Invitation à un séminaire d`échanges

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Invitation à un séminaire d`échanges
Les Organismes Préventeurs de la Région Midi-Pyrénées
DIRECCTE – CARSAT – AROMSA – MIDACT – OPPBTP –
Les Services de Santé au Travail
Invitation à un séminaire d’échanges
entre les préventeurs et les chercheurs régionaux
travaillant sur les risques psychosociaux
Pourquoi ce séminaire ?
Les risques psychosociaux restent un objet à construire
Les auteurs du Rapport du Collège d’expertise sur le suivi des risques psychosociaux (RPS) au travail soulignent
l’absence de consensus scientifique sur ces risques : si de nombreuses disciplines sont amenées à s’intéresser aux risques
psychosociaux, elles le font avec des concepts, des modèles théoriques, des outils d’observation, différents. A l’intérieur
d’une même discipline, des variations importantes sont observées entre les écoles de pensée…. Et un peu plus loin, ils
ajoutent qu’il n’y a pas non plus, en l’état actuel de l’art, de consensus dans le monde scientifique sur la façon de
concevoir et de traiter les risques psychosociaux au travail. .
Par ailleurs, certains critiquent la dénomination même de « RPS ». Ils voient dans ce vocable un fourre-tout réunissant des
réalités très diverses qui justifieraient chacune un traitement particulier.
De nouvelles questions se posent dans un contexte en évolution permanente
Que l’on regarde la question sous l’angle de la prévention des RPS ou sous celui plus général de la promotion de la
qualité de vie au travail (QVT), plusieurs études européennes récentes montrent que, la France n’est pas très bien située
par rapport aux autres pays de l’Union Européenne. Au-delà, des résultats, toujours critiquables, d’une étude ponctuelle,
c’est leur convergence qui interpelle.
Ces résultats peu flatteurs doivent néanmoins être tempérés. Il est indéniable que les choses évoluent dans les entreprises.
Elles sont sorties du déni qui prévalait en général jusqu’à la signature de l’accord national interprofessionnel sur le stress
au travail en 2008. Par ailleurs, de réels progrès ont été réalisés dans la définition de méthodologies d’intervention et de
prévention ; notamment dans les entreprises de plus de 50 salariés. Mais si de plus en plus d’entreprises se préoccupent
des RPS et de la QVT, trop peu d’entre elles agissent sur leur organisation ou leur politique managériale. Pourtant,
beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit d’une condition indispensable à une réduction durable du niveau des RPS.
Ensuite, dans un contexte d’évolution règlementaire poussant à plus de prévention primaire, et d’émergence de courants
de recherche s’intéressant à la promotion de la santé au travail, les partenaires sociaux viennent de signer un accord
national interprofessionnel sur la QVT. Cette actualité pose de nombreuses questions. Par exemple : Comment définir la
QVT ? Les déterminants du « bien-être » sont ils différents de ceux du « mal-être » ? Bien-être au travail et performance
économique sont-ils toujours compatibles ? La QVT est-elle une opportunité pour la prévention ou un piège dans lequel la
question de la souffrance au travail et celle des conditions de travail risquent de se diluer et disparaître ?
DIRECCTE Midi-Pyrénées – Pôle Travail
5 Esplanade Compans Caffarelli – BP 98016 – 31080 Toulouse Cedex 6
Tél : 05 67 73 63 76 – Site internet : www.midi-pyrenees.direccte.gouv.fr
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Les chercheurs et les préventeurs ont intérêt à échanger
De nombreuses disciplines ont une légitimité à aborder la question des RPS et/ou de la QVT. Chacune produit
des connaissances sur la base d’un cadre conceptuel et d’une démarche qui lui sont propres. Lors du colloque
international du DIM GESTES qui s’est tenu en juin 2013, il a été souligné qu’aucune approche existante ne propose de
démarche holiste, capable de penser le travail et la souffrance au travail à différentes échelles. Au contraire, chaque
discipline a tendance à se centrer sur une échelle particulière…
A l’inverse, les préventeurs ressentent le besoin d’une approche globale de la question des RPS voire des conditions de
travail au sens large dans les entreprises, alors même qu’ils sont souvent les uniques « spécialistes » des RPS dans les
structures qui les emploient. De ce fait, ils sont amenés à construire seuls leurs interventions en intégrant de façon
empirique les connaissances produites par différents courants de la recherche.
Pour bâtir des stratégies d’intervention plus efficaces, les préventeurs ont besoin des chercheurs pour conduire une
réflexion sur la complémentarité des modèles portés par différentes disciplines, sur les possibilités d’adaptation des
démarches développées par les chercheurs aux contraintes du terrain et sur les articulations envisageables des différents
modèles et démarches développés par les chercheurs.
De leur côté, les préventeurs mettent à l’épreuve les théories et les démarches élaborées par les chercheurs dans des
entreprises très diverses. Ils ont accès à des terrains que les chercheurs ont peu exploré et ils interviennent dans des
conditions qui ne sont pas celles de la recherche. Des échanges sur ces expériences concrètes pourraient permettre aux
chercheurs d’affiner leurs modèles et de les valider plus largement. Par ailleurs, les préventeurs dans les entreprises sont
confrontés à des difficultés théoriques, méthodologiques ou pratiques qui pourraient constituer des objets de recherche.
Pourquoi organiser ce séminaire dans le cadre du plan régional santé travail (PRST) ?
Un des objectifs du plan national de santé au travail (PNST) pour le période 2010-2014 est qu’une action d’orientation de
la recherche doit être menée aux niveaux régional, national et européen, à la fois pour assurer l’harmonie des
programmes, le développement des coopérations et améliorer l’utilité de la recherche pour l’expertise et la prévention en
santé au travail.
Dans la logique du PNST, l’axe 3 - mieux vivre le travail - du PRST de Midi-Pyrénées a fixé comme objectif partenarial
de mettre en place une collaboration et une coordination entre les chercheurs attentifs à la demande sociale et les
préventeurs des risques professionnels.
Le PRST fédère un grand nombre de préventeurs institutionnels régionaux : services déconcentrés du ministère du travail,
sécurité sociale, mutualité sociale agricole, organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics,
agence régionale pour l’amélioration de conditions de travail, services de santé au travail et chambres de commerce et
d’industrie.
Le monde de la recherche ne participant pas au pilotage du PRST, il est apparu naturel d’associer l’institut fédératif
d’études et de recherches interdisciplinaires santé société (IFERISS) à l’organisation de cette manifestation. En effet, cette
fédération de 18 équipes de recherche représentant 8 disciplines différentes (épidémiologie, santé publique, sociologie,
anthropologie, psychologie, neuro-ergonomie, sciences politiques et droit) a un intérêt affirmé pour la santé au travail,
l’interdisciplinarité et le transfert des connaissances issues de la recherche vers les lieux de pratique.
Pour autant, ce séminaire est ouvert à tous les chercheurs régionaux qu’ils collaborent ou non à l’IFERISS.
Au-delà de l’intérêt des différentes présentations et des débats, l’objectif de ce séminaire pour les institutions contribuant
au PRST est d’initier une véritable dynamique régionale de collaboration entre les participants. Cette dynamique pourrait
se concrétiser par l’instauration de points de rencontre périodiques, par une réflexion sur l’amélioration de la diffusion
aux préventeurs des connaissances produites par les chercheurs, par une réflexion commune sur les programmes de
formation des préventeurs, par l’élaboration de projets de recherche communs, par des actions conjointes vers les
représentants des employeurs et des salariés…
DIRECCTE Midi-Pyrénées – Pôle Travail
5 Esplanade Compans Caffarelli – BP 98016 – 31080 Toulouse Cedex 6
Tél : 05 67 73 63 76 – Site internet : www.midi-pyrenees.direccte.gouv.fr
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La contribution souhaitée
Ce séminaire se déroulera les 27 et 28 novembre 2014 à Toulouse dans un lieu qui reste à préciser. Les présentations des
préventeurs alterneront avec celles des chercheurs. A l’issue des présentations d’une durée de 15 minutes des temps de
discussion importants seront prévus.
Les communications devront être en cohérence avec l’objectif fort de ce séminaire qui est de promouvoir
l’interdisciplinarité et les échanges entre les différents métiers intéressés par la prévention des RPS.
De façon à structurer le séminaire, un découpage thématique par demi-journées a été prévu. Pour chaque thème, les
organisateurs ont élaboré une liste des questions qu’il leur semblerait intéressant de traiter.
Afin de garder une trace des travaux de ces deux journées, il est prévu d’éditer un ouvrage. Dans cette perspective, il sera
demandé aux contributeurs de rédiger un texte de 4 à 8 pages.
Le découpage du séminaire, les questions posées
Première demi-journée. Les définitions des RPS et de la QVT.
Les questions posées aux chercheurs : Dans quel cadre conceptuel, abordez-vous la question des RPS ou de la QVT ?
Quel est votre niveau d’intervention (le salarié, l’équipe de travail, l’entreprise, le territoire, la société…) ? Par rapport à
votre objet d’étude, quels sont les avantages et les inconvénients des dénominations « RPS » ou « QVT » ? Comment
envisagez-vous l’articulation entre les travaux produits par votre discipline et ceux d’autres disciplines ? Une approche
pluridisciplinaire de ces questions est-elle possible et souhaitable ? si oui, à quelles conditions ?
Les questions posées aux préventeurs : Vous parait-il indispensable à la phase initiale de votre intervention de définir
certains concepts tels que ceux de RPS ou de QVT ou de stress ? La définition que vous avez posée influe-t-elle fortement
sur l’ensemble de la démarche ? Au vu de la diversité des situations que vous rencontrez, la notion globale de RPS ou de
QVT a-t-elle un sens pour vous ? Dans vos interventions, vous référez-vous à un cadre conceptuel unique ? Certaines des
situations que vous vivez, vous confrontent-elles aux limites des connaissances disponibles ?
Deuxième et troisième demi-journées. L’intervention en entreprise
Les questions posées aux chercheurs : Votre démarche de recherche intègre-t-elle la question de l’intervention et de la
correction des situations réelles de travail au-delà de la production de connaissances ? Si oui, conduisez-vous une
réflexion sur les possibilités d’élaboration de méthodologies d’intervention pluridisciplinaires ? La question de
l’intervention en entreprise est-elle pour vous un objet de recherche en soi ? Dans vos travaux comment intégrez-vous la
très grande diversité des caractéristiques des populations que vous étudiez (genre, âge, catégorie socioprofessionnelle, état
de santé…) ? Dans vos travaux, comment intégrez-vous la très grande diversité des contextes professionnels (taille des
entreprises, secteur d’activité, situation économique, qualité du dialogue…) ? Les questions de la formation des
préventeurs à la conduite des interventions et du transfert de compétences aux acteurs de l’entreprise sont-elles des
préoccupations pour vous ?
Les questions posées aux préventeurs : Avez-vous défini une démarche d’intervention type ou au contraire est-elle très
variable selon la nature de la demande et le contexte de l’entreprise ? Dans les contextes contraints dans lesquels vous
évoluez, les démarches préconisées sont-elles toujours applicables ? Quelle place accordez-vous à la préparation de
l’intervention ? Vous arrive-t-il de refuser d’intervenir ? Quelle place accordez-vous aux acteurs de l’entreprise dans votre
démarche d’intervention ? Le transfert de compétences aux acteurs de l’entreprise est-il un objectif systématique de vos
interventions ? Si vous travaillez dans une équipe pluridisciplinaire comment envisagez-vous l’articulation entre les
différentes compétences de votre équipe ? Au-delà de la réduction des risques, envisagez-vous de promouvoir au travers
de vos interventions la qualité de vie au travail et une vision positive de la santé ? Essayez-vous systématiquement
d’évaluer vos interventions ?
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Quatrième demi-journée. Les « nouvelles voies » d’approche
Les questions posées aux chercheurs : l’évolution du contexte règlementaire français et européen n’incite-t-il pas à
développer des politiques de promotion de la santé au travail ? Cette évolution « convoque-t-elle » d’autres disciplines
peu impliquées jusqu’à présent sur la thématique des RPS ? Quelles connaissances sur la promotion de la santé au sens
large peuvent être appliquées à la santé au travail ? Comment évaluer le coût humain, économique et social des RPS ? En
quoi, les travaux sur la performance économique, humaine ou sociale des entreprises peuvent favoriser l’implantation de
programmes de promotion de la qualité de vie au travail ? Comment évaluer les actions de prévention des RPS dans les
entreprises ?
Les questions posées aux préventeurs : Avez-vous une réflexion sur la mise en place de démarches de prévention
primaire ? Quels leviers pouvant favoriser le développement dans les entreprises d’une véritable politique de promotion
de la santé au travail identifiez-vous ? La signature de l’accord national interprofessionnel sur la qualité de vie au travail
a-t-il eu un impact sur votre activité ? Le développement de programmes de promotion de la santé au travail doit-il
mobiliser d’autres compétences que celles utilisées pour intervenir sur une situation de risque psychosocial avéré ?
Evaluez-vous les actions que vous conduisez dans les entreprises ?
Contact
Michel Niezborala
Médecin inspecteur du travail
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[email protected]
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