Auch. Les vitraux d`Arnaud de Moles, œuvre incomparable depuis

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Auch. Les vitraux d`Arnaud de Moles, œuvre incomparable depuis
Auch. Les vitraux d'Arnaud de Moles, œuvre
incomparable depuis 500 ans
Publié le 15/12/2013 sur le site de « La dépêche du Midi »
Selon André Mengelle, Arnaud de Moles se serait
représenté à la droite du Christ, dans ce dernier vitrail. à
droite, la sibylle de Libye, portant la flamme/Photo DDM.
Dans la cathédrale Sainte-Marie d’Auch, il y a le chœur et tous les signes qu’ont laissés les
Compagnons ayant bâti ce monument de la Renaissance. Et puis il y a le chef-d’œuvre d’Arnaud de
Moles… Dix-huit verrières qui, de la Création à la Résurrection, élèvent la nef en joyau, projetant du
levant au couchant leurs reflets d’or, de rubis, de saphir, d’émeraude sur la pierre. «Pour l’ampleur
de la pensée, aucune œuvre de cette époque ne peut se comparer aux vitraux d’Auch», résumait
déjà au siècle dernier l’historien d’art et académicien Émile Mâle.
«Et pour tout visiteur qui pénètre dans la cathédrale, cela reste un éblouissement», reprend André
Mengelle. André Mengelle ? On connaissait le général… Mais là, c’est l’Auscitain qui parle, «né sur la
place, à l’ombre des tours de Sainte-Marie», rappelle-t-il. Homme qui, à 81 ans, conserve une
émotion intacte face à ce grand livre écrit il y a 500 ans… auquel il vient donc de consacrer un
ouvrage érudit afin de célébrer cet anniversaire.
Car «au-delà de la beauté, ce qui rend uniques ces vitraux achevés en 1513, c’est qu’ils ont été
réalisés par un seul artiste afin d’expliquer un programme théologique dans une période en plein
bouillonnement religieux, puisqu’elle va bientôt voir naître la Réforme. Mais mis à part Jésus et la
Vierge, les autres personnages et le sens de leur présence n’évoquent plus rien à la grande majorité
de nos contemporains», poursuit André Mengelle qui propose alors un véritable voyage en
Connaissance.
Patriarches, apôtres, évangélistes et, surtout, prophètes et sibylles «voyantes» ou «vierges
inspirées» : il décrypte donc le message que l’artiste fait passer à travers les symboles de l’Ancien et
du Nouveau Testament. Car en mettant en scène celles et ceux qui annoncent la venue du Christ,
Arnaud de Moles écrit plus qu’un simple catéchisme pour conduire les fidèles vers le credo : «le
passage d’un monde à l’autre, du gothique à la Renaissance», souligne André Mengelle. Une quête
de lumière et de sagesse humaniste dans laquelle «Auch était très en pointe», conclut-il.
Sibylles et mystères...
Sibylles de Samos, de Delphes ou de Libye, à côté de Moïse... Elles sont douze et poitrine nue, la
sibylle d’Europe porte l’épée.... Et puis il y a Adam et Ève, étonnants au pied de l’Arbre de la
Connaissance sur lequel s’enroule le serpent à figure humaine. Car chose unique, à Auch, Adam et
Ève tiennent chacun leur fruit défendu, rouge pour Adam, jaune pour Ève. Une mise sur un pied
d’égalité de l’homme et de la femme ? Ou un e pomme sucrée pour lui et un citron amer pour elle ?
«Le charme est que tout est hypothèse, avec ces vitraux», sourit André Mengelle, ému surtout par le
dernier, où la fin de l’œuvre s’écrit en gascon et où il pense qu’Arnaud de Moles s’est représenté à
la droite du Christ dans la scène d’Emmaüs.
Les Vitraux d’Arnaud de Moles de la cathédrale Sainte-Marie d’Auch est publié par la société
archéologique du Gers.
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