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Journal Midi –Olympique du Lundi 23 janvier 2017
L’œil de... JOËL DUMÉ - DIRECTEUR TECHNIQUE DE
L’ARBITRAGE
« World Rugby va clarifier cette règle »
Propos recueillis par Arnaud BEURDELEY
Depuis le 3 janvier, World Rugby a introduit une nouvelle règle différenciant les
plaquages accidentels des plaquages imprudents. Pouvez-vous apporter un
éclairage ?
Des précisions ont en effet été apportées en ce début d’année même s’il n’y a aucun
changement fondamental par rapport à ce qui était demandé avant. Les termes
utilisés doivent donc être précis. Il y a une volonté forte, de la part de World Rugby,
de protéger l’intégrité du joueur et d’être très sévères sur tout ce qui concerne les
contacts à hauteur du cou et de la tête. La notion de plaquage accidentel et de
plaquage imprudent est apparue. Qu’est ce que cela signifie ? Un joueur ne doit pas
toucher ni la tête ni le cou. Et lorsqu’il le fait, il prend le risque d’être sanctionné
sévèrement d’un carton. En fait, un plaquage imprudent se fait au-dessus de la ligne
des épaules, y compris si le plaquage a commencé en dessous et se termine au
niveau du cou, par exemple les plaquages par enroulement lorsque le plaqueur est
derrière le porteur du ballon. Le joueur doit donc savoir qu’il risque un carton jaune
ou un carton rouge.
Mais qu’est ce qui détermine finalement la sévérité de la sanction ?
C’est la force du plaquage. Si par exemple le bras est tendu de façon très directe avec
force et vitesse, c’est un carton rouge automatique. Si l’arbitre estime qu’il y a une
circonstance atténuante, à savoir qu’il n’y a ni force, ni vitesse, c’est un carton jaune.
Voilà les deux niveaux de sanction donnés par World Rugby.
Quid du plaquage accidentel ?
Cela reste un plaquage illicite qui a lieu aussi au dessus de la ligne des épaules et,
dans la volonté du législateur, il doit également être sanctionné. L’arbitre estimera
que ce n’est pas un acte délibéré, par exemple que le porteur du ballon a glissé,
entraînant une perte d’appui et le placement du haut de son corps plus bas que
prévu. Dans ce cas, le geste du plaqueur peut se retrouver au niveau du cou ou de la
tête, de façon accidentelle. Dans son jugement, l’arbitre va alors juger que le geste
n’est pas volontaire. Néanmoins, ça reste un plaquage illicite. Dans ce cas, la
sanction est une pénalité.
En augmentant encore un peu plus la notion d’interprétation pour les arbitres, ne
rend-on pas leur rôle plus difficile ?
Je ne crois pas qu’il y ait plus d’interprétations laissée aux arbitres. C’est comme
pour les plaquages dits par retournement ou pour d’autres phases de jeu. L’arbitre
doit être en mesure de l’analyser. Est-ce que le joueur a été lifté, retourné et planté
dans le sol ? Ou est-ce simplement un plaquage offensif ? Ce n’est pas de
l’interprétation, c’est de l’analyse.
Ne craigniez-vous que cette nouvelle règle apporte encore plus de confusion ?
Évidemment, ce n’est pas toujours blanc et noir, ce qui rend la tâche de l’arbitre
difficile. Il peut y avoir des circonstances atténuantes ou aggravantes. World Rugby
va clarifier très vite cette règle. Les responsables de l’arbitrage mondial ont décidé de
réunir tous les arbitres de leur panel jeudi prochain pour apporter un éclairage avec
des images et des exemples. L’idée est de clarifier ce qui peut être aujourd’hui
considéré comme un peu confus.
Communiquerez-vous en suivant ces images aux clubs professionnels ?
Oui, bien sûr. C’est ce qui se fait habituellement, notamment sur les compétitions
européennes. Des clips vidéo sont sélectionnés par les managers des arbitres et sont
envoyés en direction des clubs. On peut aussi imaginer que nos arbitres se rendent
dans les clubs pour apporter un éclairage. Cela se pratique régulièrement, au moins
deux fois par an. Et j’y suis entièrement favorable. Pour éviter la confusion, rien de
mieux qu’une communication précise entre les arbitres et les clubs.
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