Berio - Folk Songs

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Berio - Folk Songs
Luciano Berio
(1925-2003)
Folk Songs pour voix et orchestre
Musicien de l’esthétique sérielle, à l’origine, le compositeur italien s’est par la suite
intéressé à l’électroacoustique. Dans son catalogue, l’écriture instrumentale est
puissamment représentée (de la Sinfonia, sa partition la plus célèbre jusqu’au cycle des
Sequenze pour instruments seuls) ainsi que le répertoire de la voix. Au sein de celui-ci, la
chanson populaire tient une place éminente. Les Folk Songs seront suivis d’un second
cycle, Folk Songs II, mais aussi des Cries of London et Coro et Voci.
Composé en 1964, à l’origine pour un ensemble de musique de chambre, le cycle de onze
mélodies Folk Songs fut orchestré 1973. Il s’agit d’une commande du Mills College, en
Californie. Dédié à Cathy Berberian (1925-1983), qui fut mariée au compositeur italien, le
recueil offre une sorte de voyage en musique.
Les mélodies populaires proviennent de différents pays. Les deux premières sont nordaméricaines. Black is the color déroule un chant légèrement dissonant dont la douceur
provoque une atmosphère éthérée. I wonder as I wander… est une pastorale enjouée et
sans arrière-pensées. La longue intervention de la flûte crée une atmosphère irréelle.
Loosin Yelav conduit l’auditeur au cœur de la nostalgique arménienne. La déploration de la
voix puis le rythme de danse lente se combinent. La créatrice de l’œuvre, Cathy Berberian,
elle-même d’origine arménienne traduisait cette page avec une intense poésie. Après cette
mélodie profondément lyrique, le Rossignolet du bois reprend l’esprit français des
chansons des troubadours du Moyen-âge.
A la femminisca, mélodie sicilienne, joue des vibrations des cordes et de la percussion. La
violence expressive de l’accompagnement musical suit les courbes du texte.
La Donna Ideale, joue des couleurs sensuelles des pupitres qui font écho entre eux, bois de
la petite harmonie et harpe.
Ballo, partition également d’origine italienne, multiplie les teintes vives. La pièce scintille
de rythmes sur une série de motifs descendants.
Motettu de tristura, mélodie sarde, évolue dans un doux balancement. Les couleurs
délicates composent une sorte de berceuse triste dont la mélopée évoque une plainte
soutenue par la flûte.
Chansons auvergnates, Malurous qu’o uno fenno et Lo Fiolairé sont des miniatures portées
par deux instruments solistes, la flûte puis le violoncelle, en imitation de la viole de gambe.
Faisant appel à tout l’effectif de l’ensemble, la dernière pièce, Chant d’amour d’Azerbadjan
livre une belle énergie rythmique. Le folklore du Caucase a été stylisé par le génie de
Luciano Berio.