Comparaison bilan carbone serres Sud

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Comparaison bilan carbone serres Sud
COMPARAISON DU BILAN CARBONE DES SERRES EN FRANCE
AVEC CELLES DES PAYS DU SUD
Ou le décompte horrible des aberrations d’un
développement totalement insoutenable mais fermement
soutenu à bout de bras par nos « élites » et vendu aux
citoyens comme la solution miracle pour résoudre le
problème du chômage dans le Sud Gironde.
1.
Introduction
Un projet d’implantation d’une serre industrielle de tomates est en cours d’étude à la Communauté de
Communes de Langon. Outre les nombreuses nuisances qu’elle ne manquera pas de faire subir aux
riverains si le projet abouti, il y a lieu de s’interroger sur son impact écologique. Aujourd’hui nous
allons nous intéresser au bilan carbone de la production de tomates dans trois zones géographiques :
-
2.
Notre magnifique Sud-Ouest
Le nord du Maroc
Le sud de l’Espagne
Serres dans le Sud-Ouest
Serre équipée de sa propre chaufferie
Selon (http://www2.ademe.fr/servlet/KBaseShow?sort=-1&cid=96&m=3&catid=19842) dans l’étude
de l’ADEME la consommation moyenne des serres maraîchères chauffées dans le Sud-Ouest est de 270
KWh/m²/an (soit 32 400 MWh/an pour 12 ha)
Selon les données fournies par Rougeline dans le cadre du projet, la production de tomates sera de
3300T/an sur 12 hectares soit 27,5 kg/m²/an.
Donc il faut environ 10 KWh pour produire 1 kg de tomates, c'est-à-dire l’équivalent de la quantité
d’énergie contenue dans 1 l de fuel ou de gazole :
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42,4 MJ/kg soit 11,8 KWh/kg (http://fr.wikipedia.org/wiki/Carburant)
Densité moyenne 0,84 soit 9,9 KWh/l (http://fr.wikipedia.org/wiki/Gazole)
Selon les données du projet, la biomasse à une valeur énergétique de 2,4 KWh/kg, et il faut donc 4 kg
de plaquettes de bois pour produire 1 kg de tomates.
De plus, la quantité d’énergie contenue dans 1 kg de tomates est de 630 kJ/kg soit 0,175 KWh
(http://recettes.doctissimo.fr/ingredients/recette-tomate/tout-savoir.htm), c'est-à-dire que le
rendement énergétique de la production de tomates est inférieur à 1,75% (il faudrait en plus tenir
compte de la consommation énergétique des autres intrants). Nous tenons déjà là une première
aberration en termes de développement durable.
Conclusion : pour les experts patentés 1 kg de tomates = 1 l de gazole = 4 kg de plaquettes de bois.
Heureusement que les plaquettes de bois ne sont vraiment pas chères.
Serre en cogénération suivant le projet présenté
La centrale consommera 120 000 MWh de bois à 45% d’humidité, comme nous l’avons montré dans
un courrier précédent on subit déjà une perte de rendement de 12,7% par rapport à du bois séché à
20% d’humidité.
La production d’électricité prévue est de 40 000 MWh/an, donc ça revient à dire que la serre
consomme 80 000 MWh/an même si la plus grande partie est gaspillée.
Donc, comparativement à une serre équipée de sa propre chaufferie, celle proposée consommera :
1,127 * 80 000 / 32 400 = 2,78 fois plus d’énergie. Nous tenons là une aberration dans l’aberration, et
vous comprenez maintenant pourquoi nous avons demandé la modification de la réglementation.
Conclusion : pour le projet CDC 1 kg de tomates = 2,78 l de gazole = 11 kg de plaquettes de bois.
Heureusement qu’on n’en fait qu’une sur ce principe là, parce qu’à ce rythme de consommation la
forêt des landes ne suffirait même pas à chauffer toutes les serres de France (si si c’est vrai nous avons
fait le calcul). Et quelle chance que le prix de rachat de l’électricité soit généreusement subventionné,
du coup ça permet de financer largement le gaspillage massif du combustible.
3.
Serres au Maroc
Les serres au Maroc n’ont pas besoin d’être chauffées car en janvier et février à Marrakech la
température moyenne est de 5°C au lever du jour et de 20°C en plein après midi.
La distance à parcourir du nord du Maroc (zone de production) jusqu’à Langon est de 1500 km environ.
Un camion frigorifique avec une charge nette de 20T de tomates consomme 30 l/100 km soit 450 l sur
1500 km, d’où 0,0225 l de gazole par kg de tomates transporté.
Par conséquent le bilan carbone comparatif transport- chauffage est en faveur du transport de :
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44 fois moins que pour les serres chauffées avec leur propre chaufferie
120 fois moins que pour la serre chauffée du projet de la CDC.
Conclusion : au Maroc 1 kg de tomates = 0,0225 l de gazole = 90 gr de bois.
Hé bien voilà une solution qui est soutenable en termes de développement durable.
4.
Serres en Espagne (Andalousie)
Les serres en Espagne n’ont pas besoin d’être chauffées ou alors très peu car en janvier et février les
températures moyenne vont de 5°C(Juan) à 11°C(Cadix) au lever du jour et de 15°C (Juan) à 20°C
(Séville) en plein après midi.
Principales différences avec le Maroc:
-
C’est plus près de quelques centaines de kilomètres
Il faut faire venir des travailleurs marocains (mais il faut les payer plus cher: beurk)
Par charité nous vous épargnons les calculs, mais vous aurez compris que c’est à peu près la même
chose que pour le Maroc en termes de bilan carbone.
5.
Conclusion
Que dire de plus après un tel exposé des faits ? Mis à part que nos « élites » ne font que dire n’importe
quoi en matière de développement durable, nous ne voyons pas. Si quand même une petite chose:
chose il
semblerait qu’il soit beaucoup plus facile de compter des euros (miam miam) que des
d calories et les
tonnes de CO2 qui en sont le sous-produit
sous
(pas miam).
Va-t-on
on se faire taxer de comportement anti français si on dénonce de telles pratiques « agricoles » ?
ecteurs, nous vous disons à bientôt car il y a encore bien d’autres aberrations qui
Alors sur ce, amis Lecteurs,
méritent un petit papier bien senti,
senti, et nous pouvons déjà vous promettre que ça va être tout aussi
édifiant.
L’Association de Défense Des Riverains du Pays de Coimères
Remerciements: nous sommes très grés à Catherine Dowmont de Sud-Ouest
Ouest dont les questions
particulièrement « pertinentes » nous ont permis de produire ce billet et plus tard bien d’autres
encore.
Coup de pied au derrière:: en revanche,
revanche nous avons été très amusés par la médiocrité de l’article paru
dans Sud-Ouest, l’encart vicieux sur les travailleurs étrangers et l’oubli de la substance essentielle de
l’interview. Bien sûr, cette bouillie n’est pas une surprise pour nous.