Aux petits désagrément des régies municipales de recettes…

Transcription

Aux petits désagrément des régies municipales de recettes…
1
A Yvette
Aux petits désagréments des régies municipales de recettes…
Dans le baluchon du secrétaire de mairie, les
attributions qui étaient les miennes en propres concernaient en particulier la gestion au quotidien de la
piscine municipale dans sa période estivale et même en position de sommeil. Certes en dehors du
recrutement du Maître Nageur Sauveteur, il importait de recruter du personnel pour l’accueil mais
aussi et surtout une personne de confiance pour la manipulation de la billetterie et la recette
correspondante au quotidien et tous les jours se faisant…Parce que la piscine municipale était ouverte
tous les jours de la semaine et sans discontinuité. Il s’agissait d’une régie municipale de recettes placée
sous la tutelle comptable du receveur municipal en personne, le percepteur de Montmeyran. C’était
dire tous les tickets d’entrées qu’il importait d’imprimer avec les nouveaux tarifs annuels d’entrées
votés par le conseil municipal…Devaient être déposés et enregistrés à la Perception, une tutelle, une
férule, une hiérarchie, un contrôle impitoyable et abrupt.
Seul le percepteur était accrédité pour mettre en ma
possession une réserve suffisante de tickets d’entrées. En tant que régisseur, j’avais été nommé par
arrêté du maire en une formalité soumise au visa du Préfet et prévoyant un régisseur suppléant. Alors,
la préposée aux entrées payantes advenait en mairie systématiquement tous les matins à la même heure
2
pour déposer en mairie la recette à vérifier et surtout à faire cadrer avec la numérotation des
carnets en possession valant titre d’entrée. C’était une pratique se révélant fastidieuse et longue à la
fois…Puisqu’il m’importait de déposer corollairement la recette du jour à la Poste sur le Compte
Courant Postal du régisseur. Il nous était imparti de ne jamais garder inconsidérément des importantes
sommes d’argent en dépôt en mairie. A chaque jour supportait donc son dépôt contre récépissé.
Puisque j’étais alors pécuniairement responsable de la bonne tenue de la comptabilité de la piscine
municipale mais aussi de sa gestion générale et technique puisque toute problématique devait avoir
une incidence financière de mon ressort en lien avec les élus décideurs.
Cette remise des fonds de la recette était d’autant
plus prenante qu’il importait de compter toute la petite monnaie étant entendu que la caissière, Dame
Yvette, possédait un fond de caisse que j’avais fixé à 50 francs. Il était utilisable pendant toute la
durée d’ouverture de la piscine allant du mois de juin jusqu’à la fin août. Dame Yvette arrivait donc au
secrétariat de mairie sur le coup de neuf heures et tous les matins se faisant. Il importait de noter sur le
cahier de référence ce que vendu le jour J et dans toute la gamme des tarifs appliqués : Entrée enfant,
entrée adulte et carnets de 10 tickets enfant et adultes. J’étais donc responsable de ces valeurs faciales
et dans l’éventualité d’un vol, il m’aurait été imposé et sur mes deniers propres, de pourvoir au
paiement des tickets égarés ou volés.
Il en était de même pour les régies municipales de
recette des photocopies et de la régie de la bibliothèque municipale Dans un cas comme dans l’autre
une billetterie fonctionnait et pour la clarté des comptes il était imposé au délivrant de la photocopie,
de donner un reçu au demandeur. Le prix de la photocopie était de 50 centimes de franc. Pour la régie
de la bibliothèque, il était utilisé un carnet à souche et les fonds devaient être versés entre les mains du
receveur municipal toutes les fins de mois pour établissement d’un titre de recette correspondant à ce
versement en cours. Les droits de place étaient quant à eux uniformément de dix francs. Pour ce qui
fut de la régie des droits de place relative au marché alimentaire ayant lieu sur la place de l’église, un
employé communal procédait à l’encaissement des sommes recueillies. Dans l’armoire métallique
fermée à clé du secrétariat de mairie, était déposée tous les samedis, une enveloppe sur laquelle étaient
précisés les noms des marchands non sédentaires concernés et le montant de la recette du jour.
Un titre de recette était alors émis à l’encontre du
régisseur pour les quatre régies concernées. C’était dire aussi que la vérification des comptes pouvait
intervenir inopinément à tous les moments de la part du comptable du trésor. Puisque la manipulation
des fonds publics doit s’opérer dans la plus parfaite transparence honnête et sans tache. Etant entendu
que les textes de référence concernant les régies prévoyait l’octroi d’une si minime indemnité attribuée
au régisseur. Elle correspondait à un montant annuel symbolique de deux cents francs. Petite
compensation parce qu’un certain jour d’été de l’année 1981 au sujet de la piscine municipale, une
erreur mémorable se produisait dans la manipulation des billets et un carnet à abonnement fut perdu ou
égaré. Sur mes fonds propres, je devais donc pallier cette difficulté sans pour autant être remboursé de
la somme astreinte. C’était pour ma pomme et voila tout…
Aux petits désagréments des régies municipales de recettes…
9 mars 2012
Jean d’Orfeuille