L`Académie Royale de peinture et de sculpture et la hiérarchie des

Transcription

L`Académie Royale de peinture et de sculpture et la hiérarchie des
Primaire
L’Académie Royale
de peinture et de sculpture
et la hiérarchie des genres
L’Académie Royale de peinture et de sculpture
Suivant l’exemple des académies italiennes créées au XVIème siècle à Florence et à Rome, une
douzaine d’artistes français fondent, en 1648, l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture.
Au début du XVIIème siècle, la plupart des peintres font partie de la Maîtrise de Saint-Luc,
structure corporative fondée en 1391 qui contrôle le marché et sanctionne le mode de formation
des artistes.
En effet, peinture et sculpture, comme toute occupation manuelle et marchande, étaient
assimilées aux « arts mécaniques » différenciés des « arts libéraux » (la dialectique, la
grammaire, la rhétorique, l’arithmétique, l’astronomie et la musique).
Cette distinction fondamentale maintenait les artistes dans un univers artisanal, asservis à la
Maîtrise qui ne pouvait plus répondre à leurs attentes. Un groupe d’artistes, parmi lesquels
figure le jeune Charles Le Brun, réagit face à la prétention des Maîtres et se place directement
sous la protection du jeune roi Louis XIV, seul capable de les soustraire aux contraintes et aux
vexations de la Maîtrise.
L’Académie fut supprimée par la Convention à la demande de David (août 1793) et c’est en
1796 que fut fondée l’Ecole des Beaux-Arts.
L’enseignement à l’Académie
L’Académie était avant tout un lieu d’enseignement, fonction dont elle n’a cessé de revendiquer
le monopole jusqu’à l’abolition de la Maîtrise en 1776 qui prétendait au même privilège.
L’Académie édictait des règles strictes d’admission et fondait l’essentiel de son enseignement
sur la pratique du dessin. Une grande importance était également accordée à l’enseignement
de l’histoire, de la littérature, de la géométrie, de la perspective et de l’anatomie.
Chaque année, les élèves participaient à de nombreux concours, le plus prestigieux étant celui
du prix de Rome dont le lauréat bénéficiait d’un séjour de formation à Rome, et était assuré
d’une carrière soutenue par les commandes officielles.
La réception à l’Académie valait au peintre le titre envié de Peintre du Roi, à ne pas confondre
avec le titre de Premier Peintre du Roi, distinction réservée à un seul homme qui était souvent
le directeur de l’Académie.
© Ville de Toulouse, musée des Augustins, document realisé par le service éducatif, (Lucile Puccio, 2002).
Primaire
La hiérarchie des genres
Héritée de l’Antiquité, codifiée en 1668 par André Félibien, secrétaire de l’Académie, la
hiérarchie des genres consacrait la première place à l’invention dans la représentation d’une
scène d’histoire religieuse, mythologique ou profane, aux dépens de l’imitation dont se
contentaient portraitistes , peintres de paysages ou de natures mortes.
1
Au sommet se trouvait la peinture d’histoire, appelée «le grand genre» : tableaux souvent
de grande taille, à sujets mythologiques, religieux ou historiques. Ils avaient pour fonction
d’instruire et d’éduquer le spectateur.
2
Venait ensuite le portrait, représentant des personnages importants du passé comme du
présent.
3
Puis les scènes de genre : représentations, généralement de petite taille, de scènes de la
vie quotidienne attachées aux personnes ordinaires.
4
Le paysage.
5
La nature morte.
Une correspondance existe entre les formats des œuvres et les sujets. Le grand format est
destiné à la peinture d'histoire, le petit format étant davantage dédié aux natures mortes et aux
scènes de genre. Au XIXe siècle, les peintres se sont progressivement libérés de cette
hiérarchie.
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© Ville de Toulouse, musée des Augustins, document realisé par le service éducatif, (Lucile Puccio, 2002).