fils en Afrique et particulièrement en RD Congo? Au lieu de passer mon temps à justifier les choses qui risquent de fausser le calcul, je me suis mis à travailler et apporter ma modeste contribution étant successivement premier Fils africain curé de la paroisse à Saint Augustin de Brazzaville, premier Fils africain à fonder à Kinshasa en RD Congo, premier curé à la paroisse Saint Benoît /Kinshasa, premier Responsable de la Branche africaine (provincial de l'Afrique) et premier congolais à faire l'expérience de la formation des Fils en RD Congo. Que retenir de cette étape que je qualifie de fondation? Le mot "responsabilité" me semble adéquat lorsqu'on commence une œuvre qui peut avoir un avenir. Du père Anizan notre Fondateur à nos jours, notre congrégation est toujours dirigée par les personnes fragiles, mais des pasteurs qui espèrent que toutes les graines ne vont pas être jetées sur une terre aride. J'ose croire que chaque geste, chaque option prise ici et là, chaque projet ont été porteurs d'avenir. Les historiens feront le reste. c. Temps de fécondité. La fécondité est un des piliers cher du charisme des Fils de la Charité. Je suis aussi cette vigne choisie et soignée par le Seigneur pour produire des fruits d'amour, du dialogue, des gestes d'espérance, de la collaboration avec les hommes et des femmes de bonne volonté, de la transformation de notre monde et de nos lieux de vie. Jn (15) L'année de la foi est une grande chance pour moi pour exprimer ma joie d'avoir choisi quelqu'un qui est Tout pour moi. L'année de la foi est un moment de grâce pour raviver la flamme de mon baptême et de ma consécration au Seigneur. C'est une année où je réalise que la rencontre personnelle avec Jésus irrigue non seulement notre vie intérieure mais aussi tout notre corps (physique, intellectuel...), notre mode d'action. C'est un moment de "metanoia", de conviction renouvelée, d'audace et de créativité. La réhabilitation de notre église paroissiale a été un des moments fort de l'Esprit du Christ ressuscité en moi. Jésus a eu pleine confiance dans le Père (Jn 11,41) et il nous 3 appelle à cette même confiance (Lc 7.50, Ac 20.32). d. Temps de préparation. Un ancien prêtre de 72 ans me disait il y a trois jours: " vingt ans seulement? Mais c'est trop peu. Ce n'est qu'un début". C'est vrai. Tant que Dieu me donnera la force, je me rendrai toujours disponible pour que la flamme d'amour ne s'éteigne J'aurai encore des rencontres à faire, des défis à affronter. J'aurai aussi des femmes, des hommes, des jeunes à conduire hors du désert. Il faut rester ferme dans la foi, solide dans le choix que j'ai fait et.... On ne peut tout faire. D'autre part il faut écouter son corps. Chaque rencontre avec les médecins on m'a toujours demander de changer de régime de travail et trouver d'autres manières de servir le christ dans notre famille religieuse. Mais pour ne pas regretter un jour ce que j'aurais dû faire, je commence maintenant à penser en l'avenir de notre jeune congrégation et notre nouvelle implantation dans mon pays. Poser les fondations de formation des jeunes qui frappent à notre porte, chercher les moyens de notre mission en RD Congo, penser notre expansion après Saint Benoit, etc. Entretien avec le Père Saturnin A l’occasion de ses 20 ans de sacerdoce, le bulletin du Paroissien a rencontré le Père Saturnin pour un entretien dont voici le déroulement : 1. Vous étiez le premier Curé à Saint Benoit. Comment cela est arrivé ? Quels sont vos réalisations ? Depuis Brazza, il y avait un projet de traverser le fleuve pour commencer une nouvelle implantation à partir de l’an 2000. La guerre civile de 1997 à Brazza a précipité les choses. En venant trouver refuge à Kinshasa en Aout 1997 j’ai pris contact avec les copains prêtres qui m’ont reçu et l’ordinaire du lieu (le Cardinal ETSOU). A l’issue de ce bref séjour, la décision de s’implanter à Kinshasa se précise et la prise canonique a eu lieu à Saint Benoit, le 31 Janvier 1999, Et à même je suis nommé curé de la Paroisse et Provincial des Fils de la Charité en Afrique Réalisations - Faire de St Benoit, succursale de St Augustin, paroisse autonome - - - - Donner à la nouvelle paroisse sa taille d’une paroisse qui doit voler de ses propres ailes Restructurer les commissions paroissiales Multiplier les séances de formation Acquisition de certains matériels (instrument de sonorisation, livres…) Impression d’un pagne Saint Benoit Construction du Secrétariat Réhabilitation des bureaux pour les prêtres Construction d’un centre de développement Doter des moyens nécessaires à la commission de Caritas et (local Caritas) Initiation à la coupe et couture, et formation à l’informatique…sont quelques actions que nous avons posées avec les fidèles. 2. Quelles étaient vos joies et vos peines ? Comme Joies je retiendrai la Formation des Laïcs, la collaboration avec les fidèles qui m’ont facilité le travail et l’autonomie de la 4 paroisse qui correspondait à l’aspiration des Chrétiens. Comme Peine je ressentais que certains fidèles n’étaient pas préparés à assumer cette autonomie, ils avaient encore cette nostalgie de l’époque où nous dépendions de Saint Augustin. 3. Vous aviez quitté Saint Benoît selon la volonté des vos supérieurs et vous êtes revenu comme vicaire qu’avezvous ressenti ? Quel renversement des choses apparemment dirait-on. Le preneur des décisions d’hier que j’ai été, était soumis aux ordres de quelqu’un qui n’était pas de sa promotion. Ce n’est pas facile dans une communauté où certains fidèles ont conservé une conception très pyramidale du pouvoir. Comme religieux, il fallait montrer la mission de l’Eglise comme service. Pendant son ministère terrestre, Jésus n’a-til pas souvent mis en garde ses disciples contre le mauvais usage de l’exercice du pouvoir. Pour Jésus le Pouvoir est essentiellement un service. « Celui qui veut être le plus grand sera le dernier et aux services des autres » Comme vicaire j’ai mis à profit ma formation en Sciences Sociales, en mettant en place une pastorale sociale pour aider les fidèles à faire les liens entre la prière et la vie. Une expérience qui finira par la mise en route d’un groupe qui réfléchisse à la lumière de l’évangile sur la vie du quartier et la vie de la paroisse. Ainsi les petites mutuelles appelées mutuelles de solidarité (fabrication de savons, de poissons salés…). A cette époque, Papa Jean Baptiste NTAMBO a joué un grand rôle, dans les C.EVB., et d’autres encore comme Papa Nestor MBWINGA, Isidore MPETI…dans la formation. Grâce à cette activité de prise en charge, nous avons commencé la réhabilitation de l’Eglise. C’était le travail d’une Eglise de dialogue, partage, de découverte des potentialités humaines et spirituelles. Maintenant encore, je suis Vicaire d’un jeune curé Je reste pour lui un frère au service de la congrégation et de la paroisse pour faire ce que je peux. Nos vœux évangéliques nous demandent obéissance aux supérieurs pour le bien de notre famille religieuse. C’est une question de vie et de respect des institutions de l’Eglise, même si les fidèles m’appellent Doyen. Je ne suis qu’un serviteur. 4. Physiquement notre Eglise a été réhabilitée. Le tout a commencé sous votre administration. Comme prêtre comment avez-vous vécu cet ouvrage ? quelle était votre pastorale à ce sujet ? C’est un travail de foi, d’amour et de volonté. C’est la question de prise en charge locale. La réhabilitation de notre église fait la fierté d’une communauté qui se prend en charge. C’était le moment de découvrir les compétences humaines spirituelles et les talents d’un chacun. Les Chrétiens ce sont mobilisés et ont montré qu’ils étaient capables de transformer leur milieu de vie pourquoi pas notre pays. 5. 20 ans de sacerdoce c’est beaucoup ? c’est peu ? Comme missionnaire, qu’attendent les Chrétiens d’un prêtre à Kinshasa ? Un sage me disait il y a quelques jours : « 2O ans, c’est peu, c’est alors que tout commence dans la persévérance jusqu’à la fin de la course ». Quant au profil du prêtre à Kinshasa je pense que celui-ci doit être un autre Christ qui aime ses ouailles, qui est leur ami, qui rit et pleure avec eux. Un pasteur qui prêche une parole d’espérance, qui amène les gens hors du désert et qui sanctifie par les sacrements. A Kinshasa, le prêtre joue le rôle d’accompagnateur qui doit aider les gens 5 à la transformation de leur vie spirituelle et matérielle. C’est le sens de la pastorale sociale que nous avons initiée. 6. Vous avez ouvert une maison au sein de la Paroisse, précisément dans la C.E.V.B. 9. De quoi s’agit-il ? Effectivement nous avons ouvert un postulat ou une maison de formation. Le postulat est un temps ou une étape de dialogue d’initiation à la vie religieuse et pastorale, un temps de connaissance mutuelle. Pour le moment, nous avons commencé avec trois jeunes gens ou postulants. La durée de la formation est de deux ans. 7. Quand vous parlez de la sainte Vierge ; on sent que vous êtes en intimité avec elle, tout confiant en elle. Quel est le secret de votre dévotion ? Je considère la sainte Vierge comme ma mère, ma conseillère, mon modèle de foi et de courage. La réhabilitation de l’Eglise était sous sa protection. Votre dernier message mon Père ? Comme je l’ai dit à la messe de 6h30’, le jour de la commémoration des martyrs de notre indépendance, la vie pour moi et pour nous tous est faite des joies et des peines. Il y a un temps pour rire et un temps pour pleurer. Ce n’est pas difficile. Justement voilà, mon anniversaire survient avec un deuil. J’ai perdu ma belle sœur [Eugénie Yumusu] qui sera inhumée ce dimanche même. La joie et la souffrance cheminent ensemble ou alternativement. Le chrétien doit avoir une bonne perception de la souffrance. Elle éduque et purifie. C’est une question de foi et de confiance en Dieu malgré la tempête. C’est ça « Pasi ya mwana mobali ». Merci, mon Père, pour tout ce que vous avez fait pour nous. Nous vous aimons. Bon anniversaire. Nouvelle de la Paroisse 1. A la fin de l’année 2012, les Paroissiens ont rendu grâce à Dieu dans la veillée des prières ferventes le soir au soir du 31 décembre 2012 jusqu'au 1erJanvier 2013 : Journée Mondiale de la Paix 2. Dimanche 27 janvier 2013 : Echange des Vœux de Nouvel an pour tous les fidèles à la Paroisse Une contribution est attendue : 7500 FC 3. Comme d’habitude du 18 au 25 Janvier, c’est la semaine des prières pour l’Unité des Chrétiens 4. Du 28 au 30 Janvier : Retraite des Mabota 5. Jusqu’au 20 Janvier 2013 que les paroissiens pensent à renouveler leur abonnement de 2000 FC pour le missel mensuel (mois de févier 2013) 6. Fin Janvier 2013 : visite éventuelle du Père Provincial des Fils de la Charité 7. La Paroisse souhaite la bienvenue au Père Lewis, qui passe cette année son stage pastoral avant de poursuivre sa formation en Théologie. 6