Le pied du cheval Problématique de la maréchalerie par le Docteur

Transcription

Le pied du cheval Problématique de la maréchalerie par le Docteur
Le pied du cheval
Problématique de la maréchalerie par le Docteur Baup
Le mercredi 26 octobre à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse
Les autres pontes de la maréchalerie : Dr Francis Desbrosse, Pr Jean-Marie Denoix, Lorenzo d’Arpe
Définition : page 2
Avant de se jeter sur l’appareil radio, il faut être capable d’apprécier globalement le modèle
(aplombs, défauts…) puis plus localement lorsqu’on regarde un cheval, le pied par exemple (le parage
et le ferrage notamment).
Base de sustentation : (pages 5, 6, 7)
Ou polygone de sustentation : il permet de déterminer comment est orienté le
cheval dans le carré imaginaire.
Par exemple, le PRE a un dos court, une ganache forte qui engonce le garrot. Un
dos court et large est peu mobile.
Sur la photo ci-contre : ancien cheval de TP de l’école : jarret droit, bas jointé 
laxité importante de l’appareil suspenseur. Le jarret droit est considéré comme
une qualité pour le saut d’obstacles, c’est aussi une prédisposition pour les
affections du suspenseur.
Antérieur =/= postérieur : (page 9)
L’antérieur est facilement mobilisable dans la mesure où les orientations du genou et du boulet sont
les mêmes. En revanche, sur le postérieur il existe ce que l’on appelle l’appareil réciproque : 3e
péronier et gastrocnémien. Le tout forme une sorte de poulie au sein de laquelle tout est solidaire ;
le postérieur est donc moins facilement mobilisable.
Le 3e péronier est un muscle très long, terminé par un tendon ; lorsque l’on voit un cheval chez qui ce
dernier s’est rompu, on s’en souvient…
Les aplombs (page 10)
-
Déviation : valgus (vers l’extérieur) et varus (vers l’intérieur)
Rotation : panard (vers l’extérieur) et cagneux (vers l’intérieur)
Les poulains sont souvent valgus : on peut donc observer chez ces individus des pieds
dits cagneux de compensation au bout de quelques années.
L’image des colonnes permet de se repérer, de s’imaginer plus facilement les
déviations et rotations.
Quelques exemples : (page 12)
Bref : pour décrire les déviations et rotations, il faut raisonner par étage.
Figure 1: genou en pied de banc.
Le pied idéal :
Il se rapproche du point de vue conformationnel de celui du cheval sauvage qui use sa corne
perpétuellement. Or, l'espérance de vie d’un cheval sauvage est comprise entre 5 et 7 ans et 5% des
chevaux sauvages sont indemnes de problèmes de pieds et de fourbures…
L’angle du sabot idéal est de 50°. Chez le PRE, il est de 60° ; chez le pur-sang anglais, c’est plutôt 40°.
Quelques exemples (page 12)
Figure 2 : pieds de largeurs différentes
Figure 3: anomalie de p2 (déformation)
Figure 4: poil rebiqué = anomalie, déformation du talon.
Figure 5: fourbure.
Observation du doigt : Pied asymétrique. (page 20)
-
Couronne de gauche : descend. La branche médiale du
suspenseur est tendue : le boulet fonctionne en tournant.
Pied droit : plaie au niveau de la couronne donc le cheval se
blesse en forgeant.
Anomalie de la ligne de pousse de la corne : elle n’est pas
parallèle à la sole.
Excès de garniture sur le fer  fer tordu.
Trois problèmes à gérer : (page 21)
Si le sang circule correctement dans le pied, alors celui-ci poussera correctement ; cela dépend de la
pression exercée sur les vaisseaux.
Réflexion locomotion : (page 22)
-
On ne peut pas réfléchir selon le dogme « tel cheval = telle pathologie = telle ferrure ». Si on se
base sur de tels raisonnements, alors l’ordonnance ne correspondra pas à la réalité.
Gestion des leviers : (page 23)
Il faut garder à l’esprit que la ferrure des antérieurs est complètement différente de celle des
postérieurs.
Problème de circulation : (page 24)
La photo ci-contre illustre un pied où il n’y a pas de sang dans sa
partie crâniale ; si le pied est déformé, la pression exercée sur les
vaisseaux est modifiée.
Un cheval au box 23/24h exerce sur son pied un garrot en quasipermanence donc la sole est fine, la compression va se solder par
un problème de vascularisation.
Physiopathologie de la douleur de pied : (page 25)
1.
L’engrainement de P3 à l’intérieur du
podophylle entraîne une traction du tendon
perforant sur le tiers postérieur du pied.
2.
La flèche désigne le coussinet digital,
l’appareil amortisseur intercalé entre P3,
l’appareil fléchisseur profond, la fourchette et
la sole. Il est constitué de tissu fibreux dense.
3.
P3 glisse de 3 ou 4mm
longitudinalement à l’appui et comprime
l’artère du pied. Il y a également traction du
podophylle par l’intermédiaire de la paroi :
désolidarisation de l’ongle et du tissu
conjonctif.
4.
Descente de P3 lors du poser.
Schéma récapitulatif (page 26)
Lorsque l’on tire sur P3, elle avance dorsalement  défaut de perfusion  douleur.
Muscle FPD = fléchisseur profond.
Départ du schéma : tension sur le tendon FPD. Fin du schéma : décongestion du podophylle =
déformation du podophylle = déformation de la ligne de pousse.
NB : avalure = pousse du pied.
-
Pince = levier antérieur.
Talon = levier postérieur.
Photo de talons : (page 27)
Figure 6: les parois médiales et latérales ne sont pas parallèles.
Figure 7: talons partis en avant.
Pince longue : (page 28)
La phalange reste à sa place alors que la paroi s’allonge donc P3 bascule et s’écrase à la jonction
sole-paroi à l’intérieur du pied. Ceci débouche sur la formation d’un petit repli qui se creuse à
l’intérieur de la sole et le sang s’accumule dans des lacunes et forme de petits hématomes, les
bleimes. On a ensuite des sérosités et l’arrivée des globules blancs se solde sur l’apparition d’un
abcès.
A chaque fois que la phalange s’avance, un petit bout d’os se détache. C’est l’ostéolyse distale de
P3. Bref, c’est le syndrome pince longue.
C’est un problème récurrent chez le selle français.
Et les talons ? (page 29)
Le talon part en avant donc le talon se tord et les vaisseaux sont écrasés. La pousse de la corne est
alors impactée et l’évasement s’accentue.
2e photo : les tubules cornés ne sont plus parallèles, ne sont plus stables donc il ne faut pas mettre le
fer au niveau de ces tubules.
Phase de locomotion : (pages 32 à 34)
Les forces induites sur les talons, la fourchette, les mamelles.
Phase de soutien : (page 34)
On cherche à favoriser le départ du pied grâce au rolling, qui est de mieux en mieux géré par les
maréchaux ferrants. En revanche, ces derniers n’osent généralement pas toucher aux talons.
La ferrure : favoriser ou ne pas gêner ces 3 temps (page 35 à 52)
Fléchisseur distal profond + appareil sésamoïdien distal lors du départ.
Diminuer le levier antérieur par le rolling et la position du fer (page 61 et 62):
La radio du pied permet de localiser le point de départ du pied.
D’après Baup, le traitement de la fourbure par la pose du fer à l’envers (pour baisser le point de
départ du pied) ne fonctionne pas… toujours…
Comment est le pied ? fort/faible ?
Comment est la sole ? (page 64)
« Le cheval n’a pas seulement mal aux os, il a aussi mal aux ongles. » Francis Desbrosse.
Il faut s’imaginer que lorsqu’on s’explose le bout de l’ongle, ça nous fait super mal. Pour le cheval,
c’est pareil : à la jonction paroi-podophylle, si trop de pince est coupée, le cheval boite pendant 15
jours. Et oui, parce qu’en coupant trop de paroi, on coupe aussi l’ongle et les vaisseaux et donc… bah
ça fait mal. Il faut donc attendre que la sole pousse un peu jusqu’à ce que ça ne fasse plus bobo.
Contraintes : (page 65)
Si les tubules partent trop en avant (comme c’est le cas sur la photo
ci-contre) et qu’il n’y a que peu de sole (donc pas de parage pariétal
possible), il faut s’occuper des talons.
Phlébogramme : (page 66) épaisseur de sole, de papille.
Vascularisation de la sole: (page 67)
Figure 8: la pince s’écrase : il y a un défaut de perfusion en région distale du pied.
Faire impérativement : (pages 68 & 69)
-
Respecter la ligne de talon
Exemple du poney de CSO : pied parfait donc pas besoin de ferrer car bon polygone de
sustentation bien que le talon soit un peu décalé.
Photo dissection : (pages 71 à 73)
Surpression sur le podophylle lors de l’abaissement du boulet, P2 glisse sur P3 si les glomes et les
talons ne sont pas l’axe.
Talons et talon : (page 74 à 76)
Si au départ le talon est en excès, il y a une bonne surface d’appui de base.
-
En voyant les photos ci-dessus, on voit bien que l’on ne peut pas comparer les lignes de
podophylle et les talons de ces deux chevaux.
 Le pied du cheval doit se poser là où il est le plus fort lors de la marche : sur la ligne de talon
et sur l’overbreak. En fonction du sol, on adapte.
Couper du talon pour en gagner : (page 79)
-
Si on n’a pas assez de pied pour baisser le levier, on ramène le levier sous le pied grâce au fer.
On ajuste l’intervalle de ferrure en fonction de la saison (temps de pousse, terrain).
Page 89 :
o
o
-
Ferrure anglaise : 50% appui sur la paroi, 50% appui sur la sole.
Fer DL : combinaison de l’ajusture française et du « réné ? » : travail côté sole et côté sol
(confort, avec couverture et biseau).
o Fer « rené ? » : pour le cheval de course pour augmenter l’adhérence.
Page 93 : Baisse du levier  baisse du polygone de sustentation (baisse du degré d’inconfort à
l’extension).
Page 94 : Soutien furchal : dureté de la plaque amortissante ajustée.
Page 95 : Voûte plantaire conditionne l’amorti, la vascularisation. La fourchette bouffe le pied
pour supporter la voûte plantaire déficiente.
Page 102 & 103 : Il existe des talons artificiels qui respectent l’anatomie et la conformation du pied.
Pages 107 à 116 : Cas clinique : glomes, pied faible…
Angle palmaire négatif, angle de talon écrasé malgré les efforts du maréchal.
Barre à droite forte, pied asymétrique, quartier externe oblique. Le pied manque de structure. On
verticalise donc les glomes. Le levier avant était trop long, on ramène l’angle à 60% (l’idéal étant
50°). Il faut mettre de la couverture sur la pince, faire du rolling en avant de P3  ce qu’on ne gagne
pas sur le pied, on le gagne sur le fer.
Si P3 met trop de pression sur la sole, ça saigne.

Documents pareils